Traquet kurde

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Oenanthe xanthoprymna · Traquet à queue rousse

Le Traquet kurde (Oenanthe xanthoprymna), aussi appelé Traquet à queue rousse, est une espèce de passereaux de la famille des Muscicapidae. Elle a été décrite en 1833 par les naturalistes Wilhelm Hemprich et Christian Gottfried Ehrenberg[1].

Description[modifier | modifier le code]

De taille moyenne (environ 14 cm), le Traquet kurde présente un dimorphisme sexuel. La bavette (plumes sous le bec) et les ailes du mâle sont noires, les parties supérieures grises et les plumes caudales inférieures et supérieures cannelle. Gris-brun dans l'ensemble, la femelle a la base de la queue cannelle, et une gorge parfois plus sombre[2].

Comportement[modifier | modifier le code]

Alimentation[modifier | modifier le code]

Comme l'ensemble des oiseaux du genre Oenanthe, le Traquet kurde est insectivore.

Répartition et habitat[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Le Traquet kurde vit dans les déserts et terres arbustives xériques du Moyen-Orient[3]. Il hiverne dans les habitats montagneux arides proches du Nil et de la mer Rouge, du nord-est du Soudan et de l'ouest de l'Arabie. Il se reproduit sur les flancs de montagne ouverts et rocheux du sud-est de la Turquie, de l'extrême nord-est de l'Irak et de l'ouest de l'Iran[2],[4].

Population[modifier | modifier le code]

La population est stable avec un nombre d'individus estimé entre 12 000 et 40 000. Il n'existe pas de préoccupations particulières quant à la disparition de l'espèce[5].

Observation dans le Puy-de-Dôme[modifier | modifier le code]

En , Alex Clamens, enseignant à Clermont-Ferrand et ornithologue bénévole à la Ligue pour la protection des oiseaux, observe et décrit un individu mâle isolé, jamais vu en France auparavant, depuis les ruines du temple de Mercure au sommet du puy de Dôme. Les jours suivants, plusieurs dizaines d'autres ornithologues font le déplacement pour photographier le Traquet perdu à plus de 2 700 km de sa zone d'habitat, dans un paysage similaire à ceux du Kurdistan, avant qu’il cesse d’apparaître[6].

Cet évènement inspirera l'écrivain Jean Rolin, lui-même amateur d'oiseaux[7], pour son roman Le Traquet kurde, publié en [8] et récompensé par le prix Alexandre-Vialatte[9]. Sur la piste du passereau, des prairies du Hertfordshire aux montagnes kurdes, le narrateur écrivain y croise les grandes figures de l'histoire impériale britannique, dont beaucoup sont des ornithologues avertis : Thomas Edward Lawrence, St. John Philby, Wilfred Thesiger, ainsi que le controversé colonel Meinertzhagen[10],[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Oenanthe xanthoprymna (Hemprich & Ehrenberg, 1833) - Traquet kurde, Traquet à queue rousse, Traquet de Perse », sur INPN (consulté le )
  2. a et b « Traquet kurde », sur eBird (consulté le )
  3. « Oenanthe xanthoprymna », sur Animalia (consulté le )
  4. (en) « Oenanthe xanthoprymna (Traquet kurde) », sur Avibase (consulté le )
  5. (en) « Kurdish Wheatear », sur Liste rouge de l'UICN (consulté le )
  6. Le Traquet kurde en visite dans le Puy-de-Dôme [Production de télévision], Nicolas Monterrat (réalisateur), Gedeon Programmes (producteur), dans Le tour de France de la biodiversité 2023 (, 2 minutes) France : Muséum national d'histoire naturelle. Consulté le ..
  7. a et b « Le Traquet kurde », sur Faune Sauvage (consulté le )
  8. Jean Rolin, Le Traquet kurde, Éditions P.O.L, , 14 × 20,4 cm, broché (ISBN 978-2-8180-3912-0)
  9. Isabel Contreras, « Le prix Vialatte 2018 distingue Jean Rolin », sur Livres Hebdo, (consulté le )
  10. « Le Traquet kurde », sur Éditions P.O.L (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

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Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]