Serafina Battaglia
Serafina Battaglia (Godrano, 1919 – Godrano, ), est la première femme à témoigner contre la mafia sicilienne, la Cosa nostra, en Italie. Elle commence à témoigner, le en réaction aux assassinats de son mari, Stefano Leale et de son fils Salvatore Leale.
Biographie
[modifier | modifier le code]Vie privée
[modifier | modifier le code]Serafina Battaglia naît en 1919 dans une famille mafieuse palermitaine vivant à Godrano. Elle devient veuve le , après l'assassinat de son mari, Stefano Leale, exclu de Cosa nostra avant d'être tué. Serafina incite son fils Salvatore, à venger son père[1] et il est à son tour tué durant sa tentative de représailles contre Filippo et Vincenzo Rimi (it), le [2].
Témoignages
[modifier | modifier le code]Au procès du meurtre de son fils, Serafina Battaglia décide de témoigner contre le système mafieux, en collaborant avec le juge d'instruction, Cesare Terranova. Vêtue d’un châle noir et d’un voile, elle décrit au tribunal le meurtre, pour lequel Salvatore Maggio, Francesco Miceli et Paolo Barbaccia sont accusés[3],[4].
En 1971, la Cour de cassation annule la condamnation suite à la requête du procureur, Pietro Scaglione qui, avant son assassinat, dépose un dossier de faux témoignages contre Serafina Battaglia[5]. Un nouveau procès aboutit à l'acquittement des inculpés, le , pour insuffisance de preuves. Sans avocat, elle témoigne dans plusieurs procès mafieux notamment à Pérouse, Catanzaro, Bari et Lecce[5],[6]. Elle est surnommée « veuve Battaglia » par le journaliste Mauro De Mauro[1],
Elle déclare être toujours porteuse d'une arme : « Je la garde pour me défendre même si désormais mon arme est la justice », justifie-t-elle. Elle ajoute avoir connu les mafieux d'Alcamo et de Baucina par leur visite dans l'atelier de son mari. « Mon mari m'a alors tout confié et donc je sais tout. », dit-elle. Pour elle, « si les femmes des hommes assassinés décidaient de parler comme moi, non par haine ou vengeance mais par soif de justice, la mafia en Sicile n'existerait plus pour longtemps »[7].
Elle meurt le dans son appartement du quartier d'Olivuzza à Palerme, sans avoir obtenu justice[4]. Marzia Sabella, magistrate et procureure publie en 2022 un roman, Lo Sputo, qui raconte son histoire[8].
Notes et Références
[modifier | modifier le code]Note
[modifier | modifier le code]- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Serafina Battaglia » (voir la liste des auteurs).
Références
[modifier | modifier le code]- (it) Vincenzo Guercio, « La «vedova Battaglia» coraggiosa e dimenticata », L'Eco di Bergamo, (lire en ligne [PDF])
- (it) « vittime mafia », sur Vittime mafia (consulté le )
- (it) Attilio Bolzoni, « La prima donna che accusò i boss è morta Serafina, madre-coraggio » [archive], sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )
- (it) Silvia Morosi e Paolo Rastelli, « Serafina Battaglia, la “vedova della lupara” prima donna contro la mafia », sur pochestorie.corriere.it, (consulté le )
- (it) « La Cassazione ha annullato l'ergastolo ai tre mafiosi » [archive] [PDF], sur L'Unita, (consulté le )
- (it) Attilio Bolzoni, « La prima donna che accusò i boss è morta Serafina, madre-coraggio », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )
- Anna Puglisi et Umberto Santino, « Documents et écrits divers - Notes sur la recherche sur « Les femmes et la mafia » », sur Centro Impastato, (consulté le )
- (it) Alexandra Bastari, « “Lo sputo” di Marzia Sabella – Serafina Battaglia contro la mafia », sur Giovani Reporter, (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (it) Marzia Sabella, Lo sputo, Palermo, Sellerio, (EAN 9788838943812, lire en ligne)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Serafina Battaglia, la première femme contre la mafia, interview vidéo sur Rai Storia« Fotogallery : su Serafina Battaglia e i suoi processi » [archive du ]