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La place des femmes dans le cinéma[modifier | modifier le code]
Les femmes contribuent à l'industrie cinématographique à tous les niveaux, notamment en tant que réalisatrices, actrices, directrices de la photographie, productrices de films ou critiques.
Parmi les réalisatrices de renom, citons Alice Guy, pionnière du cinéma et l'une des premières réalisatrices, Agnès Varda, première réalisatrice française de la Nouvelle Vague, Ioulia Solntseva, première femme à remporter le prix de la meilleure réalisatrice au Festival de Cannes (1961), Barbra Streisand, première femme à remporter le Golden Globe de la meilleure réalisatrice (1983), Jane Campion, seule femme à remporter la Palme d'or au Festival de Cannes (1993) avec Justine Triet (2024), et Kathryn Bigelow, première femme à remporter l'Oscar de la meilleure réalisatrice (2009), ainsi que de nombreuses autres réalisatrices du monde entier telles que Dorothy Arzner, Ida Lupino, Lois Weber, Leni Riefenstahl, Mary Harron, Sofia Coppola, Kira Muratova, Claire Denis, Chantal Akerman, Catherine Breillat, Lucrecia Martel, Lynne Ramsay, Céline Sciamma, Claudia Weill et Julie Dash. De nombreux directeurs de la photographie de renom sont également des femmes, notamment Maryse Alberti, Reed Morano, Rachel Morrison, et Halyna Hutchins.
Elles ont ouvert la voie[modifier | modifier le code]
D'après le panorama historique de Brigitte Rollet, enseignante et chercheuse en études filmiques, spécialiste des questions de genre[1].
- Alice Guy (1896) : elle est considérée comme la première réalisatrice d’œuvre de fiction avec son court-métrage de 5 minutes La Fée aux choux[2].
- Loïs Weber (1915) : elle est la première femme à tourner un long métrage aux États-Unis : The Merchant of Venice, d'après Shakespeare. Réalisatrice engagée, qui aborde de nombreux thèmes sociétaux, dont certains liés à la cause féminine, elle tourne 137 films[3].
- Lotte Reiniger (1926) : elle réalise un des premiers longs métrages d'animation Les Aventures du Prince Ahmed qui s'inspire des Mille et une nuits. Ce film est réalisé 11 ans avant Blanche-Neige de Walt Disney[4].
- Frances Marion (1930) : c'est la première femme à recevoir un Oscar en 1930, celui de la meilleure adaptation pour le film Big House, puis, en 1932 un deuxième, celui de la meilleure histoire originale pour Le Champion. Elle est créditée sur 300 scénarios et plus de 130 productions[5].
- Leni Riefensthal (1933) : cette réalisatrice allemande, connue pour Les Dieux du stade sera un outil de propagande au service d'Hitler et du régime nazi[6].
- Maya Deren (1943) : personnalité du cinéma expérimental américain des années 40, elle réalise des courts-métrages qui s'inspirent des œuvres de Jean Cocteau[7].
- Ida Lupino (1949) : actrice et réalisatrice, elle traitera de sujet tabou comme le viol. En 1950, elle est la seule femme à être admise au sein de la Directors Guild of America, le syndicat des réalisateurs de cinéma[8].
- Agnès Varda (1955) : réalisatrice française de renommée mondiale, précurseur de la Nouvelle Vague avec le film La Pointe courte en 1955.
Le regard féminin au cinéma[modifier | modifier le code]
De Chantal Akerman[modifier | modifier le code]
Dans Jeanne Dielman, 23, Quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975) de Chantal Akerman, on suit la vie d’une femme au foyer et ses rituels quotidiens. La réalisatrice déclarera à propos de son film « On n’a jamais filmé ce que vit la moitié de l’humanité »[9]. La cheffe opératrice du film, Babette Mangolte, déclare dans Libération « Avec Chantal Akerman, on voulait réaliser des films entre femmes, entre exclues »[10]. En 2022, le film est classé numéro 1 dans la liste des 100 meilleurs films de l’histoire du cinéma de Sight and Song, revue de cinéma du British Film Institute, à la surprise générale (pour mémoire, onze femmes figurent cette année-là dans le Top 100, il y en avait seulement 2 en 2012)[11].
D'Agnès Varda[modifier | modifier le code]
Dans Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda, Cléo, est dans l’attente du résultat de son examen médical pour savoir si elle a un cancer. Au fur et à mesure de ses pérégrinations, Cléo se transforme et se libère de son statut de femme-objet. Seule réalisatrice de la Nouvelle vague, Agnès Varda questionne dans ses films le regard que porte la société sur la condition féminine et sur les stéréotypes de genre[12].
De Céline Sciamma[modifier | modifier le code]
De Jane Campion[modifier | modifier le code]
De Greta Gerwig[modifier | modifier le code]
Références[modifier | modifier le code]
- « Histoire du cinéma au féminin de Brigitte rollet », sur cdn.knightlab.com (consulté le )
- « Alice Guy, première réalisatrice de fiction | CNC », sur www.cnc.fr (consulté le )
- (en) « The First Women to Make Movies », sur National Women's History Museum, (consulté le )
- « "Les Aventures du prince Ahmed" : un enchantement vieux de 80 ans », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Frances Marion », sur Télérama Vodkaster (consulté le )
- « Leni Riefenstahl, le vrai visage d’une propagandiste nazie sur Arte », sur TV Magazine, (consulté le )
- Anita Trivelli, « La dimension onirique dans le cinéma de Maya Deren », dans Rêve et cinéma : Mouvances théoriques autour d'un champ créatif, Presses universitaires de Paris Nanterre, coll. « L’œil du cinéma », , 159–176 p. (ISBN 978-2-8218-5091-0, lire en ligne)
- « « Ida Lupino. Gentlemen & Miss Lupino », sur OCS : l’itinéraire d’une exception hollywoodienne », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Michel Guérin, « Les 100 meilleurs films de l’histoire : la consécration de Chantal Akerman est une belle nouvelle, au-delà d’une lecture féministe », Le Monde.fr, , p. 31 (lire en ligne
, consulté le )
- Camille Nevers, «Avec Chantal Akerman, on voulait réaliser des films entre femmes, entre exclues»
, sur Libération, (consulté le ), p. 20-21
- SensCritique, « Classement Sight and Sound 2022 - Liste de 100 films », sur SensCritique (consulté le )
- Mamiko Masuda, Le regard des femmes cinéastes sur la femme dans la société française contemporaine : fonction du discours cinématographique féminin dans les films d'Agnès Varda, Chantal Akerman et Catherine Corsini. [Thèse], (lire en ligne)