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Utilisateur:Charegis/Brouillon

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Analyse des risques majeurs et essentiels à la survie[modifier | modifier le code]

L'Analyse des Risques Majeurs et Essentiels à la Survie (ARMES) est un outil développé en 2010 par Régis Chaperon, et évoqué pour la première fois en 2020 lors de la crise du coronavirus Covid-19, et la même année dans son ouvrage La résilience d'entreprise[1].

L'ARMES se distingue de l'AMDEC par l'utilisation d'une grille d'analyse constituée de 12 Univers de risques, et par la notion d'abstraction des causes sur laquelle l'auteur insiste beaucoup, afin de s'affranchir des bais cognitifs qui pourraient influencer la quantification de la criticité des risques analysés.

Le mode de calcul de la criticité, quant à lui, reste le même qu'une AMDEC.

Objectif et genèse[modifier | modifier le code]

L'objectif de l'ARMES est un méthode d'analyse des risques auxquels est exposé un individu ou une entreprise, afin de construire un Plan Raisonné de Résilience.

Cette méthodologie prend sa source dans deux outils distincts :

L'auteur explique qu'il cherchait à réaliser une AMDEC à 360 degrés dans l'objectif de construire sa résilience, et que l'idée de juxtaposer une analyse 5M à laquelle il pouvait ajouter d'autres items prenait tout son sens à partir du moment où on inversait la méthode.

Plutôt que de faire l'analyse des causes possibles, l'ARMES se propose au contraire de faire l'analyse des risques majeurs potentiels sans la notion de causes possibles.

On s'intéresse donc à "comment" sans s'intéresser au "pourquoi" afin d'identifier avec une objectivité maximale les risques majeurs auxquels un individu ou une organisation est exposée. La démarche de l'auteur s'inscrit dans une volonté d'autonomie proche des milieux survivalistes et des preppers.

Architecture[modifier | modifier le code]

L'ARMES est constituée de 12 Univers de risques, empruntés pour les neuf premiers à l'analyse 5M "enrichie", auxquels on ajoute 3 Univers de risques supplémentaires.

  • Matière : les matières et matériaux utilisés et entrant en jeu, et plus généralement les entrées du processus
  • Moyens : : l'équipement, les machines, le matériel informatique, les logiciels et les technologies
  • Méthode : le mode opératoire, la logique du processus et la recherche et développement
  • Main-d'œuvre : les interventions humaines
  • Milieu : l'environnement, le positionnement, le contexte
  • Mesure : les indicateurs, les instruments de mesures et les capteurs présents sur le système
  • Management : les interventions humaines par responsabilités hiérarchiques ou fonctionnelles, les consignes de la Direction
  • Moyens financiers : Les actifs, les dettes, la monnaie, le budget, les investissements
  • Maintenance : les règles de maintien en conditions opérationnelles, les opérations de maintenance
  • Informatique : Le réseau d’entreprise, Internet, les flux d’information par voie électronique
  • Information : Les données de l’entreprise, les informations stratégiques, les bases de données clients et collaborateurs, les catalogues produits, etc.
  • Distribution : Le réseau de distribution, la supplyChain, les transports (Aérien, maritime, ferroviaire, routier)

Démarche méthodologique[modifier | modifier le code]

Pour mettre en œuvre une analyse ARMES, il faut procéder au raisonnement intellectuel exactement inverse à une analyse 5M.

Là où dans une analyse 5M on recherche les causes ayant pu engendrer la défaillance d'un système, l'analyse ARMES va au contraire partir d'univers de risques pour identifier les risques majeurs de chaque univers qui concernent tout individu ou toute entreprise ou organisation, identifier leur défaillance potentielle, leurs effets, et leur impact sur les activités, leur probabilité, leur niveau de détection, leur criticité, et les actions correctives à mettre en place pour :

  • réduire la probabilité par la prévention du risque
  • réduire l'impact par la protection contre le risque
  • augmenter la détection du risque, ou reporter le risque sur un tiers.

A chaque risque majeur, la question à se poser est "Comment".

Ne vous demandez jamais « pourquoi » ce risque pourrait survenir. Demandez-vous toujours « comment » vous y feriez face s’il survient.

L'ARMES se déroule selon les étapes suivantes :

  1. Identifier les risques majeurs de chaque Univers de risques
  2. Quantifier l'impact potentiel de chaque risque
  3. Quantifier la probabilité d'apparition de chaque risque
  4. Quantifier le niveau de détection de chaque risque
  5. Quantifier la criticité de chaque risque
  6. Identifier une action corrective de maitrise du risque

La criticité se calcul par la multiplication de l'impact(I), la probabilité(P), et la détection(D)

C = I × P × D

Référentiel ARMES[modifier | modifier le code]

Le référentiel ARMES est identique à celui d'une AMDEC dans son principe.

Valeurs d’impact (de 1 à 5)[modifier | modifier le code]

1.    Défaillance mineure ne provoquant pas d'arrêt de production et aucune dégradation notable.

2.    Défaillance moyenne nécessitant une remise en état ou une petite réparation et ne provoquant pas d'arrêt de production.

3.    Défaillance grave nécessitant un changement du matériel défectueux et provoquant un arrêt de production de 1 à 4 heures.

4.    Défaillance très grave nécessitant une grande intervention et provoquant un arrêt de production supérieure à 4 heures et inférieur à 24 heures.

5.    Défaillance critique impliquant des problèmes de sécurité et/ou une production non-conforme et provoquant un arrêt de production supérieur à 24 heures.

Valeurs de probabilité (de 1 à 5)[modifier | modifier le code]

1.    Probabilité faible d'apparition - Défaillance inexistante sur matériel ou contexte similaire (1 arrêt max. tous les 2 ans).

2.    Probabilité d'apparition moyenne - Défaillance occasionnelle déjà apparue sur matériel ou contexte similaire (1 arrêt max. tous les ans).

3.    Probabilité d'apparition importante et plausible - Défaillance occasionnelle posant plus souvent des problèmes (1 arrêt max. tous les 6 mois).

4.    Probabilité d'apparition forte et quasi certaine - Défaillance certaine sur ce type de matériel ou dans un contexte similaire (1 arrêt max. par mois).

5.    Probabilité d'apparition certaine - Défaillance systématique sur ce type de matériel ou dans un contexte similaire  (1 arrêt max. par semaine).

Valeurs de détection (de 1 à 4)[modifier | modifier le code]

1.    La défaillance est détectée de façon systématique et/ou automatique - Signe avant-coureur de la défaillance que l’opérateur pourra éviter par une action préventive ou alerte automatique d’incident.

2.    La défaillance est détectée de façon systématique mais pas automatique (via un processus par exemple) - Il existe un signe avant-coureur de la défaillance mais il y a un risque que ce signe ne soit pas perçu.

3.    La défaillance n'est pas détectée ni contrôlée systématiquement - Le signe avant-coureur de la défaillance n’est pas facilement décelable.

4.    La défaillance n'est jamais détectée et échappe à tout contrôle - Il n’existe aucun signe avant-coureur de la défaillance.

Le Plan Raisonné de Résilience[modifier | modifier le code]

Le Plan Raisonné de Résilience est constitué par un système unique de 3 activités indissociables :

  • L’analyse ARMES
  • La construction du PAR (Plan d’Actions de Résilience)
  • La mise en œuvre complète du PAR

C'est par la réalisation complète des actions correctives que le Plan Raisonné de Résilience est correctement dimensionné.

L'auteur complète l'analyse ARMES par un diagramme de réseau des risques SPIDER, permettant d'identifier les interdépendances entre chaque risque majeur pour anticiper les réactions en chaîne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Régis CHAPERON, LA RESILIENCE D’ENTREPRISE: Construire la résilience et l'agilité de votre entreprise pour demain (lire en ligne)