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Utilisateur:Elisagyy/Brouillon

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Erythraea Fossa
Image illustrative de l'article Elisagyy/Brouillon
Fossé formé par la fissuration de la croûte martienne
Géographie et géologie
Coordonnées 26° 54′ S, 330° 29′ E
Région Margaritifer Terra
Type de relief Fossa
Nature géologique Fossé d'effondrement
Diamètre 155,19 km
Quadrangle(s) Margaritifer Sinus
Éponyme référence au terme latin "Erythræum mare" qui signifie "mer rouge"

Erythraea Fossa

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Erythraea Fossa est une fosse de 155,19 km de diamètre situé sur la planète Mars dans le quadrangle de Margaritifer Sinus, près de Holden Crater et de Eberswalde Crater. [1]Son nom fait référence au terme latin Erythræum mare qui signifie "mer rouge".[2] Elle forme un ensemble de crêtes aux tons clairs.

L'international Astronomica Union (IAU) a approuvé Erythraea Fossa en 1976.[3]

Localisation

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Erythrae Fossa s'étend entre -26,90° et -27,58° de latitude sud et 327,65° et 330,49° de longitude est.[3]

Il se trouve dans la région de Margaritifer Terra.

Latitude la plus au nord -26,90°
Latitude la plus au sud -27,58°
Longitude la plus à l'est 330,49°
Longitude la plus à l'ouest 327,65°
Diamètre 155,19 km
Latitude centrale -27,27°
Longitude centrale 329,06°

Erythraea Fossa est un creux qui se situe à environ 4 000 km de Tharsis. C'est une région volcanique majeure dans laquelle se trouve le dôme de Tharsis rassemblant les quatre plus gros édifices volcaniques martiens : Olympus Mons et les trois volcans formant Tharsis Montes. Les hypothèses sur l'origine géologique d'Erythraea Fossa affirment qu'il peut avoir été formé par la fissuration de la croûte martienne due à la propagation d'une digue radiale alimentée par le magmatisme de Tharsis.

Preuves d'activités fluviales et hydrologiques passées

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En raison de la proximité de cette fosse avec le cratère Holden, tout indice de présence d'activité fluviale ont probablement été détruits.[1]

Signes de présence de paléolacs et histoire fluviale de la région

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Des études récentes proposent des preuves de présence ancienne d'une chaîne de 3 lacs dans ce graben, ayant également abritée autrefois des écoulements d'eau, et ayant été sujette aux précipitations. En effet, il est exposé que compte tenu de la haute altitude des points culminants de ces vallées ainsi que de leur relatif isolement, l'alimentation de ces 3 paléolacs par des eaux souterraines uniquement est peu probable. Les 3 bassins réunis auraient autrefois contenus prés de 56 km3 d'eau. Cela suggérerait la présence d'une atmosphère capable de supporter un cycle hydrologique.[4] D'autre part, Erythraea Fossa semblait posséder plusieurs vallées d'entrée et une vallée de sortie, se classant ainsi parmi les paléolacs à bassin ouvert. L'analyse de ces vallées indiquerait des phases de drainages et de remplissages des bassins étudiés. Cela pourrait révéler des variations du niveau de l'eau au fil du temps et ainsi apporter des informations concernant les variations climatiques et environnementales qui ont pu affecter Mars dans le passé.[5]

De plus, plusieurs petites "crêtes" ou "arêtes" ont été découvertes sur Erythraea Fossa, à l'est du cratère Holden. La disposition générale du phénomène s'étend sur plusieurs centaines de mètres de large et chaque crête mesure plusieurs mètres de large. Chaque crête est comme fracturée sur son arête. Ces fractures minuscules longent l'axe de chaque ligne de crête, et sont tellement fines qu'elles sont comparables à un cheveu. Les scientifiques ne sont pas certains de la manière dont cela s'est créé. Cependant, certaines hypothèses suggèrent que de l'eau souterraine riche en minéraux a circulé à travers ces fractures, déposant ainsi des minéraux à la surface ou près de la surface au fur et à mesure que l'eau s'évaporait. Ainsi, ces minéraux, probablement d'origine deltaïque ou alluviale ont pu se consolider jusqu'à devenir résistants à l'érosion future engendrée par le vent ou d'autres processus. Il en résulte ces crêtes, cimentées et s'élevant au-dessus des plaines, photographiées par la NASA.[4]

Signes de précipitations

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Les précipitations dans la région de la fosse Erythraea auraient été dans le passé une source significative d'eau pour le système de bassin-versant de la fosse (OBP). Dans un premier temps, les chercheurs ont remarqué la présence de nombreuses petites vallées au nord-est de la fosse. Ces vallées sont caractérisées notamment par leur orientation descendante par rapport aux reliefs actuels, ainsi que par leur forme en V et leur sinuosité. Ces aspects semblent être le signe d'un écoulement en surface, pouvant ainsi appuyer l'hypothèse de signes de précipitations. Même si ces indices ne se trouvent pas directement sur le site de la fosse Erythraea, leur proximité pourrait indiquer que des processus similaires aient vu le jour dans la fosse.[6]

De plus, il est notable que les différences morphologiques entre les cotés nord et sud du bassin soit un indice de taille concernant l'activité fluviale et hydrologique de la région. En effet, les vallées d'entrées plus prononcées du côté sud suggèrent la présence de bassins-versants plus importants, et témoignent ainsi d'une plus grande surface de drainage pour les eaux de ruissellement. Par ailleurs, la morphologie des parties latérales au nord et au sud indique des conditions de sédimentation différentes, ce qui serait en adéquation avec l'hypothèse de précipitation variable.[6]

Changement des conditions hydrologiques et impact

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Erythraea Fossa aurait connu des conditions hydrologiques variables. En effet, elle dispose de deux vallées de sorties : une d'une largeur comprise entre 1 et 2,5 kilomètres, possédant 2 canaux internes, et ayant une forme rectiligne. L'autre comprise entre 400 et 550 mètres de largeur, avec des chenaux fluviaux internes entre 30 et 80 mètres, d'une forme sinueuse et possédant des îles intermédiaires. Il semblerait que les deux vallées aient eu un débit d'eau différent, la plus petite vallée étant le siège d'une activité fluviale plus intense et sur une plus longue période. De ce point de vue, les scientifiques postulent des différences hydrologiques lorsque chacune des vallées de sortie fonctionnait.

Néanmoins, il n'est pas possible d'exclure l'hypothèse du fonctionnement simultané des deux vallées, la petite aurait disparu par la capture progressive de l'écoulement par la plus grande vallée.

Les preuves de l'activité fluviale dans Erythraea fossa renforce les preuves de l'existence des paleolacs dans les cratères de Holden et d'Eberswalde et donne des indices sur le cycle hydrologique de la zone. Elle fournit également un contexte climatologique et suppose la nécessité de précipitation pour boucler le cycle hydrologique capable de recharger les aquifères. Les précipitations auraient pu être de la pluie, de la condensation atmosphériques ou de la neige, aucune preuve ne permettant de l'affirmer. L'impact Holden aurait également pu jouer un rôle en libérant des eaux souterraines et/ou en activant la fonte de la cryosphère.[6]

Observations de Erythraea Fossa

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Les nombreuses observations de Erythraea Fossa ont été réalisées par le vaisseau spatial Mars Reconnaissance Orbiter (MRO). Les images ont été capturées par la caméra High Resolution Imaging Science Experiment (HiRISE) de la sonde spatiale le 27 mars 2016. Cette mission est dirigée par le Jet propulsion laboratory, une division du California Institute of Technology situé à Pasadena en Californie.[5]

De plus, les chercheurs se sont basés sur diverses missions orbitales précédentes pour collecter les données morphologiques et topographiques de la région. Les données topographiques ont été collectées par l'appareil MOLA (Mars Orbiter Laser Altimeter) et ont ainsi permis de cartographier la région. Les informations morphologiques ont quant à elles été fournies par l'appareil CTX (Context Camera).[6]

Références

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  1. a et b (en) « Hydrological Context for Holden and Eberswalde Craters: A Study of Erythraea Fossa » Accès libre [PDF]
  2. Louis-Marie Quicherat, Dictionnaire français-latin : tiré des auteurs classiques latins pour la langue commune, des auteurs spéciaux pour la langue technique..., Paris : Hachette, (ISBN 2-01-004184-4)
  3. a et b « Planetary Names », sur planetarynames.wr.usgs.gov (consulté le )
  4. a et b (en-US) https://www.jpl.nasa.gov, « Many Small Interesting Ridges in Erythraea Fossa », sur NASA Jet Propulsion Laboratory (JPL) (consulté le )
  5. a et b « HiRISE | Many Small Interesting Ridges in Erythraea Fossa (ESP_035409_1525) », sur hirise.lpl.arizona.edu (consulté le )
  6. a b c et d Peter B. Buhler, Caleb I. Fassett, James W. Head et Michael P. Lamb, « Evidence for paleolakes in Erythraea Fossa, Mars: Implications for an ancient hydrological cycle », Icarus, vol. 213, no 1,‎ , p. 104–115 (ISSN 0019-1035, DOI 10.1016/j.icarus.2011.03.004, lire en ligne, consulté le )