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Réserve mondiale de la Biosphère du lac Saint-Pierre

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Lac Saint-Pierre *
Image illustrative de l’article Réserve mondiale de la Biosphère du lac Saint-Pierre
Lac Saint-Pierre
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Coordonnées 46° 12′ 15″ nord, 72° 49′ 58″ ouest
Création 2000
Superficie Cœur : 3 135 ha
Zone tampon : 12 409 ha
Zone de transition : 32 456 ha
Géolocalisation sur la carte : Canada
(Voir situation sur carte : Canada)
localisation
Géolocalisation sur la carte : Québec
(Voir situation sur carte : Québec)
localisation
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification géographique UNESCO

La réserve de la biosphère du Lac-Saint-Pierre est une réserve de biosphère reconnue en par l'UNESCO dans le cadre du Programme sur l'Homme et la Biosphère. Elle est située dans la région du Lac Saint-Pierre au Québec.

Description

C’est entre Sorel-Tracy et Bécancour, sur la rive sud, et Berthierville et Trois-Rivières, sur la rive nord, que le fleuve Saint-Laurent se renfle pour former le lac Saint-Pierre. De par son archipel d’une centaine d’îles où foisonne une grande diversité biologique, en amont, et de par son refuge d'oiseaux migrateurs, en aval, le lac Saint-Pierre est un joyau unique au Québec. Occupant une superficie de 480 km2, et de 660 km2 lors des crues printanières, le lac Saint-Pierre est la plus vaste plaine d’inondation en eau douce au Québec. Son écosystème est demeuré naturel à 90 %, et ce, malgré la présence industrielle environnante. Elle abrite 288 espèces d'oiseaux résidents et migrateurs[1].

C’est grâce au travail de plusieurs intervenants sensibles à l’environnement et d’une conscience envers des principes de développement durable que cette vaste région a adhéré à ce projet. Ce territoire étant reconnu à titre de réserve de la biosphère depuis une décennie, la région du Lac-Saint-Pierre prône maintenant, les principes de développement durable.

Une réserve de la biosphère

Les réserves de la biosphère ne sont pas des aires protégées, mais en comprennent au sein de leur territoire. Elles sont des parties d’écosystèmes terrestres ou côtiers où citoyens, entreprises et gouvernements se sont engagés à vivre et à travailler davantage en harmonie avec la nature. Cette désignation statutaire, décernée par l’UNESCO, souligne qu’un territoire s’investit dans des principes de développement durable, de conservation des écosystèmes et d'appui logistique. Les réserves de la biosphère sont caractérisées par leur zonage et leurs fonctions.

Le zonage d’un grand territoire

Chaque territoire reconnu comprend trois types de zones. Il y a une ou plusieurs aires centrales, qui sont ni plus ni moins que des aires protégées vouées à la conservation de la nature où l’intervention humaine est interdite, mis à part pour la recherche. Ensuite, il y a les zones tampons, qui peuvent être des aires protégées dans lesquelles il est possible de faire des activités de recherche, des aménagements fauniques ou encore de l’écotourisme. Enfin, il y a l’aire d’influence qui est l’espace dans lequel les êtres humains vivent et travaillent (ensemble des MRC entourant le lac Saint-Pierre). Au Lac-Saint-Pierre, le territoire reconnu se situe dans les limites des MRC entourant le lac, soit celles de D'Autray, de Maskinongé, de Bécancour, de Nicolet-Yamaska, de Pierre-De Saurel et de la ville de Trois-Rivières.

Les aires centrales

Les zones tampons

  • Baie des Ouines
  • Baie-du-Febvre/La Longue-Pointe
  • Baie-du-Febvre/Nicolet-Sud
  • Baie Lavallière
  • Commune de Baie-du-Febvre
  • Grande Île
  • Île à la Cavale
  • Île à la Perche
  • Île au Citron
  • Île aux Castors
  • Île aux Cochons
  • Île aux Raisins
  • Île de Grâce
  • Île de Grâce/La-Fabrique
  • Île de la Girodeau
  • Île Saint-Ignace
  • Île des Barques
  • Île aux Sables et Île Plate
  • Île aux Liards
  • Îles du Milieu et de la Commune
  • Île du Moine
  • Île Dupas
  • Île Lacroix
  • Île Lapierre
  • Île Ronde
  • Île Saint-Jean
  • Îlets Percés
  • Louiseville/Porte de la Mauricie
  • Pointe des Îlets
  • Saint-Barthélemy
  • Baie de Maskinongé
  • Réserve naturelle du Boisé-des-Sœurs-de-l’Assomption
  • Réserve naturelle du Boisé-du-Séminaire
  • Réserve écologique Marcel-Léger
  • Réserve écologique Léon-Provancher

Pourquoi le lac Saint-Pierre ?

La région du Lac-Saint-Pierre constitue l’une des composantes majeures de l’écosystème du Saint-Laurent. L’érablière argentée, de plus en plus rare au Québec, est omniprésente dans la région et forme l’association arborescente dominante. On y retrouve également la plus importante plaine d’inondation en eau douce au Québec. Au printemps, les eaux submergent plus de 7 000 ha de prairies naturelles, d’arbustes, de forêts riveraines et 4 000 ha de terres cultivées qui sont utilisées par plus de 800 000 oiseaux en période de migration printanière. C’est ce qui fait du lac Saint-Pierre la plus importante halte migratoire de la sauvagine dans tout l’Est du Canada[2].

Au cours des cinquante dernières années, 70 % des marais ont disparu le long du Saint-Laurent. Vingt pour cent des marais restants se retrouvent au lac Saint-Pierre, soit une superficie de 8 000 ha[3]. Les herbiers aquatiques occupent 6 200 ha et la faune y est très présente. Ils servent entre autres de support aux invertébrés, à l’alimentation et à la reproduction du poisson. On y trouve également la plus importante héronnière en Amérique du Nord, avec plus de 1 300 nids dénombrés, au milieu des habitats protégés et reconnus comme site Ramsar[4].

Qui plus est, cet environnement côtoie chaque jour une foule d’activités humaines : l’agriculture, la chasse, la pêche, la villégiature, la plaisance, la navigation marchande, le commerce et l’industrie légère. Au cours de la dernière décennie, la région du lac Saint-Pierre est l’endroit au Québec qui a le plus bénéficié de gestes de conservation des habitats fauniques. Ainsi, ce sont des millions de dollars qui y ont été investis en faveur de la conservation, et ce, principalement via l’acquisition et l’aménagement de terrains privés par les différents gouvernements et les organisations de conservation[5].

La réserve de la biosphère du lac Saint-Pierre comprend également deux réserves autochtones abénaquises, soit Wôlinak et Odanak. Par leur implication, ils contribuent à la sauvegarde du patrimoine culturel autochtone, notamment avec l’existence du musée des Abénakis, situé dans la réserve d’Odanak. Ainsi, en raison de toutes ses fortes particularités culturelles et naturelles, le lac Saint-Pierre fut reconnu par l’UNESCO en tant que réserve de la biosphère dès .

Un territoire à sauvegarder

Outre les caractéristiques énoncées précédemment, on retrouve une foule de particularités procurant un caractère unique à la région du Lac-Saint-Pierre : un territoire demeuré à 90 % naturel ; le plus important archipel du Saint-Laurent avec 103 îles ; 27 espèces de plantes rares ; 50 % des milieux humides du Saint-Laurent ; 79 espèces de poissons, dont deux figurants sur la liste des espèces menacées ; 288 espèces d’oiseaux observées, dont 116 considérées comme nicheuses ; 12 espèces d’oiseaux faisant partie de la liste des oiseaux menacés du Québec ; la première halte migratoire printanière de l’Oie des Neiges sur le Saint-Laurent ; le dernier bassin d'eau douce du Saint-Laurent[6].

Le lac est d’une superficie totale de 480 km2 et plus de 50 % des habitats de la faune y sont protégés par le biais d’acquisition à des fins de conservation.

La Coopérative de solidarité de la Réserve de la biosphère du lac Saint-Pierre

De 2000 à 2019, la réserve mondiale a été gérée par la Coopérative de solidarité de la Réserve de la biosphère du lac Saint-Pierre, constituée par lettres patentes le en vertu de la Loi sur les coopératives (RLRQ, C. C-67.2) et dissoute le . Cette coopérative de solidarité avait pour mandat, entre autres, le développement durable du tourisme de nature et du tourisme culinaire, ainsi que de travailler avec et pour la collectivité sur son territoire : les citoyens, les intervenants et les organismes du milieu, les instances politiques, les partenaires financiers, les institutions d’enseignement et les grandes industries.

La vision de la coopérative de solidarité était de participer au développement durable des entreprises et des organisations touristiques, dans un esprit de cohabitation harmonieuse entre l’homme et la biosphère. La Coopérative de solidarité travaillait au maintien des relations durables selon une démarche qui privilégie l’interdisciplinarité, les relations intergénérationnelles et la gouvernance participative. Autrement dit, il ne s’agissait pas d’un territoire isolé, mais de lieux où l’on cherchait à expérimenter les meilleures pratiques possible de cohabitation entre les humains et la nature.

L’ambition de la Coopérative de solidarité a été de s’ouvrir sur le monde en créant des opportunités de rayonnement à travers le Réseau mondial des réserves de la biosphère réparties sur le globe. Les produits et services régionaux offerts, ainsi que son expertise, étaient des atouts à partager et à faire connaitre au-delà de ses frontières régionales, québécoises et canadiennes.

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes