Naosichi

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Le naosichi ou naoshichi est un agrume japonais peu diffusé et principalement cultivée à Sukumo, préfecture de Kōchi. Le jus du fruit vert récolté en septembre octobre, abondant, est un condiment réputé pour l'équilibre de ses saveurs acides, douces et amères.

C'est un agrume de jours longs.

Dénomination[modifier | modifier le code]

En japonais 直七, ナ オシチ (naoshichi) littéralement droit et 7 est le du nom d'un poissonnier, M. Naosichi, qui en fit la promotion[1] ou  田 熊スダチ (takuma sudachi)[2], du nom de la ville de Takuma, Onomichi, préfecture d'Hiroshima. En chinois 直 七, 田 熊史达橘 (Zhí qī, tiánxióng shǐ dá jú)[3].

Sa faible notoriété (il est aussi nommé 幻の柑橘 (maboroshi no kankitsu) - agrume fantôme[1]) ne dépasse pas le cadre du Japon où les noms binomiaux admis sont Citrus tagumasudachi [4]Tanaka, Citrus taguma-sudachi Hort, ex Tanaka (Translitération équivalente takuma-sudachi). L'australien Harold McGee (2007) le classe dans les agrumes inconnus «Les études coréennes et japonaises mentionnent des espèces qui non seulement sont nouvelles pour moi, mais qui ne sont même pas répertoriées dans A Source Book of Edible Plants, S. Facciola 1998. Parmi ceux-ci figurent le hallabong coréen [dekopon], les japonais mochiyuzu (C. inflata), kabosu (C. sphaerocarpa), naoshichi (C. taguma-sudachi), kimikan...»[5].

Le statut de cultivar ou mutant de sudachi n'est pas confirmé par la génomique. Le amateurs locaux le comparent au Buschukan (Mochiyu, Citrus inflata) qui est plus amer, au Ryoji Hana (Keraji, Citrus reticulata) au gout plus piquant, au Hanayu (Citrus hanaju) plus acide et moins amer[6]. Il est mentioné membre du groupe des sumikan (mandarines acides)[7].

Dans la carte des coordonnées des agrumes de T Shimizu (2016) sudachi, kabosu, mochiyu, etc. sont dans une même zone à égale distance des acides (lime, yuzu) et des mandarines[8].

Culture et usage[modifier | modifier le code]

Description[modifier | modifier le code]

Le fruit (6 cm de haut sur 7 à 8 cm de diamètre) a une saveur qui, comparée à celle du kabosu, du yuzu et du sudachi, est parfaitement équilibrée[9]. La pulpe est légèrement oranger lors de la récolte. Il est cultivé:

Condiment[modifier | modifier le code]

Le jus de naosichi est commercialisé en bouteille, il sert de condiment acide/amer dans les sauces, le ponzu ou directement sur le poisson ou dans les boissons[12]. Il est généralement qualifié de rafraichissant.

Huile essentielle[modifier | modifier le code]

H. Kusunose et Masayoshi Sawamura donnent (1980) une analyse comparative de l'HE de naosichi, de sumikan et de yuzu. Le limonène du premier est nettement dominant 92 % suivi du γ-terpinène (4 %), du myrcène (1,9 %), de l'α-pinène (1,2 %). Ils détectent la présence de terpinéol-4 et notent qu'il contribue largement à l'odeur caractéristique du naosichi[9].

Une analyse d'HE pressée à froid (1996) donne 60 composants dont β-sinensal[13] notablement présent, quelques sesquiterpénes (1,1 %) et composés oxygénés (0,7 %). Les principaux constituants sont du même ordre de grandeur que l'analyse précédente, s'y ajoute le trans-β-farnésène (0,8 %) à note verte, le décanal (0,3 %), β-pinène (0,3 %) et terpinolène (0,2 %)[14] à note fraiche.

La disponibilité commerciale de cette HE est limitée, elle est réputée relaxante, anti-anxiété, anti-stress, antidépressive[15](présence de trans-farnesène[16]). Le parfum du fruit vert est moins épicé que le sudachi[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (ja) 城西館, « 宿毛市 幻の柑橘「直七」 < TOSA made », sur TOSA made,‎ (consulté le )
  2. « 柑橘类植物名录(二)-黄岩在线-以历史的眼光丈量黄岩 », sur www.331003.com (consulté le )
  3. « Citrus_2 », sur www.plantnames.unimelb.edu.au (consulté le )
  4. Servants of Knowledge, ifis (lire en ligne)
  5. « Citrus news: varieties and powers », sur Curious Cook (consulté le )
  6. (ja) « 食べ比べベストシーズン!今年の香酸柑橘食べ比べてみた », sur yuzu-citrus,‎ (consulté le )
  7. « Sumikan - すみかん », sur Hesperides (consulté le )
  8. (en) « Hybrid Origins of Citrus Varieties Inferred from DNA Marker Analysis of Nuclear and Organelle Genomes », PLOS ONE, vol. 11, no 11,‎ , e0166969 (ISSN 1932-6203, DOI 10.1371/journal.pone.0166969, lire en ligne, consulté le )
  9. a et b « 直七すだち », sur www.tosakatsuo.com (consulté le )
  10. (ja) « 直七とは?|直七の里株式会社 , 高知県宿毛市のポン酢・ドレッシング・果汁製造販売,直七果汁100% », sur www.naosato.co.jp,‎ (consulté le )
  11. (en) « Essence de Yuzu | huile essentielle de Yuzu », sur EssentialCitrus (consulté le )
  12. « 直七すだち », sur www.tosakatsuo.com (consulté le )
  13. (en) PubChem, « beta-Sinensal », sur pubchem.ncbi.nlm.nih.gov (consulté le )
  14. (en) Simon M. Njoroge, H. Ukeda, H. Kusunose et M. Sawamura, « Japanese SourCitrus Fruits. Part IV. Volatile Compounds of Naoshichi and Tahiti Lime Essential Oils », Flavour and Fragrance Journal, vol. 11, no 1,‎ , p. 25–29 (ISSN 0882-5734 et 1099-1026, DOI 10.1002/(SICI)1099-1026(199601)11:1<25::AID-FFJ540>3.0.CO;2-J, lire en ligne, consulté le )
  15. (ja) « 和悠香 直七 精油5ml 高知日高村産 | 京都FORESTVISION『和悠香』 powered by BASE », sur 京都FORESTVISION『和悠香』 (consulté le )
  16. « Farnésène : définition et explications », sur AquaPortail (consulté le )
  17. (en) Giovanni Dugo et Luigi Mondello, Citrus Oils Composition, Advanced Analytical Techniques, Contaminants, and Biological Activity, Boca Raton, Floride, CRC Press Taylor & Francis Group, , 568 p. (ISBN 978-1-4398-0028-7, lire en ligne), p 183 2.2.2.10 Citrus taguma-sudachi Hort. ex Tanaka, Japanese Name: Naoshichi

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • naoshichi sur le site de la ville de Sukumo

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