Saussurea costus

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Saussurea costus est une espèce de plante à fleurs de la famille des Astéracées[1] originaire d'Asie (Himalaya, Cachemire, Inde, Pakistan). C'est une plante herbacée, présente entre 2 000 et 5 000 m d'altitude et souvent cultivée pour ses propriétés médicinales.

Synonymies et noms vernaculaires[modifier | modifier le code]

Plusieurs autres dénominations scientifiques ont été données à cette plante : Saussurea lappa CB. Clarke, Aucklandia lappa Decne., Aucklandia costus Falc., Aplotaxis lappa Decne., Aplotaxis auricula DC.[2].
Saussurea costus est également connu sous plusieurs noms vernaculaires : mu xiang, yun mu xiang, guang mu xiang (chinois), mokkou (japonais), kuth (hindi), minal (ourdou), kushtha (sanscrit).

Description botanique[modifier | modifier le code]

Saussurea costus dans le Parc national de la Vallée des fleurs en Inde.

Saussurea costus est une plante vivace se présentant sous forme d'une tige dressée de 1 à 2 m de haut.
Les feuilles, grandes à la base de la tige (plusieurs dizaines de cm), plus petites en haut, sont irrégulièrement dentées.
Les fleurs violettes à noires forment un capitule.
Les fruits sont des akènes recourbés (8 mm de long) et surmontés d'un pappus.
Les racines sont marron foncé ou grises et mesurent jusqu'à 40 cm de long[3].

Risque d'extinction[modifier | modifier le code]

S. costus est classée comme plante herbacée en danger critique d'extinction et est sur le point de disparaître, en raison de sa surexploitation à l'état sauvage. Une étude pour obtenir une production durable de S. costus est effectuée en Inde dans les années 2020 sous différents niveaux d'engrais azotés, phosphorés et potassiques dans la région désertique froide de l'Himalaya occidental[4].

Utilisations médicinales[modifier | modifier le code]

En Asie, c'est la racine qui est utilisée pour ses propriétés médicinales notamment en médecine traditionnelle chinoise et en médecine ayurvédique. Inscrite sous le nom de Muxiang à la Pharmacopée chinoise, elle fait partie des 50 plantes fondamentales de la médecine chinoise et est censée renforcer le Qi. Ses emplois sont très variés bien que pas toujours démontrés.
Elle est utilisée en médecine tibétaine et est un ingrédient principal dans la composition de 71 formulations[5],[6].
Sur la sphère digestive, elle est employée contre les diarrhées, nausées, maux de ventre, ulcères, dyspepsies, voire pour traiter le choléra.
Elle est également utilisée en cas de rhumatismes, douleurs dentaires, fièvres, désordres d'origine inflammatoire.
Elle sert enfin dans le traitement de l'asthme, des désordres respiratoires, des ictères, en cas d'hypotension mais aussi comme sédatif, aphrodisiaque, insecticide, fongicide, virucide, antiseptique et pour faire des fumigations[7].
Dans les produits cosmétiques, elle est employée dans des parfums et des shampooings.
En , un projet de monographie de la drogue végétale a été élaboré par la Pharmacopée européenne sous le nom de Aucklandia (racine d').

Composition chimique[modifier | modifier le code]

Seule la composition chimique de la racine a été bien étudiée.
Ce sont surtout des dérivés sesquiterpéniques qui ont été identifiés (costunolide, dehydrocostus lactone, acide costique...). Elle contient une huile essentielle (environ 1,5 %), également riche en sesquiterpènes[7].

Toxicité et points d'alerte[modifier | modifier le code]

Les lactones sesquiterpéniques de l'huile essentielle utilisée en parfumerie peuvent provoquer des dermites allergiques de contact. L'International Fragrance Research Association recommande son exclusion des préparations parfumantes[8].
Le nom de mu xiang peut prêter à confusion avec d'autres plantes de la pharmacopée chinoise, notamment chuan mu xiang (Vladimiria souliei) et tu mu xiang (Inula racemosa et Inula helenium)[9].
L'American Herbal Pharmacopoeia signale également un risque de confusion avec une plante toxique, Aristolochia debilis également connue sous le nom de qing mu xiang[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. The International Plant Names Index
  2. The William Gardener collection of chinese medicinal plants
  3. Flowers of India
  4. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10318354/
  5. Ira Vashisht Chapter 10 - Saussurea lappa, in Himalayan Medicinal Plants, 2021, p. 173-197, DOI 10.1016/b978-0-12-823151-7.00012-x
  6. Tsewang Jigme Tsarong, Handbook of traditional Tibetan drugs: their nomenclature, composition, use, and dosage, 1986, éditeur Tibetan Medical Publications, 1986
  7. a et b (en) M. M. Pandey, S. Rastogi et A. K. S. Rawat, « Saussurea costus: botanical, chemical and pharmacological review of an ayurvedic medicinal plant », Journal of Ethnopharmacology, vol. 110, no 3,‎ , p. 379-390 (PMID 17306480, DOI 10.1016/j.jep.2006.12.033)
  8. Les allergies cutanées : allergènes fréquents et rares
  9. Aristolochia species and aristolocic acids, in IARC monographs on the evaluation of carcinogenic risks to humans, éd. IARCPress, Lyon, 2002, 82, 70-128
  10. American Herbal Pharmacooeia : Botanical Pharmacognosy – Microscopic charactérization of botanical medicines, 2011, 584-586