Républicanisme au Royaume-Uni

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Le républicanisme au Royaume-Uni désigne un mouvement politique qui vise à supprimer la monarchie britannique afin de la remplacer par une république à la tête de laquelle les chefs d'État ne se succéderaient plus de façon héréditaire. La méthode par laquelle ce dernier doit être choisi a donné forme à plusieurs courants républicains, certains privilégiant la nomination d'un président aux pouvoirs limités, d'autres soutenant l'idée de garder le régime institutionnel tel qu'il est mais sans monarque.

Histoire[modifier | modifier le code]

Un gouvernement républicain a existé au milieu du XVIIe siècle, à l'issue de la Première Révolution anglaise et de la victoire parlementaire qui avait suivi. Le principal groupe de pression souhaitant la suppression de la monarchie est républicain, mais le régime monarchique rencontre toujours un fort soutien populaire. L'expression de vues républicaines reste théoriquement illégale au regard de la loi britannique, mais, si pacifique, est aujourd'hui tolérée (le crime de lèse-majesté étant encore d'actualité dans le code juridique et constitutionnel anglais).

Contexte juridique[modifier | modifier le code]

Selon la lettre de la loi britannique, promouvoir le remplacement de la monarchie par une république est un délit passible d'emprisonnement. Le Treason Felony Act (loi sur la haute trahison) de 1848 interdit la propagande républicaine par voie imprimée, même si le but proposé est poursuivi par des voies pacifiques ; la peine encourue, initialement la déportation en Australie, a été commuée ensuite en détention à perpétuité. Ces dispositions n'ont pas été abrogées[1]. Cependant, conformément au Human Rights Act de 1998, les Law Lords ont confirmé en 2003 que bien que le Treason Felony Act fasse toujours partie des textes de lois, il doit être interprété de façon compatible avec le Human Rights Act, et ne peut donc plus être opposé à une activité républicaine paisible[1],[2].

Drapeau[modifier | modifier le code]

Drapeau républicain britannique, originaire de 1816, utilisé au moins jusqu'en 1935[3].

Depuis le début de la Révolution française jusqu'au commencement du XIXe siècle, le tricolore bleu-blanc-rouge révolutionnaire a été utilisé dans toute l'Angleterre, le pays de Galles et de l'Irlande, au mépris de l'établissement royal. Pendant les émeutes de Spa Fields de 1816, un drapeau horizontal « vert, blanc et rouge » est apparu pour la première fois. Il est bientôt suivi par une version rouge, blanc et vert horizontal, drapeau prétendument utilisé au cours de la rébellion de Pentrich en 1817 et le massacre de Peterloo en 1819. Ce dernier serait devenu connu comme le drapeau républicain britannique. Il peut avoir été inspiré par le drapeau tricolore révolutionnaire français, mais cela est peu clair. Il a cependant été souvent accompagné de slogans composés de trois mots tels que « Fraternité - Liberté - Humanité » (une référence claire à Liberté, égalité, fraternité), et adopté par le mouvement chartiste dans les années 1830[3].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bloom, Clive. Restless Revolutionaries : a history of Britain's fight for a Republic. Stroud, Sutton. 2010. (ISBN 9780752458564)
  • Mahlberg Gaby, and Wiemann Dirk. European Contexts for English Republicanism. Farnham  : Ashgate, 2013. (ISBN 9781409455561)
  • Nairn, Tom. The Enchanted Glass: Britain and Its Monarchy. London :Verso Books, 2011. (ISBN 9781844677757)
  • Scott, Jonathan. Commonwealth Principles : Republican Writing of the English revolution. Cambridge, U.K. : Cambridge University Press, 2004. (ISBN 0521843758).
  • Taylor, Anthony. "Down with The Crown" : British anti-monarchism and debates about royalty since 1790. London : Reaktion Books, 1999. (ISBN 1861890494)
  • Taylor, Anthony and Nash, David. Republicanism in Victorian Society. Stroud : Sutton, 2000. (ISBN 075091856X).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Clare Dyer, « Guardian vindicated in treason case », The Guardian, London,‎ (lire en ligne)
  2. (en) House of Lords, « Regina v Her Majesty's Attorney General (Appellant) ex parte Rusbridger and another (Respondents) », sur House of Lords (consulté le )
  3. a et b (en) Clive Bloom, Riot City, Londres, Palgrave Macmillan, (ISBN 9781137029379, lire en ligne), p. 156–158