Système monétaire de la régence d'Alger

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Monnaies de la régence d'Alger
Ancienne unité monétaire
Représentation de différentes monnaies frappées à Alger (Atlas Rozet, 1833, BnF).
Représentation de différentes monnaies frappées à Alger (Atlas Rozet, 1833, BnF).
Pays officiellement
utilisateurs
Drapeau de la régence d'Alger Régence d'Alger
Banque centrale Dâr al-Sikka
(Hôtel des monnaies)
Chronologie

Le système monétaire de la régence d'Alger, désigne l'ensemble des monnaies employées durant la période de la régence d'Alger, de 1519 à 1830, puis durant les premières années de la colonisation française (1830-1848).

Au XVIIIe siècle, on recense trois catégories de monnaies propres à la régence :

  • une monnaie d’or, le sultanin ou mahboub, l'unité pesant environ 3,2 g ;
  • les monnaies en argent très courantes telles que la piastre d'Alger ou le boudjou royal ;
  • une pièce numéraire en cuivre ou en billon, l’aspre, appelée aussi parfois kharouba ;
  • une pièce en cuivre, le mangır qui disparaît au XVIIIe siècle ;

Deux monnaies de comptes, sans réalité matérielle, sont également en vigueur :

  • la saïme ;
  • la pataque chique ou pataque d'aspres[1].

La monnaie algérienne[2],[3] est frappée dans le Dâr al-Sikka, l'hôtel des monnaies situé à Alger, dont le rôle dans la politique monétaire est réel car les deys fixent la qualité de l'aloi en fonction de leur besoins. Selon Diego de Haedo, déjà au XVIe siècle, la valeur de ces monnaies est fluctuante car modulée en fonction des exigences du moment. Stratégique, cette institution est toujours accolée au palais du dey (palais la Jenina, puis la Casbah à partir de 1817)[3].

Les monnaies en circulation dans la régence sont également d'origine européennes avec une prépondérance pour les coins d'origine espagnole. On trouve également des monnaies frappées par l'Empire ottoman puisque la régence bien qu'autonome, en fait partie. Leurs valeurs sont indexées sur leur titrage en or ou en argent. Certaines monnaies étrangères en cuivre viennent pallier le manque de petit numéraire au quotidien. De fait, le troc est encore couramment pratiqué dans l'ensemble de la régence[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b * Leïla Ould Cadi Montebourg, Alger, une cité turque au temps de l’esclavage : À travers le Journal d’Alger du père Ximénez, 1718-1720, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, , 480 p. (ISBN 978-2-36781-083-6, lire en ligne), Chapitre IX. Système monétaire, monnaie de compte, valeur de la monnaie, prix et salaires Document utilisé pour la rédaction de l’article
  2. Roland Courtinat, Chroniques pour servir et remettre à l'endroit l'histoire du Maghreb, Coulommiers, Dualpha, , 585 p. (ISBN 978-2-35374-029-1, lire en ligne), p. 288
  3. a et b Tal Shuval et Daniel Panzac (présentation), La Ville d'Alger vers la fin du XVIIIe siècle. Population et cadre urbain, Paris, CNRS Éditions, , chap. IV (« La région du centre »), p. 163-197

Voir aussi[modifier | modifier le code]