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Utilisateur:ErikaD94/Brouillon

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Mukbang[modifier | modifier le code]

les jockeys mangent une grande quantité de nourriture lors de la diffusion

Mukbang ou muk-bang (Hangul: 먹방; RR: meokbang; lit. "manger en diffusion") ou "voyeurisme gastronomique " est un type de performance dans laquelle une personne mange une grande quantité de nourriture en interagissant avec ses auditeurs. Les hôtes de ses diffusions exagèrent souvent leurs réactions avec des bruits de siphonnage et des petites danses pour montrer qu'ils sont excités à l'idée de manger, tout ça, pour divertir leurs auditeurs.[1] Les mukbangs sont souvent diffusés sous la forme d'une webdiffusion et sont devenus populaires en Corée du Sud dans les années 2000. La plupart sont diffusés sur le site d'AfreecaTV, mais on voit de plus en plus de ces webdiffusions sur d'autres sites par exemple YouTube, où on voit des Américains faire le même genre d'émissions.[2]

Description[modifier | modifier le code]

Les hôtes des mukbangs sont appelés des jockeys de diffusion. Un jockey de diffusion interagit avec ses auditeurs en clavardant et en répondant à certaines de leurs demandes. Beaucoup de jockeys se font un revenu avec leurs mukbangs en acceptant des dons ou en étant partenaires d'un réseau publicitaire. Puisque la plupart font leur revenu sur AfreecaTV, ils se font payer avec ce qui est appelé des ballons étoiles. Cet argent est en fait un don des admirateurs, chaque ballon étoile vaut plus ou moins 10 cents et les jockeys les plus populaires peuvent amasser plus d'un millier de dollars avec ses ballons en seulement une diffusion.[3] Le revenu des Jockeys les plus populaires peut monter jusqu'à 10 000$ en un mois, sans compter les commandites de marques d'aliments et de boissons. Par contre, le coût de toute la nourriture qu'il faut ingurgiter dans un mois pour ce travail peut dépasser le 3000$ avec de la nourriture à bas prix et jusqu'à 6000$ pour de la nourriture gastronomique. Grâce au système de ballons étoiles, pour certains les diffusions de mukbangs sont rendues un travail à temps plein et leur seule source de revenus. [4][5]

Types de mukbangs[modifier | modifier le code]

Il existe plusieurs types de mukbangs. Certains d'entre eux sont alimentés par des conversations, des observations ou des remarques enjouées ou encore des gens qui dansent ou chantent sur des chansons. Par contre, il y a aussi des gens qui sont affaissés sur leur souper et dévorent la grande quantité de nourriture comme s'ils n'avaient jamais mangé quelque chose d'aussi bon, tout ça accompagné de bruit de siphonnage, de mastication et d'éructations. Par contre, tous les genres de mukbangs ont un point en commun: une grande quantité de nourriture que les hôtes présentent au début de leur diffusion. Ça peut être une grande quantité d'un seul mets ou plusieurs mets qui pourraient à eux seuls nourrir une famille au complet. Par contre, les jockeys choisissent la vitesse qu'ils mangent, certains mangent leur mets très vite ou alors que d'autres les mangent assez tranquillement (cette dernière est favorisé par la plupart d’entre eux).[6] De plus, puisque les auditeurs peuvent faire des demandes au jockey, la diffusion de mukbangs peut devenir de plus en plus spécialisée. Par exemple, un jockey des jockeys populaire se spécialise en nourriture militaire puisqu'il était un chef dans l'armée auparavant. Ses mukbangs se font dans une tente militaire, il porte un uniforme militaire, cuisine et mange des repas militaires.[3] Il y a plusieurs autres genres de mukbang, incluant des “cookbangs” (cuisiner et mukbang).[7]

Popularité[modifier | modifier le code]

Sur AfreecaTV, il y a 5000 canaux en streaming à n’importe quel moment de la journée et 5% de ceux-ci sont des mukbangs.[4][8] De plus, un des jockeys les plus populaires sur AfreecaTV, Bomprika, a au-dessus de 300 millions de vues et un fan-club de 670 000 personnes. Puisque La Corée du Sud a l'internet le plus vite du monde, il est très facile pour les Coréens de regarder des émissions en streaming n'importe où. En plus d'avoir l'internet le plus vite, il y a aussi des bornes Wi-Fi partout en ville et même plusieurs dans une seule voiture de métro, ce qui rend l'accès aux mukbangs plus facile. Par contre, regarder des streams est beaucoup plus présent dans la génération des jeunes qui regarde beaucoup moins la télévision et utilise beaucoup plus leur cellulaire que les générations plus vieilles.[3]

De plus, la popularité des mukbangs semble venir avec la tendance des hommes qui cuisinent. Il n'y a pas seulement des gens qui regardent des hommes manger, mais aussi cuisiner à la télévision. En Corée du Sud, il y a une nouvelle vague d'émissions de télévision reliées à la cuisine qui ont comme vedettes et comme publique cible des hommes. La société coréenne commence à accepter et à admirer un homme qui sait cuisiner et ça se voit aussi avec les mukbangs.[9]

Motivations à diffuser[modifier | modifier le code]

Les gens qui performent dans ce genre de diffusion ont souvent commencé parce qu'ils se sentaient seuls ou qu'ils n'avaient personne avec qui manger. Certains ont aussi commencé en faisant d'autres activités en plus des mukbangs, mais c'était leur amour de manger qui a apporté une réponse de leurs admirateurs.[4] La plupart des hôtes de ses diffusions ne sont pas là pour l'argent, mais pour de la compagnie, tout comme leurs auditeurs. Par contre, puisque sur AfreecaTV le compte des auditeurs est affiché constamment, avoir le plus d'auditeurs possible peut devenir une sorte de compétition entre les différents jockeys.[3][10]

Motivations à regarder[modifier | modifier le code]

Augmentation des ménages célibataires

Il y a plusieurs raisons différentes pour lesquelles les gens de la Corée du Sud regardent ce genre de diffusions. Pour les Coréens, manger est une activité extrêmement sociale et communautaire, ce qui explique pourquoi même le mot coréen «famille» signifie « ceux qui mangent ensemble». Par contre, de 1990 à 2013, le nombre de ménages d'une seule personne ont augmenté de 9 à 23,9 pour cent ce qui représente un peu moins d'un ménage sur quatre. En plus, ce nombre ne cesse de croître, et il le fait à un rythme beaucoup plus rapide que prévu.[11] Donc de plus en plus les Coréens se trouvent de la compagnie pour manger avec les mukbangs. Même si c'est seulement virtuellement, le fait d’être plusieurs autour de la table apporte un sens de communauté. À l’occasion, les auditeurs peuvent même recevoir des conseils de la part de l'hôte sur des problèmes qu'eux même vivent. Comme dans une vraie amitié, malgré le fait qu’elle soit entre des personnes isolées et éloignées.[4][10][8]

Il y a aussi la grande tendance de la "culture du bien-être" et des régimes excessifs. Puisqu'en Corée du Sud il y a une grande tendance, qui peut aller jusqu'à être malsaine, d'être mince, certaines personnes qui regardent les mukbangs le font parce qu'ils préfèrent regarder d'autres personnes manger à l'excès que de le faire eux-mêmes. Cette tendance à manger par procuration au travers de quelqu'un d'autre est faite surtout par les femmes, celles-ci constituent la majorité de l'auditoire de certaines et certains Jockeys. De plus, il y a des gens pour qui le fait de regarder des gens manger en diffusion les aides à combattre leur trouble alimentaire.[1][2][4]

Certains chercheurs pensent aussi que les gens se retrouvent à regarder des mukbangs pour d'autres raisons. Puisque manger est une activité qui est identifiée comme étant naturelle et spontanée, les mukbangs offrent un contraste très réel avec les drames coréens qui eux sont très artificiels et superficiels avec tout le maquillage et la chirurgie plastique. Les gens trouvent que les mukbangs sont l'opposé de toute la culture populaire de la Corée du Sud et ils ne peuvent s'en passer. C'est une façon de se rebeller contre la culture artificielle et d'avoir quelque chose d'un peu plus réel et amical.[1]

Troubles de santé[modifier | modifier le code]

Puisque dans un mukbang les jockeys mangent une énorme quantité de nourriture en si peu de temps, certains d'entre eux ont des problèmes de surplus de poids alors que d'autres doivent s'entrainer tous les jours pendant des heures pour rester en forme ou même seulement pour ne pas engraisser plus. Certains ne mangent pas ou très peu la journée après un mukbang pour contrer toutes les calories consommées. Puisque c'est très dur sur le corps et sur le mental, certains jockeys quittent le métier pour retourner à quelque chose de plus traditionnel, ça a été le cas pour une des jockeys les plus populaires, The Diva. Elle était réputée comme étant une jockey très mince et belle et celle-ci avait grossi d'autour de 20 lb depuis le début de sa carrière dans les mukbangs. Par contre, elle revendiquait ne pas avoir de trouble alimentaire, et pour le prouver elle restait en onde après avoir fini son repas pour parler à ses admirateurs.[3][8][12][13]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) « Koreans Have An Insatiable Appetite For Watching Strangers Binge Eat », sur NPR.org (consulté le )
  2. a et b (en) « Global View: Meokbang | TheQuill.ca » (consulté le )
  3. a b c d et e (en) « Mukbang is South Korea's Strangest Food Porn Phenomenon », sur MUNCHIES: Food by VICE (consulté le )
  4. a b c d et e (en) « South Korea's online trend: Paying to watch a pretty girl eat - CNN.com », sur CNN (consulté le )
  5. (en-US) Brian Ashcraft, « South Korea's New Internet Trend? Dinner Porn. », sur Kotaku (consulté le )
  6. (en-US) « Why some Koreans make $10,000 a month to eat on camera », sur Quartz (consulté le )
  7. (en) « The food-show craze », The Economist,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a b et c (en) « Koreans become stars by live-streaming dinner », sur CNBC (consulté le )
  9. (en) The Korea Herald, « ‘Meokbang’ dissected », sur www.koreaherald.com (consulté le )
  10. a et b (en-GB) « The Koreans who televise themselves eating dinner - BBC News », sur BBC News (consulté le )
  11. (en-US) « The Implications of Meokbang », sur Hiexpat Korea (consulté le )
  12. (en-GB) « Gastronomic voyeurism: The South Korean trend that means you'll never », sur The Independent (consulté le )
  13. (en) « "Dinner Porn" Turns Binge Eating Into South Korean Spectactor Sport », sur The Huffington Post (consulté le )