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Association SOL, Alternatives Agroécologiques et Solidaires


SOL est une organisation de solidarité internationale créée en 1980, inspirée de quatre personnalités engagées pour l'agriculture et l'après développement : Jean-Louis Bato, Jacques Berthelot, François Partant et François de Ravignan. [1] Nourrir les populations et protéger la biodiversité sont ses objectifs historiques.


Missions

SOL entend apporter des réponses collectives et durables aux problématiques rencontrées par l'agriculture familiale, traditionnelle et locale. 80% de l'alimentation mondiale est produite par ces exploitations familiales, qui assurent par ailleurs la sauvegarde des trois quarts des ressources agricoles du monde entier. Malheureusement, les revenus des petites exploitations familiales sont souvent trop bas pour faire vivre ces familles, qui sont contraintes de trouver une autre activité génératrice de revenus[2]. Pourtant, selon le Directeur Général de la FAO, M. José Graziano Da Silva, les exploitations familiales sont essentielles si l'on veut un jour parvenir à éradiquer la faim dans le Monde[3].

D'autre part, en France, une ferme disparaît chaque quart d'heure au profit des grandes exploitations, dont les cultures sont standardisées [4], nuisibles pour l'environnement, la biodiversité et les sols. Et en France comme ailleurs, les campagnes se vident, le modèle agricole tend à s'uniformiser vers une industrialisation du vivant, la mise en place de monopoles et de grandes structures, entraînant une difficulté toujours plus croissante d'accès au foncier et une perte d'autonomie[5]. En parallèle, la mécanisation de l'agriculture, la dépendance croissante des paysannes au pétrole et aux firmes agrochimiques n'améliore pas leur situation financière[6]. En 30 ans, un tiers des terres arables a été perdue sur l'ensemble du globe et la fertilité des sols ne cesse de décroître[7].

Seules les pratiques liées au modèle agroécologique (pratiques résiliantes, pérennes et respectueuses de la biodiversité) semblent pouvoir répondre à cette crise agricole et alimentaire Mondiale. Selon Olivier de Schutter, la production alimentaire mondiale pourrait être multipliée par deux en dix ans. Cela permettrait d'une part de réduire la pauvreté rurale, mais aussi de devenir plus résiliant·es face aux changements climatiques[8].

L'objectif de l'association SOL est donc de valoriser le rôle des paysans et des paysannes et de répondre à leurs besoins grâce à l'agroécologie paysanne. Pour cela, elle soutient des initiatives pensées localement, par et pour les paysans et paysannes d'Inde, du Sénégal et de France[9].


Projets

45% des paysan·nes disparaîtront d'ici 2020 en France[10]. En parallèle, 75 % des denrées comestibles mondiales ont disparu depuis les années 1900, les paysan·nes les ayant abandonnées au profit d’une agriculture hautement standardisée et productive[11]. En réponse à ces problématiques, SOL met en place des projets visant à renforcer l’autonomie des paysan·nes grâce à l’agroécologie paysanne et à valoriser leur rôle en tant que gardien·nes de la biodiversité et garant·es de l’alimentation de tout un chacun.

Le projet « Biofermes Internationales » accompagne le développement d’une agriculture respectueuse des humains et de la nature, qui valorise les semences paysannes et locales, et quoi soit rémunératrice pour les paysans, innovante et réplicable. Le projet est présent en Inde et en France depuis 2016[12] et au Sénégal depuis 2018[13].

En Inde, le projet se concentre sur 3 états (l’Uttarakhand, le Rajasthan et l’Uttar Pradesh), très riches en termes de biodiversité mais aussi fortement impactées par le changement climatique. Les inondations et la sécheresse compliquent l’activité maraîchère des paysan·nes et nuisent à leur alimentation. Souvent, ces paysan·nes sont forcé·es de quitter les campagnes pour survivre. Le projet est mené en partenariat avec l’association Navdanya (fondée par Vandana Shiva) avec pour support sa ferme de démonstration située dans le nord de l’Inde : Bija Vidyapeeth[14]. L’objectif est de former les paysan·nes à la production agroécologique et à la conservation des semences paysannes. Les formations peuvent concerner la gestion des sols, la lutte contre les ravageurs ou encore la production diversifiée. Des gardien.nes de semences sont formé·es afin d’assurer l’autonomie des paysan·nes de façon pérenne. Des actions de sensibilisation sont également menées pour pérenniser ces pratiques qui conduisent les communautés vers la résilience au changement climatique[15].

En France, le secteur agricole traverse une crise sociale et environnementale. D’abord, les pressions foncières, urbaines et l’agrandissement des parcelles font que beaucoup d’agriculteur·trices sont contraint·es d’arrêter leur activité. 200 fermes disparaissent chaque semaine en France. Ensuite, l’utilisation de produits phytosanitaires à outrance conduit à la perte de la biodiversité et le maintien naturel des écosystèmes, de plus en plus dépendants de l’homme et de moins en moins résistants. En France, le projet est mené avec la ferme de Sainte Marthe Sologne (fondée par Philippe Desbrosses) et les associations Mille Variétés Anciennes et Intelligence Verte[16]. A la ferme Sainte Marthe Sologne, paysan·nes comme personnes non-issues du milieu agricole peuvent se former à l’agroécologie. Grâce à la ferme support, les formés suivent des cursus de 50 jours qui leur permettent d’apprendre les bases de l’agriculture biologique et découvrent des pratiques agricoles adaptées à leur environnement. L’objectif est la reconversion des paysan·nes en agriculture biologique, ou l’accompagnement à l’installation des personnes non-issues du milieu agricole[17].

Au Sénégal, le changement climatique est un fléau : le désert avance avec le déboisement, les sols sont secs, s’acidifient, se salinisent. En s’appauvrissant, les sols conduisent à la disparition de la biodiversité. L’agriculture devient difficle et amène le Sénégal à importer près de 50% de ses besoins alimentaires. Ainsi, les campagnes sont désertées et les personnes vivant en milieu rural connaissent une véritable insécurité alimentaire[18]. Le projet est mis en place avec l’association des villageois de Ndem, dans la région de Louga. Une ferme support accueille 200 personnes, formées à l’agroécologie en région aride. Une case de semences est destinée à conserver les semences locales les plus résistantes. Un réseau d’experts forme un comité d’apprentis-formateurs, qui forment à leur tour les 187 paysan·nes bénéficiares. En parallèle, de nombreuses activités de sensibilisation sont menées auprès des villages alentours et surtout des enfants, autour de l’agroécologie, la consommation locale, la préservation de la biodiversité et des semences mais aussi du changement climatique[19].

Valoriser les Céréales Locales au Sénégal, mis en place en 2015[20] avec la FONGS (Fédération des ONG du Sénégal)[21], s’attache à renforcer la souveraineté et la sécurité alimentaire du Sénégal, qui importe aujourd’hui 50% de ses besoins alimentaires[22]. Le projet structure une filière de céréales locales en réponse aux importations massives de blé (216 000 tonnes en 2000, 490 000 tonnes aujourd’hui, 2 millions de tonnes prévues pour 2050)[23]. Le projet s’intéresse à l’ensemble de la filière céréales locales, de la production (formations des paysans et paysannes d’exploitations familiales à l’agroécologie et à la culture de céréales locales et traditionnelles), à la transformation (formation des minoteries à la gestion, à l’entrepreunariat et la rentabilité, et formation des boulangers et des femmes transformatrices à l’incorporation de céréales locales dans leurs préparations), à la consommation (sensibilisation des populations à la qualité des produits locaux[24] et l’importance de manger local)[25]. Le projet recrée du lien social, favorise l’autonomie des populations, assure la création de revenus et d’emploi en milieu rural, ainsi que la protection de la biodiversité.

Le projet Bio-Ecoles est implanté en Inde, dans la région du Tamil Nadu, pour sensibiliser les enfants au changement climatique. Des jardins sont installés dans les écoles et entretenus par les enfants, qui consomment des fruits et légumes locaux et nutritifs . Achevé depuis 2018, ce projet a néanmoins bénéficié à 43 000 enfants et a permis de sensibiliser 172 000 personnes[26][27].

Graines de l’Espoir agit dans la Vallée du Derhadun, au Nord de l’Inde[28] pour valoriser les communautés paysannes touchées par le changement climatique, qui ont de plus en plus de difficultés à produire leur alimentation et donc à vivre. Les actions sont de deux ordres : former les paysans et paysannes à l’agroécologie et à la conservation et la multiplication de semences paysannes résistantes à la sécheresse ou aux inondations, dans le but de favoriser l’autonomie des paysans et paysannes[29]. Le projet se concentre avant tout sur les femmes (95% des paysan·nes soutenue.es)[30], dont la capacité de transmission est importante. Leur implication dans le projet leur permet de voir leur influence et leur pouvoir de décision renforcés[31]. . En première phase du projet, 486 paysan·nes ont été accompagné·es, puis 237 en deuxième phase. De façon générale, les paysan·nes du projet cultivent 9 variétés par saison soit une augmentation de 17% par rapport à leur production d’origine[32]. Dans cette région, de nombreuses variétés ont pu être identifiées comme résistantes au changement climatique, et notamment des variétés de riz, de blé et de maïs. 67 paysannes sont devenues gardiennes de semences, sachant sélectionner, conserver et multiplier ces semences[33]. Mené en partenariat avec l’association Navdanya jusqu’en 2018, ce projet a notamment été récompensé lors de la COP 23 à Bonn par le prix Solutions Genre & Climat[34], et est considéré par la FAO comme l’une des 45 cas études caractérisant les expériences et innovations agroécologiques réussies dans son second rapport sur l’agroécologie[35].

  1. https://www.lesgoodnews.fr/2017/11/12/biofermes-et-solidarite-les-cles-de-sol/
  2. http://www.fao.org/news/story/fr/item/260735/icode/
  3. http://www.fao.org/publications/sofa/2014/fr/
  4. https://www.sol-asso.fr/wp-content/uploads/2016/01/Sol-Biofermes-Mr-Mondialisation-13-12-2017.pdf
  5. https://lareleveetlapeste.fr/les-petites-fermes-sont-le-futur-de-notre-alimentation-protegeons-les/
  6. https://www.sol-asso.fr/wp-content/uploads/2016/01/Sol-Biofermes-Mr-Mondialisation-13-12-2017.pdf
  7. https://www.sol-asso.fr/wp-content/uploads/2016/01/02-08-La-Lozère-Nouvelle-Portrait-Responsable-Programmes-SOL.pdf
  8. https://www.sol-asso.fr/wp-content/uploads/2016/01/02-08-La-Lozère-Nouvelle-Portrait-Responsable-Programmes-SOL.pdf
  9. https://www.youtube.com/watch?v=1joIr68Jo84
  10. https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281167#titre-bloc-11
  11. http://www.fao.org/3/y5956f/Y5956F03.htm
  12. http://www.ecodota.org/decouvrir-les-projets/detail/biofermes-internationales
  13. http://www.ecodota.org/decouvrir-les-projets/detail/biofermes-internationales
  14. http://www.ecodota.org/decouvrir-les-projets/detail/biofermes-internationales
  15. http://www.biofermes.fr/2018/07/04/les-coordinateurs-du-projet-biofermes-internationales-inde/
  16. http://www.ecodota.org/decouvrir-les-projets/detail/biofermes-internationales
  17. http://www.biofermes.fr/2017/11/20/bilan-de-la-premiere-annee-de-biofermes-france/
  18. http://www.ecodota.org/decouvrir-les-projets/detail/biofermes-internationales
  19. http://www.biofermes.fr/2018/06/25/biofermes-internationales-au-senegal/
  20. https://www.coordinationsud.org/document-ressource/des-livrets-de-recettes-pour-la-valorisation-du-consommer-local-au-senegal/
  21. https://rcf.fr/vie-quotidienne/valoriser-les-cereales-locales-au-senegal
  22. s’attache à renforcer la souveraineté et la sécurité alimentaire du Sénégal, qui importe aujourd’hui 50% de ses besoins alimentaires
  23. https://rcf.fr/vie-quotidienne/valoriser-les-cereales-locales-au-senegal
  24. https://www.coordinationsud.org/document-ressource/des-livrets-de-recettes-pour-la-valorisation-du-consommer-local-au-senegal/
  25. https://www.sol-asso.fr/senegal-valoriser-les-cereales-locales-phase-2-2019-2021/
  26. https://www.sol-asso.fr/inde-bio-ecoles-phase-2-2015-2018/
  27. https://www.rajapack.be/fr_BE/femmes-et-environnement/actualite_cms_000054.html
  28. https://wecf-france.org/decouvrez-les-laureates-du-prix-solutions-genre-et-climat-2017/
  29. http://radioeveil.com/biofermes-ensemble-faisons-germer-les-petites-fermes-agroecologiques-et-autonomes/
  30. http://www.terra-symbiosis.org/actualites/graines-espoir-premier-bilan
  31. https://wecf-france.org/decouvrez-les-laureates-du-prix-solutions-genre-et-climat-2017/
  32. http://www.terra-symbiosis.org/actualites/graines-espoir-premier-bilan
  33. http://www.terra-symbiosis.org/actualites/graines-espoir-premier-bilan
  34. https://wecf-france.org/decouvrez-les-laureates-du-prix-solutions-genre-et-climat-2017/
  35. http://www.fao.org/3/ca3666en/ca3666en.pdf?fbclid=IwAR1MmMAompBTRP82ANI1EGA8SH4qt66axUxnRXWz-xuajjZS1JbJg3buWGs