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Scholarque

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En Grèce antique, le scholarque (du grec ancien σχολάρχης / skholárkhês) est le directeur d'une école de philosophie, garant de la cohérence de la doctrine.[1] C'est un recteur. On dit aussi "diadoque" (διάδοχος), "celui qui recueille la succession", pour deux auteurs néoplatoniciens : Proclos le Diadoque, Damascios le Diadoque.

La tradition des écoles grecques veut que le premier scolarque soit désigné par le fondateur de l’école — pour l'Académie, Speusippe, neveu de Platon — et que les suivants soient élus par le collège des élèves et des maîtres. Il arrive souvent que le scholarque et son successeur soient unis par une relation pédérastique (Cratès devint disciple et amant de Polémon ainsi que son successeur à la tête de l'Académie).

À l'Académie, ce sont successivement Platon (fondateur en -388), Speusippe (premier scolarque en -348), Xénocrate (-339), Polémon (-315) et Cratès d'Athènes (-269), jusqu'à Antiochos d'Ascalon (treizième et dernier scolarque de l'Académie en -86). Au Lycée : Aristote (fondateur en -335), Théophraste (premier scolarque en -322), Straton de Lampsaque (-288), Lycon de Troade (-268), Ariston de Céos (-224)..., Diodore de Tyr (-118), Andronicos de Rhodes (dixième et dernier scolarque du Lycée en -78). Au Jardin, chez les épicuriens, après qu'Épicure ait fondé son école en 306 av. J.-C., le premier scolarque fut Hermarque de Mytilène, le deuxième Polystrate, puis "les figures des épicuriens du II° s. av. J.-C. sont de plus en plus évanescentes" (G. Arrighetti). Au Portique, chez les stoïciens, les premiers scholarques, après Zénon de Kition (fondateur en -301), sont Cléanthe (premier scolarque en -262), Chrysippe de Soles (-232) et Diogène de Babylone (-206), Antipater de Tarse (-150), Panaïtios de Rhodes (-136), Poseidonios d'Apamée (-112). L'école néoplatonicienne de Rome, fondée par Ammonios Saccas en 232, eut pour premier scolarque Plotin (en 244), pour second Porphyre (en 270). L'école néoplatonicienne d'Alexandrie eut pour premier scolarque, peut-être, Hiéroclès d'Alexandrie, et pour dernier scolarque Olympiodore le Jeune vers 550.

En 155 av. J.-C., les Athéniens envoyèrent en ambassade à Rome, pour plaider leur cause, trois scolarques : Carnéade (scolarque platonicien), Critolaos (scolarque péripatéticien), Diogène de Babylone (scolarque stoïcien).[2]


Notes et références

  1. Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes illustres (vers 200), trad., Le Livre de poche, 1999, livres IV (l'Académie), V (Aristote et le Lycée), VII (les stoïciens).
  2. J.-L. Ferrary, Philhellénisme et impérialisme, coll. BEFAR, Paris, 1988, p. 351-363.