Roger Vanovermeir

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Roger Vanovermeir
Biographie
Naissance
Décès
(à 77 ans)
RoubaixVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
française
Activité
Autres informations
Conflit
Lieu de détention

Roger Vanovermeir, né le 3 septembre 1923 à Roubaix était un résistant[1] et déporté français[2]. Il a activement participé aux associations d'anciens résistants et déportés. Militant associatif et politique, il fut conseiller municipal socialiste de Roubaix. Il est mort le 25 juillet 2001 à Roubaix.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Roger Vanovermeir est né le à Roubaix dans une famille d’origine belge.

Son père, Théodore Vanovermeir, a été conseiller municipal socialiste et adjoint au maire de Roubaix de 1926 à 1941[3],[4]. Il en sera exclu par la loi de Vichy interdisant ces fonctions à des français nés de père étranger. Il faisait partie des proches collaborateurs de Jean Lebas[5]. Il était artisan ébéniste et entrepreneur de pompes funèbres. Sa mère, Marie-Thérèse Lefebvre épouse Vanovermeir, travaillait dans le magasin familial.

À la déclaration de guerre, à 16 ans, Roger Vanovermeir arrête ses études au lycée Turgot de Roubaix pour travailler au côté de son père. Il exerce aussi des fonctions de téléphoniste à l’hôpital de Roubaix et participe à la Défense passive.

En mai 1940, devant l’invasion allemande, comme de nombreux habitants du Nord, il évacue avec son père à Argenton-sur-Creuse. Quand les Allemands y arrivent, les deux hommes décident de revenir à Roubaix, où ils sont de retour en septembre 1940.

Résistance[modifier | modifier le code]

Il entre alors dans la Résistance au sein du réseau franco-belges Delbo Phénix[6],[7], fondé par Joseph Dubar, neveu de Jean Lebas. Il participe aussi, à partir de 1943, aux actions du réseau Action 40[8],[9] qui aide en particulier les aviateurs alliés tombés en France[10]. Il est chargé de fournir des faux papiers aux clandestins[11].

Certificat d'appartenance à la résistance intérieure remis à Roger Vanovermeir

Déportation[modifier | modifier le code]

Arrêté à Roubaix le 26 mai 1943[12] par la Gestapo de Paris après que d’autres membres du réseau ont été arrêtés en possession d’une liste d’adresses. Il est interné à la prison de Loos-lez-Lille, puis à Fresnes où il reste emprisonné quatre mois.

Le 11 octobre 1943, il est transféré par des policiers français vers la gare de l’Est pour être déporté à Sarrebruck.

Il est d'abord emprisonné dans le camp de Neue Bremm où il est incarcéré en tant que déporté « N.N. » (Nacht und Nebel). Il est ensuite emprisonné à Buchenwald[13],[14] (de novembre 1943 à janvier 1944). Au début de 1944, il est transféré au camp de Lublin-Maïdanek (de février 1944 à juin 1944) où il parvient à travailler dans un atelier de menuiserie. Malgré son statut de « N.N. », il peut faire parvenir un courrier à ses parents par l’intermédiaire d’un autre détenu qui s’adresse à ses « parrains et marraines ».

En juillet 1944, l'administration SS décide de le transférer. Il est alors conduit, sous la surveillance d'un garde SS, à travers l'Europe. Il traverse la Pologne et l’Allemagne de prison en prison : Varsovie, Lodz, Pösen, Breslau, Glogau, Leipzig, Francfort, Cassel, Mannheim, Karlsruhe et Strasbourg. Il est finalement enfermé au Struthof (commune de Natzweiller), en Alsace annexée. Il y arrive le 20 juillet et y reste six semaines. L’avance alliée entraîne, en août 1944, l’abandon du camp et, pour lui, un retour vers l’Allemagne et le camp de Dachau[15] où il porte le n° 99275. Il est affecté au « kommando » d’Allach.

Il est libéré par les Américains le 30 avril 1945[16],[17] et rentre dans sa famille à Roubaix.

Après la guerre[modifier | modifier le code]

Militant de la mémoire de la déportation[modifier | modifier le code]

Roger Vanovermeir s’engage dans les associations d’anciens déportés. Président de l'association Résistants Internés Déporté (RID) fondée par le Docteur Marcel Guislain (ancien déporté, sénateur).

Il est aussi vice-président à la Fédération Nationale des Déportés Internés Résistants et Patriotes (FNDIRP), dans la revue de laquelle (Le Patriote Résistant) il rédige de nombreux articles. Il témoigne aussi dans les établissements scolaires.

En 1990, il crée la Délégation Territoriale 59 de l'Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (AFMD).

Militant laïque[modifier | modifier le code]

Il milite aussi dans des organisations laïques.

A la FCPE, il est président départemental et membre du Conseil d’Administration[8], proche du Président Jean Cornec. A la Ligue de l’Enseignement, il est président départemental. Il milite aussi à Solidarité Laïque. Il est membre du Conseil Économique et Social Régional Nord-Pas-de-Calais au titre des organisations de jeunesse.

Militant politique[modifier | modifier le code]

Membre du Parti Socialiste, il fait partie du Conseil Municipal de Roubaix de 1977 à 1983 dans la municipalité dirigée par Pierre Prouvost[18]. Membre du Secrétariat de la fédération du Nord du PS au titre du « courant Mitterrandiste », il anime aussi l’association La Mémoire Courte dans le Nord.

Il est aussi franc-maçon à la Grande Loge de France (GLDF) puis au Grand Orient de France (GODF).

Distinctions[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Musée de la résistance, « Dossiers administratifs de résistants et résistantes », sur museedelaresistanceenligne.org
  2. L'occupation en France et en Belgique, Revue de Nord, , 1015 p.
  3. Louis Trénard, Histoire de Roubaix, Edition des beffrois, p. 1984
  4. « Bibliothèque numérique de Roubaix »
  5. Jean Piat, Jean Lebas, de la Belle Époque à la Résistance,
  6. Etienne Verhoyen, Un réseau belge du Nord : Ali-France., Revue du Nord (lire en ligne)
  7. Fiche de démobilisation de Roger Vanovermeir (illustration)
  8. a et b « Vanovermeir Théodore », sur maitron.fr
  9. Certificat d'appartenance à la résistance intérieure française de Roger Vanovermeir (illustration)
  10. « Réseau de renseignements « ACTION 40 » 1940-1942. »
  11. Etienne Dejonghe, Le Nord Pas de Calais dans la main allemande, Edition de la Voix du Nord, p 313
  12. Certificat d'appartenance à la Résistance intérieure et fiche de démobilisation (voir illustrations)
  13. Association Française Buchenwald Dora et Kommandos, Le mémorial Buchenvald, Dora, Kommandos,
  14. Association Française Buchenwald Dora et kommandos, « Roger Vanovermeir (1923-2001) KLB 30140 », sur sso-buchenwald-dora.com
  15. Amicale des anciens de Dachau Della Monta, Mémorial annuaire des Français de Dachau Della,
  16. Roger Vanovermeir, « Témoignage enregistré par la fondation pour la mémoire de la déportation »
  17. Jean-Pierre Vittori, Le grand livre des témoins, Edition de l'atelier FNDIRP,
  18. Rémi Lefebvre, « Le socialisme français soluble dans l'institution municipale ? Forme partisane et emprise institutionnelle : Roubaix (1892-1983) », Revue française de science politique,‎
  19. Journal officiel du 17 avril 1962
  20. Journal officiel du 9 août 1978
  21. Par décret du 31 mars 1947, voir le site de l'ordre de la Libération