Rudolf Flesch

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Rudolf Flesch
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Biographie
Naissance
Décès
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Dobbs FerryVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Columbia University School of Library Service (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Œuvres principales
Why Johnny Can't Read (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Rudolf Flesch (né le à Vienne - mort le à Dobbs Ferry) est un linguiste américain d'origine autrichienne, expert en stylistique et consultant en communication écrite. Dans sa quête d'une communication vers des publics toujours plus larges, il se fit le propagandiste du plain language imaginé en 1946 par le Britannique George Orwell. Depuis l'avènement de la bureautique, Flesch est mondialement connu pour son test quantitatif de lisibilité, le « test de Flesch-Kincaid », implémenté dans différents logiciels.

Biographie[modifier | modifier le code]

Émigration aux USA[modifier | modifier le code]

Flesch est né à Vienne, en Autriche et y a étudié le droit. En 1938, il fuit aux États-Unis pour éviter les conséquences de l'annexion de son pays par l'Allemagne nazie (Anschluss) et les persécutions antisémites. Une fois en Amérique, il étudia à l’Université Columbia et fit la connaissance d'Elizabeth Terpenning, qu'il épousa. Ils eurent six enfants : Anne, Hugo, Jillian, Katrina, Abigal et Janet. Flesch vécut la majeure partie de sa vie avec sa femme et ses enfants à Dobbs Ferry dans l'État de New York, un petit village au sud du comté de Westchester.

Flesch se fait d'abord connaître avec un pamphlet pédagogique : « Pourquoi Johnny ne sait pas lire » (Why Johnny can't read, And What You Can Do about It, 1955)[1], une critique du mouvement des méthodes globales « Enseigner la lecture à vue », appelées en anglais look-say. Selon Flesch, ces méthodes sont inadéquates en ce qu'elles privilégient la mémoire visuelle du lecteur qui, confronté à un mot inconnu, sera désarmé. Flesch est partisan d'enseigner les langues par l'apprentissage des sons des graphèmes.

Consultant en communication[modifier | modifier le code]

Bientôt, par ses livres (The Art of Plain Talk, 1946 ; The Art of Readable Writing, 1949 ; How to Write Better, 1951) et ses prestations, il s'impose comme consultant en communication, fustigeant le jargon et le verbiage, et partisan du Plain English, récemment imaginé par George Orwell (Politics and the English Language[2], 1946). Flesch consacre trois ouvrages à la promotion de cette langue simplifiée : The ABC of Style: A Guide to Plain English (1964), Rudolf Flesch on Business Communications: How to Say What You Mean in Plain English (1972), et How to Write Plain English: A Book for Lawyers and Consumers (1979).

Dans son essai How to Test Readability (1951), il propose des tests de lisibilité (les tests de lisibilité Flesch-Kincaid), fondés sur l’analyse syntaxique de surface[3], qui permettent d'évaluer la lisibilité d'un texte : par exemple, le texte de cette page recueille un indice de 55,6 (très difficile à lire)[4].

Dans The Art of Clear Thinking (1951), Flesch vulgarise les résultats des enquêtes les plus récentes et les dernières avancées en psychologie et en pédagogie pour le grand public. Du titre de ce livre, il écrit en préface : « Il serait présomptueux d'expliquer à des adultes cultivés comment ils doivent réfléchir. Ce que j'ai simplement cherché à faire ici, c'est de rassembler un certain nombre de faits connus sur la pensée humaine et les exprimer en plain English[5] »

Son essai Lite English (1983) réhabilite les expressions courantes et la langue parlée. Le sous-titre du livre est tout un programme : « Expressions courantes à utiliser quel que soit le contexte, et quoi qu'en pensent William Safire, John Simon, Edwin Newman et tous les puristes! » (Popular Words That Are OK to Use No Matter What William Safire, John Simon, Edwin Newman, and the Other Purists Say!).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • The Art of Plain Talk - 1946 ("L'art de parler simplement")
  • The Art of Readable Writing - 1949 ("L'art d'écrire lisiblement")
  • How to Write Better - 1951 ("Comment mieux écrire")
  • The Art of Clear Thinking - 1951 ("L'art de penser clairement")
  • How to Test Readability - 1951 ("Comment évaluer la lisibilité")
  • Why Johnny Can't Read—And What You Can Do About It - 1955 ("Pourquoi Johnny ne sait pas lire, et que faire à ce sujet")
  • The ABC of Style: A guide to Plain English - 1964 ("L'ABC du style : un guide de l'anglais simplement)
  • Rudolf Flesch on Business Communications: How to Say What You Mean in Plain English - 1972
  • How to Write Plain English: A Book for Lawyers and Consumers - 1979
  • Lite English: Popular Words That Are OK to Use No Matter What William Safire, John Simon, Edwin Newman, and the Other Purists Say! - 1983
  • Why Johnny Still Can't Read—A New Look at the Scandal of our Schools - 1981

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Why Johnny Can't Read, New York, Harper & Row, , 138 p. (ISBN 0-06-091340-1, lire en ligne).
  2. Orwell soutenait que la corruption de la langue peut déboucher sur la corruption de la pensée, en particulier dans la politique où « pacification » peut être utilisé pour signifier « ... villages sans défense sont bombardés de l'air, les habitants chassés dans la campagne, le bétail mitraillé, les huttes incendiées avec des balles incendiaires ... »
  3. Cf. Richard O. Young, How Audiences Decide : A Cognitive Approach to Business Communication, Routledge, , 398 p. (ISBN 978-0-415-87899-9), « Aids to Audience Decision Making », p. 141.
  4. « Traduction et correction du français », sur Mancko (consulté le ).
  5. Texte original : It would be impudent to tell intelligent, grown up people how to think. "All I have tried to do here is to assemble certain known facts about the human mind and put them in plain English.