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La Bataille du Grand-Coteau (Dakota du Nord) 13-14 juillet 1851[modifier | modifier le code]

Introduction[modifier | modifier le code]

À cette époque, la première chasse au bison de l'année a lieu au printemps dans les prairies canado-américaines. En 1851, cette chasse est organisée à partir de Pembina[1] par les Métis-français d'Amérique du Nord. L'information concernant la date de la chasse passe par les prêtres, qui l'annoncent lors de la messe dominicale[note 1] dans chaque paroisse. Les chasseurs affluent alors à Pembina (aujourd'hui Dakota du Nord). Mille-trois-cents personnes accompagnées de mille-cent charrettes de type Rivière-Rouge[note 2] se rendent à Pembina en ce mois de mai de l'année 1851.

Les territoires de chasse visés par les Métis sont alors les Prairies canado-américaines, accaparées par les Sioux, qui les interdisent par la force des armes, tant au Métis-français qu'aux autres tribus indiennes[2].


Stratégie et tactique[modifier | modifier le code]

En cette année 1851, la colonne de chasseurs des Métis quitte le point de rassemblement : Pembina[3]. La sécurité du convoi est assurée par des cavaliers.

Les délibérations et les décisions du Grand-Conseil Métis du 19 juin ne sont pas directement connues ; on ne peut que les déduire par extrapolation à travers les faits et les actions qui ont suivi. Selon l’aumônier Laflèche, les chefs Métis-français savent que les Sioux se préparent à les attaquer[4]. Les décisions prises par les chefs Métis peuvent seulement être déduites les comportements et les événements qui ont marqué cette période critique dont l'issue sera la bataille des 13 et 14 juillet 1851. Selon ces déductions non écrites, le Grand-Conseil des Métis aurait organisé ce jour-là une machination destinée à imposer aux Sioux, qui dominent alors la région de façon incontestée, la présence des chasseurs Métis dans les territoires de chasse qu'ils monopolisent jusque-là[5].

En conséquence, le grand convoi de chasse se divise en deux colonnes très inégales en force, vraisemblablement pour constituer les deux éléments d'un piège tactique (l'appât ou enclume, et la force de frappe ou marteau) :

  • La petite colonne appât ou colonne Laflèche, issue de la région de Saint-Boniface et de Pembina : 62 chasseurs accompagnés de 270 femmes incluant leurs bébés, avec 200 charrettes.
  • La grande colonne Force de frappe ou colonne Lacombe (de la région de Saint-François-Xavier) doit constituer la deuxième mâchoire du piège[6]. Elle comporte 968 personnes dont 385 combattants avec 583 femmes incluant les nourrissons, et 1.000 charrettes.

Des messagers partent immédiatement pour inviter de 200[7] à 300 Indiens Saulteux (de Sault-Sainte-Marie) (Louis-François Laflèche mentionne le nombre de 200 à la page 68 ; Georges Dugas ''plus de 200'' à la page 73 ; William Morton écrit à la page 5 : ''Avec 318 nouveaux chasseurs, arrivés en avant-garde de la colonne de secours'') à venir renforcer la colonne Lacombe. Avertis par ces messagers Métis, ils se mettent en marche pour rejoindre la grande colonne Lacombe. En principe, les colonnes de chasse les plus souhaitables ne doivent pas compter plus de 150 chasseurs[8].


Sans doute vers le 29 juin, les deux colonnes marchent parallèlement durant quelques jours. On peut supposer qu'elles faisaient halte plusieurs fois par jour pour s’exercer à former rapidement le camp retranché de chaque colonne. Après cette période (supposée) « d'entraînement militaire », la grosse colonne Lacombe s’éloigne vers le sud-ouest pour longer de loin le cours du Missouri, à une quarantaine de kilomètres de la petite colonne Laflèche[9] Cette dernière colonne (l'appât) se met en marche plein sud à partir de la Maison-du-Chien pour venir défier les Sioux qu'ils supposaient embusqués sur le Grand-Coteau, comme les années précédentes, tel que rapporté dans la lettre du père Laflèche[10].

Le Grand-Coteau (aujourd'hui appelé Prophet Mountains à cause d'une légende locale) est la seule éminence qui surplombe la région (en faisant abstraction de la Maison-du-Chien, aujourd'hui traduite en Dogden Butte), le seul endroit où les Sioux ont la possibilité tactique de dissimuler une véritable armée dans le but (par exemple) de tendre une embuscade efficace. Ainsi, en cas d'attaque sur le petit convoi Laflèche, l'intervention inopinée de la grosse colonne de frappe, ferait pencher la victoire du côté des Métis, du moins l'espéraient-ils. Les chefs militaires Métis semblent alors fortement influencés par la stratégie de Napoléon Ier : attaque par colonnes, et intervention soudaine d'une autre colonne pour faire pencher la balance (l'Événement). Une telle tactique est certes risquée : l’intervalle entre les deux colonnes doit absolument rester inférieur à 30 ou 40 km pour que les secours (qui se déplacent à la vitesse des attelages de bœufs, 3-4km/h) aient le temps d'intervenir dans un délai raisonnable[11].

PRÉPARATION DU CAMP RETRANCHÉ[modifier | modifier le code]

Le samedi 12 juillet, les éclaireurs Métis de la colonne Laflèche montent au sommet du Grand-Coteau. De là, ils aperçoivent, vers l'Est, un grand camp Sioux d’environ 6000 personnes dont 2000[12] (ou 2500[13]) guerriers. Ils le signalent immédiatement par geste à la colonne Laflèche.

Le chef élu, Jean-Baptiste Falcon, ordonne de former un cercle de défense autour de l'une des nombreuses mares naturelles qui ponctuent la région. L'importance de la ville indienne indique peut-être qu'ils attendent les Métis, car les années précédentes seuls quelques tipis occupaient le sommet du Grand-Coteau.

Deux cavaliers Métis partent immédiatement au galop pour avertir la colonne Lacombe de secours. Deux autres se mettent en marche la nuit suivante car les deux coursiers, envoyés la veille, ont eu leur chemin coupé par les Sioux et ont été contraints à revenir sans avoir averti la colonne de secours. Immédiatement, la colonne Laflèche se forme en un camp retranché. Les charrettes de la Rivière-Rouge prennent une formation circulaire. Elles sont dressées verticalement sur le hayon arrière, brancards ou timon vers le ciel[14].

Les quadrupèdes sont parqués à l’intérieur. Chacun renforce le camp retranché, sachant que les Sioux vont inéluctablement en venir aux mains. Les charrettes sont attachées ensemble. Des trous individuels sont creusés à l’extérieur, au pied de la “palissade” ainsi formée[15]. Certains Métis préfèrent percer une meurtrière à hauteur de tir dans le plancher de leur charrette qui forme l’enceinte.

Jean-Baptiste Falcon dépêche en direction du camp Sioux une patrouille de cinq parlementaires pour demander aux Indiens quelles sont leurs intentions. Dès que les cinq cavaliers atteignent le sommet du Grand-Coteau, une troupe de vingt Sioux les encerclent. Le chef Sioux (Medicine Bear), couvert de sa coiffe de plumes d’aigles, les invite en chinouk-français (la lingua franca de la Traite de la Fourrure à travers l’Ouest) à se diriger vers leur camp.

Soudain, l’un des Métis s’enfuit par la gauche dans la direction du camp retranché. Deux autres s'enfuient par la droite[16]. Plusieurs guerriers Sioux s'élancent dans la pente, en tirant (balles et flèches), à la poursuite des fuyards. En approchant du camp retranché Métis, les poursuivants Sioux s’arrêtent. Mousquets[note 3] et tromblons hérissent déjà la palissade.

Le chef Sioux lève la main droite pour signifier qu'il veut parlementer. Il dit, en chinouk, qu’ils n’ont aucune intention hostile et que les «Français» seront libérés dès le lendemain contre quelques caisses de vivres. Les Métis sont incrédules. Quelques minutes après, trois cavaliers Sioux, dont celui qui paraît le chef, se détachent du groupe immobile et commencent à approcher du camp Métis. Le chef Métis envoie immédiatement dix cavaliers les rejoindre au grand galop afin de ne pas les laisser approcher de trop près pour observer les défenses du camp retranché[17]. Chacun des chasseurs Métis creuse en toute hâte la terre desséchée (argileuse en profondeur) et aménage une courte tranchée individuelle au pied (extérieur) de sa charrette dressée. La palissade forme un cercle de près de cent-vingt mètres de diamètre (donc, trois cent soixante mètres de circonférence, ce qui ne fait qu’un seul défenseur tous les cinq mètres), roue contre roue, timon ou brancards dressés verticalement. La terre argileuse est entassée à l’avant des tranchées individuelles, en parapet. Étant à l'extérieur, les Métis peuvent non seulement tirer, mais aussi éteindre les flèches enflammées qui viendraient se ficher dans la palissade derrière eux. Environ la moitié des Métis préfèrent percer une meurtrière dans la palissade même, pour combattre de l’intérieur. Ils peuvent en même temps se déplacer vers les côtés plus menacés. Derrière chaque charrette, à l’intérieur du camp, une autre tranchée, un peu plus grande, abrite les femmes et leurs bébés. Des poteaux, plantés au bord de la mare-étang, permettent d’attacher le bétail et les chevaux et de les tenir aussi éloignés que possible des projectiles. Les longues perches destinées au séchage de la viande de bison sont enfilées entre les rayons de bois ou les ridelles à claire-voie des différentes charrettes[17]. Des lanières de cuir les maintiennent en place. Ainsi, une brèche par arrachement de la palissade devient presque impossible. Les bagages s’entassent sur le hayon arrière qui repose contre le sol. Tout est prêt pour la bataille ! La nuit tombe. La garde Métis est doublée, d’autant plus qu’une éclipse de pleine lune efface momentanément toute visibilité. L’aumônier entend en confession[18] toutes les personnes qui le désirent et leur distribue la communion. En réalité, hormis certains chefs, personne n’a la moindre idée que la provocation est une stratégie. Ces derniers ne l'indiquent pas, car cette stratégie est risquée et n'a pas pris en compte un si grand nombre de guerriers Sioux.

PRÉLIMINAIRES À LA BATAILLE[modifier | modifier le code]

À l’aube, une rangée de cavaliers Sioux (longue de trois kilomètres) commence à descendre du Grand-Coteau. Les Métis étaient attendus[19]. C'est évident. Approximativement 2 000 guerriers bien armés forment cette ligne de bataille. Les Sioux s'approchent dans le plus grand silence[14]. La ligne Sioux atteint le pied du Grand-Coteau et continue sur le glacis en pente douce de 500 mètres qui s’abaisse vers le camp retranché. Soudain le grand chef, reconnaissable à sa coiffe de plumes d’aigle, lève sa lance. À ce signal, la ligne de bataille s’immobilise en quelques minutes. Jean-Baptiste Falcon, le capitaine Métis de jour ordonne alors à la Réserve de Cavalerie d'aller voir ce que signifie ce déploiement de l'ennemi. Ils doivent surtout le garder loin de leur camp pour l'empêcher d'observer les défenses. Trente hommes composaient ladite Réserve[19] prévue pour effectuer une contre-attaque si nécessaire. La colonne de trente cavaliers Métis se porte en avant, vers la ligne indienne dans laquelle peuvent se voir les trois Métis prisonniers, à cheval eux aussi. Soudain, l’un des trois captifs s'élance dans la direction de l’escadron métis qu’il traverse, pour se réfugier dans le camp retranché dont la porte a été laissée ouverte[19]. À l'approche des cavaliers Métis, une formation de deux-cents guerriers se détache de la ligne de bataille Sioux pour se porter à leur rencontre. Le commandant Métis leur propose quelques cadeaux, puis les exhorte en chinouk à sauvegarder la paix entre leurs deux peuples. Les Sioux ignorent totalement les cadeaux et la requête[20]. L’offre est alors faite en lakota et en plusieurs langues indiennes sans pour autant attirer l’intérêt des guerriers. Au contraire, leur chef déclare que « le seul cadeau qu’ils accepteront sera le camp français tout entier, et que s’ils n’ont pas pris soin de se munir de charrettes pour rapporter le butin jusqu’à leur camp, c’est parce qu’ils se proposent d’utiliser les charrettes des Français ![21] » À ces paroles, l’escadron Métis fait un abrupt demi-tour, poursuivi par l’avant-garde indienne qui tente de les intercepter. Toutefois, personne n'ouvre le feu prématurément. Les cavaliers Métis entrent dans le camp fortifié. La porte est immédiatement refermée juste devant les premiers cavaliers Sioux[19]. À 100 mètres, ces derniers font un abrupt demi-tour d'un seul mouvement pour rejoindre leur ligne de bataille, à l’exception d’une poignée de guerriers qui met les chevaux au pas et continue d’avancer dans un grand silence, sans doute pour défier la mort.[22]. À la tête de ce groupe, marche un jeune chef, couvert de sa coiffe de plumes d’aigles. Le champ de bataille demeure silencieux. Cette coiffe était investie de pouvoirs surnaturels qui protégeaient son porteur lors des combats, comme un talisman ou comme la Médaille Miraculeuse de Catherine Labouré qui existait déjà depuis plus de 20 ans, et que, d’ailleurs, de nombreux Métis-français portaient sur la poitrine ou dans la poche[23]. Jean-Baptiste Falcon crie plusieurs sommation, en lakota cette fois. Le jeune guerrier continue d’avancer. Comme à regret, un coup de feu retentit ; un seul. Le jeune Akichita tombe sans vie. Jean-Baptiste Falcon, debout derrière une charrette, l’a abattu d’une seule balle dans le front[21].

PREMIÈRE PHASE DE LA BATAILLE DU GRAND-COTEAU[modifier | modifier le code]

Les 2 000 cavaliers Sioux se lancent alors dans l'assaut circulaire autour des défenses en tirant flèches et coups de feu. Les Métis ne risquent pas de manquer de munitions car ils sont au début de la chasse au bison. À l’intérieur du camp retranché, l’aumônier de la chasse, le père Laflèche a revêtu ses vêtements sacerdotaux. Pour fouetter la détermination de tous, il brandit un grand crucifix de bois[19]. Il s’approche de chaque charrette et console les enfants, tassés au fond de leur tranchée de famille, de même que quelques femmes dont les nerfs craquent. Durant tout le combat, il déclame littéralement ses prières au sommet de sa voix, pour être entendu de tous, en se déplaçant le long des tranchées intérieures. Le premier assaut est suivi d’une pause par les Sioux, surpris de ne pas avoir emporté la position d’emblée. Voyant revenir les Indiens fatigués ou blessés, l’un des deux derniers Métis prisonniers juge qu’ils vont se venger sur eux de leur échec. Il invite son codétenu à fuir et s’élance dans la pente du coteau en direction du camp français. Il monte un cheval de lapelouse, (appaloosa en chinouk d’aujourd’hui) le meilleur coursier de l’Ouest, et il arrive effectivement à bon port. Jean-Baptiste Malaterre[24], le dernier prisonnier, qui sait que son cheval est un très mauvais coureur, se contente de couvrir la fuite de son ami, en tirant sur ses gardiens avec un pistolet qu’il a dissimulé dans ses vêtements. Il en abat trois avant de prendre la fuite en guise de diversion et d’être lui-même rattrapé et mis à mort par une volée de flèches et de balles[13]. Son corps, percé de plusieurs dizaines de flèches, est ensuite démembré en pleine vue ; erreur psychologique qui renforce ainsi la détermination des Métis à combattre jusqu’au bout. Les Sioux ont ainsi laissé échapper tous leurs prisonniers sauf un. (Certains affirment que l’Agent fédéral américain de leur Réserve, qui se trouve parmi eux, aurait discrètement suggéré aux prisonniers de prendre la fuite pour éviter d’être massacrés[21].) Les Sioux reprennent leurs assauts circulaires autour du camp retranché, dans une attaque générale, mais (heureusement pour les Métis) un peu chaotique. À la façon indienne, ils n’attaquent jamais en masse sur un seul point. C’est ce qui sauve les Métis. Deux assauts simultanés de mille hommes chacun, à l’Est et à l’Ouest du camp retranché, aurait immédiatement eu raison de toute résistance et enlevé la position, surtout en utilisant l’écran de poussière qu’auraient créé leurs mouvements. Les guerriers indiens, quoique extrêmement intrépides, considèrent qu’ils doivent décider par eux-mêmes de leur tactique à la guerre. Si le chef n’arrive pas à les convaincre d’une tactique commune, il est impossible de les faire obéir sans qu’ils soient, pour autant, taxés d'insubordination. Cette liberté individuelle absolue reste solidement ancrée dans l'esprit de chaque Amérindien. La fusillade crépite. Dans l’air, sifflent et bourdonnent des milliers de projectiles[15] tandis que l'aumônier hurle ses prières à Dieu : «Ô Dieu ! Aidez-nous à lutter contre ces ennemis qui veulent détruire vos enfants !» Il exhorte les combattants à se battre pour leur femme et leurs enfants : «Mourons s’il le faut, mais mourons en braves !» déclame-t-il au sommet de la voix[25][21]. Les Sioux se précipitent sur le camp sans pouvoir se dissimuler sur ce glacis dépourvu d'obstacles. Quelques animaux, regroupés au centre du cercle près de l'étang, ont été tués ou blessés. Mais pour les Indiens peu habitués à subir de lourdes pertes, contrairement aux Européens, c’en est trop. Ce n’est pas une question de courage mais de coutume. Les Sioux suspendent donc le combat durant un moment. Ils se rendent compte qu’il est tout à fait intolérable que cette poignée de "Français", comme ils appelaient les Métis, puisse tenir tête si longtemps à deux mille courageux guerriers Sioux, considérés comme invincibles dans l’Ouest[21]. Mais les uns luttent pour leur survie, tandis que les Sioux-Tétons ne se battent que pour maintenir l'exclusivité d'un territoire de chasse et pour s'approprier du butin. Les Métis ont donc l'avantage d'une motivation vitale. Marie-Isabelle Falcon, la sœur du chef, debout derrière une meurtrière percée dans le plancher d'une charrette, fait le coup de feu avec les hommes, chaque fois que son frère lui abandonne son arme pour aller encourager les combattants[15] Le deuxième assaut des Sioux échoue aussi. Par chance pour les Métis, les Indiens ne lancent pas un assaut de masse qui submergerait tout. Petit à petit, les Sioux, découragés, abandonnent le combat, individuellement ou par petits groupes, pour regagner le Grand-Coteau. Leurs traditions d'individualisme fragilisent leurs chances de succès. Ils seraient redoutables s’ils combattaient avec ensemble et discipline, comme ils le feront vingt-cinq ans plus tard, durant la bataille de la Petite-Rivière-du-Mouflon (Little Big Horn). Leur échec au Grand-Coteau leur aura appris une leçon des plus vitales dans l'art de la guerre ! Cette phase du combat a duré six heures. À l’aide de quelques chariots, que les Indiens vont chercher dans leur camp puisqu’ils prévoyaient d’utiliser ceux des Métis, ils relèvent et déplacent leurs morts et leurs blessés les plus accessibles. Puis ils retraitent vers leur ville de tipis, au sommet du Grand-Coteau. Par miracle, les Métis n’ont qu’un seul tué et plusieurs blessés légers. Ils ont tout de même perdu plusieurs animaux de trait, indispensables pour haler leurs véhicules de transport. Dans le silence qui suit la bataille, les Métis restent tous en position de combat, fusil chargé, souffle suspendu, épiant dans les herbes hautes les mouvements des Indiens qui se retirent petit à petit du champ de bataille. Un Métis qui comprend le lakota parlé par les Tétons, entend un chef se plaindre au loin : «Les Français ont un Manitou avec eux (l’aumônier Laflèche). On n’en arrivera jamais à bout. Les tuer est impossible ![26][27]» Et pour mettre définitivement un terme à cette journée de combat, un violent orage détrempe le champ de bataille et remplit les retranchements argileux. La brume, créée par l'évaporation dans cette chaleur intense, perturbe la visibilité nécessaire au tir à longue portée. Dans la soirée arrivent des estafettes de la colonne Lacombe. Elles annoncent que la colonne de secours a été avertie, et qu’en arrivant à marche forcée, elle a intercepté deux éclaireurs Sioux à qui elle a fait savoir –à dessein– qu’elle accourt à la rescousse. Le camp indien a donc été vraisemblablement avisé que les secours interviendront dans la soirée du lendemain. Cette nouvelle a sans doute contribué à abaisser le moral des Sioux qui se voient ainsi limités dans le temps, pour le cas où ils envisageraient d’assiéger le camp retranché et de le réduire par épuisement des munitions de bouche ou de guerre. Le champ de bataille est ensuite inspecté par les Métis, qui essaient d'estimer, par l’importance des taches de sang dans l’herbe, que huit Sioux au moins ont été tués et plusieurs autres blessés. Les diverses parties du corps de Jean-Baptiste Malaterre sont retrouvées, hérissées de soixante-sept flèches. Ses mains et ses pieds sont sectionnés, son crane scalpé. Trois poignards plongés dans son thorax[28]. Trois impacts de balles sont aussi constatés. Il est enterré sur place. Quelques cadavres Sioux – dont le jeune chef courageux – trop proches de la palissade, n’ont pas été ramassés. Ils sont transportés à quatre-cents mètres à l'est de l’enceinte défensive, sur le glacis ouvert, pour que la tribu puisse leur donner une sépulture honorable selon leur rite. Enfin la nuit tombe. Des hurlements menaçants jaillissent des ténèbres. Toute la nuit, les Sioux cherchent à mener la guerre psychologique contre les défenseurs[29][28]. Tous s’attendent à ce que le combat se ranime le lendemain puisque les secours n'arriveront qu'en fin d'après-midi.

LA COLONNE LAFLÈCHE AMORCE UN MOUVEMENT DE RETRAITE TACTIQUE[modifier | modifier le code]

Le père Laflèche, dans ses vieux jours.

Le Grand-Conseil Métis s’assemble durant la nuit. Il décide de décrocher et de retraiter vers l'ouest, vers le Missouri, pour se porter à la rencontre de la colonne de secours[30]. C’est une opération très délicate et des plus dangereuses dans les ténèbres, sur un terrain relativement plat, certes, mais truffé d'une multitude d'étangs pas plus grands que des mares. Ces dépressions liquides restent invisibles la nuit, dans l'obscurité sans lune. La manœuvre est dangereuse, surtout en présence d’un ennemi plus puissant numériquement. Les chefs Métis réussissent à exécuter la manœuvre avec succès[27]. Bien avant l’aube, quatre sections de cavaliers Métis sont envoyées en éclaireurs à un kilomètre de la colonne, aux quatre points cardinaux, afin de signaler tout danger[29]. Chacune de ces patrouilles poste deux guetteurs à cheval au sommet d'élévations, si modestes dans cette région. Ils doivent rester en vue de la colonne afin de donner l’alerte, si le danger se précise, par des signaux à la torche d’abord, puis au geste lorsque le soleil se lèverait. Les charrettes se forment en quatre colonnes de cinquante chacune, l'une à l'avant, l'autre derrière, et deux colonnes latérales au niveau du centre. Au moindre danger, elles peuvent former un cercle ou un carré retranché : les deux colonnes centrales s’écarteront un peu et les colonnes de tête et de queue pivoteront sur elles-mêmes pour fermer la camp retranché[28]. Les stridulations des essieux de bois des charrettes Métis ne laissent aucune possibilité de décamper sans se faire repérer, même la nuit. Toutefois, les Sioux, désormais fort méfiants, se gardent de lancer la moindre attaque nocturne, sans doute par crainte de tomber eux-mêmes dans un traquenard. Les vents de la nuit ont rapidement séché la boue superficielle sur le sol. Dès l’aube la poussière a repris ses droits sous les roues de bois et les mocassins ; ou peut-être n'a-t-il pas plu ici ! Au lever du jour, une dense poussière enveloppe les Métis et les aveugle par moment. Elle pourrait leur servir de camouflage si elle n’était très vite enlevée par les bourrasques d'un fort vent du sud-est. En hâte, les deux patrouilles de l'arrière-garde Métis se rapprochent des colonnes pour leur signaler que les Sioux reprennent l’offensive. Ils n’ont marché qu’une seule heure avant le crépuscule en s'infiltrant entre les étangs presque invisibles qui encombrent le chemin de retraite[27].

DEUXIÈME PHASE DE LA BATAILLE DU GRAND-COTEAU[modifier | modifier le code]

La deuxième phase de la bataille se déroule vraisemblablement[31]) au sud-est du Lac Bleu, à l'intersection actuelle de la 9th Avenue NW et de la 9th Rue NW ⟨47°54'52'' et 100°73'67''⟩ qui ne sont, de nos jours, que de modestes chemins. À cet endroit, le chef élu fait reformer le cercle de défense. Désireux d’éviter de perdre plus de bêtes de trait, le chef Métis change de tactique. Il fait former deux cercles concentriques. Les bœufs et les chevaux sont attachés au bord d'une grande mare (disparue aujourd'hui) qui occupe le centre du camp retranché. Les charrettes sont de nouveau dressées en palissade. Mais chacune est cette fois percée d'une meurtrière. Le deuxième cercle est composé d’avant-postes à soixante mètres en avant du camp retranché[7]. Ces avant-postes sont des trous individuels, renforcés de parapets et de parados en terre argileuse.

Cette ligne de défense est destinée à tenir les Indiens à bonne distance de la courtine de charrettes, et aussi loin que possible des animaux de trait ou de chasse[29]. Le creusement de la ligne avancée prend beaucoup de temps car seule la surface a séché. L'argile encore humide en sous-sol exsude son eau qui forme une flaque de boue au fond des trous. Les combattants de cette ligne sont très isolés tout au long de cette ligne de trous individuels de plus de 700 mètres de long, tenue par 50 combattants seulement, tandis qu'une vingtaine d'hommes tient les meurtrières de la palissade. Ils changent constamment de place pour se porter sur les points les plus exposés. À peine les préparatifs sont-ils terminés que les Sioux se lancent dans un assaut circulaire autour de la palissade.  Ce nouveau combat va durer cinq heures[32][30]. Les tirs reprennent avec densité, dans une chaleur infernale, une poussière étouffante. La surface du sol est très sèche tandis que les pieds des combattants baignent dans la boue. L'aumônier, de nouveau en vêtements sacerdotaux, reprend ses prières déclamées pour fouetter la combativité des Métis. Debout au fond de leur trou individuel, les combattants Métis attendent qu’une trouée se fasse dans la poussière pour tirer sur les assaillants. Les guerriers Sioux apparaissent moins nombreux. Enfin, vers treize heures[15], le combat est suspendu par une brève averse. L’un des chefs Sioux profite de la trêve forcée pour s’approcher des avant-postes afin de parlementer en brandissant une main ouverte en signe de paix. Mais les Métis des avant-postes, qui craignent que ce ne soit qu'un prétexte pour laisser l'assaut reprendre son souffle, refusent de parlementer[30].   Bientôt, les guerriers restés en retrait, qui ont profité de la trêve pour s’approcher insensiblement, reprennent leur assaut. Toutefois, rares sont les assaillants qui pénètrent derrière la ligne d'avant-postes, sans doute par crainte d'être pris entre deux feux. Le dernier assaut ne compte que trois ou quatre tours, puis les Sioux s’éloignent vers le Grand-Coteau. C’est alors qu’un torrent de pluie se met à tomber, détrempant de nouveau la Prairie qui devient rapidement un impraticable bourbier[33]. Les tranchées se remplissent presque entièrement d'eau boueuse.

INTERVENTION TARDIVE DE LA COLONNE DE SECOURS[modifier | modifier le code]

Une demi-heure après la fin du combat[30] surgit l’avant-garde de la colonne de secours, composée de 385 chasseurs auxquels se sont joints les trois-cents Indiens Saulteux venus du Lac Manitoba[7]. Finalement, la colonne Lacombe tout entière fait sa jonction avec la colonne Laflèche. Cette intervention est la véritable cause de la cessation du combat. Face à ce renfort de 685 fusils, les Sioux ne peuvent plus soutenir matériellement le combat car ils manquent de poudre et de cartouches. Les Métis s’en sont rendu compte à la fin du combat par l’utilisation de plus en plus généralisée des arcs[33]. Certains Métis et Saulteux auraient voulu infliger des représailles aux Sioux. Mais les aumôniers Lacombe et Laflèche refusent de les laisser faire, car cela pourrait mettre à mal cette tribu, l'équilibre instable des forces inter-tribales de l'Ouest, et conséquemment la paix elle-même.

CONCLUSION[modifier | modifier le code]

Après ces deux combats, les Métis commencent leur chasse au bison, après avoir érigé un long poteau dans la Prairie et attaché une lettre au sommet[33]. Cette lettre est écrite en anglo-américain[34]. Elle est rédigée par les Métis, avec l'aide des aumôniers. En voici le contenu, traduit par Jean-Claude Castex : « Des Métis aux Sioux : Pauvre peuple. C’était contre l’inclination de notre cœur, et même avec grande réticence, que nous avons été forcés de vous combattre. Ce que vous avez fait nous a mis dans une cruelle nécessité. Il n’est pas nécessaire ici de vous rappeler notre conduite passée à votre égard, pour vous convaincre que nous n’avons aucune mauvaise intention en venant chasser dans la Prairie. Vous savez fort bien que nous venons pacifiquement pour gagner notre vie. Combien de fois avons-nous sauvé votre vie quand vous vous êtes réfugiés dans notre camp, nous forçant à nous quereller avec nos parents Saulteux pour les empêcher de vous faire du mal ? Chaque fois que l’occasion se présentait, vous savez bien que nous avons toujours essayé de vous prouver que nous sommes de bons frères, en espérant que finalement vous auriez la bonne volonté de nous rendre la pareille. Au contraire vous n’avez jamais manqué l’occasion de vous comporter en ennemis envers nous, massacrant nos pères, nos mères, nos frères, et nos autres parents, et cela non seulement dans les Prairies, mais jusqu’aux abords de nos maisons. Ce printemps même, n’avez-vous pas attaqué comme des traîtres, une de nos familles qui s’était écartée, lui tuant trois personnes et en blessant trois autres ? Pourtant nous vous avons toujours pardonné ! Pour en venir à aujourd’hui, nous avons été informés de vos cruelles intentions de pénétrer dans notre camp pour le détruire. Aussi avons-nous été forcés de faire intervenir la Justice de Dieu par la force des armes, et naturellement Dieu a fait son choix. Nous n’avions que 80 hommes dans notre camp. Vous savez à quel point vous étiez nombreux de votre côté. Vous n’aviez possiblement pas moins de 2000 guerriers. Regardez maintenant les résultats des deux attaques. Vous n’avez pas tué une seule personne dans notre camp ; trois seulement ont été légèrement blessés. Des trois prisonniers que vous avez capturés à notre arrivée, deux se sont échappés et sont sains et saufs. Le troisième, que vous avez massacré avec grande barbarie, est la seule personne que nous avons à pleurer. En ce qui concerne vos tués et vos blessés, vous connaissez leur nombre mieux que nous. Et maintenant, pauvre peuple, vous pouvez voir clairement que vous avez agi contre la volonté de Dieu, puisqu’il est si bien intervenu à notre défense. Nous l’avons remercié du fond du cœur pour la protection qu’il nous a accordée. Et aussi longtemps que nous l’aimerons, il sera notre protecteur ; et il sera votre ennemi aussi longtemps que vous serez cruels comme vous l’êtes et que vous ne voudrez pas suivre sa loi. Vous devez le craindre. À l’avenir, nous vous avertissons de ne jamais entrer dans notre camp et de ne jamais rôder autour. On sait trop bien que vous n’avez pas d’autre intention que de nous piéger et de nous tuer. [35].» L'aspect condescendant du texte, quoique déplaisant pour des oreilles du XXIe siècle, s'explique par le fait que le combat acharné vient de se terminer et les rancunes restent d'une très haute intensité. L'aspect "prosélytique" de la lettre (Aussi longtemps que nous aimerons Dieu, il sera notre protecteur ; et il sera votre ennemi aussi longtemps que vous... ne voudrez pas suivre sa loi) s'explique par le désir des deux missionnaires canadiens de convertir ces tribus au christianisme.

PERTES HUMAINES[modifier | modifier le code]

Les Métis n’ont eu qu’un seul tué et des blessés, nombreux il est vrai ! Les Sioux ont perdu environ quatre-vingts combattants tués[36], auxquels s’ajoutent 300 blessés. De plus, soixante-cinq de leurs chevaux ont été tués. C’est une perte immense dans l’Ouest où le vol de chevaux est le mobile de la plupart des crimes.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'église paroissiale était alors le seul centre communautaire, le seul point de ralliement de la population de chaque village.
  2. Voiture à deux grandes roues entièrement en bois. Même l'essieu était de bois.
  3. Incluant de vieux charlevilles de la Révolution américaine fabriqués sous licence par les États-Unis à Springfield, Massachusetts. Pour ce qui fut des tromblons, les Métis en utiliseront encore lors de la Bataille de Batoche (Saskatchewan)en 1885, quelque trente-cinq ans plus tard.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Pembina (Pain béni en français-chinouk), à la confluence de la Rivière Pempina et de la Rivière Rouge, était le lieu de rassemblement des chasses Métis sur le territoire des États-Unis, car ce secteur donnait accès à la ligne de partage des eaux entre les Bassins hydrographiques de la Baie d'Hudson et du Golfe du Mexique, et les caravanes de chasses pouvaient circuler sans franchir de rivières.
  2. Auguste, Henri de Trémaudan, Histoire de la Nation métisse dans l'Ouest canadien, Éditions des Plaines, Saint-Boniface, 1979.
  3. Georges Dugas, ancien missionnaire dans l’Ouest, Défense héroïque de soixante-sept Métis, in journal La Nouvelle-France, 1905, p.64
  4. Lettre du père Laflèche, Rapport sur les missions du diocèse de Québec et autres, qui en ont ci-devant fait partie…, mars 1853, Société pour la Propagation de la Foi. Archidiocèse de Québec, 1853. p.54
  5. Jean-Claude Castex, Rivière-Rouge, Éditions PO, Vancouver, 2015. ISBN: 9782921668262. p.307
  6. Lettre du père Laflèche, Rapport sur les missions du diocèse de Québec et autres, qui en ont ci-devant fait partie…, mars 1853, Société pour la Propagation de la Foi. Archidiocèse de Québec, 1853. p.55
  7. a b et c Georges Dugas, Défense héroïque de soixante-sept Métis, in journal La Nouvelle-France, 1905, p.73.
  8. Lettre du père Laflèche, Rapport sur les missions du diocèse de Québec et autres, qui en ont ci-devant fait partie..., mars 1853. Société pour la Propagation de la Foi, Archidiocèse de Québec, 1853. pp.54-55 ''Nous courons bien moins de danger dans un camp de 80 à 100 cavaliers... Étant peu nombreux, aussi, chacun a plus tôt tué le nombre d'animaux qui lui convient... Dans un grand camp, l'on y est quelquefois obligé de poursuivre les animaux jusqu'à deux lieues (8km), et ainsi écartés, les uns des autres, on se trouve plus exposés (à une agression des Sioux). Georges Dugas conclut que la colonne Lacombe, qui totalisera bientôt près de 700 combattants, n'était pas une véritable Colonne de Chasse mais une Force de frappe destinée à imposer sa volonté aux Sioux. Le traquenard semble évident même si ce terme même n'est pas utilisé dans les sources.
  9. William Morton : The Battle at the Grand Coteau; July 13 and 14, 1851 Manitoba Historical Society Transactions, Series 3. 1959-1960 Season: The two parties had kept roughly parallel after their separation, it would be twenty to thirty miles.
  10. Lettre publiée dans le Rapport des Missions du Diocèse de Québec de mars 1853. No10
  11. 'The rendezvous was kept safely on 19 June. A general council was held, not only for the usual election of officers, but also to discuss “the route the two ’camps’ would have to follow to keep apart sufficiently from one another”. [Tiré de A letter of Father Albert Lacombe, O.M.I., dated 11 March 1852, and published in L’Echo de Saint-Justin, X (10), August 1931.] The decision was made to divide, but to move, as a single camp moved in parallel columns, along parallel routes at twenty to thirty miles from one another [20 ou 30 milles équivaut approximativement à 30 à 50 km]. The parties were to keep in touch and come to one another’s help in the event of attack by the Sioux.[Morton a tiré ces détails de Georges Dugas, The account of Abbé Georges Dugas in his Histoire de l’ouest canadien (Montreal, 1906), pp. 119-130.] William Morton, The Battle at the Grand Coteau: July 13 and 14, 1851 Manitoba Historical Society Transactions, Series 3, Saison 1959-1960.
  12. Tous les témoins (à l'exception de Kurz qui préfère 2500) annoncent approximativement 2000 combattants Sioux. Mais ce nombre n'est qu'indicatif.
  13. a et b Rudolph Friederich Kurz. (dans son «Journal of Rudolph Friederich Kurz» publié dans le Bulletin 115, Bureau of Ethnology, Institut smithsonien, An Account of His Experiences Among Fur Traders and American Indians on the Mississippi and the Upper Missouri Rivers During the Years 1846 to 1852, traduit par Myrtis Jarrell, édité par J.N.B. Hewitt. p. 191.
  14. a et b William Morton, The Battle at the Grand Coteau : July 13 and 14, 1851, Manitoba Historical Society Transactions, Series 3, 1959-60 season. p.2
  15. a b c et d Lawrence Barkwell, Bataille du Grand-Coteau, tel que décrit par Francis Falcon, fils de Jean-Baptiste Falcon, le capitaine élu du Camp Retranché Métis du Grand-Coteau, Le manuscrit en langue anglaise est aux Archives Publiques du Manitoba, Collection Belleau.
  16. Georges Dugas, ancien missionnaire dans l’Ouest, Défense héroïque de soixante-sept Métis, in journal La Nouvelle-France, 1905, p.66.
  17. a et b Georges Dugas, ancien missionnaire dans l’Ouest, Défense héroïque de soixante-sept Métis, in journal La Nouvelle-France, 1905, p.67.
  18. Father Lacombe (erreur Laflèche)) spent the night hearing the confessions of the men. Émilie Pigeon, Violence, Order, and Unrest: A History of British North America, The Mobile Village, P.249
  19. a b c d et e Georges Dugas, ancien missionnaire dans l’Ouest, Défense héroïque de soixante-sept Métis, in journal La Nouvelle-France, 1905, p.68.
  20. William Morton, The Battle at the Grand Coteau : July 13 and 14, 1851, Manitoba Historical Society Transactions, Series 3, 1959-60 season. p.3
  21. a b c d et e Melvin Beaudry, Eyewitness Account of the Battle of Grand Coteau par Melvin Beaudry tel que raconté par Agnès Smith née McGillis Beaudry et collecté par Larry Haag, site internet scribd.com/26376762/Battle-of-Grand-Coteau-by-M-Beaudry, Métis Heritage and History Research, Institut Louis Riel, Winnipeg. p.3
  22. William Morton, The Battle at the Grand Coteau : July 13 and 14, 1851, Manitoba Historical Society Transactions, Series 3, 1959-60 season. p.3 « Il était si beau que mon cœur se révoltait à l'idée de devoir le tuer », dira Falcon.
  23. Jean-Claude Castex, Rivière-Rouge, Éditions PO, Vancouver, 2015. ISBN: 9782921668262. p.331 (note au bas de page)
  24. Lawrence Barkwell, Bataille du Grand-Coteau, tel que décrit par François Falcon, fils de Jean-Baptiste Falcon, le capitaine élu du Camp Retranché Métis du Grand-Coteau. Le manuscrit en langue anglaise se trouve aux Archives Publiques du Manitoba, Collection Belleau. François Falcon, fils de Jean-Baptiste, écrivit en 1938, que le nom de la victime était Louison Morin et non Jean-Baptiste Malaterre. Mais ce dernier patronyme est communément admis par l'ensemble des historiens.
  25. Lettre du père Laflèche, Rapport sur les missions du diocèse de Québec et autres, qui en ont ci-devant fait partie…, mars 1853, Société pour la Propagation de la Foi. Archidiocèse de Québec, 1853. p.60
  26. Georges Dugas, Défense héroïque de soixante-sept Métis, in journal La Nouvelle-France, 1905, p.71.
  27. a b et c William Morton, The Battle at the Grand Coteau : July 13 and 14, 1851, Manitoba Historical Society Transactions, Series 3, 1959-60 season. p.4
  28. a b et c Georges Dugas, Défense héroïque de soixante-sept Métis, in journal La Nouvelle-France, 1905, p.72.
  29. a b et c Lettre du père Laflèche, Rapport sur les missions du diocèse de Québec et autres, qui en ont ci-devant fait partie…, mars 1853, Société pour la Propagation de la Foi. Archidiocèse de Québec, 1853. p.64
  30. a b c et d Melvin Beaudry, Eyewitness Account of the Battle of Grand Coteau par Melvin Beaudry tel que raconté par Agnès Smith née McGillis Beaudry et collecté par Larry Haag, site internet scribd.com/26376762/Battle-of-Grand-Coteau-by-M-Beaudry, Métis Heritage and History Research, Institut Louis Riel, Winnipeg. p.4
  31. à l'ouest du premier champ de bataille. Le lieu précis est inconnu. La localisation probable peut s'estimer (à partir du temps de marche, de la vitesse du convoi et de la direction suivie.
  32. Lettre du père Laflèche, Rapport sur les missions du diocèse de Québec et autres, qui en ont ci-devant fait partie…, mars 1853, Société pour la Propagation de la Foi. Archidiocèse de Québec, 1853. p.5
  33. a b et c William Morton, The Battle at the Grand Coteau : July 13 and 14, 1851, Manitoba Historical Society Transactions, Series 3, 1959-60 season. p.5
  34. (pour permettre à l’Agent fédéral américain de la tribu de le lire)
  35. Lettre du père Laflèche à un de ses amis, publié dans le Rapport sur les Missions du diocèse de Québec et autres, qui en ont ci-devant fait partie..., mars 1853, Société pour la Propagation de la Foi, Archidiocèse de Québec, 1853. p.65.
  36. Lettre du père Richer Laflèche à l'un de ses amis, publié dans le Rapport sur les Missions du diocèse de Québec et autres, qui en ont ci-devant fait partie..., mars 1853, Société pour la Propagation de la Foi, Archidiocèse de Québec, 1853. p.67.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Auguste, Henri de Trémaudan, Histoire de la Nation métisse dans l'Ouest canadien, Éditions des Plaines, Saint-Boniface, 1979
  • Émilie Pigeon & Carolyn Podruchnym, Violence, Order, and Unrest: A History of British North America, 1749 1876, Chapitre 11, The Mobile Village : Métis Women, Bison Brigades, and Social Order on the Nineteenth-Century Plains, edited by Elizabeth Mancke, Jerry Bannister, Denis McKim, Scott W. See. p.247 ISBN 978-1-4875-2370
  • Lettre du père Laflèche, Rapport sur les missions du diocèse de Québec et autres, qui en ont ci-devant fait partie..., mars 1853. Société pour la Propagation de la Foi, Archidiocèse de Québec, 1853.
  • Jean-Claude Castex, Rivière-Rouge (ISBN 9782921668262 et 2921668262, OCLC 963393016, lire en ligne)
  • Rudolph Friederich Kurz. (dans son «Journal of Rudolph Friederich Kurz» publié dans le Bulletin 115, Bureau of Ethnology, Institut smithsonien, An Account of His Experiences Among Fur Traders and American Indians on the Mississippi and the Upper Missouri Rivers During the Years 1846 to 1852, traduit par Myrtis Jarrell,.
  • Georges Dugas, ancien missionnaire dans l’Ouest, Défense héroïque de soixante-sept Métis, in journal La Nouvelle-France, 1905.
  • Jean selon Melvin Beaudry, Eyewitness Account of the Battle of Grand Coteau par Melvin Beaudry tel que raconté par Agnès Smith née McGillis Beaudry et collecté par Larry Haag, site internet scribd.com/26376762/Battle-of-Grand-Coteau-by-M-Beaudry, Métis Heritage and History Research, Institut Louis Riel, Winnipeg.
  • Lettre du père Albert Lacombe, OMI, datée du 11 mars 1852, et publiée dans L’Écho de Saint-Justin, X, août 1931.
  • Auguste, Henri de Trémaudan, Histoire de la Nation métisse dans l'Ouest canadien, Éditions des Plaines, Saint-Boniface, 1979
  • Jacqueline Blay, Histoire du Manitoba français, T.1, Sous le ciel de la Prairie, Les Éditions du Blé, 2010
  • John Michael Bumsted, Louis Riel c. Canada. Les années rebelles, Les Éditions des Plaines, Saint-Boniface, 2005.
  • Guillaume Charette, L'espace de Louis Goulet, Les Éditions des Plaines, Saint-Boniface, 2002.
  • Georges Dugas, Un voyageur des Pays-d'en-Haut, Les Éditions des Plaines, Saint-Boniface, 1981.
  • Joseph Kinsey Howard, L'Empire des Bois-Brûlés, Les Éditions des Plaines, Saint-Boniface, 1989.
  • MacEwan, Les Franco-Canadiens dans l'Ouest, Les Éditions des Plaines, Saint-Boniface.
  • Émile Pelletier, Le vécu des Métis, Les Éditions des Plaines, Saint-Boniface, 1980.