Suzanne Carr

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Suzanne Carr
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Isabelle Marguerite Suzanne Nicole
Nationalité
Activité
Militante associativeVoir et modifier les données sur Wikidata
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Suzanne Carr, née Suzanne Nicole le dans le 4e arrondissement de Paris et probablement morte en 1939, est une militante associative des œuvres sociales protestantes et une figure française du scoutisme féminin[1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et famille[modifier | modifier le code]

Suzanne Nicole naît en 1879 à Paris, fille de Paul Alexandre Nicole (1832-1904), directeur des chambres syndicales et promoteur[3], et de Marguerite Désirée Marie Vallin, son épouse[4]. Ses parents, tous deux nés à Fécamp, ont d'abord été établis au Havre, où ils se sont mariés[5].

En 1902, Suzanne Nicole épouse le journaliste et homme d'affaires britannique Henry Lascelles Carr (en), mais il meurt quelques mois plus tard durant un séjour à Hyères, à l'âge de 61 ans[6],[7],[2].

Elle a une sœur aînée, Pauline Marguerite Françoise, née en 1863, qui épouse en 1883 l'artiste Émile Mas (1853-1923)[8].

Promotion de la vie familiale et de la citoyenneté des femmes[modifier | modifier le code]

Au début du XXe siècle, Suzanne Carr est engagée dans plusieurs associations protestantes unionistes, notamment les Unions chrétiennes de jeunes filles (UCJF). Elle s'engage particulièrement sur des thématiques liées à la vie familiale et ce qui était alors nommé l'hygiène sociale.

Elle milite au sein de l'Association protestante pour l'étude pratique des questions sociales (APEPQS)[2], puis dans la ligue l'Étoile Blanche, fondée en 1899 par Élie Gounelle et Aquilas Quiévreux, qui veut lutter contre « fléau de l'impureté » par « l'étude de la pureté et de la vie morale »[9]. Elle y est secrétaire délégué à partir de 1910.

Elle dirige une revue d'éducation familiale, l'Ami du Foyer[2], qui intègre l'hebdomadaire féministe réformiste la Française en 1927[10]. Elle tient des causeries sur la vie familiale sur Radio-Paris dans L'émission du foyer en 1937 et 1938[11],[12].

Attachée au développement des femmes comme citoyennes, et à la promotion de la solidarité féminine, elle publie en 1919 le manuel pratique Réunions de mères et fraternités féminines : organisation, fonctionnement[13]. Elle s'engage aussi pour le vote des femmes et milite à l'Union Française pour le suffrage des femmes, dont elle est membre du comité central à partir de 1931.

A la naissance du scoutisme féminin en France[modifier | modifier le code]

En 1912, elle tente d'introduire le scoutisme féminin dans les Unions chrétiennes de jeunes filles (UCJF), pour ouvrir ce mouvement mondial initialement masculin, né en 1907, aux jeunes filles françaises. Elle écrit un projet d'adaptation française des Girl Guides qu'elle publie dans Le Journal de la jeune fille, mensuel des UCJF et qu'elle présente lors de différentes commissions[14]. Alors que Elisabeth Fuchs réalise en les premières sorties d'éclaireuses, dans une perspective non confessionnelle, Suzanne Carr est nommée la même année, présidente de la première commission éclaireuse des UCJF[15], où des activités débutent dans une perspective protestante unioniste.

Elle intègre par la suite, dès sa création en 1921, le comité d'honneur de la Fédération Française des Éclaireuses, première association de scoutisme féminin, qui réunit les éclaireuses de différentes sensibilités confessionnelles[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Collectif, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber et Béatrice Didier, Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, (ISBN 978-2-7210-0651-6, lire en ligne)
  2. a b c et d Geneviève Poujol, Un féminisme sous tutelle: les protestantes françaises, 1810-1960, les Éditions de Paris, (ISBN 978-2-84621-031-7, lire en ligne)
  3. Notice, base Léonore.
  4. Acte de naissance no 393, , Paris 4e, Archives de Paris (avec mention marginale de mariage)
  5. Acte de mariage no 195, , Le Havre, Archives de Seine-Maritime
  6. Acte de mariage no 286, , Paris 14e, Archives de Paris
  7. Acte de décès no 327, , Hyères, Archives du Var
  8. Archives de Paris 4e, mariages année 1883, acte n° 825, vue 11/31.
  9. Suzanne Carr, « Les Unions et l'Étoile Blanche », sur Gallica, (consulté le )
  10. Cécile Formaglio, « L’hebdomadaire La Française (1906-1940) : le journal du féminisme réformiste », Le Temps des médias, vol. 29, no 2,‎ , p. 33 (ISSN 1764-2507 et 2104-3671, DOI 10.3917/tdm.029.0033, lire en ligne, consulté le )
  11. Parti social français Auteur du texte, « Le Petit journal », sur Gallica, (consulté le )
  12. « Ce soir : grand quotidien d'information indépendant / directeur Louis Aragon ; directeur Jean Richard Bloch », sur Gallica, (consulté le )
  13. Suzanne Carr, Réunions de mères et fraternités féminines : organisation, fonctionnement, Nathan, (lire en ligne)
  14. Anne-Sophie Faullimmel, « Aux origines du scoutisme féminin en France : la naissance de la Fédération Française des Éclaireuses (1912-1927) », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (1903-2015), vol. 143,‎ , p. 439–501 (ISSN 0037-9050, lire en ligne, consulté le )
  15. Geneviève Poujol, « Les Unions chrétiennes de jeunes filles (1891-1920) », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (1903-2015), vol. 143,‎ , p. 335–369 (ISSN 0037-9050, lire en ligne, consulté le )
  16. Takako Tobita, « La Fédération française des Éclaireurs (FFE) : une histoire de jeunes filles et de femmes dans un mouvement scout féminin en France (1911-1970) », Thèse de doctorat en Histoire et civilisations, Paris Sciences et Lettres,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]