Utilisateur:F0x1/FG Sagittae

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FG Sagittae
Données d'observation
(époque J2000)
Ascension droite 20h 11m 56,059s[1]
Déclinaison +20° 20′ 04,37″[1]
Constellation Flèche
Magnitude apparente 8,7 - 23,0[2]

Localisation dans la constellation : Flèche

(Voir situation dans la constellation : Sge)
Caractéristiques
Type spectral B4Ieq - K2Ib[3]
Indice U-B +0,75[4]
Indice B-V +1,21[4]
Astrométrie
Mouvement propre μα = −2,424 ± 0,299 mas/a[5]
μδ = −8,366 ± 0,445 mas/a[5]
Parallaxe 0,682 1 ± 0,222 7 mas[5]
Distance 1466pc (4780al)
Caractéristiques physiques
Rayon 0,9 - 184 R[6]
Gravité de surface (log g) 0,2 - 2,2[6]
Luminosité 2 692 - 12 000 L[6]
Température 4 467 - 45 000 K[6]
Rotation 39,3 ± 0,6 jours

Désignations

HIP 99527 ; FG Sge ; AN 377.1943 ; Hen 1-5 ; 2MASS J20115606+2020044

FG Sagittae est une étoile supergéante de la constellation de la Flèche, située à une distance d’environ 4000 années-lumière (1.5kpc). Elle a été identifiée pour la première fois comme étoile variable en 1943[7], et des observations ultérieures l’ont classée en étoile chaude et bleue de type spectral stellaire B en 1955[8]. Depuis lors, elle s'est agrandie et refroidie, devenant une étoile jaune de type G en 1991[9], puis s'est encore refroidie pour devenir une étoile orange de type K . Elle est devenue une étoile pulsante de type A avec une période de 15 jours. Cette période est ensuite passée à plus de 100 jours[10].

Depuis 1992, l'étoile se comporte de façon similaire à une étoile variable R Coronae Borealis ; ce comportement est accentué par une déficience en hydrogène typique de cette classe d'étoiles[8]. Il a été proposé que cette étoile ait subi une impulsion thermique tardive (LTP) due à une fusion d'hélium après avoir quitté la branche géante asymptotique (AGB) pour se déplacer vers l'extrémité la plus chaude du "tracé de refroidissement de la naine blanche". On pense que cette impulsion thermique a ravivé cette étoile âgée pour qu'elle se comporte à nouveau, pendant une courte période, comme une étoile AGB[8].

Observations[modifier | modifier le code]

Courbe de lumière montrant l'apparition de minima profonds de type R Coronae Borealis en 1992

En 1943, une étoile désignée AN 377.1943 a été découverte comme étant une étoile variable jusque-là inconnue[7]. Il a été désigné CSV 5066 comme variable suspectée[11], puis FG Sagittae comme étoile variable confirmée. À l'époque, ses variations étaient décrites comme étant irrégulières, mais les obervations montrèrent que la luminosité moyenne augmentait régulièrementt, sa brillance augmentant d'environ deux magnitudes entre 1943 et 1970, pour ensuite commencer à diminuer. L'examen d'anciennes observations photographiques a révélé que la brillance de l'étoile augmentait depuis au moins 1900, avec des extrapolations suggérant que le minimum avait eu lieu vers 1880[6]. Dans sa phase de diminution de luminosité, FG Sagittae a commencé à montrer des variations périodiques de 80 jours, qui ont augmenté ensuite jusqu'à 130 jours. En 1992, les variations périodiques ont cessé et la luminosité a diminué de cinq magnitudes en seulement deux mois[12]. Depuis lors, l'étoile a continué à varier de façon erratique, ressemblant beaucoup à une étoile R Coronae Borealis[8].

Le spectre de FG Sagittae a initialement été classé comme celui d’une supergéante bleue (cB); la première classification spectrale fiable est B0 en 1930, et l'extrapolation des indices de luminosité et de couleur suggère qu'il pourrait avoir été O3 en 1890[6]. Le spectre s'est ensuite progressivement refroidi, la classe spectrale atteignant K2 dans les années 1980[13]. La classe spectrale est depuis restée une supergéante de type G ou K, mais il y a eu des changements spectaculaires. Les abondances de divers éléments ont augmenté ou diminué : les éléments du processus s sont devenus au moins 25 fois plus abondants entre 1967 et 1974 ; les éléments de pointe de fer sont devenus moins visibles; et les poussières riches en carbone sont devenues très visibles après 1992. Les observations du spectre après 1992 sont entravées par la formation de poussière, mais le processus s et les éléments des terres rares semblent avoir continué à devenir plus abondants[14].

Nébuleuse planétaire[modifier | modifier le code]

FS Sagittae est l’étoile centrale de la nébuleuse planétaire faiblement visible Henize 1-5, autour de la magnitude visuelle 23. Cette nébuleuse s'est formée lorsque FG Sagittae a quitté pour la première fois la branche géante asymptotique[15], et l’étoile perd actuellement de la masse au rythme d’environ une masse solaire (1M⊙) par million d' annéeHenize 1-5, s, entraînant la formation d’une coquille de poussière autour de l'étoile, qui pourrait générer une deuxième nébuleuse planétaire[16].

Évolution[modifier | modifier le code]

La température effective de FG Sagittae était d’environ 25000°K en 1930, et peut-être de 45000°K en 1890, se refroidissant à environ 5500°K en 1975[13]. Une analyse détaillée de la distribution spectrale de l'énergie au cours des années 1980 montre une lente diminution de la température, jusqu'à 5280°K. Des températures encore plus basses ont été estimées lors des minima de brillance depuis 1992, mais ces températures pourraient correspondre aux poussières obscurcissantes plutôt qu’à la surface de l'étoile[12].

La luminosité bolométrique de FG Sagittae a augmenté régulièrement d'environ 2700⊙ à la fin du 19e siècle à plus de 10000⊙ en 1965. La luminosité s’est ensuite plus ou moins stabilisée jusqu'en 1992. À mesure que l'étoile se refroidissait et devenait plus lumineuse, son rayon a augmenté d'environ 1 rayon solaire (R⊙) en 1900 à environ 184R⊙ en 1992[6].

La forte diminution de luminosité en 1992 correspond à la formation de poussières autour de l’étoile, et les comparaisons de température et de luminosité sont devenues plus difficiles. La luminosité visuelle a chuté d'environ cinq magnitudes, mais la luminosité infrarouge a augmenté d'une quantité comparable. Les modélisations des poussières circumstellaires suggèrent que la luminosité a fortement chuté pendant quelques centaines de jours, à mesure que la poussière se formait et se réchauffait, mais la luminosité stellaire sous-jacente ést restée essentiellement constante jusqu'en 2001 au moins[12].

Les propriétés sous-jacentes de FG Sagittae ont changé sur une échelle de temps presque inédite, passant de celles d'une petite étoile géante post-asymptotique très chaude devenant une naine blanche, à celles d’une supergéante chaude puis à celles d’une supergéante froide. On pense que cela est dû à un éclair d'hélium dans une coquille qui était auparavant inactive depuis que l'étoile a quitté la branche géante asymptotique. C'est ce qu'on appelle une impulsion thermique tardive ou une impulsion thermique très tardive, selon le moment exact. Les modèles décrivent relativement bien le comportement de FG Sagittae, bien que des divergences de détail existent encore[14].

Voir également[modifier | modifier le code]

  • Objet de Sakurai, également connu sous le nom de V4334 Sgr, un autre objet présumé à pulsation thermique tardive.
  • V605 Aquilae .

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b F. Van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy and Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752, S2CID 18759600)
  2. « FG Sge », sur International Variable Star Index (consulté le )
  3. V. I. Shenavrin, O. G. Taranova et A. E. Nadzhip, « Search for and study of hot circumstellar dust envelopes », Astronomy Reports, vol. 55, no 1,‎ , p. 31–81 (DOI 10.1134/S1063772911010070, Bibcode 2011ARep...55...31S, S2CID 122700080)
  4. a et b J. R. Ducati, « VizieR Online Data Catalog: Catalogue of Stellar Photometry in Johnson's 11-color system », CDS/ADC Collection of Electronic Catalogues, vol. 2237,‎ (Bibcode 2002yCat.2237....0D)
  5. a b et c collaboration Gaia, « VizieR Online Data Catalog: Gaia Early Data Release 3 », CDS/ADC Collection of Electronic Catalogues, vol. 1350,‎ (Bibcode 2020yCat.1350....0G)
  6. a b c d e f et g A. M. Van Genderen et A. Gautschy, « Deductions from the reconstructed evolutionary and pulsational history of FG Sagittae », Astronomy and Astrophysics, vol. 294,‎ , p. 453 (Bibcode 1995A&A...294..453V)
  7. a et b Cuno Hoffmeister, « 171 neue Veränderliche », Astronomische Nachrichten, vol. 274, no 4,‎ , p. 176 (DOI 10.1002/asna.19432740409, Bibcode 1944AN....274..176H)
  8. a b c et d T. M Lawlor et J MacDonald, « Sakurai's Object, V605 Aquilae, and FG Sagittae: An Evolutionary Sequence Revealed », The Astrophysical Journal, vol. 583, no 2,‎ , p. 913 (DOI 10.1086/345411, Bibcode 2003ApJ...583..913L)
  9. « Life and times of a chameleon star », Newscientist (consulté le )
  10. Yu. A. Fadeyev, « Radial pulsations of stars at the stage of the final helium flash », Astronomy Letters, vol. 58,‎ (Bibcode 2019AstL...45..688F)
  11. B. V. Kukarkin, « An unusual variable star CSV 5066 = 377.1943 Sge », Astronomicheskij Tsirkulyar, vol. 209,‎ , p. 21 (Bibcode 1960ATsir.209...21K)
  12. a b et c Robert D. Gehrz, Charles E. Woodward, Tea Temim, James E. Lyke et Christopher G. Mason, « The Development of a Steady State, Asymptotic Giant Branch Type, Circumstellar Wind around the Born Again Star FG Sagittae », The Astrophysical Journal, vol. 623, no 2,‎ , p. 1105 (DOI 10.1086/428569, Bibcode 2005ApJ...623.1105G)
  13. a et b Johanna Jurcsik et Benjamín. Montesinos, « The remarkable evolution of the post-AGB star FG Sge », New Astronomy Reviews, vol. 43, no 6,‎ , p. 415 (DOI 10.1016/S1387-6473(99)00098-6, Bibcode 1999NewAR..43..415J, lire en ligne)
  14. a et b C. S. Jeffery et D. Schönberner, « Stellar archaeology: The evolving spectrum of FG Sagittae », Astronomy and Astrophysics, vol. 459, no 3,‎ , p. 885 (DOI 10.1051/0004-6361:20047075, Bibcode 2006A&A...459..885J, arXiv astro-ph/0608542, S2CID 9774324)
  15. A. É. Rosenbush et Yu. S. Efimov, « Photometry, Spectrometry, and Polarimetry of FG Sge in the Active State », Astrophysics, vol. 58, no 1,‎ , p. 46 (DOI 10.1007/s10511-015-9365-x, Bibcode 2015Ap.....58...46R, S2CID 121128187)
  16. O. G. Taranova et V. I. Shenavrin, « FG SGE: Evolution of the circumstellar dust shell ( JHKLM Photometry in 1985-2013) », Astronomy Letters, vol. 39, no 11,‎ , p. 781 (DOI 10.1134/S1063773713110078, Bibcode 2013AstL...39..781T, S2CID 121547285)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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