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La crédibilité de la parole de l'enfant dans les cas d'agressions sexuelles[modifier | modifier le code]

Historique : l'évolution de la place de l'enfant dans la société [1][modifier | modifier le code]

  • Pendant longtemps, la parole de l’enfant n’a pas été entendue. En effet, les enfants étaient censés dire des bêtises parce que l’appréciation de la vérité n’était évaluée qu’à l'aide de l’exactitude de critères exclusivement cognitifs et d’un point de vue d’adulte. C'est plus tard qu'une idéalisation idéologique de l'enfance a rendu sa parole sacralisée. De plus, le respect de cette parole a pris de l’importance de par un souci légitime de la protection de l'enfant grandissant contre les maltraitances et les agressions sexuelles. C'est particulièrement dans les affaires intrafamiliales dans lesquelles il y a souvent ni preuve, ni aveu, ni traces matérielles de l'agression que ce témoignage est devenu primordial.
  • La légitimité de cette parole est à prendre en compte dans le contexte historique de l'évolution de la place de l'enfant dans la société, comme le présente la Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel (2008) à Bruxelles. Au XVIIème siècle, deux visions s'opposent de l'enfant : celle de l'enfant porteur du pêché originel auquel on doit appliquer des mesures éducatives coercitives pour refréner les instincts mauvais et celle de “l'enfant-Jésus” de par sa condition proche des origines, le rendant ainsi sa place privilégiée entre Dieu et les hommes. Ensuite, au XIXème siècle, l'enfant est vu comme une force de travail c'est-à-dire qu'il est très utile, particulièrement dans les milieux agricoles et ruraux. Quand les parents vieillissent et ne sont plus capables de travailler, c'est l'enfant qui prend en charge la famille. Pendant la période des Lumières, on assiste à une individualisation progressive de l'enfant. En effet, le protestantisme, suite à la Réforme, vient insister sur la valeur de l'individu. De plus, la vie de l'enfant est beaucoup plus valorisée et importante et beaucoup moins d'enfants meurent en couches; de même que l'on assiste à un phénomène de limitation des naissances. Parallèlement, le taux de mortalité infantile baisse. Un des premiers, l'écrivain Jean-Jacques Rousseau écrit sur l'enfant : “L’enfance a des manières de voir, de penser, de sentir qui lui sont propres ; rien n’est moins sensé que d’y vouloir substituer les nôtres. Laissez mûrir l’enfance dans les enfants” et propose ainsi, loin des mesures coercitives d'aider l'enfant à grandir tout en tenant compte de sa personnalité. C'est particulièrement au XIXème et Xxème siècles que naissent une véritable psychologie et pédagogie infantile. L'éducation des enfants fait l'objet d'une plus grande attention, ainsi que la place de la famille dans l'éducation. Le taux de mortalité infantile en 1860 était encore très élevé et c'est pourquoi se développe un mouvement de Santé Publique en faveur de la petite enfance. Des groupes de pression vont apparaître comme la Ligue contre la mortalité infantile (1902), cherchant à la fois à appliquer des lois de protection de l'enfance mais aussi insiste sur un effort plus soutenu dans le domaine de l'éducation. Peu a peu, dans les pratiques et les mentalités, on voit émerger le petit enfant comme un être plus autonome, plus résistant aux maux de la première enfance. A l'époque contemporaine, de nombres révolutions ont amené à une nouvelle vision de l'enfant, comme un être à part entière et que l'on doit protégé comme : tout le développement d'un cadre législatif relatif à l'enfance et la notion de droits de l'enfant, la baisse de la mortalité infantile grâce à de plus en plus de progrès médicaux, la baisse du taux de natalité après la fin du baby-boom des années 60, la baisse du nombre d'enfants par famille. Suite à l'évolution de la place de la femme au travail : la multiplication des gardes à l'extérieur du domicile, l'accroissement de la scolarisation à l'école maternelle, les changements de morphologie familiale (famille recomposées, monoparentales et homoparentales). De plus, la psychologie infantile s'est constituée comme une science grâce à Winnicott (1896-1971), Jean Piaget (1896-1971) et ces données se sont vulgarisées à un public plus large ayant pour conséquence la modification des perceptions, des représentations et des pratiques relatives à l'enfance. Auparavant, l’enfant était surtout pensé par rapport à l’adulte tandis qu’aujourd’hui il est considéré comme un sujet à part entière possédant des compétences réelles d’un point de vue cognitif, social et affectif. Aujourd’hui, il est devenu au cœur des préoccupations des sociétés et des familles. Il est l’un des axes de référence de la famille contemporaine. En effet, une nouvelle conception plus contractuelle des liens conjugaux a fait passer les liens parentaux a la première place. Les liens conjugaux sont désormais solubles (d’un point de vue juridique) tandis que le lien de filiation, lui, est caractérisé par le long terme.
  • Parmi les droits les plus importants concernant l'enfance,

1924 : première déclaration internationale des droits de l’enfant adoptée par la Société des Nations.

1948 : version plus étayée de ce texte adoptée par les Nations Unies.

1959 : déclaration en dix points sur laquelle s’est basée l’actuelle convention.

1989 : Convention internationale des droits de l’enfant adoptée par l’O.N.U.

1990 : entrée en application de la Convention internationale des droits de l’enfant.

Ainsi, désormais, la place de l’enfant s’apparente a celle de tout citoyen puisqu'il est sujet de droit des sa naissance. Par contre, il diffère de l'adulte car il dépend de ses parents qui eux-mêmes doivent exercer ses droits.

Dans le cas du Québec, nous pouvons ajouter la Loi sur la protection de la jeunesse (Québec) qui s'applique à défendre ses droits. Extrait : 39. Toute personne, même liée par le secret professionnel, qui a un motif raisonnable de croire que la sécurité ou le développement d’un enfant est compromis au sens du paragraphe «g» de l ’article 38, est tenue de signaler sans délai la situation au directeur'" 38,g…s "'il est victime d’abus sexuels ou est soumis à des mauvais traitements physiques par suite d’abus ou de négligence.

Caractéristiques des agressions sexuelles chez l'enfant[modifier | modifier le code]

  • Cas recensés :

Canada (1998-2008) : 89 à 43/100 000 (~50%) Québec (1998-2008) : 81 à 55/100 000 (~50%) (Collin-Vézina et coll., 2011)

Définition : L'agression sexuelle est un geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la personne visée ou dans certains cas, notamment dans celui des enfants, par une manipulation affective ou par du chantage. Il s'agit d'un acte visant à assujettir une autre personne à ses propres désirs par un abus de pouvoir, par l'utilisation de la la force ou de la contrainte, ou sous la menace implicite ou explicite. Une agression sexuelle porte atteinte aux droits fondamentaux notamment à l'intégrité physique et psychologique, et à la sécurité de la personne. Ministère de la Santé et des Services sociaux (2001)

L’agression sexuelle intrafamiliale[modifier | modifier le code]

L’agression sexuelle intrafamiliale ou l'inceste est un type de violence perpétré au sein de la famille par les pères, oncles, frères, grands-parents, etc. L'enfant connaît son agresseur et, le plus souvent, maintient un lien étroit d'affection. Dans ces cas, la contrainte est exercée afin de lui faire participer à des pratiques érotiques (Eloy , 2007). Les agressions sexuelles intrafamiliales en fonction de leurs caractéristiques particulières (interaction directe avec l'agresseur et le lien affectif), laissent souvent des conséquences plus durables et graves. "L’inceste apporte un potentiel de violence psychique intense en raison du rôle que jouent les parents dans l'univers mental de leurs enfants" (Faiman, 2004). En raison de la facilité d'accès à la victime et du lien étroit établi avec celui-ci, ce type d'abus se produit, généralement, dans le secret et de façon récurrente et prolongée (Becker, 2009). De plus, le lien fort entre la victime et l'agresseur engendre des conséquences négatives plus importantes à la fois pendant et après la révélation de l'abus (Becker, 2009). La victime se trouve, généralement, dans une situation d'ambiguïté par rapport à leur sentiments (affection et peur). Cette situation va la garder subjuguée à l'agresseur pendant une longue période et dans la plupart des cas pendant les années qui suivent. «L'interdit et le «consentement» constituent une source inépuisable de culpabilité. Plus que cela, la trahison du corps met la victime à la condition de co-participant active, qui se déplace à ses propres yeux, de la position de victime à la position d'agent » ( Saffioti , sd, p . 4). Selon Fisher et MacDonald (1998 ) seulement 24% des agressions sexuelles, dans le contexte famille, se produisent qu'une seule fois. Dans la plupart des cas, l' agression sexuelle présente une base récurrente . La famille dysfonctionnelle et les traumatismes liés aux agressions sexuelles, peuvent générer des stratégies de régulation des émotions atypiques tels que la réduction des expressions émotionnelles ou l'hypervigilance, se produisant principalement dans le cas d’agression sexuelle intrafamiliale (Colen et Putnam,1992 ; cité par Hébert, 2011). Ces types de réactions sont fonctionnels dans un premier temps, aidant la victime à surmonter la violence. Toutefois, dans les relations qui vont au-delà du milieu familial, ces stratégies deviennent dysfonctionnelles et atypiques lorsqu’ils n'aident pas au développement et au maintien de relations saines (Hébert, 2011). Ce genre d'abus présente une particularité, puisque l'acte de dénoncer n’affecte pas que l'agresseur, mais aussi toute une famille; entraînant une rupture des liens, la honte, la culpabilité, l'omission et l'échange d'accusations entre les membres de la famille. Généralement, la violence intrafamiliale implique une histoire d'omission ou de rejet de certains adultes, particulièrement de la mère qui exige souvent le silence de l'enfant agressé. D’après Elliott & Carnes (2001), un grand nombre de mères ne présentent pas un comportement de soutien envers ses enfants en présence d'une révélation d'abus ou de suspicion de celle-ci. Et même ceux qui sont initialement enclins à soutenir l'enfant victime peuvent répondre de manière inadéquate, influant directement sur la forme avec laquelle l'enfant fera face à sa victimisation (dévoiler ou pas l'abus, affirmer son histoire ou la réfuter, etc). Cela peut s'expliquer, dans la mesure où la possibilité d'une peine d'emprisonnement du père-agresseur peut entraîner la perte du soutien financier de la famille et par conséquent la déstabilisation socio-économique du milieu familial. Les familles qui vivent la dépendance financière et même affectif étaient plus enclins à couvrir les abus et rejeter la victime, lui tenant responsable pour ce qui est arrivé (Eloy , 2007). Certaines études indiquent que l'aide reçue par l'enfant victime d'agression sexuelle et de la réaction de son entourage, sont de bons prédicteurs de l'adaptation de la victime face à la violence (Hébert, 2011).

L’agression sexuelle extrafamiliale[modifier | modifier le code]

Dans ce genre d'abus l'agresseur, généralement, ne partage aucun lien familial ou relationnel avec la victime. Néanmoins, il existe des cas où l'auteur est un ami de la famille et donc connu de la victime. L’agression se produit, habituellement, de façon isolée. Cela signifie que l'auteur change souvent sa cible, en cherchant toujours les meilleures occasions. En général, les victimes sont choisies au hasard et en fonction de leur vulnérabilité momentanée, c'est-à-dire qu'elle vont se retrouver seules, sans la surveillance d'un adulte. En abordant l'enfant et en lui offrant des bonbons ou des jouets, l'agresseur commence le processus de séduction pour la conquête de leur confiance. Il allie alors ses désirs sexuels avec les possibilités « favorables » pour atteindre son but. (Eloy, 2007). Cependant, même à la lumière de son caractère généralement isolé, ce type d'agression sexuels laisse, souvent, des dégâts considérables, brise a perception de sécurité et la confiance de la victime et de ses proches.

Différents types d’agressions[modifier | modifier le code]

a. Sans contact physique[modifier | modifier le code]

L'agression sexuelle des enfants peut être accomplie de plusieurs façons. Une des formes les plus courantes de violence et aussi plus difficile à prouver, c'est la violence sexuelle sans contact physique. Cette forme de violence implique des comportements tels que l'exhibitionnisme, le voyeurisme et le harcèlement. Il s'agit d'un type d'agression que ne laisse que des cicatrices psychologiques, et la confirmation est donc difficile puisqu'elle implique la parole de la victime contre celle de l'agresseur (de Oliveira, 2010).

b. Avec contact physique, sans pénétration[modifier | modifier le code]

Ce type d'agression implique un contact physique comme le sexe oral et les attouchements. Bien qu'il existe un contact physique, sa confirmation est encore difficile car, souvent, les preuves matérielles laissées sont faibles et difficiles à prouver (de Oliveira, 2010).

c. Le contact physique avec la pénétration[modifier | modifier le code]

Ce genre d'agression sexuelle consiste à l'acte sexuel complet et peut laisser des preuves plus concrètes, compte tenu des dommages causés à l'enfant victime (de Oliveira, 2010). Cependant, malgré les traces physiques, l’agression n'est pas toujours facile à établir ou à confirmer. L'une des principales raisons est que le corps de chaque enfant réagit différemment alors, on n'observe pas toujours les marques physiques attendues sur l'enfant victime de violences sexuelles (de Oliveira, 2010). D'autres fois, «les marques» sont présentes, mais elles ne sont pas que des indicateurs de violence sexuelle. Fréquemment ces signes peuvent se confondre avec d'autres types d'incidents, comme une chute, une réaction allergique, ou même une pratique par le propre enfant (ex. la masturbation). Parmi les victimes confirmées d’agression sexuelle, 85% ont un examen physique normal, 10% ont des signes non spécifiques et seulement 5% des anomalies considérées comme très suggestives (Hébert, 2011). Que la majorité des examens soient normaux s’explique de plusieurs façons : - les contacts physiques se font en douceur la plupart du temps, sans causer de lésion; - les lésions guérissent rapidement (7-30 jours); - le processus de guérison peut entraîner une réparation d’un bris de l’hymen; un lubrifiant a été utilisé. L'agression sexuelle sur un enfant est l'acte qui engendre le plus de conséquences négatives sérieuses et prolongées (Hébert, 2011).

L'évaluation de la crédibilité[modifier | modifier le code]

D'un point de vue juridique[modifier | modifier le code]

  • Le mot crédibilité est défini par le dictionnaire Larousse (1979) comme: “Vraisemblance. Capacité de susciter la confiance”. Selon la définition juridique la crédibilité est la «qualité d'un témoin qui rend son témoignage digne de créance" (Black, 1983, crédibilité, p. 193).

Dans le contexte judiciaire, les malentendus et les difficultés rencontrées en ce qui concerne la validation d'un témoin, ne se limitent pas uniquement à l'univers infantile. En fait, quand il s'agit de crédibilité, le doute est inhérent, dépendamment du facteur âge, ce qui rend à l'évaluation un caractère plus subjectif. Toutefois, l'évaluation de la crédibilité des enfants semble plus complexe lorsque des variables telles que la vulnérabilité et la suggestibilité, sont étroitement liées à la nature infantile. Comment valider la crédibilité d'un enfant lorsque des aspects importants de ces paramètres sont en jeu? Quels critères d'évaluation sont plus efficaces et permettent une analyse plus précise de la crédibilité et du témoignage de l'enfant? Lorsque l'attention est concentrée sur la crédibilité de l'enfant victime d’agression sexuelle intrafamiliale, les doutes peuvent être encore plus présents puisqu'il peut être question d'aliénation parentale par exemple. Dans ce cas, l'intensité de la relation entre l'agresseur et la victime est proportionnellement liée au dévoilement de l’agression et à sa dénonciation. Abshire (2004) souligne l'importance de faire la distinction entre la crédibilité et la compétence à témoigner. D’après lui, la crédibilité concerne la qualité du témoin. C'est la capacité du témoin à percevoir avec précision le contexte de son agression et de rappeler ce qui s'est passé (Ingulli, 1986, p. 154), cité par Abshire (2004). En revanche, l'habilité à témoigner est liée aux caractéristiques du témoin, à savoir, l'absence de déficiences qui pourraient compromettre le témoignage (Black, 1983, p. 148), cité par Abshire (2004). Le témoin peut être compétent, mais la preuve de l'événement jugée non crédible; a contrario, les circonstances peuvent être crédibles, mais le témoin peut être incompétent (Abshire, 2004). La question de la crédibilité de l'enfant témoin est difficile à mesurer car, certaines études s'appuient sur des concepts différents de crédibilité. Ainsi, l'absence d'un concept unifié de crédibilité, rend son évaluation et la délimitation de ce que peut être considéré crédible plus difficile.

  • Dans sa thèse de doctorat Abshire (2004) tente, à partir de l'analyse de plusieurs études, de délimiter comment la crédibilité a été conceptualisée par divers auteurs dans les études avec des enfants victimes d'agression sexuelle. Les définitions opérationnelles de crédibilité rencontrés par Abshire (2004) dans ces études étaient les suivantes:

- Évaluation globale de la crédibilité-crédibilité : classement général de l'enfant témoin.

- Crédibilité du témoignage- mesurée par le biais de la perception du jury que le témoignage de la victime est crédible. Le témoignage de chaque témoin, a été évalué sur une échelle de 6 points, allant de 1 (pas du tout crédible) à 6 (très crédible).

- Interprétation erronée des actions de l'auteur présumé- définie en termes de perception du jury sur la probabilité que l'enfant témoin ait mal interprété les actes de l'accusé.

- Précision de la mémoire : le concept est défini en termes de perception du jury en ce qui concerne le témoin, concernant (a) la précision du souvenir de l'événement en question, (b) la capacité de la mémoire, (c) l'exactitude de la mémoire.

- Précision du témoignage : défini en termes de perception du jury en ce qui concerne l'exactitude du témoignage de l'enfant (description du scénario, structuration du temps, combien de fois les agressions ont eu lieu).

- Caractère suffisant de l'explication des événements : perception que l'enfant peut expliquer suffisamment les événements vécus par lui.

- Cohérence du témoignage : perception du jury concernant la cohérence du témoignage de l'enfant.

- Honnêteté du témoignage : perception du jury de l'honnêteté de l'enfant.

- Confiance lors de son témoignage : perception du jury que l'enfant s'est montré confiant au cours de son témoignage. Abshire (2004) souligne que c'est le seul élément qui traite du comportement non-verbal.

- Résistance à la Suggestion : en ce qui concerne la résistance du témoin aux suggestions. Aubrey (1989), cité par Abshire (2004) prend comme base la réceptivité à la télévision ou les déclarations des personnes liées à l'enfant, afin d'évaluer la résistance à la suggestion.

- Capacité de différencier les faits et les fantaisies/conscience du mensonge : perception du jury que l'enfant est capable de faire la différence entre la réalité et l'imaginaire.

- Fabrication d'allégation : perception du jury que l'enfant a fabriqué l'allégation.

- Motivation par la vengeance : la perception du jury que les plaintes ont été motivées par la vengeance.

- Certitude de culpabilité : la perception du jury concernant la culpabilité de l'accusé.

- Décision sur la culpabilité : décision du jury en ce qui concerne la culpabilité ou l'innocence de l'accusé.

Fichier:Manière d'évaluer
Différentes conceptions de la crédibilité (Abshire, 2004)
  • Selon Gabel (1992), le phénomène de l’agression sexuelle peut être considéré comme un cycle : la victime se tait face aux menaces, les considérant parfois plus dangereuses que l'acte. La victime se méfie de la capacité des adultes pour la protéger de l'agresseur et ainsi garder le silence. Ce silence peut générer l'incompréhension de la part de professionnels ou de la famille. D'autre part, quand un enfant parle, il peut rencontrer des réactions « inattendues » des personnes impliquées, ce que le conduirait à réfuter ce qui s'est passé ou de se taire définitivement, craignant l'incrédulité ou le blâme. L'enfant apparaît alors comme une double victime : d'agression sexuelle et de l'incrédulité des adultes (Gabel, 1992).

L'examen médico-légal[modifier | modifier le code]

  • Le médecin ne fait pas la preuve de l’abus il contribue à la validation de l’abus. Il prend soin de la victime. Nous nous appuierons sur Jean Labbé [2], professeur et consultant pédiatrique en protection de l’enfance, qui regroupe différents symptômes et signes suggestifs d’agression sexuelle. Certains signes apparaissent ultérieurement, à l’adolescence ou, même à l’âge adulte.

Voici les conseils donnés aux praticiens (Guide de référence du praticien, Centre de pédagogie appliquée aux sciences de la santé, 2012).

Conseils donnés aux praticiens (Guide de référence du praticien, Centre de pédagogie appliquée aux sciences de la santé, 2012). - Chaque indice n’est en soi ni très sensible, ni très spécifique - Evolution dans le temps, besoin de plusieurs visites - Importance du cumul des indices - Si motif de la consultation non spécifique ou consultation à répétition, portez toujours attention aux indices.

Indices d'agression (Labbé, 2004)

Fichier:Tableau des indices d'agression

Seules quelques preuves permettent d'amorcer en soi un verdict de culpabilité : - Traces de sperme sur le corps - Grossesse - Des témoins éventuels - Des évidences matérielles : vêtements souillés, des photos particulières, des objets à caractère sexuel, du matériel pornographique, l'usage d'appareils vidéo

  • Le traumatisme de l'examen médico-légal

Cet examen corporel et génital, en raison des souffrances qu’il peut entraîner, implique la nécessité d'une réflexion éthique sur sa légitimité. En effet, quelle est la place de l'enfant dans cet examen? Ainsi, d’après l’étude de Desurmont (1996) (cité par Labbé, 2004), cet examen pose de multiples problèmes d'ordre psychologique et éthique. Les résultats montrent que : - 10 des 13 médecins interrogés pensent que l’examen est difficile. Nous pouvons rajouter que ceux qui le considèrent pourtant facile ont rencontré des difficultés devant l'attitude de l'enfant (peur, pudeur, refus) et par rapport à leur propre contrôle (2 en tant que parent de jeunes enfants). - tous l'ont considéré comme un nouveau traumatisme pour l'enfant. - 6 médecins ont reconnus, sur interrogation, qu'ils existait, des problèmes éthiques, Au niveau éthique : - 7 médecins mettent en avant le problème du secret par rapport à la justice et par rapport -à l'enfant, en tant que médecin et en même temps, agent judiciaire. - 4 praticiens évoquent la possibilité de refus de l'enfant. Mais tous ont eu à faire face au problème du consentement ou plutôt du non consentement marqué par le refus de l'enfant à l'examen, certains examens ont été considérés comme sources de souffrances supplémentaires pour l'enfant parce qu’inutiles ou répétés.

Les caractéristiques psychologiques de l’enfant abusé[modifier | modifier le code]

Si les problèmes médicaux sont rares dans le cas d'agression sexuelle, les répercussions psychologiques dominent. La majorité des spécialistes parlent d'effets néfastes à long terme particulièrement lorsqu'ils sont subis pendant l'enfance. Il n'y a pas toujours parallélisme entre la gravité de l'abus, que celui-ci soit intra ou extra familial, sa durée et la gravité des répercussions. Le traumatisme de l’agression engobe aussi la peur et le silence qui en résulte, deux conditions particulièrement pathogènes.

a. Différents modèles explicatifs [3][modifier | modifier le code]

  • Modèle de Finkelhor et A. Browne (1985)

Les auteurs D. Finkelhor et A. Browne(1985) analysent 4 dynamiques traumatisantes (« traumatic dynamics ») conséquentes à l’agression sexuelle chez l’enfant, “identified as the core of the psychological injury inflicted by abuse”. Ces différentes dynamiques traumatisantes ne sont pas uniques aux agressions sexuelles, mais en conjonction, elles le sont. Elles sont les suivantes : la “sexualisation traumatique” (“traumatic sexualization”), le sentiment de trahison (“betrayal”), d'impuissance (“powerlessness”) et de stigmatisation (“stigmatization”). La “traumatic sexualization” réfère au processus dans lequel la sexualité de l’enfant (expressions et attitudes sexuelles) se manifestera par un développement inapproprié et dysfonctionnel sur le modèle interpersonnel. Cela s’exprime par l’échange d’affection, d’attention, de privilèges, et de cadeaux sous la forme de comportements sexuels agissant ainsi comme stratégie de manipulation pour ses besoins. Par exemple, certains parties de l’anatomie de l’enfant vont être fétichées et vont prendre une importance déformée et une signification reflétant des idées fausses et des confusions, qui sont transmises par l'intermédiaire de son agresseur. Ceux dont l’agresseur demande une réponse sexuelle seront surement plus sexualisés que ceux dont l’agresseur se sert simplement pour se masturber ou qui ont été forcé au moyen de la force physique, rendant ce comportement beaucoup moins naturel. De plus, moins l’enfant est âgé et mature, moins il présentera cette hypersexualité. Pour finir, d'après les auteurs, un enfant se sentant plus engagé dans cette relation sexualisée et ressentant des sensations physiques (comme du plaisir) pourrait développer un sentiment de culpabilité. Les conséquences peuvent être des préoccupations sexuelles inappropriées pour l'âge de l'enfant et des comportements sexuels compulsifs, de même que de la curiosité sexuelle excessive, voire même compulsive. Au niveau cognitif, le concept de soi peut être affecté par cette confusion. La seconde dynamique traumatisante retrouvée est la trahison. Elle traduit le processus par lequel une personne dont dépend la victime, lui cause du tort. Ainsi, plus l'enfant a un rapport de confiance avec l'abuseur, plus ce sera traumatisant pour lui. Ainsi, l’expérience de trahison est évidemment beaucoup plus impliquée pour les enfants victimes d’inceste. Ce processus peut s'adresser autant à l'abuseur qu'envers les membres de la famille qui n'ont pas été capable d’empêcher l'abus ou qui ne l'ont pas cru. De plus, le sentiment de trahison varie selon le sentiment d’affection et de dépendance que l’enfant a avec son agresseur. Les conséquences émotives et sociales présentées par Finkelhor et A. Browne (1985) sont le besoin de retrouver la confiance et la sécurité perdues qui amène parfois l'enfant à démontrer des comportements de dépendance excessive. La victime peut également développer a contrario des comportements d'hostilité, de colère et d'isolement. Le « Powerlessness est la conséquence du processus par lequel la volonté, les désirs et le sens d'efficacité de l'enfant ont été transgressés. Plus l'enfant tente de contrer l'abus sans succès ou que l'abus implique de la violence physique ou des menaces, plus ce sentiment d'impuissance augmente. L’enfant se sent piéger dans cette situation. La dernière dynamique de “stigmatisation” réfère aux connotations négatives, comme la honte et la culpabilité ressenties par la victime. Ces sentiments négatifs sont communiqués par l’agresseur qui blâme l’enfant pour ces activités, mais, cette stigmatisation peut être aussi renforcée par les attitudes inférées ou transmises directement par la famille ou par la communauté, transformant, du même coup, son image de soi. Parmi les conséquences affectives, l'enfant se sent méchant, honteux, coupable et cela entraîne des sentiments dépressifs. Le jeune pourra adopter des comportements suicidaires. Au niveau social, il peut s'associer avec des pairs marginaux ou encore s'isoler des pairs à l’adolescence.

  • Effet d’auto-responsabilisation (DAMANT 1993)

Les victimes en viennent ainsi à se sentir responsables d’un abus qu’elles ont en fait subi. Par contre, les auteurs n’arrivent pas à expliquer pourquoi des déformations cognitives se produisent.

  • La dissociation (Edwards et Donaldson, 1989)

Cette dernière n'est pas une faiblesse, mais bien, un mécanisme de défense.

  • Modèle de Haesevoets (1996) :

Haesevoets (1996) nous renseigne également sur l'impact visible de l'abus sur le comportement de l'enfant abusé.

Chez les très jeunes enfants: - Surtout des troubles comportementaux et des conduites sexuelles anormales (socio-affectif).

Chez les enfants d'âge préscolaire: - des cauchemars, de l'angoisse, des signes dépressifs, quelques préoccupations d'ordre somatique, des conduites régressives, des troubles de la conduite sexuelle, de l'agressivité labile, des déficits du développement (affectif). 

Chez les enfants d'âge scolaire: - des angoisses phobiques, des sentiments de manque de confiance, de dégoût, de colère et de haine, des traits de parentification, une faible estime de soi, des problèmes narcissiques ou d'identité, des phobies, des sentiments profonds de culpabilité, l'impression d'être différent des autres, des troubles du sommeil (affectif).

b. La sévérité de la symptomatologie[modifier | modifier le code]

La gavité des symptômes varie selon de nombreux facteurs dans le cas d'agressions sexuelles. Nous pouvons citer : la durée et la fréquence de l'abus, la violence ou/et la coercition employée, la nature de l'acte sexuel, la proximité relationnelle avec l'abuseur, les attitudes du parent non-abuseur le sexe de la victime le sexe de l'agresseur, l'âge de l'assaillant.

  • Dans le cas de sévices sexuels à répétition, Pauzé, Mercier et al.(1994) décrit un syndrome d'accommodation chez la victime qui, d'après l'auteur, lui permet de trouver un compromis psychodynamique entre sa situation d'otage familial et celle d'esclave sexuel(le). Pauzé, Mercier et al. décrivent ce cycle de la façon suivante : le secret, l'impuissance, le sentiment d'être pris au piège et l'accommodation, la divulgation contradictoire (non convaincante), et la rétractation. 

Ainsi, nous pourrions résumer l'impact psycho-affectif d'une manière similaire que toutes les situations traumatogènes en général qui d'après Finkelhor et Browne (1985) "altèrent les perceptions et les émotions concernant l'environnement et créent un traumatisme par distorsion de l'image propre qu'a l'enfant de lui-même, de sa vision du monde et de ses capacités affectives"

c. Le langage des symptômes[modifier | modifier le code]

  • L'enfant "communique" à travers de ses symptômes. Ce qu'il ne peut pas exprimer en mots sont automatiquement convertis en symptômes. Ces symptômes peuvent se présenter dans une manière plus subtile ou plus intense.

D'après Hébert (2011), les agressions sexuelles subies dans l'enfance sont liées à de nombreuses conséquences ultérieures. Parmi eux nous pouvons mettre en évidence les comportements addictifs, les idées suicidaires, la dépression, les problèmes psychosomatiques, la dissociation, entre autres qui pourront apparaître ainsi à l'âge adulte. Les symptômes sont le point de départ pour une analyse plus précise des agressions sexuelles. Toutefois, cette analyse n'est légitime lorsqu'elle est effectuée en prenant en compte le contexte général, à savoir quand les variables qui maintiennent et contrôlent certains comportements ou symptômes sont identifiés. Sans cette analyse fonctionnelle, l'évaluation des symptômes est vague et douteuse.

  • Selon Wolfe (2007) cité par Hébert, il y a trois catégories de symptômes qui peuvent être observés après l'abus sexuel. Il distingue ces catégories dans :

- Les symptômes qui sont propres à l'agression sexuelle : de cette manière sont généralement des symptômes subis par une victime d'agression sexuelle et qui la distingue des autres victimes de différents événements (ex. PTSD, la dissociation, la dépression et des comportements sexuels problématiques).

- Les symptômes liés à l'agression sexuelle, mais qui ne sont pas propres à l'agression sexuelle: les symptômes présentés par de nombreuses victimes, et qui distingue une victime d'agression sexuelle d’une non-victime. Cependant, ces symptômes ne permettent pas la distinction entre les victimes de violence sexuelle et les victimes de violence autre que sexuelle (ex. problèmes de comportement, d’agressivité et de colère).

- Des changements pathologiques relatives aux processus psychologiques: ces changements dus à l'exposition à la violence peuvent affecter directement le niveau cognitif, la régulation des émotions, la formulation des stratégies, etc. Ces changements affecteront la façon dont la victime perçoit le monde autour d'elle et ses relations avec les autres (ex. sentiment de honte, de culpabilité, d’hypervigilance et d'impuissance).

En fonction de la variété de profils, les conséquences liées aux agressions sexuelles sont variées et ne permettent pas l'identification de la violence uniquement par le regroupement de symptômes spécifiques. Un autre facteur important est qu'un enfant, même après sa victimisation et l'exposition à des situations dramatiques, peut ne pas réagir ou développer des symptômes inattendus face à une agression sexuelle. Environ un tiers des enfants victimes de violence sexuelle sont asymptomatiques (Hébert, 2011). Ces données indiquent l'importance de l'utilisation de divers outils qui aident à l'identification des enfants victimes. La standardisation des outils est utile dans certains contextes, mais ne devrait pas être limitante en aucune manière, compte tenu de la diversité humaine.

Le témoignage de l‘enfant[modifier | modifier le code]

Les spécificités dans le discours de l'enfant[modifier | modifier le code]

L'enfant aura une manière particulière de s'exprimer et certaines confusions sont inhérentes à son âge, particulièrement dans la description de l'agression par un manque de vocabulaire, une signification différente et un langage qui sont très loin des repères de l'adulte. De la même façon que son langage est particulier, il faut s'adresser à lui de manière attentionnée et employer d'autres moyens avec lesquels il se sent plus à l'aise comme par exemple le jeu ou le dessin. Afin d'illustrer ces différences, deux études parmi tant d'autres se sont intéressées à connaître les variations dans le discours de l'enfant abusé selon différents facteurs comme celle de Sim M. et Lamb M. (2013) et Dion, J.; Cyr, M.; Richard, N. et McDuff, P. (2006).

  • Résumé de l'étude : De quelle manière les enfants parlent-ils des agressions sexuelles ? Megan Sim & Michael Lamb, (2013)[4]

N=90, âge (4-13 ans), description des agressions sexuelles, déclarations recueillies par des policiers. Les déclarations verbales, analysées par un programme informatique, le Linguistic Inquiry Word Count (LIWC), qui a calculé la fréquence d’utilisation de différentes sortes de mots. Résultats : Les résultats ont révélé des différences entre les groupes d’enfants dans l’utilisation des catégories de mots. Les enfants de 10 à 13 ans ont fait des déclarations plus longues que les enfants de 4 à 6 ans et ont utilisé un plus grand nombre de mots d’exclusion (« excepté », « sauf »…) et de mots décrivant des mouvements. Les données ont également montré que les garçons ont plus souvent utilisé que les filles des mots décrivant des mouvements. Une autre particularité décelée à travers cette expérience est que l’utilisation de mots décrivant des émotions négatives a été plus fréquente chez les victimes présumées d’agressions perpétrées par un membre de la famille immédiate que par un autre membre de la famille ou un suspect familier. En ce qui concerne la position de l'énonciateur, on remarque que quand les allégations portaient sur des attouchements sous les vêtements ou des actes de pénétration, les enfants parlaient plus souvent à la première personne que dans les affaires d’exposition à des faits sexuels. Dans ces dernières affaires, les enfants utilisaient moins souvent des mots décrivant des ressentis perceptifs (« toucher ») que dans les cas d’attouchement sur ou sous les vêtements et que dans les allégations de pénétration. La dernière observation est que les mots faisant référence à des mouvements étaient plus fréquents quand les agressions s’étaient produites une seule fois par rapport à celles s’étant produites à plusieurs occasions. Il semble ainsi difficile d’avoir un standard spécifique dans la description de l’agression sexuelle puisque puisqu'on observe une variation selon l'âge, le sexe et les caractéristiques de l'agression.

  • Résumé de l'étude : Dion, Jacinthe et Cyr, Mireille et Richard, Nancy et McDuff, Pierre. (2006)[5]. L’influence des habiletés cognitives, de l'âge et des caractéristiques de l’agression sexuelle sur la déclaration de présumées victimes. Child abuse and neglect, 30, (8), p. 945-960. Dans cette étude, les auteurs s’intéressent à l’impact des capacités cognitives, de l’âge et des caractéristiques de l’agression sexuelle en contexte d’entrevue sur la déclaration de victimes présumées. De plus, ils se demandent quel langage adopter avec les enfants afin d’obtenir des déclarations les plus fidèles possibles.

Méthode : N=37, âge (6-12 ans), évalué d’une part selon le type de questions posées par les interviewers et d’autre part, selon le nombre d’informations rapportées. Les habiletés cognitives sont évaluées à l’aide des sous-tests vocabulaire, connaissances et blocs du WISC-III. Parmi les caractéristiques spécifiques de l'échantillon, 13 enfants (35.1%) ont rapporté un seul incident d’AS et 24 (64.9%) en ont rapporté plus d’un. Dans 37.8% (n =14) des cas, le présumé agresseur était une figure parentale (père ou beau-père). Les autres présumés agresseurs (62.2%) étaient soit un frère (10.8%), un grand-père (2.7%), une connaissance (40.5%) ou un étranger (8.1%). Les événements rapportés par les victimes étaient: exhibitionnisme ou attouchements par-dessus les vêtements de la victime (n=5), attouchements sous les vêtements (n=25) et pénétration génitale ou anale (n=7). Dans un premier temps, l'entretien se déroulait avec un intervenant social ou un policier (12 interviewers au total). Dans un deuxième temps, avec le consentement écrit du parent et le consentement verbal de l’enfant, un psychologue a procédé à l’évaluation des habiletés cognitives (un mois après). Les entrevues ont été codifiées à partir de la grille de cotation élaborée par Lamb et ses collègues (Lamb, Hershkowitz, Sternberg, Esplinet al.,1996). Les informations rapportées par l’enfant sont définies en unité de mots identifiant ou décrivant les individus, les objets ou les événements reliés directement à la description de l'agression Les informations données par l’enfant ne sont pas comptabilisées lorsqu’elles sont nouvelles et qu’elles augmentent la compréhension. De même, les questions de l’interviewer ont été regroupées en deux catégories: (1) les questions ouvertes, favorisant le rappel libre et (2) les questions fermées, requérant seulement la mémoire de reconnaissance puisqu'on l'on oriente l'enfant vers une réponse spécifique (p. ex., «À quel endroit ça s’est passé»? ou «Est-ce arrivé une fois ou plus d’une fois?»). Les questions suggestives ont été exclues des analyses, car elles ont pu amener davantage d’informations inexactes, en comparaison avec les autres types de question. Ainsi, les caractéristiques des agressions sexuelles codifiées sont les suivantes : présence de pénétration (oui/non), fréquence de l’agression sexuelle(1 / plus d’une fois) et l'identité de l’agresseur (i.e., père et beau-père (figure parentale)ou autres. E- En ce qui concerne l'âge, les résultats de l'expérience montrent que plus l’enfant est âgé, plus il donne d’informations sur ce le sévice. Bien qu’approximatif, l’âge est un indicateur des changements développementaux qui se produisent chez l’enfant, ce qui explique l’effet de l’âge sur le rappel de l’agression sexuelle. Les habilités cognitives de même ont clairement un impact sur la qualité du discours de l'enfant abusé. En effet, des scores sous la moyenne ont été obtenus par les enfants de l’échantillon aux deux échelles d’habiletés verbales. Les présents résultats sont similaires à plusieurs études dans le domaine, indiquant que les scores des enfants maltraités à des tests de QI verbaux ont des scores sous la moyenne (p.ex., Carrey, Butter, Persinger, & Bialik, 1995; Martin &Beezley, 1977; Palmer et al., 1999). En effet, lorsqu’on compare des enfants au QI faible avec des enfants au QI moyen, des différences émergent quant au rappel de l’agression. Les enfants ayant des difficultés intellectuelles (QI= 60-80) ont plus de difficultés à produire une réponse élaborée. Ainsi, une performance forte au sous-test vocabulaire est liée à une plus grande quantité d’informations rapportée. Par contre, le sous-test connaissances n’a pas eu d’influence significative sur la quantité d’informations fournies. De fait, la mémoire autobiographique, condition du rappel, repose en partie sur les habiletés langagières; les enfants utilisent la structure du langage pour témoigner (Schneider &Bjorklund, 1998), et la réussite au sous-test vocabulaire reflète ses capacités langagières. Il faut donc tenir compte des capacités verbales de l'enfant dans l'appréhension de son témoignage. Cet effet est mis en évidence lorsque l’interviewer utilise des questions ouvertes, puisque ce type de question conduit l’enfant à élaborer. De la même façon, en ce qui a trait aux habiletés non verbales, le sous-test blocs n’est pas relié à la quantité d’informations rapportées par l’enfant. Pour ce qui est l'évaluation du discours selon les caractéristiques de l’agression sexuelle, on remarque que peu importe le type de question, les enfants tendent à donner moins de détails lorsque l’agresseur est une figure parentale. De fait, en plus d’être des agresseurs intrafamiliaux, les pères et les beaux-pères représentent une figure parentale d’autorité, ce qui peut également augmenter la réticence de l’enfant à élaborer sur l’événement traumatique. Cette relation était non significative lorsque la question était fermée, mais peut-être simplement par manque de variabilité possible dans la réponse. De surcroît, les résultats des corrélations laissaient entrevoir une signification marginale entre la présence de pénétration et la déclaration de l’enfant. Par contre, le nombre d’événements d’agression (i.e., un ou plusieurs) n’était pas en lien avec la quantité d’informations rapportées. Ainsi, les sévices sexuels répétés et prolongés peuvent conduire les victimes à fournir une description générale, tel un scénario de ce qui se produit habituellement, plutôt qu’un récit élaboré pour chaque épisode. Pour finir, les résultats à l'évaluation de la technique d'entrevue furent de même intéressants. Même si les enfants plus jeunes, aux prises avec des capacités verbales plus faibles ou avec un père ou beau-père agresseur livrent moins d’informations que les autres en réponse aux questions ouvertes, ils en donnent tout de même davantage qu’en réponse aux questions fermées. L’utilisation de questions ouvertes demeure donc un outil d’investigation approprié et recommandé pour obtenir de l’information détaillée auprès de l’enfant, malgré l’influence de certaines caractéristiques personnelles et le lien à l’agresseur.Ainsi, par cette étude, nous observons une variation du discours de l'enfant abusé selon son âge, ses aptitudes verbales, le lien qu'il a avec son agresseur et le type de question posée par l'interviewer.

Paramètres à évaluer dans le témoignage [6][modifier | modifier le code]

L’agression sexuelle d’un enfant est presque toujours un événement qui n’implique aucun autre témoin que l’agresseur et la victime. En conséquence, la déclaration de l’enfant constitue bien souvent la seule preuve disponible pour confirmer les allégations de sévices sexuels. Nous allons désormais nous demander quels éléments contributifs et étayables sommes-nous amenés à mettre en évidence pour confirmer une allégation de maltraitance sexuelle envers un enfant? Nous allons voir que de même que pour l’examen médical, cet étayage est multivarié et complexe. Ainsi, les aspects qui vont être présentés tiennent compte de caractéristiques individuelles. Sujets à interprétation, il faut donc bien prendre en compte la personnalité de l'enfant avant de prendre une décision sur la véracité des propos. Pour ces paramètres, nous nous baserons sur un résumé de la liste de vérification de Steller, Raskin, Yuille, et Esplin, traduite par Van Gijseghem à l'Université de Montréal

  • Le comportement et les attitudes de l'enfant

- Le langage. Il fonctionne comme un indicateur. Il faut évaluer s'il est conforme ou non au niveau de développement du témoin. En effet, si l'on est face à des descriptions ou une terminologie qui paraît inadéquates à son âge, nous pouvons supposer l'influence possible d'un tiers dans la préparation et l'organisation de la déclaration, parfois soumis à un véritable coaching ou à des moyens de pression, par exemple l’agresseur. Les professionnels doivent donc tenir compte des caractéristiques de l'abus sexuel et vérifier si les mots prononcés par l'enfant ont l'air acquis ou appris, et quelles seraient alors les sources d'influence éventuelles.

- Le savoir. De la même façon, il faut vérifier si les connaissances de l'enfant en matière de sexualité reflètent son niveau de développement. Si elles ne correspondent pas, il faut se demander comme l'enfant a appris ces informations. En effet, un contexte d'abus peut influencer le savoir sexuel des enfants. Certains peuvent même présenter de l'hypermaturité et un savoir sexuel anachronique.

- L'affect, les émotions, les sentiments. L'expression d'un affect ou d'une émotion particulière apporte de la crédibilité à l'allégation. Par contre, il faut faire attention à des affects contradictoires ou inappropriés qui doivent être soumis à une interprétation différentielle et nuancée. Suivant les circonstances et le contexte, il est très variable car il peut être se produire sous la forme de l'expression d'une angoisse, d'un mécanisme de défense, d'une forme de cynisme ou de la dérivation d'une idée mensongère. La majorité des réponses émotionnelles paradoxales traduisent soit un malaise, soit un esprit de dérision. Le défaut de tels affects peut rabaisser le degré de crédibilité du témoignage. Toutefois, un affect sans relief, altéré ou cru est parfois significatif de l'impact émotionnel de ce type de sévice. Il est alors important d'englober les sentiments et le vécu émotionnel de l'enfant avec les faits. Il est également prouvé que plus un enfant est interrogé sur ces faits, plus il va se rigidifier sur le plan émotionnel ou s'endurcir au niveau de l'expression d'affects. Ainsi, le champ des émotions est très complexe et recouvre celui de la pensée, jusqu'à influencer la recognition et la remémoration d'événements factuels.

- Les expressions gestuelles spontanées. Un enfant qui s'exprime spontanément s'anime de manière gestuelle. Son corps, ses mimiques et ses gestes participent à son expression parlée. Il a besoin de montrer, de mimer et d'utiliser des gestes pour expliquer. Ainsi lorsqu'il décrit une action ou une posture, il peut montrer plutôt que de détailler avec des mots. La présence d'une telle gestuelle renforce la crédibilité du récit alors que son absence ne confirme pas la fausseté du récit. En effet, des enfants plus inhibés restent parfois figés et ne sont pas expressifs dans leur récit. Toutefois, lorsqu'un enfant est ordinairement expressif ou actif, il faut se demander pourquoi cela fait défaut lors de l'interview.

-Les dessins. L'interprétation symbolique, voire psychanalytique, des dessins de l'enfant n'est pas un élément supplémentaire dans la validation de la crédibilité. Seuls des éléments concrets contenus dans un croquis peuvent augmenter le degré de crédibilité lorsque l'enfant emploie cet outil pour décrire un lieu, une partie anatomique ou une interaction sexuelle. Ce n'est donc pas la représentation qui compte mais la description du dessin.

- Le comportement avec les objets proposés. De la même manière, utiliser des poupées ou des figurines peut aider l'enfant à décrire une scène mais ne peut pas contribuer à l'évaluation de sa crédibilité. Lorsque l'enfant dévoile spontanément et de façon non suggérée les faits à l'aide de jouets, le comportement de l'enfant avec ces objets peut cependant concourir à la validation. Le niveau de sexualisation du comportement pendant l'interview. Même si le phénomène est peu fréquent, un comportement sexualisé de l'enfant envers l'interviewer ou sur lui-même peut être indicateur d'un abus sexuel. Il faut toutefois s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un comportement induit par d'autres facteurs, telle qu'une question suggestive.

  • Considérations concernant les motifs du dévoilement

Le dévoilement est une étape importante dans la considération de l'abus mais surtout dans sa validation. Il faut donc se demander quelles sont les motivations authentiques et sincères sont à l'origine de la déclaration de l'enfant : la lien enfant/abuseur, les conflits sous-jacents, les bénéfices secondaires d'une allégation, les conséquences probables du dépôt de plainte pour les personnes concernées, l'origine de la révélation, les influences subies, les conseils reçus, le premier dévoilement, la première personne dépositaire de la première déclaration, les raisons de ce choix, ... Particulièrement, le contexte du dévoilement initial est à prendre en compte. En effet, plus un récit est rapporté avec spontanéité, même s'il paraît peu structuré ou confus, plus la crédibilité de la victime est élevée. Le contexte de la première révélation doit donc être considéré par une investigation minutieuse. La première révélation à un tiers non conflictuel (camarade, médecin d'école, enseignant,...) devrait faire l'objet d'un rapportage le plus fidèle possible.

Cas de fausses allégations[modifier | modifier le code]

  • D'après Haesevoets (2011), il y a trois types distincts de mensonges :

– les mensonges à des fins d’évitement (comme la punition, la menace ou la pression) ;

– les mensonges à des fins de compensation (chercher à se rendre intéressant...) ;

- les mensonges agressifs ou à volonté destructrice (soulignant un désir de vengeance ou l’emprise d’un conflit sous-jacent, avec de la rivalité ou un mal-être important).

a. Contexte de personnalité perturbée[modifier | modifier le code]

Certaines fois, des fausses allégations sont faites par des enfants perturbés, en manque d'attention ou en difficulté de repérage identitaire. Luc Morin, pédopsychiatre, décrit de la manière suivante les caractéristiques d'un enfant affabulateur [7]:

L’enfant véritablement agressé se révèle le plus souvent inquiet, hésitant, et apeuré à l’idée de révéler la situation d’abus. Il a pu faire l’objet de menaces. Il se sent coupable, anxieux, insécurisé. A l’inverse, ceux qui n’ont pas été victimes d’abus sexuels n’hésitent pas à parler de l’évènement ou de la situation. Il n’est pas rare même qu’ils recherchent les occasions de se raconter, les sollicitent même (…). Chez certains enfants, les allégations d’abus sexuel sont l’occasion d’obtenir beaucoup d’attention, un plaisir malsain et une notoriété qu’ils n’auraient pas autrement. En entrevue, un enfant âgé de 6 ans insistait pour « tout » raconter des agirs de sa mère à son égard : 99 fois avait-il dit avoir été abusé à une personne. 2000 fois à une seconde. Toutefois, devant le tribunal, les propos de l’enfant se sont limités à dire que sa mère se couchait près de lui et qu’alors il manquait d’air. L’enfant qui accuse faussement peut aller réclamer jusqu’à le face à face pour confondre son agresseur alors que l’enfant véritablement traumatisé et abusé sera généralement trop craintif et anxieux pour cela. L’enfant agressé est généralement capable de fournir des détails spécifiques sur l’habillement, les lieux et les personnes présentes dans la maison au moment de l’abus. Il raconte une histoire non changeante. A l’inverse d’une histoire inventée où l’enfant donnera moins de détails et son contenu pourra varier dans le temps. (....) De plus, l’enfant agressé et traumatisé pourra avoir tendance à recréer directement ou d’une façon symbolique les événements traumatisants dans un but probable de désensibilisation.

b. Importance de l'analyse du fonctionnement familial : climat incestuel et jeux de pouvoirs parentaux (avec le syndrome d'aliénation parentale)[modifier | modifier le code]

La parole étant inséparable de ses conditions de profération, il est indispensable de s’intéresser aux circonstances du dévoilement des faits et au contexte familial, requérant ainsi un minimum d’expertise du fonctionnement familial.

  • Fausses allégations dues à un climat incestuel[8]

Ces fausses allégations peuvent survenir aussi dans un climat familial incestuel se traduisant par une certaine érotisation des relations : enfant dormant jusqu’à un âge avancé dans le lit des parents, nudité partagée en famille, bain avec un parent. Ces situations incestuelles ne relèvent pas du code pénal contrairement aux agressions sexuelles et aux viols mais peuvent induire chez l’enfant un récit mélangeant fantasme et réalité, comme la vision de vidéos à caractère pornographique. Ce contexte est donc à évaluer.

  • Jeux de pouvoirs parentaux : le syndrome d’aliénation parentale

Souvent, le manque de crédibilité à l’égard du discours infantil réside dans le fait que l'enfant peut présenter un discours contaminé qui n'est pas le sien. Il est remarquable lorsqu'il affiche un discours clairement construit par des adultes, celui ayant l'intention de l'utiliser pour de fausses accusations. Cette idée de suggestibilité et vulnérabilité ont un fort impact sur la décision de prendre ou non le discours de l'enfant comme vrai (Eloy, 2007). Les cas de suggestibilité peuvent être observés surtout dans des contextes de séparations où il y a le règlement des visites. C'est l'une des armes les plus douloureuses utilisées pour atteindre l'autre et pour obtenir l'enfant. Enlever l'enfant du père, par exemple, se montre un excellente forme de vengeance. La mère, responsable par la garde peut se prévaloir des accusations d'agression sexuelle et rendre difficile la continuité des contacts entre le père et la fille. Dans ces cas, l'enfant est victime de conflits émotionnels mal conçus par le couple, ce qui peut entraîner non seulement des problèmes juridiques pour les personnes concernées, mais aussi des dommages psychologiques(Eloy, 2007).

  • Le concept de l'syndrome d'aliénation parentale explique bien ce phénomène. L’aliénation parentale a été définie pour la première fois dans les années 80 par le psychiatre et psychanalyste Ricard Gardner, qui a expliqué le phénomène comme « l’implantation des faux souvenirs », étant donné que le parent tente d'inculquer dans les esprits de l’enfant des faits irréaliste qui deviennent vrais après avoir été successivement répétées (Gardner, 2002). Gardner, cependant, fait la distinction entre l'aliénation parentale et le syndrome d'aliénation parentale. Selon le psychiatre, l'aliénation parentale est en rapport avec le processus déclenché par le parent qui a l'intention d’écarter l'autre parent de la vie de l'enfant, de le dénigrer. Le Syndrome d'aliénation parentale (SAP) est un trouble présent essentiellement dans le cadre de litiges de garde d'enfant. Il se réfère à la conduite de l'enfant qui refuse d'avoir un contact avec un parent et qui souffre de dommages causés par cette rupture. Elle résulte dans la combinaison d'instructions du parent, qui exerce «l'endoctrinement» avec la participation active de l'enfant pour diffamer le parent cible. Le syndrome correspond alors, aux séquelles comportementales et émotionnelles qui viennent à souffrir l'enfant victime de la manipulation (Gardner, 2002). Initialement, l'auteur décrit la mère comme la principale responsable de la SAP (90 %), en reconnaissant plus tard que les deux parents ont des probabilités égales en ce qui concerne la Commission de l'aliénation (Wikipedia).
c. Le processus de contagion : influence de l’environnement[modifier | modifier le code]

Un autre facteur important à analyser et prendre en compte lors de l'évaluation des enfants victimes de violence sexuelle est le facteur de suggestibilité. «La suggestibilité est une qualité psychologique qui affecte l'humeur d'une personne pour recevoir une idée et être influencée par elle, agissant ou pensant en fonction de l'idée reçue» (Wikipedia). Ainsi, est influençable une personne dont le comportement est guidé par suggestions (verbales et non verbales) des autres (Wikipedia). Selon Gudjonsson (1997, cité par Costa & Pine, 2010), il existe trois conditions qui influent sur le consentement à la suggestion qui sont : la confiance personnelle, l'incertitude et les attentes. Ainsi, dans une interaction avec l'intervieweur, par exemple, l'enfant interrogé, dans l'incertitude, peut répondre de manière à répondre aux attentes de l'interlocuteur. Bientôt, un enfant qui éprouve une de ces conditions peut se montrer, dans un contexte particulier, plus vulnérable aux suggestions exprimées verbalement ou non verbalement (Costa & pin, 2010). D’après Costa & Pinho, 2010 il est également important de prendre en considération le type de feedback (positif ou négatif) fourni par l'intervieweur, la suggestibilité ayant un lien étroit avec le feedback négatif. Cela peut se produire dans la mesure où l'enfant devant un "refus" de son récit, aura tendance à se conformer aux suggestions de l'autre, cherchant ainsi l'approbation. Certaines expressions telles que "es-tu sûr" ou " écoutes attentivement la question" sont perçues par l'individu comme une rétroaction négative (Bonn Test Statement Suggestibility, BTSS cité par Costa & Pinho, 2010). Cette conformation aux «attentes» d’autrui peut être être associée à la variable -désirabilité sociale- que concerne la tendance à fournir des réponses erronées visant à l'acceptation d'autrui (Costa & Pinho, 2010) . Le fait que l'intervieweur lors des entretiens pose des questions très spécifiques (par exemple, «étais-tu dans ta chambre au moment de l’agression? »), ou pose la même question à plusieurs reprises, contribue également au processus de la suggestibilité, guidant l’enfant dans la direction qu'il désire afin de confirmer ses soupçons (Bruck & Ceci, 1999, cité par Maltez, 2013) . La littérature sur le sujet souligne que les enfants d'âge préscolaire ont tendance à être plus influençable par rapport aux enfants dont l'âge et plus élevé. Ainsi, ils concluent que peut-être avec la maturation, les gens ont tendance à être moins influençable (Bruck & Ceci, 1999 ; Nurmoja, 2005, cité par Costa & Pinho, 2010). Cependant, ces résultats ne sont pas concluants puisque des résultats opposés ont aussi été observées. Certaines études ( Ornstein et Haden , 2001 ; Quas & Schaaf , 2002) soulignent également l'importance de la variable « mémoire » sur la suggestibilité. L'idée est que les enfants qui ont un fort souvenir de l'événement seraient moins influençables, tandis que ceux que expriment des difficultés pour se rappeler des événements seraient plus influençables (Costa & Pinho, 2010).

  • Difficultés dues à l'induction du discours par les professionnels[9]

C’est le cas lorsque la parole de l’enfant n’a pas vraiment été écoutée, mais plutôt induite et mise en forme par le filtrage des adultes. En effet, la pression juridique ou administrative sur les travailleurs sociaux d’obligation de signalement et la protection de l’enfance en danger ont des conséquences certaines à ce manque de discernement concernant les suspicions et les allégations d’abus sexuels particulièrement intrafamiliaux. Les professionnels divent se méfier des signalement intempestifs et les fausses allégations qui se basent sur «des signes souvent minimes qui donnent prise à leur imagination, sans contrôle, sans critique préalable» (SOURCE). Ainsi, afin d'éviter de mauvaises interprétations, il faut compléter l'écoute clinique et les constatations symptomatiques par un examen médico-légal et des bilans psychologiques réalisés par des experts. L’écoute clinique et les constatations symptomatiques doivent être complétées par les observations médico-légales (examen somatique) et les bilans psychologiques. Dominique Frémy, Psychiatre, représentante du Centre d’accueil des victimes d’agressions sexuelles et de maltraitance (CASAVEM) de Besançon lors de la table ronde consacrée au « recueil de la parole de l’enfant et sa défense », rappelle elle aussi la nécessité de rester au plus près du discours d’un enfant sans les réinterpréter dans des sens différents, tout en restant attentif à l'environnement tout autour, c'est-à-dire des conflits parentaux ou des contextes d'isolement sociaux.

d. Influence des faux-souvenirs : Étude de Brainerd (remise en question du modèle)[10][modifier | modifier le code]

Brainerd s'intéresse au processus de faux-souvenirs qui est le fait qu'un souvenir complètement nouveau (événement ou épisode) qui n'a jamais été vécu par l'individu est présent néanmoins dans sa mémoire. Le contenu de ce souvenir erroné est aussi varié qu'un souvenir d'événement vécu peut l'être. Un consensus existait selon laquelle les enfants sont des témoins moins fiables que les adultes parce qu’ils sont plus sensibles aux suggestions et aux distorsions de la mémoire. Hors, plusieurs équipes de recherche ont observé le contraire : les faux-souvenirs étaient beaucoup plus produits par les adultes et les enfants âgés que les enfants plus jeunes. Les chercheurs parlent d’inversion développementale (Brainerd, Reyna, & Ceci, 2008) pour décrire ce phénomène. C'est au biais de la tâche DRM que cette faible influence a été mesurée. Dans l'expérimentation, les sujets doivent mémoriser une liste de mots. Ce sont des mots qui sont sémantiquements associés (ex pris par les auteurs : lit, repos, sieste) à un mot appelé le leurre critique qui lui n'est pas présenté(sommeil). Dans la tâche de rappel, c'est là que le leurre critique est souvent rappelé de manière érronée. Les résultats montrent que dans cette tâche, les jeunes enfants produisent moins de faux souvenirs que les adultes puisqu'ils disposent moins de compétences et de connaissances nécessaires à l'établissement de liens. En effet, les enfants, et en particulier les plus jeunes d’entre eux, ne disposent pas encore des compétences et des connaissances nécessaires pour détecter spontanément les connexions de sens entre les événements vécus (par exemple, détecter que les mots lit, sieste, repos ont quelque chose en commun avec le mot sommeil). Par conséquent, ils sont moins sensibles aux faux souvenirs impliquant ces relations de sens que les adultes.L’inversion développementale n’a pas seulement été détectée dans des tâches de laboratoire (comme la tâche DRM), mais aussi dans des situations expérimentales qui se voulaient plus proches de conditions réelles de témoignage (identification d’un suspect, suggestions trompeuses, propagation d’une rumeur, influence entre témoins, mémoire des récits). Des cas d’inversion développementale ont aussi été observés dans de faux souvenirs émotionnels.

Attitude de l expert et confrontation des points de vue[modifier | modifier le code]

La perspicacité professionnelle dans les entretiens avec les enfants victimes d'agression sexuelle est d'une extrême importance. Le professionnel prudent en outre d'observer et de recueillir les données de manière systématique est conscient que la normalisation et la classification des comportements sont utiles et efficaces en général, mais cela ne devrait pas constituer un facteur limitatif au point d'ignorer les caractéristiques particulières de chaque individu ainsi que les différents contextes dans lesquels la violence est perpétrée. Dans le cadre de l'évaluation professionnelle, il faut considérer les différents profils de victimes de violences sexuelles et les différents facteurs qui peuvent influencer les comportements subséquents à l'agression. L'analyse de certaines variables est essentielle pour la compréhension de l'affaire et la validation de meilleurs moyens d'intervention. Comme, par exemple: les variables liées directement à l'agression comme la gravité de l'agression, la liaison avec l'agresseur, la durée de la violence; les variables personnelles telles que l'âge, la perception de la victime à l'égard de l'agression, le sexe; les variables familiales telles que la présence de conflits, le soutien familial, la relation fraternelle; les variables extrafamiliales telles que le déroulement de l'affaire, le support à la cour, etc. (Hébert, 2011). D’après Kuehnle (1996), sur une accusation d'agression sexuelle, il faut avoir aussi fais quelques considérations de base dans le cadre de l'entrevue avec l'enfant victime. Selon le chercheur, il est nécessaire d'examiner si: (a) l’enfant a été victime d'abus et si son récit est crédible et précis; b) l'enfant a été agressé sexuellement, mais souffre d'un déficit cognitif ou affectif qui empêche que son récit soit crédible; c) l'enfant a été agressé sexuellement , mais a peur de l'exprimer d)l'enfant a été victime d'agression sexuelle, mais une loyauté présumée l’empêche de signaler les faits; e ) l'enfant n'a pas été victime d'agression sexuelle et son rapport est le produit d' une interprétation erronée faite sur la conduite des ses parents; f) l'enfant n'a pas été victime d'agression sexuelle, mais les parents ont fait une interprétation erronée de la conduite de l'enfant. Par conséquent, une évaluation adaptée au profil de chaque enfant est nécessaire afin d'obtenir un examen plus précis de la réalité. La question principale n'est pas de savoir si l'enfant est vrai ou pas dans son récit mais si le professionnel est prêt à le recevoir, dépouillé de préjugés et équipé de toutes les connaissances nécessaires pour l'aider à s’exprimer le mieux possible.

Protocoles d' entretien[modifier | modifier le code]

Il est bien connu que les travaux englobant des enfants implique une certaine complexité et nécessité, généralement, une réadaptation des professionnels impliqués, afin d'obtenir les résultats escomptés. Dans les situations de l'entrevue, par exemple, la nécessité d'adéquation professionnelle est évidente. Dans ces contextes, l'enfant présente généralement des contraintes linguistiques qui peuvent limiter ou même compromettre l'issue des entretiens, si le professionnel inattentif ou inexpérimenté pas s'adapter aux besoins et limites de celui (Agneau, Sternberg & Esplin, 1998 ; cité par Maltez, 2013). Afin d'uniformiser les entrevues, en offrant des indications plus claires sur la façon de travailler et extraire autant d'informations que possible des enfants interrogés ainsi que réduire les conséquences néfastes d'une entrevue infructueuse (ex . la suggestibilité et la contamination de la preuve), ont été développés au cours des années, des protocoles spécifiques, tels que le protocole flexible d'entrevue de Poole & Lamp (1998) et le NICHD (National Institute of Child Health and Human Development) (Maltez, 2013). Le protocole NICHD , créé par un groupe de chercheurs de l'Institut national de la santé infantile et du développement humain, prétend favoriser l'interaction enfant/interlocuteur dans la réalisation d'une entrevue non suggestive et adaptée au niveau de l'enfant, permettant une collecte de données plus cohérente (NICHD; Lamb et al., 1998, 2008; Orbach et al., 2000). Il a été développé sur la base de trois étapes fondamentales: 1) la première est l'étape pré-déclarative qui comprend la présentation de l'interviewer, les objectifs, les règles spécifiques (dire la vérité, dire quand la question n'est pas comprise, corriger l'intervieweur, dire je ne sais pas) afin de permettre un entretien plus précis. Cette étape sert à établir un lien avec l'enfant; 2) dans un deuxième temps, l'entrevue est réalisée par le biais de questions ouvertes ou questions fermées structurées à partir de l'information apportée par l'enfant. Dans cette étape, la structuration des événements s'effectue dans l'ordre dans lequel ils ont été signalés; 3) la troisième étape consiste de la phase de fermeture. Dans cette étape, il faut s’assurer que l'enfant a dit tout ce qu'il voulait, évitant ainsi de nouvelles interviews (Cyr et Lamb , 2009). L'efficacité du protocole NICHD peut être prouvée lorsque les recherches montrent que le modèle d’entretiens avec des questions ouvertes favorisent la qualité de détail et aussi le facteur crédibilité. De plus, Cyr & Lamb (2009) dans ce modèle d'entretien observent que les réponses fournies sont quatre fois plus longues et trois fois plus détaillées par rapport à un modèle d'entretien fermé. Les chercheurs Cyr et Lamb ( 2009) ont mené une étude visant à comparer les résultats obtenus à partir des entrevues basées sur le protocole de NICHD et des entrevues effectuées sans l'aide du Protocol. Pour cela, les chercheurs ont analysé 83 entretiens sans l'aide du protocole NICHD et 83 pris en charge par le protocole. Tous les entretiens (avec et sans protocole) ont été réalisées par les mêmes enquêteurs. Les résultats indiquent que l' utilisation du protocole a abouti à un plus grand nombre de questions ouvertes, c'est à dire non suggestives, puisque 62% de l'information est obtenue de cette manière. En comparaison, les entretiens sans le protocole montraient un plus grand nombre de questions directs et multiples choix (Cyr et Lamb , 2009) .

CONCLUSION[modifier | modifier le code]

  • Les limites du processus d'observation clinique et de validation 

De par l’absence fréquente de signes physiques évidents dans les cas d’agression sexuelle sur des enfants, c’est sur la verbalisation de l’enfant et ses symptômes que doivent s’appuyer les intervenants dans leur investigation. Comme nous l’avons vu précédemment, les symptômes sont variables selon l’âge de l’enfant au moment des agressions ou par la fréquence des sévices. Il est difficile de prétendre à des observations objectives, simplement parce qu'elles ont été recueillies au moyen d'outils fiables, par des personnes expertes et qu'elles se retrouvent avec une fréquence significative dans une population donnée. Dans ce domaine particulier de l'agression sexuelle, la signification statistique (collective) d'une donnée doit s'effacer devant sa signification psychologique (individuelle). Même lorsque deux événements sont relayés par une importante corrélation statistique, cela n'implique en rien qu'il existe des liens de causalité entre eux. Même s'il existe des éléments communs, les effets psychologiques d'un traumatisme n'ont pas la même expression psychologique d'un sujet à l'autre. Ainsi, je cite la psychologue Durif-Varembont, 2008 la violence sexuelle « déconstruit l'unité des diverses sensations, émotions et perceptions qui, dans une relation, sont référées à celui ou à celle qui les éprouve ». La topographie du corps vécu découlera bouleversée de cette atteinte, spécifiquement chez l’enfant dont « l’image inconsciente du corps » est en train de se construire. La confusion est déjà normale pour les enfants en bas-âge, mais Durif-Varembont souligne le bouleversement des repères spatio-temporels, comme l’amalgame entre le devant/le derrière, l’avant/l’après ; une confusion au niveau des places dans l’interlocution et dans la génération, particulièrement dans l'inceste (l’enfant ne sait plus qui est qui par rapport à qui) ; un cafouillage dans le rapport de causalité (qui fait quoi et à quel moment), mais aussi dans le temps de la génération (l’enfant a changé de place généalogique). L’hyper maturité est d’ailleurs fréquemment retrouvé chez les enfants victimes d’agressions sexuelles intrafamiliales : ce vieillissement prématuré est en réalité une fausse maturité puisque le temps de grandir a été forcé du fait d’avoir été plongé soudainement et de manière perverse dans la sexualité des adultes. Ces symptômes manifestent ainsi la façon dont l’enfant interprète les faits à la lumière de ses capacités de fantasmatisation et de symbolisation. Le symptôme est un moyen d’attirer l’attention sur sa souffrance. La manière dont l’enfant construit un sens aux faits n’est pas aléatoire et cette construction a un rapport avec la manière dont l’entourage interprète et qualifie ses attitudes et comportements. Comme l’explique, Caroline Eliacheff, pédopsychiatre « plus l’histoire est révisée et s’écarte de la vérité, et plus le sujet tente de témoigner corporellement de la façon dont il a été atteint dans son corps et dans sa dignité d’être humain ». De plus, il reste difficile de se repérer aux seuls symptômes parce que ceux-ci sont évolutifs et peuvent signifier tout autre chose qu’un abus sexuel. Mais aussi, l’abus sexuel ne produit pas automatiquement l’apparition de symptômes : certains enfants ne présentent pas de vécu traumatique et d’autres ont des capacités par exemple. L’absence de symptômes ne signifie donc pas qu’un enfant n’a pas été abusé, un effet de latence pouvant entraîner une apparente résolution jusqu’à ce que les circonstances de la vie, en résonance avec l’agression, viennent réactiver le vécu traumatique. Dans la vie psychique il n’existe donc pas de causalité réversible qui permettrait de déduire des symptômes la réalité d’un événement. C’est donc à ces difficultés que se confrontent les intervenants dans l’établissement de la véracité des faits. L'approche clinique d'un phénomène aussi complexe que celui de l'abus sexuel et de ses conséquences engage le clinicien sur la voie équivoque du feeling, du bon sens critique, de l'expertise répétée, de la contradiction, et surtout de la modestie.

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