Rue des Vieux Murs

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Rue des Vieux Murs
Image illustrative de l’article Rue des Vieux Murs
Rue des Vieux Murs
Situation
Coordonnées 50° 38′ 26″ nord, 3° 03′ 40″ est
Pays Drapeau de la France France
Fin rue des Trois Mollettes
Morphologie
Type Rue
Longueur 80 m
Largeur 5 m
Histoire
Création début du XIe siècle
Géolocalisation sur la carte : Lille
(Voir situation sur carte : Lille)
Rue des Vieux Murs
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Rue des Vieux Murs

La rue des Vieux murs est une rue de Lille.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Située dans le quartier du Vieux-Lille la rue relie la place aux Oignons à la rue des Trois-Mollettes. La rue Coquerez la rejoint à mi-parcours.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Cette voie est ainsi nommée en souvenir de la première enceinte de Lille qui la longeait en bordure du canal Saint-Pierre[1].

Historique[modifier | modifier le code]

La rue est une des plus anciennes de Lille à l’intérieur du castrum primitif. de 2 ha, peut-être entouré d’un fossé et d’une levée de terre[2]. Cette première enceinte n’a laissé aucun vestige mais la plus ancienne trace des fortifications médiévales de Lille, la « Tour Ysembart » est située à proximité, en partie sous la rue des Trois-Mollettes. Cette tour date du milieu du XIIIe siècle. Cette première agglomération aurait précédé la fondation de la Collégiale Saint-Pierre en 1055[Note 1]. De l’autre côté du mur et du canal s’élevait la motte castrale à l’emplacement de l’actuelle cathédrale où se dressait la forteresse des comtes de Flandre. La rue était bordée de maisons datant pour la plupart de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle, époque d’architecture française relativement sobre qui a succédé à l’architecture flamande très ornée [3] Par exception, une maison de 1767 au numéro 19 un peu plus spacieuse et une autre du début du XIXe siècle sont de construction un peu plus tardive. La rue des Vieux Murs était au cœur d’un quartier très populaire au XIXe siècle.

Les maisons étaient occupées à l’origine par des artisans tisserands, les sayetteurs, qui installaient leurs métiers à tisser dans les combles ou dans les caves où l’humidité était favorable au traitement de la matière première. Avec le déclin de la sayetterie au cours XVIIIe siècle puis le développement de l’industrie textile mécanisée, les ouvriers des usines des environs ont logé dans ces maisons avec leur famille. D’après Antoine Duquennoy, cette partie du Vieux Lille dans les années 1950 et 1960 « était un petit village bien vivant avec ses traditions, ses nombreux commerces, sa population assez homogène de travailleurs lillois de souche mais les conditions sanitaires étaient d’un autre âge » [4]. Les cours ne comportaient qu’un robinet et un WC pour 6 ou 7 familles. Dans les années 1965-1970, l’arrivée d’immigrés maghrébins et portugais lui donnent une allure de casbah[5]. La rue fut comprise dans le secteur sauvegardé de Lille défini en juin 1967 mais la nécessité de sa préservation ne faisait pas l'unanimité à cette date[6].

L'intérêt pour ce patrimoine et celui de la place aux Oignons et de la rue au Péterinck voisines date de 1974 avec la découverte, sur les conseils de la Conservation des bâtiments de France, de carreaux et de gresseries[6], à une époque où les maisons étaient extrêmement délabrées. Plusieurs d’entre elles étaient squattées. C'était le secteur le plus pauvre du Vieux Lille[7]. Une courée insalubre, la cour à Fiens, débouchait sur la place.

En 1976, la société d'aménagement et d'équipement de Nord est chargée de travaux de confortement en prévision de la restauration de l'ensemble immobilier[6].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

Maison du numéro 19 qui date de 1767 est en pierre blanche à trois travées.

La travée centrale du bel étage, ornée d'une porte-fenêtre, est surmontée d'un linteau à rinceau sculpté et avec balcon en fer forgé de style rocaille[8].

La rue au XXIe siècle[modifier | modifier le code]

La rue est une voie piétonne animée dans un secteur très touristique.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Victor Derode, Histoire de Lille et de la Flandre wallonne, lille, Vanackère, , 411 p. (lire en ligne)
  2. Lille : d'un millénaire à l'autre, Paris, Fayard, , 219 p. (ISBN 2-213-60456-8), p. 27
  3. Guide d'architecture de la métropole Lilloise, Paris-New York, Le passage, , 333 p. (ISBN 978-2-84742-128-6), p. 22
  4. Dans Vieux-Lille » Antoine Duquennoy, éditions de l’étagère, 1975
  5. Antoine Duquennoy, Vieux Lille, éditions de l'étagère, , Préface
  6. a b et c Louis Trénard, « Du Lille ancien au Lille renaissant », Revue du Nord, vol. 70,‎ , p. 411, 417 et 418 (lire en ligne).
  7. « Les pérégrinations d'un paumé dans le Vieux-Lille », La brique,‎ (lire en ligne)
  8. Didier Joseph-François, Lille La maison et la ville, Aire-sur-la-Lys, ateliergaleriéditions, , 686 p. (ISBN 9782916601335), p. 199

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ceci est une supposition. Cependant, il est certain que la rue est dans la partie la plus ancienne de Lille

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]