Relations du catholicisme avec les autres religions

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Histoire des rapports entre le catholicisme et les religions non-chrétiennes[modifier | modifier le code]

Avant le Concile Vatican II[modifier | modifier le code]

Depuis le Concile Vatican II[modifier | modifier le code]

Le Concile Vatican II a apporté un autre point de vue : l'Église catholique demeure toujours l'Église du Christ, mais chaque religion (ou confession) contient, même imparfaitement, un minimum de foi conforme au salut de l'individu.

Ce concile Vatican II a finalisé l'abandon de l'antijudaïsme chrétien par la déclaration Nostra Ætate, inaugurée par le retrait de l'expression juifs perfides de la prière du Vendredi saint. L'expression latine Oremus et pro perfidis Judaeis, signifiait à peu près Prions pour les juifs égarés dans la foi, parce qu'ils n'ont pas reconnu le Messie. Le mot perfides, dans son sens moderne, était donc une traduction malheureuse.

À propos de ce qu'ils considèrent comme des dérives commises au cours de son histoire et aujourd'hui encore [réf. nécessaire], quelques-uns, autour de Hans Küng considèrent la repentance du 12 mars 2000 comme un joli geste médiatique qui n'a pas été suivi d'actes majeurs tendant à la concrétiser, à l'exception de l'abandon de la théologie du Vetus Israel / Verus Israel analysée par Marcel Simon, et portée à la connaissance du grand public par la déclaration conciliaire Nostra Ætate ()[1],[2]

Si des catholiques écrivent volontiers pour se féliciter de cette reconnaissance de dette, les points de vue juifs sont rares sur cette question, quoique dans chaque rencontre officielle ou diplomatique entre le Vatican et une quelconque autorité juive, celle-ci ne manque jamais de s'en féliciter. [réf. nécessaire][3]

En outre, le Vatican a reconnu l'État d'Israël le .

  1. En ce qui concerne le passé, on se reportera aux articles spécialisés : Inquisition, colonisation, mission.
  2. On pourra se reporter à la déclaration Dominus Iesus qui lance la Nouvelle Évangélisation, signée par le cardinal Joseph Ratzinger, devenu depuis pape sous le nom de Benoît XVI. À propos de cette déclaration, Joseph Ratzinger affirmait qu'elle doit s'adresser en priorité aux grandes traditions religieuses.

Principaux textes doctrinaux catholique sur le dialogue interreligieux[modifier | modifier le code]

  • Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, Dialogue et annonce
  • Secrétariat pour les non-chrétiens, Dialogue et mission

Théologie catholique du dialogue entre les religions[modifier | modifier le code]

Elle est le plus souvent issue de l'école indienne de théologie catholique[4],[réf. nécessaire]

Relation inter-religieuse du catholicisme[modifier | modifier le code]

Relations avec le judaïsme[modifier | modifier le code]

  1. Voir : Marcion, Augustin d'Hippone, Antisémitisme
  2. Voir aussi comment se pose le problème de l'origine du christianisme (* Colloque Oxford-Princeton Juifs et Chrétiens dans l'Antiquité tardive et les débuts du Moyen Âge - 9 au 11-jan-2002. The ways that never parted)

Une controverse[modifier | modifier le code]

L'Église catholique romaine considère les religions selon la méthode des épicycles chère à Copernic[réf. nécessaire]. La question est parfaitement(??) exposée par Ignace Berten (o.p.) dans ce passage d'une conférence donnée au CIL (Conseil Interdiocésain des Laïcs de Wallonie-Bruxelles) dont on trouvera l'intégralité sous la note [3]

« Comment Vatican II développe-t-il la cohérence théologique de cette ré-interprétation positive des confessions, religions et convictions autres ? À partir d'un modèle de type concentrique. Au centre, se trouve l'Église catholique romaine: celle-ci est l'unique dépositaire de la totalité de la vérité révélée (et donc finalement de la vérité humaine) et de la totalité des moyens de salut. Autour d'elle, il y a des cercles de plus en plus larges, et de plus en plus éloignés de ce foyer de vérité : d'abord l'Église orthodoxe et les Églises de la communion anglicane, avec lesquelles il y a presque unité dogmatique; un peu plus à l'extérieur, il y a les Églises de la Réforme ; puis les grandes religions monothéistes, et ensuite les religions animistes ; et enfin les humanismes agnostiques ou athées. L'éloignement du centre signifie un progressif dégradé de la vérité : plus on s'en écarte, moins on en possède des parcelles (...) Vatican II a profondément changé le regard que les catholiques jettent sur les autres, en dehors de groupes minoritaires intégristes. Il paraît de plus en plus évident, cependant, que le modèle concentrique est lui-même insatisfaisant. Les prétentions de l'Église catholique romaine à posséder la totalité de la vérité paraissent exorbitantes, d'autant plus qu'il est devenu évident qu'elle s'est si souvent trompée dans l'histoire. De plus, on reconnaît bien aujourd'hui que dans la dramatique rupture de la Réforme, Luther avait raison sur un certain nombre de points. En outre, on fait l'expérience de s'enrichir à la rencontre des autres traditions chrétiennes, celles de l'Orient, entre autres, qu'on connaissait si peu. Et aussi dans la rencontre des grandes religions, et chez nous dans la rencontre des convictions séculières humanistes, agnostiques ou athées. Il y a certainement une part de vérité dans certaines critiques athées contre l'Église, et en positif l'expérience morale et spirituelle de l'existence séculière nous apporte aussi son propre éclairage.

La prétention de l'Église catholique à être le foyer de toute vérité semble de plus en plus insupportable. Certains affirment que la majorité des catholiques n'y croirait plus — on ne sait s'il s'agit de catholiques pratiquants ou de ceux qu'on catalogue ainsi parce qu'ils ont été baptisés un jour et ne se sont ensuite jamais soucié de cette religion. Mais alors, est-ce le relativisme total ? Tout se vaut-il ? C'est en tout cas la plus grande crainte des autorités ecclésiales aujourd'hui. Est-il possible de proposer un autre modèle de compréhension, qui soit radicalement fidèle à la tradition de foi ? »

Solution du problème[modifier | modifier le code]

Avant le Concile Vatican II, la solution proposée était celle-ci : du fait que celui qui veut être sauvé ne peut l'être qu'au sein de l'Église catholique, il suffit de la rejoindre. Depuis ce concile, il semble que l'union de toutes les confessions ait fait un premier pas.

La Mission[modifier | modifier le code]

Voir article spécialisée Mission La Mission recèle quelques surprises comme :
  • la querelle des rites chinois du temps de la mission jésuite en Chine et de Matteo Ricci dont résulte un grand bond en avant dans l'étude de la langue et de la civilisation chinoises, à avoir le Grand Ricci dictionnaire de langue et civilisation chinoise chinois-français, travail publié en 199x et débuté par Ricci lui-même et ses collègues jésuites.
  • la création d'une dynamique école indienne de théologie,
  • le courant mystique de Monchanin et Henri Le Saux.

L'école indienne de théologie catholique[modifier | modifier le code]

Dupuis s.j. a été inquiété par le Vatican pour ses opinions pluralistes. En quelque sorte, le salut pouvait venir d'ailleurs que de l'église catholique, ce qui ne convenait pas dans le cadre de la dogmatique catholique[5].

Relations avec l'hindouisme[modifier | modifier le code]

la mystique de Monchanin et Le Saux[modifier | modifier le code]

Ermites du Saccidânanda : En 1950, Jules Monchanin, prêtre de Lyon, et Henri Le Saux, moine bénédiction breton, fondent un ashram au lieu-dit Shantivanam (le bois de la paix), sur les rives du fleuve Kavéry. Ils vivent à la manière des renonçants hindous et adoptent des noms sanscrits. L’ashram est dédié au Saccidânanda, c'est-à-dire, selon les Upanishad, au Brahma, Être, Pensée, Béatitude. Les deux ermites préparent ainsi la venue d’une spiritualité authentiquement indienne de la sainte Trinité.

Le christianisme social de Bede Griffiths[modifier | modifier le code]

En 1968, leur succède un moine bénédictin anglais, Bede Griffiths[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le texte de Nostra Ætate [1] sur le site du Vatican
  2. Un point de vue juif sur ladite déclaration [2].
  3. (L'article-interview de Hans Küng est disponible dans Le Monde des religions, septembre 2003.)
  4. * BOUBLIK V., Teologia delle religioni, Studium, Rome, 1973.
    • DUPUIS Jacques, Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux, Ed. du Cerf, Paris, 1999. [Jacques Dupuis, jésuite belge, a vécu en Inde de 1948 à 1984. Il a ensuite été professeur de théologie à l'Université Grégorienne de Rome]
    • DUPUIS Jacques, Jésus-Christ à la rencontre des religions, Desclée, Paris, 1994 (2e édition)
    • RIES Julien, Les Chrétiens parmi les religions, Desclée, Paris, 1987. [Histoire des attitudes chrétiennes vis-à-vis des autres religions.]
  5. * DUPUIS (J.), « The Use of Non-Christian Scriptures in Christian Worship in India », dans « Culte et rituel dans le christianisme et les autres religions », Studia Missionalia, vol. 23 (1974), p. 127-143.
    • DUPUIS (J.), Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux, Ed. du Cerf, Paris, 1999, p. 225-230 ; 578-579 (sur la christologie de Raimundo panikkar), p. 406-422 ; 439-440 ; 456-460 [sur une christologie indienne].
    • FEDOU (M.), Regards asiatiques sur le Christ, Desclée, Paris, 1998.
    • PARRINDER (G.), Avatar and Incarnation, Faber and Faber, Londres, 1971.
    • VEMPENY (I.), Krsna and Christ, Gujarat Sahitya Prakash, Anand, 1988.
    • FALLON (M.), « Le culte des images », dans : SMET (R. de) et NEUNER (J.) [éd.], La quête de l’éternel. Approches chrétiennes de l’hindouisme, Desclée de Brouwer, Bruges, 1968, p. 199-213.
    • PANIKKAR (R.), Le Christ et l’hindouisme, une présence cachée, Ed. du Centurion, Paris, 1972 (trad. de The Unknown Christ of Hinduism, Longman, Darton, and Todd, Londres, 1964.) [L’auteur est né d'une mère catalane et catholique et d'un père indien et hindou.]
    • PANIKKAR (R.), Le dialogue intrareligieux, Aubier, Paris, 1985.
    • SMET (R.), Essai sur la pensée de Raimundo Panikkar. Une contribution indienne à la théologie des religions, Centre d’histoire des religions, Louvain-la-Neuve, 1981.
  6. * DUPUIS (J.), Jésus-Christ à la rencontre des religions, Desclée, Paris, 1994 (2e édition) [Des pages riches sur l’expérience d’Abhishiktananda qu’il a bien connu (p. 89-115).]
    • GOZIER (A.), Le père Le Saux à la rencontre de l’hindouisme, Ed du Centurion, Paris, 1982.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Lacouture, Jésuites, un essai de biographie collective.
  • Yves Congar o.p., Journal du Concile Vatican II, CERF 2000
  • Yves Congar o.p., Journal d'un théologien 1946-1954 qui montre comment Congar fut inquiété par le Saint-Office pour avoir dit ce que dit sans problème Ignace Berten Luther avait raison sur certains points.
  • Pierre-Yves Fux, La main tendue. Jean-Paul II en Terre sainte, L'Œuvre 2011