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Utilisateur:CamilleV EDL/Brouillon

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Entrée solennelle du cardinal Flavio Chigi

En 1664, le cardinal Flavio Chigi, neveu du pape Alexandre VII, voyage en France afin de rencontrer Louis XIV au nom de son oncle.

A son arrivée à Lyon, le légat fut d'abord accueilli à l'Abbaye d'Ainay, où il logea pendant deux jours en l'attente de son entrée officielle dans la ville.

Il se rendit ensuite au couvent des révérends pères du tiers ordre de saint François, qui fut aménagé afin d'y tenir les premières cérémonies en son honneur. Un observateur décrit le lieu comme étant "meublé de tout ce qui était de plus riche, et de plus magnifique dans la ville"[1], mentionnant notamment la richesse des tapisseries et "un dais en broderie d'or et d'argent où l'art surpassait beaucoup la matière dont il était composé"[2].

Le matin de l'entrée solennelle du légat, la population fut prévenue de son arrivée par le son des tambours[3]. Le long des rues, sur toute la longueur du parcours du cortège, dix mille hommes armés furent disposés[4]. Les rues avaient été sablées et décorées de tapisseries. Les sources nous apprennent également que des amphithéâtres avaient été dressés sur chaque place pour accueillir le public venu nombreux pour assister à l'entrée du cardinal[5].

Le 31 mai étant la veille de la Pentecôte, le jeune qui devait se faire ce jour-là fut avancé à la semaine précédente afin de ne pas troubler le déroulement de la cérémonie.

Avant le départ du cortège, le légat reçut les harangues du clergé, du présidial, des trésoriers, des élus et enfin des nations italiennes[6]. Le cortège se mit en route, mené par les ordres religieux, suivis par le Clergé, les prévôts, le guet et les arquebusiers, les gardes de l’archevêque, les troupes du légat, les aides de chambre qui transportaient des tenues de cérémonie, puis les seigneurs, les gentilhommes et les grands officiers, les florentins, les lucquois, les élus, les notables et l’archevêque, et enfin le légat, sous un "dais de damas violet à boutonnières et à crépines d’or, où ses armoiries étaient relevées en broderie dans le fond et sur le milieu des quatre pentes"[7]. Le cortège arriva enfin à l’entrée du cloître de l’église Saint-Jean pour y prier et dire d’oraison de saint Jean-Baptiste. Le légat retourna ensuite en carrosse à l'Abbaye d'Ainay.

Outre les décorations placées le long des rues et les amphithéâtres dressés sur les places, quelques lieux de passage importants étaient également mis en valeur. C'est le cas de la porte du Pont du Rhône, qui fut transformée en arc de triomphe éphémère monumental. Une gravure nous permet d'en connaître l'aspect. Cet arc de triomphe, décrit comme mesurant 60 pieds de hauteur et 30 pieds de largeur[8], comporte trois niveaux. En partie basse se trouve le corps de l'arc, agrémenté par deux paires de colonnes dont les socles sont ornés de bas-reliefs et dont les chapiteaux sont formés par des feuillages de chêne[9]. De part et d'autre des colonnes se trouvent trois médaillons portant les portraits de personnages religieux issus de la ville de Lyon. Entre les colonnes, au-dessus de l'arc se trouvent trois autres médaillons entre lesquels est entrelacé un rouleau sur lequel est inscrit "Lugdunum prima sedes galliarum". Sur la corniche soutenue par les colonnes sont présentes quatre fleurs de lys.

Au deuxième niveau se trouve, au centre, un tableau représentant la France et Rome s'embrassant, accompagnés de Mercure et, selon les sources, l'ancienne ville de Lyon à l'arrière-plan[10]. Le tableau est entouré de quatre consoles qui prennent l'apparence de termes représentant les quatre parties du monde.

Le troisième niveau est un couronnement composé de deux lions entourant les armes du légat, elles-mêmes ceintes d'une couronne de lauriers. Au-dessus des lions se trouvent les armes du pape et celles du roi de France, entourées de couronnes de feuilles de chêne, portées par des putti dans des nuées. La figure de la Justice domine la composition, tenant une clé dans la main droite, et une épée dans la main gauche. Au bord de la corniche soutenant le couronnement, de part et d'autre des lions, se trouvent les montagnes surmontées par une étoile à six branches, présentes sur les armoiries du pape et du cardinal.

Ce décor éphémère témoigne du souvenir de l'antiquité en perpétuant l'idée de triomphe. Il est également composé d'un grand nombre d'éléments symboliques mettant l'accent sur les liens entre la ville de Lyon et la papauté. Tous ces symboles sont mentionnés et expliqués dans l'ouvrage de Claude-François Menestrier rapportant le déroulé de l'entrée de Flavio Chigi à Lyon[3]

  1. Relation des entrées solennelles dans la ville de Lyon... (lire en ligne)
  2. Relation des entrées solennelles dans la ville de Lyon... (lire en ligne)
  3. a et b Claude-François Menestrier, Relation de l'entrée de Monseigneur l'Eminentissime cardinal Flavio Chigi, neveu de Sa Sainteté & son Legat Apostolique dans la Ville de Lyon [Sonnet par Menestrier], Lyon, Antoine Iullieron, , 39 p. (lire en ligne)
  4. Relation des entrées solennelles dans la ville de Lyon... (lire en ligne)
  5. Relation des entrées solennelles dans la ville de Lyon... (lire en ligne)
  6. Relation de l'entrée de Monseigneur l'Eminentissime cardinal Flavio Chigi, neveu de Sa Sainteté & son Legat Apostolique dans la Ville de Lyon [Sonnet par Menestrier] (lire en ligne)
  7. Relation des entrées solennelles dans la ville de Lyon... (lire en ligne)
  8. Relation de l'entrée de Monseigneur l'Eminentissime cardinal Flavio Chigi, neveu de Sa Sainteté & son Legat Apostolique dans la Ville de Lyon [Sonnet par Menestrier] (lire en ligne)
  9. Relation de l'entrée de Monseigneur l'Eminentissime cardinal Flavio Chigi, neveu de Sa Sainteté & son Legat Apostolique dans la Ville de Lyon [Sonnet par Menestrier] (lire en ligne)
  10. Relation de l'entrée de Monseigneur l'Eminentissime cardinal Flavio Chigi, neveu de Sa Sainteté & son Legat Apostolique dans la Ville de Lyon [Sonnet par Menestrier] (lire en ligne)