Régime miracle

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Le terme « régime miracle » ou régime à la mode est une expression ironique (il s'agit d'une hyperbole) qui désigne un produit ou une technique diététique qui est censé faire maigrir le sujet rapidement. L'expression est le plus souvent employée par les détracteurs d'une méthode d'amincissement, pour la dénigrer ou la démystifier.

Les « régimes miracles » sont souvent considérés comme nuisibles à la santé, et ont un effet souvent éphémère. De ce fait, ils sont parfois considérés comme un « remède de charlatan »[1], comme par exemple l'alimentation à calorie négative.

L’influence de l'utilisation des biais cognitifs par les médias sur les tendances de régimes alimentaires miracles[modifier | modifier le code]

Au cours des années, plusieurs régimes alimentaires miracles sont apparus pour des courtes périodes de temps chacun. Le fait que les médias peuvent rapidement atteindre beaucoup de personnes est la cause principale de la propagation de ces régimes miracles[2]. Cette diffusion est souvent amplifiée par la façon dont la prise de poids et les normes de beauté sont présentés dans les médias[2]. Les médias ont tendance à exploiter les biais cognitifs du grand public[3]. Les biais cognitifs sont des distorsions dans le traitement cognitif des informations, qui peuvent avoir des effets sur la mémoire, le comportement et la prise de décision.

Biais de négativité[modifier | modifier le code]

Souvent, les informations présentées dans les médias ont pour but d’attirer le plus grand nombre de personnes que possible. Pour ce faire, les journalistes vont choisir des sujets qui vont inciter l'engagement d’un vaste public, peu importe les effets sur les consommateurs. Le poids et l'image corporelle sont de grandes vulnérabilités pour plusieurs[4],[5],[6], et alors ils vont attirer nombreux consommateurs de médias. Le biais de négativité peut être défini comme la tendance que les informations provoquant une réaction négative ont une influence supérieure sur notre état psychologique que ceux provoquant une réaction positive. Selon le biais de négativité, une seule insulte, même parmi des dizaines de compliments, peut négativement affecter l’état psychologique[4],[7]. En effet, les commentaires négatifs portant sur notre apparence physique peuvent rester avec nous pour des années[4]. Les régimes miracles permettent de satisfaire ce désir de compensation immédiate[8]. Cela peut mener à une insistance démesurée sur le poids, ou sur la forme du corps[8]. Les indicateurs de bonne santé comme les résultats médicaux, l’énergie, ou un style de vie actif peuvent être négligés en faveur de cette vulnérabilité[1],[2],[5].

Biais implicite[modifier | modifier le code]

Le biais implicite est un mode de raisonnement inconscient qui nous amène à attribuer des qualités positives ou négatives à un groupe selon leur catégorisation sociale. Ce biais est souvent exploité lorsque des célébrités appuient un régime miracle. Les gens ont tendance à valoriser et à faire confiance dans les opinions des célébrités[9],[10], parce que les célébrités ont éprouvé du succès dans la vie. Les ambassadeurs des régimes miracles sont souvent très bien connus, surtout parmi les jeunes[7] et les femmes[8], et apparaissent très souvent dans divers types de médias: dans les feeds de Instagram, dans des publicités à la télé et sur les couvertures de magazines. Prenons Kim Kardashian, par exemple : elle a plus de 300 millions de partisans sur Instagram, et 34 % d’entre eux sont des enfants et des adolescents[11],[12]. En 2018, elle a fait une publicité pour des friandises qui suppriment l’appétit[11]. En choisissant quelqu’un aussi bien connu que Kim Kardashian, la marque utilise les médias pour établir un lien de familiarité. Du point de vue des consommateurs, la crédibilité perçue de ce régime augmente parce que quelqu’un qui est bien connu le soutient. Une étude démontre que les hommes vont attribuer plus de crédibilité à une publicité d'un produit alimentaire si un athlète le soutien[9]. Il était aussi observé que les hommes qui ont une mauvaise image corporelle vont attribuer plus de crédibilité à la publicité que les hommes qui ont une image corporelle positive[9].

Actualisation hyperbolique[modifier | modifier le code]

L’actualisation hyperbolique dit que nous préférons être récompensés immédiatement pour notre travail que d’attendre des résultats à long terme. La perception de la santé de quelqu’un est fréquemment déterminée par un seul aspect – souvent, le poids ou l’apparence du corps[13]. Il est généralement sous-entendu que les personnes qui ne remplissent pas les critères de “bonne santé” devraient changer[14],[15]. Ensuite, le régime miracle qui est censé tout guérir est proposé. Puisque ces régimes miracles se centrent majoritairement autour de l’amaigrissement rapide, ils sont des choix très attirants[8]. Cependant, cette tentation de compensation immédiate peut aveugler le consommateur – c’est exactement ce qui dit la théorie de l’actualisation hyperbolique. Les régimes miracles, n’étant pas supportés ni par la science ni par la recherche clinique, peuvent avoir des effets nuisibles au lieu de bénéfiques[1],[8],[10]. Certains régimes miracles, comme le jeûne intermittent, ont même été associés à des risques de mortalité élevées[16]. D’autres sont connus pour diminuer le fonctionnement du système immunitaire[16]. De plus, la majorité de ces régimes alimentaires qui idéalisent les corps maigres et musclés sont associés à un risque élevé du développement d'un trouble de conduite alimentaire[2],[4],[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Sébastien Point, Régimes miracles: des salades qui rendent malades, Science et pseudo-sciences http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article3047
  2. a b c et d Bernadetta Izydorczyk, Katarzyna Sitnik-Warchulska, Sebastian Lizińczyk et Małgorzata Lipowska, « Socio-Cultural Standards Promoted by the Mass Media as Predictors of Restrictive and Bulimic Behavior », Frontiers in Psychiatry, vol. 11,‎ , p. 506 (ISSN 1664-0640, PMID 32581880, PMCID PMC7283604, DOI 10.3389/fpsyt.2020.00506, lire en ligne, consulté le )
  3. Ashley Muddiman, Natalie Jomini Stroud, News Values, Cognitive Biases, and Partisan Incivility in Comment Sections, Journal of Communication, Volume 67, Issue 4, August 2017, Pages 586–609, https://doi.org/10.1111/jcom.12312
  4. a b c et d (en) Lynn McGovern, Megan Gaffney et Timothy Trimble, « The experience of orthorexia from the perspective of recovered orthorexics », Eating and Weight Disorders - Studies on Anorexia, Bulimia and Obesity, vol. 26, no 5,‎ , p. 1375–1388 (ISSN 1590-1262, DOI 10.1007/s40519-020-00928-1, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Catherine McCombie, Amelia Austin, Bethan Dalton et Vanessa Lawrence, « “Now It's Just Old Habits and Misery”–Understanding the Impact of the Covid-19 Pandemic on People With Current or Life-Time Eating Disorders: A Qualitative Study », Frontiers in Psychiatry, vol. 11,‎ , p. 589225 (ISSN 1664-0640, PMID 33192736, PMCID PMC7653176, DOI 10.3389/fpsyt.2020.589225, lire en ligne, consulté le )
  6. Gaia Albano, Rubinia Celeste Bonfanti, Salvatore Gullo et Laura Salerno, « The psychological impact of COVID-19 on people suffering from dysfunctional eating behaviours: a linguistic analysis of the contents shared in an online community during the lockdown », Research in Psychotherapy: Psychopathology, Process and Outcome, vol. 24, no 3,‎ (ISSN 2239-8031 et 2499-7552, PMID 35047429, PMCID PMC8715260, DOI 10.4081/ripppo.2021.557, lire en ligne, consulté le )
  7. a et b (en) Alexandra Maftei, « How do social networks, controlling parenting, and interpersonal sensitivity contribute to adolescents' appearance anxiety? », Current Psychology,‎ (ISSN 1936-4733, DOI 10.1007/s12144-022-03839-9, lire en ligne, consulté le )
  8. a b c d et e (en) Ines Banjari, Daniela Kenjerić et Milena L. Mandić, « Is fad diet a quick fix? An observational study in a Croatian student group », Periodicum biologorum, vol. 113, no 3,‎ , p. 377–381 (ISSN 0031-5362 et 1849-0964, lire en ligne, consulté le )
  9. a b et c Andrew C. Pickett et Natasha T. Brison, « Lose like a man: body image and celebrity endorsement effects of weight loss product purchase intentions », International Journal of Advertising, vol. 38, no 8,‎ , p. 1098–1115 (ISSN 0265-0487, DOI 10.1080/02650487.2019.1586208, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b (en) Jessica Gall Myrick et Sara Erlichman, « How audience involvement and social norms foster vulnerability to celebrity-based dietary misinformation. », Psychology of Popular Media, vol. 9, no 3,‎ , p. 367–379 (ISSN 2689-6575 et 2689-6567, DOI 10.1037/ppm0000229, lire en ligne, consulté le )
  11. a et b (en-GB) Arwa Mahdawi, « Kim Kardashian West shocks fans with ad for appetite-suppressing lollipops », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  12. « kimkardashian's Instagram Profile | Top Influencer Marketing Software Platform | Influencer Outreach – SocialBook », sur socialbook.io (consulté le ).
  13. Jesse L. Germain et Heather A. Hausenblas, « The Relationship Between Perceived and Actual Physical Fitness: A Meta-Analysis », Journal of Applied Sport Psychology, vol. 18, no 4,‎ , p. 283–296 (ISSN 1041-3200, DOI 10.1080/10413200600944066, lire en ligne, consulté le )
  14. « How To Get A Summer Body: Workout & Diet Tips (2023 Guide) », sur origympersonaltrainercourses.co.uk (consulté le ).
  15. (en-US) Paige Smith, « 8 Ways to Stick to Your New Year's Resolutions », sur BODi, (consulté le ).
  16. a b et c (en) Meghan L. Butryn et Thomas A. Wadden, « Treatment of overweight in children and adolescents: Does dieting increase the risk of eating disorders? », International Journal of Eating Disorders, vol. 37, no 4,‎ , p. 285–293 (ISSN 0276-3478 et 1098-108X, DOI 10.1002/eat.20098, lire en ligne, consulté le )

Article connexe[modifier | modifier le code]