Palais du verre

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Palais du verre de Charleroi
Le bâtiment vu depuis le boulevard De Fontaine
Présentation
Type
Architectes
Jacques Depelsenaire (musée) (), Simon Brigode (musée) (), Jean-Pierre Hernalsteens (d) (palais de justice) (), Philippe Mousset (d) (palais de justice) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Construction
Rénovation
Surface
10 180 m2Voir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
État belge (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Usage
Localisation
Adresse
Boulevard Alfred de Fontaine, 10Voir et modifier les données sur Wikidata
6000 Charleroi, Hainaut
 Belgique
Accès et transport
Métro
Coordonnées
Carte

Le Palais du verre est un bâtiment à vocation judiciaire situé au boulevard Alfred de Fontaine à Charleroi en Belgique. Achevé en 1967, il a été entièrement repensé et rénové de 2006 à 2010 pour héberger le tribunal de l’entreprise du Hainaut[1], le tribunal du travail et l’auditorat du travail du Hainaut[2]. De même que le Palais de justice de Charleroi, situé en contrebas, il est implanté dans le parc Jacques Depelsenaire, du nom de l’architecte de ces deux bâtiments.

Histoire[modifier | modifier le code]

L’édifice initial abritait l’Institut du Verre, consacré à la recherche, ainsi que le musée du Verre qui matérialisaient l’importance de l’industrie verrière au Pays de Charleroi. En 2003, la Régie des bâtiments  confie à l’architecte Jacques Depelsenaire, concepteur de l’Institut du verre, et aux architectes Jean-Pierre Hernalsteens et Philippe Mousset, la tâche de transformer le bâtiment en une extension du Palais de justice qui souffrait d’un déficit chronique de surfaces[3]. La mission des architectes incluait l’aménagement du parc en front du boulevard de Fontaine, ainsi que la création d’un plan d’eau et d’une allée reliant l’entrée au boulevard.

Le chantier a débuté en 2006. Jacques Depelsenaire est décédé le , avant que les travaux ne se terminent, le .

Architecture - rénovation du bâtiment[modifier | modifier le code]

Le bâtiment originel a été mis à nu lors de sa déconstruction, seule la structure étant conservée.

Les bureaux sont implantés dans l’aile oblique de cinq étages. Les façades sont recouvertes d’une double peau partiellement en verre destinée à réguler les apports thermiques[4].

Cet imposant volume aux façades de verre résolument contemporaines, légères et transparentes, est assis en contraste sur un soubassement revêtu de pierre du Hainaut, et encadré aux deux extrémités par un habillage en acier Corten patiné par la rouille, dont la couleur joue avec cet environnement de parc urbain.

L’aile nord, recouverte partiellement d’une toiture végétale, contient quatre salles d’audience de volumes différenciés, ainsi que la salle des pas perdus. Elle est enveloppée de pierres, qui lui confèrent un caractère robuste et solennel, l’impression de légèreté étant préservée par des percées de lumière dans les façades et une imposante toiture métallique en forme d’aile se détachant du volume.

Les matériaux employés, pierre, acier, verre, rappellent symboliquement le passé industriel de la région de Charleroi.

Salle d'audience du tribunal de l'entreprise

Une particulière attention a été réservée aux salles d’audiences; celles-ci sont revêtues jusqu’à mi-hauteur de panneaux en bois de hêtre, percés pour l’acoustique ;  à ces panneaux, les architectes ont intégré des citations ou aphorismes qui se rattachent à l’idée de justice. On notera également l’adoption de l’arrondi dans certaines rangées de bancs, de pupitres ou de volumes de salle d’audience, expression peu utilisée dans les palais de justice en Belgique[5].

L’auditorium de 150 places, déjà présent dans l’ancienne structure, porte le nom de Paul Verlaine, dont le poème « Charleroi » est sérigraphié dans le hall. Enfin, on relèvera deux autres gestes culturels liés au bâtiment. Au milieu du plan d’eau émerge une sculpture de Jean-François Diord réalisée en hommage au chanoine astrophysicien Georges Lemaître, originaire de Charleroi et auteur de la théorie du Big Bang. Quant à l’allée principale en béton désactivé, elle a résolument été aménagée de manière monumentale et stylisée, au moyen de portiques en acier Corten qui s’échelonnent du boulevard jusqu’au palais et dialoguent avec les hêtres et platanes environnants[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dénomination actuelle depuis 2018, anciennement ‘tribunal de commerce’.
  2. Le ressort du Hainaut comprend trois divisions : Charleroi , Mons et Tournai.
  3. A+, Revue belge de l’architecture, n° 206, juin-juillet 2007 pages 56 et 57 ; Le Pli judiciaire, Bulletin du Barreau de Charleroi, n° 104, Juin 2013, page 30 et svt.
  4. Le bâtiment est décrit comme « un des bâtiments les plus modernes et durables de Charleroi » ; voir « Charleroi. Extension du Palais de Justice (« le Palais du Verre ») », 25/04/2017, dans Régie des Bâtiments, lire en ligne, [19/06/2018].
  5. Voir en France une expression semblable au Palais de justice de Grasse, plaquette du Ministère de la Justice, 1999, page 14.
  6. « Charleroi. Extension du Palais de Justice (« le Palais du Verre ») », 25/04/2017, Régie des Bâtiments, même référence.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Iwan Strauven (dir.), Judith Le Maire (dir.) et Marie-Noëlle Dailly (dir. et photogr.), 1881-2017 Charleroi métropole, Bruxelles, Mardaga et Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, coll. « Guide d'architecture moderne et contemporaine » (no 4), , 367 p. (ISBN 9782804703677), p. 90.