Théodore Duret

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Théodore Duret
Édouard Manet, Portrait de Théodore Duret (1868),
Paris, Petit Palais.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, tombeau de Molinard aîné (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Propriétaire de
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 3647-3649, 3 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Théodore Duret, né le à Saintes et mort le à Paris, est un écrivain, journaliste et critique d'art français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Saintes le , négociant en cognac[2], comme son père[3], Théodore Duret est un grand bourgeois. C'est aussi un républicain convaincu, fondateur en 1868 de La Tribune, où collaborent Émile Zola et Jules Ferry[3].

Théodore Duret est aussi un grand collectionneur. Sa collection, très riche en toiles impressionnistes, est mise en vente en [4].

Il meurt à Paris le à son domicile, rue d'Amsterdam[5], [6]. Il est enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise (65e division) dans le caveau de la famille Molinard aîné[7].

Voyage autour du monde[modifier | modifier le code]

Théodore Duret est également un grand voyageur, professionnellement d'abord, par goût ensuite[2] : il effectue un voyage autour du monde avec Henri Cernuschi[3], qui les amène à débarquer au Japon le , où ils resteront jusqu'en , à une époque où il est interdit aux Occidentaux de circuler dans ce pays, à l'exception de quelques diplomates en mission[8]. Il y voyage par la route du Tokaïdo, la plus célèbre du Japon, illustrée par Hiroshige. C'est pour lui l'occasion de s'intéresser à l'art japonais et d'acheter des estampes. Il jouera d'ailleurs un rôle important dans la diffusion du japonisme.

Outre le Japon, ce voyage autour du monde lui permet également de visiter l'Inde et la Chine[3]. Ils y visitent notamment Shanghai, Pékin, Nankin, Canton et Hong Kong[9]. L'ensemble du périple est fidèlement relaté dans son ouvrage Voyage en Asie.

Le défenseur des impressionnistes[modifier | modifier le code]

Critique d'art influent, Théodore Duret compte plusieurs peintres parmi ses amis (Édouard Manet, Gustave Courbet sont du nombre, et il est l'un des premiers véritables biographes de ce dernier, avec Charles Léger), et est un défenseur des impressionnistes, dont il écrit une Histoire, en 1906, qui sera rééditée plusieurs fois car elle est considérée comme ouvrage de référence sur le sujet[3].

Édouard Manet — dont il était devenu l'ami après une rencontre fortuite en Espagne — fait de lui un portrait en pied, en 1868[2]. Dans sa lettre de remerciement, Théodore Duret déclare avec amusement « Je trouve votre bonhomme très crâne »[2].

Il écrit en 1873 à Camille Pissarro : « Je crois toujours que la nature rustique, avec ses champs et ses animaux, est ce qui convient le mieux à votre talent. Vous n'avez pas le sens décoratif de Sisley, ni l'œil fantastique de Monet, mais vous avez ce qu'ils n'ont pas : un sentiment intime et profond pour la nature ainsi qu'un coup de pinceau puissant, pour qu'un beau tableau de votre part soit quelque chose d'une présence absolue. … Continuez votre propre chemin, vers la nature rurale : vous explorerez ainsi une nouvelle voie et irez plus loin et plus haut que n'importe quel maître »[10]

Collectionneur d'art, une partie de sa collection est vendue en 1894[11], notamment Jeune Femme en toilette de bal, par Berthe Morisot. Entre 1920 et sa mort, il fait don d'œuvres et d'objets d'art (dont de très anciens peignes) au musée des beaux-arts de la ville de Paris[12].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Les peintres français en 1867, Dentu, (lire en ligne).
  • Voyage en Asie : le Japon, la Chine, la Mongolie, Java, Ceylan, l'Inde, Michel Lévy frères, (lire en ligne).
  • Le peintre Claude Monet : notice sur son œuvre, G. Charpentier, 1880.
  • Essais de critique sur l'histoire militaire des gaulois et des français, ed. "Le Revue Blanche", 1901.
  • Histoire de J. Mc N. Whistler et de son œuvre, H. Floury, 1904 (lire en ligne).
  • Histoire des peintres impressionnistes : Pissarro, Claude Monet, Sisley, Renoir, Berthe Morisot, Cézanne, Guillaumin, H. Floury, (lire en ligne).
  • Histoire d'Édouard Manet et de son œuvre, Paris, Charpentier et Fasquelle, 1902 et 1906.
  • Les Napoléons : réalité et imagination, E.Fasquelle, 1909.
  • Van Gogh Vincent, Bernheim jeune, 1916.
  • Courbet, Paris, Bernheim-Jeune, .

Iconographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom DURET Théodore (consulté le )
  2. a b c et d Article sur Théodore Duret, sur Paris.fr (consulté le 31 décembre 2009).
  3. a b c d et e Article sur Théodore Duret, sur Encyclopedia Universalis (consulté le 31 décembre 2009).
  4. Julie Manet, Le journal de Julie Manet, Paris, Editions Alain Baudry et Cie, , 285 p. (ISBN 978-2-35755-064-3), Page 30.
  5. Anne Distel, Les Collectionneurs des impressionnistes : Amateurs et marchands, Bibliothèque des Arts, 1989, p. 71.
  6. Outre le 44, rue d'Amsterdam, on trouve parfois mentionné le 24, rue d'Amsterdam comme étant l'adresse de Théodore Duret.
  7. Répertoire annuel d'inhumation, 21 janvier 1927, n°3376, page 25
  8. Flora Blanchon 1998, p. 153.
  9. Flora Blanchon 1998, p. 154.
  10. (en) J. Pissarro, Camille Pissarro, New York, , p. 143
  11. [PDF] Catalogue des tableaux et pastels composant la collection de M. Théodore Duret, Paris, Galerie Georges Petit - Paul Durand-Ruel, experts, 18 mars 1894 — sur Archive.org.
  12. Ancienne collection Théodore Duret - inventaire des dons manuels et des achats, catalogue en ligne Paris-Musées.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Flora Blanchon, Aller et venir : mythe et histoire, Volume 1, Presses Paris Sorbonne, (lire en ligne).
  • Marie-Chantal Nessler et Françoise Royer, Théodore Duret : Entre négoce de cognac et critique d'art, Le Croît Vif, , 288 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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