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François Dumas
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Biographie
Naissance

Cressensac (Lot)
Décès
(à 87 ans)
Saubusse (Landes)
Nationalité
Français
Activité
Historien, Recteur d'Académie, Administrateur
Autres informations
Organisation
Faculté de Lettres de Toulouse, Académie de Besançon, Académie de Grenoble, Académie de Bordeaux, Casa de Velázquez
Domaine
Histoire économique, Administration publique
Titres honorifiques
Légion d'honneur


François Dumas, né le 18 septembre 1861 à Cressensac (Lot) et mort le 24 octobre 1948 à Saubusse (Landes) est un historien et professeur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Parcours universitaire[modifier | modifier le code]

François Dumas né dans une famille fortuné : son père est propriétaire et occupe le poste de régisseur de la poste aux chevaux de Cressenssac. Il est orphelin de son père en 1870 et de sa mère en 1879[1].

Après avoir été scolarisé à Brive, il fait ses études à la Faculté des Lettres de Bordeaux et obtient l'agrégation d'histoire en 1884. Il débute sa carrière comme professeur au lycée de Tours et présente ses thèses de doctorat en 1894. Sa thèse principale porte sur La généralité de tours au XVIIIe siècle et la thèse complémentaire est intitulée De Joscii Turonensis Archiepiscopi vita (1157-1173) [Sur la vie de l’archevêque de Tours Joscion][2].

Une fois docteur il est envoyé à la Faculté des Lettres de Toulouse en 1895. Il en devient le doyen de 1904 à 1917. Dans cette période il entre à l'Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse. Il se présente aux élections législatives de 1898 à Brive, sans succès[1]. Pendant la première guerre mondiale il s'occupe d'organiser les hôpitaux auxiliaires de l'Union des femmes de France, et il participe aux associations d'aides aux anciens combattants : il est vice-président du Comité central de la Fédération française des Œuvres de guerres pour la Haute-Garonne, vice-président de l'Œuvre des mutilés et membre du conseil des d'administration de l'École de rééducation des mutilés[1].

Il est ensuite nommé recteur de l'Académie de Besançon de 1917 à 1918, de l'Académie de Grenoble de 1918 à 1923 et de l'Académie de Bordeaux de 1923 à 1932[2]. Et de 1932 à 1940 il occupe le poste de directeur de la Casa de Velázquez.

Ses recherches ont portés sur l'histoire moderne et il a été un des précurseurs de l'histoire économique en France[2]. Mais c'est surtour dans ses activité administratives qu'il s'est distingué. François Dumas a contribué à l'émergence de l'hispanisme dans le paysage universitaire français.

L'Hispanisme et la direction de la Casa de Velázquez[modifier | modifier le code]

Au début du XXe siècle, la France connaît un important engouement pour l'Espagne : dans le domaine artistique, l'Espagne est à l'honneur dans l'exposition universelle de Paris où des artistes espagnols comme Joaquin Sorolla et Mariano Benlliure sont primés, et de nombreux artistes français se fascinent pour l'Espagne, comme Ravel qui débute sa série de composition imprégnée de références ibériques avec La Habanera en 1985, et Debussy qui voit sa renomée assurée par ses oeuvres comme Soirée dans Grenade (1901) et Iberia (1908). Cette fascination pour l'Espagne s'étends au monde universitaire : l'Agrégation d'espagnol est ainsi créée en 1900, l'université de Toulouse crée la première chaire d'hispanisme, occupée par Ernest Mérimée, et l'université de Bordeaux, met en place des missions archéologiques en Espagne. La sphère diplomatique aussi est favorable à l'hispanisme : la France courtise l'Espagne qu'elle voit comme un soutient dans le cadre de la rivalité avec l'Allemagne, car les deux pays qui ont des intérêts concurrents au Maroc, voient tous deux leur influence menacée par l'Allemagne qui revendique aussi des droits commerciaux et coloniaux sur le Maroc. La crise de 1905 et la crise de 1911 viennent rendre manifeste ces intérêts communs[3]. La France commence donc à construire une politique culturelle en Espagne, en favorisant notamment l'enseignement du français en Espagne.

Dans ce contexte François Dumas utilise ses fonctions de doyen de la Faculté des Lettres de Toulouse, pour favoriser les échanges d'étudiants entre l'Université de Toulouse et la péninsule ibérique[4]. Il appuie aussi les différentes initiatives d'Ernest Mérimée, qui, en 1908, organise des séminaires pour étudiants français à Burgos, fonde l'Union des étudiants français et espagnols (une association destnée à favoriser les échanges culturels) et propose l'établissement d'un institut d'enseignement français à Madrid. Cela débouche en 1909 sur la création de l'Institut français de Madrid, collaboration des Universités de Toulouse, Bordeaux et Montpellier. Cet institut regroupe l'Ecole des Hautes Etudes Hispanique (EHEH), fondée par l'Université de Bordeaux pour mener des projets de recherche scientifiques (notamment archéologiques) en Espagne, et l'Union des étudiants français et espagnols, qui assure des cours de langue et permet l'immersion d'étudiants hispanistes français dans des séjours à Madrid[5].

En 1931 François Dumas, qui est à un an de la retraite, est nommé directeur de la Casa de Velázquez, à la suite de Pierre Paris, qui meurt en 1931[6]. La Casa de Velázquez est une institution que regroupe l'EHEH (détachée alors de l'Institut français de Madrid) et d'une section artistique (une émanation des Beaux Arts). Il administre l'institution tout en s'occupant de gérer la construction du bâtiment qui n'est inauguré qu'en 1935, dans le climat conflictuel de la seconde République espagnole, et avec des budgets limités[7]. En 1936 il est à Bordeaux lorsque la guerre civile espagnole éclate, et les membres de l'institution doivent être évacués de Madrid assiégée par les putschistes. Le bâtiment est détruit dans les combats. Il doit alors composer avec les contraintes de la guerre qui limite les déplacements et empêche tout activité universitaire à Madrid. Les traveaux sont momentanéments interrompues en zone franquiste (Il reprends ses activités académiques en 1937 dans l'ouest de l'Espagne par l'activité diplomatique secrète de l'ambassadeur de France en Espagne, Jean Herbette, réfugié à Saint-Jean de Luz, car officiellement la France refuse tout contact avec les nationalistes[8]. Il préside ainsi des jury d'examens à Saint-Sébastien et Saragosse[9]). En 1937, alors que la guerre se poursuit, les ministères prennent la décision de relocaliser temporairement la Casa de Velázquez à Fez au Maroc. François Dumas est donc envoyé pour en assurer l'installation[10]. En 1939 l'institution retourne s'installer à Madrid, et occupe une partie du lycée français. Dumas doit gérer les difficultés administratives dans un contexte de relations diplomatiques tendues entre l'espagne de Franco et la France. De plus la conjoncture économique devient difficile : avec le déclanchement de la seconde guerre mondiale les credits des ministères sont plus difficiles à obtenir et irréguliers et le taux de change est très défavorable entre le franc et la peseta[11]. Dumas en fin administrateur réussit à composer avec les réserves, mais est surpris par la police espagnole à recourir au marché noir des devises[12]. Dans le même temps il commence à planifier la reconstruction des batiments de la Casa de Velázquez en contactant des mécènes et diverses administrations, mais malgré ses efforts l'entreprise de reconstruction n'est pas décidée avant 1951. En 1940 il demande à être remplacé dans ses fonctions : il a 79 ans et, même s'il est encore en bonne santé, il souhaite prendre sa retraite[13]. A la fin de l'année 1940 il est remplacé comme directeur par Maurice Legendre, son directeur adjoint[14].

Il meurt le 29 octobre 1948 à à Saubusse dans les Landes.

Oeuvres[modifier | modifier le code]

De Joscii Turonensis Archiepiscopi vita (1157-1173), thèse complémentaire pour le doctorat d'histoire, Paris, Hachette, 1894, 95 pg.

La Généralité de Tours au XVIIIe siècle : Administration de l'Intendant du Cluzel (1766-83), thèse principale pour le doctorat d'histoire, Paris, Hachette; 1894, 437 pg.

Histoire de la guerre de 1870-1871, avec Alphonse Girard, Paris, Larousse, 1896, 143 pg

« Les corporations de métiers de la ville de Toulouse au XVIIe siècle », Annales du Midi, Tome XII, 1900, p. 476-493

« La réglementation industrielle sous Colbert », Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 10e série, Tome V (1905) et VI (1906)

« Une émeute d'étudiants à Toulouse en 1740 », Revue des Pyrénées, Tome XIX, 1907

« La réglementation industrielle après Colbert I : Depuis la mort de Colbert jusqu'à la mort de Louis XIV, 1683-1715 », Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 10e série, Tome VII, 1907

« La réglementation industrielle après Colbert II : Depuis 1715 jusqu'aux réformes de Turgot, 1774 », Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 10e série, Tome VIII, 1908

« La réglementation industrielle après Colbert III : Les réformes relatives à l'industrie sous Louis XVI », Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 10e série, Tome IX, 1909

« Une ordonnance sur la voirie de Toulouse au XVIIIe siècle, 1769 », Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 10e série, Tome X, 1910

« Une épidémie de fièvre militaire à Toulouse en 1782 », Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 10e série, Tome XI, 1911

« L'achat de l'hôtel de Bastard par la Bourse des Marchands de Toulouse en 1778 », Revue des Pyrénées, Tome XXIV, 1912

Etude sur le traité de commerce de 1782 entre la France et l'Angleterre. Toulouse, Privat, 1904, 197 pg.

Hommages et distinctions[modifier | modifier le code]

Titulaire de la Légion d'honneur[1]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Jean-François Condette, « 136) DUMAS François », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 12, no 2,‎ , p. 161–162 (lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c Charles Dartigue-Peyrou, « Nécrologie. François Dumas (1861-1948) », Annales du Midi, vol. 61, no 3,‎ , p. 242–243 (lire en ligne, consulté le )
  3. Jean-Marc Delaunay, « L'Espagne, un allié oublié ? Les relations franco-espagnoles au début du xx e siècle », Relations internationales, no 106,‎ , p. 151–163 (ISSN 0335-2013, lire en ligne, consulté le )
  4. Jean-Marc Delaunay, Des palais en Espagne : L'École des hautes études hispaniques et la Casa de Velázquez au cœur des relations franco-espagnoles du xxe siècle (1898-1979), Casa de Velázquez, coll. « Bibliothèque de la Casa de Velázquez », (ISBN 978-84-9096-099-8, lire en ligne), p. 47-51
  5. Jean-Marc Delaunay, Des palais en Espagne : L'École des hautes études hispaniques et la Casa de Velázquez au cœur des relations franco-espagnoles du xxe siècle (1898-1979), Casa de Velázquez, coll. « Bibliothèque de la Casa de Velázquez », (ISBN 978-84-9096-099-8, lire en ligne), p. 51-52
  6. Georges Cirot, « Rapport sur le fonctionnement de l'École des Hautes-Études hispaniques pour l'année 1940-1941 », Bulletin hispanique, vol. 44, no 2,‎ , p. 181–184 (DOI 10.3406/hispa.1942.2935, lire en ligne, consulté le )
  7. Jean-Marc Delaunay, Des palais en Espagne : L'École des hautes études hispaniques et la Casa de Velázquez au cœur des relations franco-espagnoles du xxe siècle (1898-1979), Casa de Velázquez, coll. « Bibliothèque de la Casa de Velázquez », (ISBN 978-84-9096-099-8, lire en ligne), p. 276-286
  8. Michel Catala, « L'attitude de la France face à la Guerre d'Espagne: l'échec des négociations pour la reconnaissance du gouvernement franquiste en 1938 », Mélanges de la Casa de Velázquez, vol. 29, no 3,‎ , p. 243–262 (DOI 10.3406/casa.1993.2673, lire en ligne, consulté le )
  9. Jean-Marc Delaunay, Des palais en Espagne : L'École des hautes études hispaniques et la Casa de Velázquez au cœur des relations franco-espagnoles du xxe siècle (1898-1979), Casa de Velázquez, coll. « Bibliothèque de la Casa de Velázquez », (ISBN 978-84-9096-099-8, lire en ligne), p. 315
  10. Jean-Marc Delaunay, Des palais en Espagne : L'École des hautes études hispaniques et la Casa de Velázquez au cœur des relations franco-espagnoles du xxe siècle (1898-1979), Casa de Velázquez, coll. « Bibliothèque de la Casa de Velázquez », (ISBN 978-84-9096-099-8, lire en ligne), p. 316
  11. Jean-Marc Delaunay, Des palais en Espagne : L'École des hautes études hispaniques et la Casa de Velázquez au cœur des relations franco-espagnoles du xxe siècle (1898-1979), Casa de Velázquez, coll. « Bibliothèque de la Casa de Velázquez », (ISBN 978-84-9096-099-8, lire en ligne), p. 328-330
  12. Jean-Marc Delaunay, Des palais en Espagne : L'École des hautes études hispaniques et la Casa de Velázquez au cœur des relations franco-espagnoles du xxe siècle (1898-1979), Casa de Velázquez, coll. « Bibliothèque de la Casa de Velázquez », (ISBN 978-84-9096-099-8, lire en ligne), p. 335
  13. Jean-Marc Delaunay, Des palais en Espagne : L'École des hautes études hispaniques et la Casa de Velázquez au cœur des relations franco-espagnoles du xxe siècle (1898-1979), Casa de Velázquez, coll. « Bibliothèque de la Casa de Velázquez », (ISBN 978-84-9096-099-8, lire en ligne), p. 338
  14. Jean-Marc Delaunay, Des palais en Espagne : L'École des hautes études hispaniques et la Casa de Velázquez au cœur des relations franco-espagnoles du xxe siècle (1898-1979), Casa de Velázquez, coll. « Bibliothèque de la Casa de Velázquez », (ISBN 978-84-9096-099-8, lire en ligne), p. 341

Liens[modifier | modifier le code]

Notices d'autoritée : BNFIdRefPersée