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Charles Burguet (1821-1879), l'architecte de la ville de Bordeaux à l'époque, supervise le projet de 1871 jusqu'à sa finalisation au cours de l'année 1874 ; cette reconstruction marque le début d'une série de trois reconstructions. Charles Bruguet fait face à un défi unique puisqu'il n'a aucun modèle préexistant auquel se référer. En anticipant cette difficulté, la municipalité avait sollicité dès octobre 1864 la ville de Toulouse pour obtenir le plan du rez-de-chaussée de leur propre faculté de droit. Cependant, cette référence se révèle peu utile, et les divers plans élaborés entre 1871 et 1873 reflètent les tâtonnements et les hésitations de Charles Burguet pour répondre de manière optimale à la nouvelle vision de l'enseignement supérieur.
C'est donc dépourvu de modèle que Charles Burguet présente ainsi cette faculté, en tentant de répondre à la redéfinition de l'enseignement supérieur exigée par la Troisième République. Pour ce faire, il expérimente une approche intermédiaire. La scénographie de la grande salle de cours du premier étage maintient la disposition commune aux facultés françaises : l'amphithéâtre. Tandis que la salle d'examen, et une petite salle de conférences adaptée à un enseignement plus spécialisé et encadré, tentent de répondre à la vision renouvelée de l'enseignement supérieur. Érigé sur un niveau de caves, le bâtiment présente une élévation principale en trois niveaux, rythmée par sept travées. Malgré le choix d'une écriture dépouillée, Charles Burguet accorde quelques concessions à l'ornement, notamment avec le fronton cintré brisé avec volutes qui couronne la baie centrale du premier étage.
Ce décor, taillé dans la pierre, symbolise la place prépondérante de la salle de cours dans l'édifice et dans l'enseignement dispensé par cette faculté. On observe deux grandes statues, offertes à la ville par le Ministre de l'Instruction publique en 1881, qui sont placées de chaque côté de l'escalier principal. La première, réalisée en 1879 par le sculpteur Joseph Félon, représente l'humaniste et juriste Jacques Cujas (1522-1590) assis, vêtu de la tenue traditionnelle d'un homme de loi. La seconde, œuvre d'Alphonse Dumilâtre datant de 1880, représente l'écrivain et philosophe Montesquieu (1689-1755) dans une posture détendue et réfléchie.