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Utilisateur:Benedicte3/Brouillon

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COLETTE KREDER[modifier | modifier le code]

Ingénieure, ancienne directrice de l’École Polytechnique Féminine et co-fondatrice du réseau « Demain La Parité » et de l'association Femmes et Sciences.

Carrière d'ingénieure

Après des études à l’École Polytechnique Féminine de 1954 à1957, Colette Kreder a été ingénieure au ministère de l'Air (Défense) de 1957 à 1964, chargée de la recherche avancée dans les composants électroniques. Elle a ensuite intégré l'industrie comme ingénieure dans l'entreprise LTT, jusqu'en 1971. Elle crée ensuite créé sa société, la Soredi, devenant une des premières femmes créatrices d’entreprise de l'époque, tout en restant ingénieure conseil chez LTT jusqu'en 1979.

Direction de l’École Polytechnique Féminine

En 1979, Colette Kreder est appelée par les industriels à la direction de l’EPF, pour redresser cet établissement. Elle y restera jusqu'en 1994. Sous sa direction, l’EPF restructure les enseignements et se remet au niveau des autres grandes écoles en nombre d’années d’études. Elle crée un service international qui permet aux élèves ingénieures d’aller se former en partie à l’étranger, notamment aux États-Unis, ce qui, dans les années 80, une des premières écoles françaises à faire ces échanges[1]. {{L’EPF, une école pionnière à l’international, mixte devenue et à la pointe des avancées techniques. Comité d'études sur les formation d'ingénieurs :  www.cefi.org/CEFINET/DONN_REF/HISTOIRE/EPF.HTM   et De l'Ecole polytechnique féminine à l'EPF école : Le témoignage d'ingénieures pionnières : www.editions-eyrolles.com/Livre/9782212117165/}}.

Sous son impulsion, l'EPF passe aussi du statut d'association loi 1901 à celui de Fondation reconnue d’intérêt public pour son rôle dans la formation des femmes ingénieures (en 1991). L’EPF devient ensuite une école mixte en décembre 1993[2] {{L’EPF, une école pionnière à l’international, mixte devenue et à la pointe des avancées techniques. Comité d'études sur les formation d'ingénieurs :  www.cefi.org/CEFINET/DONN_REF/HISTOIRE/EPF.HTM   et De l'Ecole polytechnique féminine à l'EPF école : Le témoignage d'ingénieures pionnières : www.editions-eyrolles.com/Livre/9782212117165/}}.

Rôle dans la promotion de la parité hommes-femmes

A ses débuts professionnels, Colette Kreder est sollicitée par les médias pour parler de son métier d'ingénieure, secteur où les femmes sont encore peu nombreuses - surtout au sein des Armées - et alors qu'on commence à faire appel à elles dans ces métiers, en raison du développement industriel des Trente Glorieuses mais aussi de la mobilisation des hommes lors de la guerre d'Algérie.

Parallèlement, dès les années 60, Colette Kreder observe les inégalités dans les carrières des hommes et des femmes ingénieurs. Puis, en tant que directrice de l’École Polytechnique Féminine et membre de la Conférence des Grandes Écoles (CGE), elle acquiert la conviction que seules des statistiques sexuées permettraient de comparer les carrières des hommes et femmes diplômé-e-s des grandes écoles, et donc rendre visibles les inégalités. Sa réflexion évolue ensuite naturellement au concept de parité dans les instances de décision.

A la fin des années 80, elle entre au Conseil national des femmes françaises (CNFF). En décembre 1992, elle co-organise, avec la sociologue Françoise Gaspard, experte du réseau européen Les femmes dans la prise de décision, et animatrice de la commission parité du CNFF, une réunion d’information sur la parité à l’Assemblée nationale, pour les organisations féminines et féministes. Plus de 45 associations assistent à cette rencontre[3] {{ De la cause à la loi, Les mobilisations pour la parité politique en France, 1992-2000, Laure Béréni, thèse de doctorat  à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 6 décembre 2007  http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/23/28/10/PDF/These_Laure_Bereni_2007_.pdf }}, qui marque le début d'une mobilisation de plusieurs années de certaines de ces organisations en faveur du concept de parité dans la sphère publique.

En 1993, la commission parité du CNFF, avec l'appui de de l’École Polytechnique Féminine, publie pour la première fois en France les statistiques sexuées de résultats d'une élection, celle des législatives de mars. Ces chiffres mettent en évidence la place restreinte des femmes dans les élections, et notamment dans le processus de sélection des candidat-e-s par les partis politiques.

En 1994, Colette Kreder co-crée, avec Françoise Gaspard et la journaliste Claude Servan-Schreiber, le réseau « Demain La Parité ». Celui-ci rassemble plusieurs associations représentatives du mouvement féminin, au-delà de tout clivage politique ou culturel, parmi lesquelles l'A.C.G.F. (Action Catholique Générale Féminine), l'A.F.F.D.U. (Association Française des Femmes Diplômées des Universités), ELLES AUSSI, Les Guides de France, Parité-Infos, l'U.F.C.S. (Union Féminine Civique et Sociale), l'U.P.F.(Union Professionnelle Féminine), et le C.E.F.W.(Conseil Européen des Fédérations Wizo). Participe aussi activement à ce réseau la mathématicienne Huguette Delavault, professeure des universités et ancienne directrice adjointe de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Fontenay-aux-Roses[4] {{source : http://demain-la-parite.it-sudparis.eu/}}.

Au sein de Demain La Parité, Colette Kreder, Françoise Gaspard et Claude Servan-Schreiber vont dès lors engager une action en faveur de l'égalité hommes-femmes dans trois domaines, la politique, les ordres nationaux (Mérite et Légion d'Honneur) et les sciences. En politique, elles entament un lobbying auprès des partis politiques afin de rendre visible la place des femmes parmi les candidats aux élections nationales, et obtenir d'eux qu'ils présentent autant de femmes que d'hommes. En avril 1995, Demain La Parité lance ainsi une pétition à l’occasion de l’élection présidentielle, pour demander aux partis de s’engager à instaurer la parité dans le domaine politique. La même année, Colette Kreder organise,au sein du CNFF, l'opération "Les femmes françaises entrent en campagne". Trois candidats sont auditionnés par les associations féminines au Palais des Congrès à Paris. Edouard Balladur annonce ainsi que s'il est élu, il nommera dix femmes ministres, Jacques Chirac promet la création d'un Observatoire de la parité et Lionel Jospin un ministère des droits des femmes, et les trois approuvent l'idée d'une parité hommes-femmes dans les candidatures aux élections, et des sanctions financières en cas de non-respect de ce principe[5] {{ source: http://www.cnff.fr/bundles/cyberlcnff/pdf/centenaire_CNFF.pdf }}. En janvier 1996, le réseau Demain La Parité lance la conférence nationale "les femmes dans la prise de décision en France et en Europe", dont les actes seront publiés sous la direction de Françoise Gaspard[6] {{Aux éditions L'HARMATTAN (http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=10532)}}. Lors de la campagne présidentielle de mai 2002, Demain la Parité et les associations partenaires sollicitent également les partis politiques sur leurs intentions en matière de parité. A partir d'octobre 1995, le réseau publie systématiquement les statistiques sur la place des femmes dans les élections. Le réseau rend ainsi visible la place des femmes dans les résultats électoraux des municipales et sénatoriales de 1995, des législatives de 1997, des européennes de 1999 et des sénatoriales de 2001, notamment[7] {{Source: site officiel de Demain La Parité http://demain-la-parite.it-sudparis.eu/}}.

Ce lobbying de Demain La Parité voit partiellement un aboutissement dans la vote de la loi du 6 juin 2000 sur "l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonction électives" (loi dite "parité"). Après 2002, l'Observatoire de la Parité, créé par le président Chirac, reprend ce travail, initié par Demain La Parité, d'étude statistique de l'évolution des femmes dans les élections françaises et européennes.

A partir du vote de la loi du 6 juin 2000, Colette Kreder, Françoise Gaspard et Claude Servan-Schreiber veillent également à ce que la parité hommes-femmes soit respectée dans la composition des gouvernements et dans les promotions des ordres nationaux du Mérite et de la Légion d'Honneur. Elles sont alors les seules à publier les statistiques des nominations dans ces domaines, et à dénoncer dans la presse si nécessaire le non-respect de la parité [8] {{Voir par exemple: Communiqué de Demain La Parité sur le site du réseau: http://demain-la-parite.it-sudparis.eu/communiquelhdu31012008.htm , "Légion d'honneur : enfin une vraie parité hommes-femmes", le Nouvel Observateur, 31-01-2008: http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20080131.OBS8190/legion-d-honneur-enfin-une-vraie-parite-hommes-femmes.html , Le Figaro (avec AFP), 31-01-2008: "Légion d'honneur : la parité, pour la première fois" http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/01/31/01001-20080131ARTFIG00508-legion-d-honneur-la-paritepour-la-premiere-fois.php ou La Dépêche:  "Inquiétudes et déceptions sur la baisse du nombre de femmes ministres", 24-06-09: http://www.ladepeche.fr/article/2009/06/24/629123-inquietudes-deceptions-baisse-nombre-femmes-ministres.html}}.  

A la suite de cette action systématique, la notion de parité entre peu à peu dans le vocabulaire politique et notamment dans la formation des gouvernements et les décorations nationales. Le 11 juillet 2008, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, rappelle ainsi dans une lettre au Premier ministre François Fillon, à propos de de la Légion d'Honneur et du Mérite, que « toutes les promotions dans ces deux ordres doivent respecter strictement le principe de parité »[9] {{source : Grande Chancellerie de la Légion d'Honneur et du Mérite http://www.legiondhonneur.fr/shared/fr/initiative/finitiative.html}}.

Enfin, en ce qui concerne la place des femmes dans les sciences, Colette Kreder et Demain la Parité sont à l'origine de plusieurs colloques et études montrant la place des femmes dans les filières scientifiques et les grandes écoles, contribuant ainsi à y faire progresser l'idée d'une promotion des effectifs féminins[10]. {{Voir par, exemple : colloque du 11 janvier 1997 au Sénat sur le premier volet de l’étude : " vers la parité dans les instances de décisions ? La place des femmes dans une filière de formation des cadres : du lycée aux Grandes Ecoles Scientifiques".  Demain-la-parite.it-sudparis.eu/lyceeauxgrandesecoles.pdf‎ . Colloque du 11 mai 1998 sur le deuxième volet de l’étude " vers la parité dans les instances de décisions ? La place des femmes dans une filière de formation des cadres : Les Grandes Ecoles Scientifiques". Demain La Parité, AFDDU http://demain-la-parite.it-sudparis.eu/poly.pdf (rapports mis à jour annuellement à partir de 1999). Voir aussi : Les enseignants-chercheurs à l'Université:  La place des femmes,  rapport à Francine Demichel, directrice de l'enseignement supérieur au Ministère de l'Education nationale, de la recherche et de la technologie, établi par: Noria Boukhobza, Huguette Delavault, Claudine Herman, Paris, 2000. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/014000283/index.shtml. Ainsi que : Les femmes dans les filières de l’enseignement supérieur ; rapport à Francine Demichel établi sous la direction d’Huguette Delavault. Etude financée par la direction de l’Enseignement Supérieur/Ministère de l’Education Nationale , Paris, 2000. http://www.education.gouv.fr/cid1947/les-femmes-dans-les-filieres-de-l-enseignement-superieur.html}}


Éléments biographiques

Née le 31 mars 1934 à Commer (Mayenne). Son père Robert James était maréchal-ferrand, et sa mère Hélène Adam commerçante. 
Mariée à Jean-Claude Kreder, ingénieur, et mère de trois filles. 
Colette Kreder est Commandeure de l'Ordre national du Mérite, et Commandeure dans l'Ordre national de la Légion d'Honneur.
  1. L’EPF, une école pionnière à l’international, mixte devenue et à la pointe des avancées techniques. Comité d'études sur les formation d'ingénieurs : www.cefi.org/CEFINET/DONN_REF/HISTOIRE/EPF.HTM et De l'Ecole polytechnique féminine à l'EPF école : Le témoignage d'ingénieures pionnières : www.editions-eyrolles.com/Livre/9782212117165/
  2. L’EPF, une école pionnière à l’international, mixte devenue et à la pointe des avancées techniques. Comité d'études sur les formation d'ingénieurs : www.cefi.org/CEFINET/DONN_REF/HISTOIRE/EPF.HTM et De l'Ecole polytechnique féminine à l'EPF école : Le témoignage d'ingénieures pionnières : www.editions-eyrolles.com/Livre/9782212117165/
  3. (source : De la cause à la loi, Les mobilisations pour la parité politique en France, 1992-2000, Laure Béréni, thèse de doctorat à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 6 décembre 2007 http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/23/28/10/PDF/These_Laure_Bereni_2007_.pdf
  4. source : http://demain-la-parite.it-sudparis.eu/
  5. source: http://www.cnff.fr/bundles/cyberlcnff/pdf/centenaire_CNFF.pdf
  6. Aux éditions L'HARMATTAN (http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=10532)
  7. Source: site officiel de Demain La Parité http://demain-la-parite.it-sudparis.eu/
  8. Voir par exemple: Communiqué de Demain La Parité sur le site du réseau: http://demain-la-parite.it-sudparis.eu/communiquelhdu31012008.htm , "Légion d'honneur : enfin une vraie parité hommes-femmes", le Nouvel Observateur, 31-01-2008: http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20080131.OBS8190/legion-d-honneur-enfin-une-vraie-parite-hommes-femmes.html , Le Figaro (avec AFP), 31-01-2008: "Légion d'honneur : la parité, pour la première fois" http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/01/31/01001-20080131ARTFIG00508-legion-d-honneur-la-paritepour-la-premiere-fois.php ou La Dépêche: "Inquiétudes et déceptions sur la baisse du nombre de femmes ministres", 24-06-09: http://www.ladepeche.fr/article/2009/06/24/629123-inquietudes-deceptions-baisse-nombre-femmes-ministres.html
  9. source : Grande Chancellerie de la Légion d'Honneur et du Mérite http://www.legiondhonneur.fr/shared/fr/initiative/finitiative.html
  10. Voir par, exemple : colloque du 11 janvier 1997 au Sénat sur le premier volet de l’étude : " vers la parité dans les instances de décisions ? La place des femmes dans une filière de formation des cadres : du lycée aux Grandes Ecoles Scientifiques". Demain-la-parite.it-sudparis.eu/lyceeauxgrandesecoles.pdf‎ . Colloque du 11 mai 1998 sur le deuxième volet de l’étude " vers la parité dans les instances de décisions ? La place des femmes dans une filière de formation des cadres : Les Grandes Ecoles Scientifiques". Demain La Parité, AFDDU http://demain-la-parite.it-sudparis.eu/poly.pdf (rapports mis à jour annuellement à partir de 1999). Voir aussi : Les enseignants-chercheurs à l'Université: La place des femmes, rapport à Francine Demichel, directrice de l'enseignement supérieur au Ministère de l'Education nationale, de la recherche et de la technologie, établi par: Noria Boukhobza, Huguette Delavault, Claudine Herman, Paris, 2000. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/014000283/index.shtml. Ainsi que : Les femmes dans les filières de l’enseignement supérieur ; rapport à Francine Demichel établi sous la direction d’Huguette Delavault. Etude financée par la direction de l’Enseignement Supérieur/Ministère de l’Education Nationale , Paris, 2000. http://www.education.gouv.fr/cid1947/les-femmes-dans-les-filieres-de-l-enseignement-superieur.html