Takamine Jōkichi

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Takamine Jōkichi
高峰 譲吉
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
高峰 譲吉Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Caroline Hitch (femme)
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Nippon Club (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Buste de Takamine Jōkichi au musée mémorial des grandes personnalités de Kanazawa (ja).
Mausolée de Takamine Jōkichi au cimetière de Woodlawn à New York.

Takamine Jōkichi (高峰 譲吉?), né le à Takaoka au Japon et décédé à l'âge de 67 ans le à New York, est un chimiste japonais de l'ère Meiji. Il est listé comme l'un des « Dix grands inventeurs japonais » en 1985 par l'office des brevets du Japon.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Takamine est né à Takaoka dans l'actuelle préfecture de Toyama en [1]. Son père est médecin et sa mère fait partie d'une famille de brasseurs de saké. Il grandit à Kanazawa, chef-lieu de l'actuelle préfecture d'Ishikawa au centre de Honshū, et est éduqué à Osaka, Kyoto et Tokyo. Diplômé de l'université impériale de Tokyo en 1879, il poursuit ses études à l'université de Glasgow et au collège Anderson en Écosse. Il retourne au Japon en 1883 et intègre la division de chimie du ministère de l'Agriculture et du Commerce. Il apprend l'anglais durant sa jeunesse grâce à une famille néerlandaise de Nagasaki et parle toute sa vie cette langue avec un accent néerlandais.

Carrière[modifier | modifier le code]

Au Japon[modifier | modifier le code]

Takamine travaille pour le ministère de l'Agriculture et du Commerce jusqu'en 1887. Il fonde ensuite la compagnie de fertilisants artificiels de Tokyo au sein de laquelle il isole l'enzyme de la takadiastase (nommée en son honneur), une enzyme catalysant l'hydrolyse de l'amidon. Takamine développe cette substance à partir de koji, un fungi utilisé dans la fabrication de sauce de soja et de miso. Son nom latin est Aspergillus oryzae et il est désigné comme « fungi national » au Japon[2].

En 1899, Takamine reçoit un doctorat honoris causa d’ingénierie par l'université impériale de Tokyo[2].

Aux États-Unis[modifier | modifier le code]

Takamine arrive en tant que codélégué à l'exposition de coton de La Nouvelle-Orléans en 1884, durant laquelle il rencontre Lafcadio Hearn et Caroline Hitch, sa future épouse. Il s'installe plus tard aux États-Unis, fonde son propre laboratoire de recherche à New York et vend les droits de production exclusifs de la takadiastase à l'une des plus grandes compagnies pharmaceutiques américaines, Parke-Davis[3]. Cela s'avère être une manœuvre habile et il devient millionnaire en peu de temps, sa fortune au début du XXe siècle est estimée à 30 millions $[2].

En 1901, il isole et purifie l'hormone de l'adrénaline (le premier bronchodilatateur de l'asthme) à partir de glandes animales, devenant le premier à réussir cela à partir d'hormones glandulaires[4],[5].

En 1905, il fonde le club Nippon de New York (en) qui est longtemps situé au 161 ouest de la 93e rue (en) à Manhattan[6].

Beaucoup des cerisiers du parc West Potomac près de Tidal Basin à Washington, D.C. ont été offerts par le maire de Tokyo Yukio Ozaki et Takamine en 1912[7].

En 1904, l'empereur Meiji honore Takamine avec un cadeau peu ordinaire. À l'occasion de l'exposition universelle de 1904 à Saint-Louis, le gouvernement japonais présente la réplique d'une structure historique, le « palais de pin de d'érable » (Shofu-den), copié sur le palais impérial du couronnement de Kyoto âgé de 1 300 ans. Cette structure est offerte à Takamine en reconnaissance de ses efforts dans les relations amicales entre les États-Unis et le Japon[8]. Il transporte ce bâtiment par morceaux du Missouri jusqu'à sa résidence d'été dans les hauteurs de l'État de New York, à environ 120 km au nord de la ville de New York. En 1909, la structure accueille le prince Kuniyoshi Kuni et la princesse Kuni en visite dans la région[9]. Bien que la propriété soit vendue en 1922, la structure reste sur place. En 2008, elle est encore l'une des attractions touristiques du comté de Sullivan[10].

La maison de Takamine à Kanazawa peut être visitée aujourd'hui. Elle est déplacée dans l'enceinte du château de Kanazawa en 1964[11].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Shurtleff, W.; Aoyagi, A. 2012. "Jokichi Takamine (1854-1922) and Caroline Takamine (1866-1954): Biography and Bibliography." Lafayette, California: Soyinfo Center. 261 p. (601 references; 114 photos and illustrations. Free online).
  2. a b et c Pulvers, Roger, "Jokichi Takamine: a man with fire in his belly whatever the odds", Japan Times, June 28, 2009, p. 8.
  3. (en) Hiroyuki Odagiri, Technology and Industrial Development in Japan : building capabilities by learning, innovation, and public policy, Oxford, Clarendon Press, Oxford, , 214 p. (ISBN 0-19-828802-6)
  4. (en) Yamashima T, « Jokichi Takamine (1854-1922), the samurai chemist, and his work on adrenalin », J Med Biogr, vol. 11, no 2,‎ , p. 95–102 (PMID 12717538)
  5. (en) Bennett M, « One hundred years of adrenaline: the discovery of autoreceptors », Clin Auton Res, vol. 9, no 3,‎ , p. 145–59 (PMID 10454061, DOI 10.1007/BF02281628)
  6. Gray, Christopher. "Streetscapes/161 West 93rd Street; A Building That Recalls the Days After Pearl Harbor," New York Times. September 30, 2001.
  7. (en) « Cherry Trees in Washington DC »
  8. Estrow, Milton. "Japanese Palace; Replica Near Monticello Now Open to Public," New York Times. September 28, 1947.
  9. "Kuni in Japanese House; Host of Prince, Dr. Takamine, Has Japanese Structures of St. Louis Fair," New York Times. September 20, 1909.
  10. Shofu-den history
  11. 旧高峰家. "City Kanazawa Official Web Site." Accessed 15 July 2009. (japonais)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]