Maurice de Hirsch

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Maurice de Hirsch
Maurice de Hirsch
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 64 ans)
Nové ZámkyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Famille
Hirsch auf Gereuth (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Josef von Hirsch (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfant
Autres informations
Propriétaire de
Membre de

Maurice, baron de Hirsch de Gereuth (Munich, Bavière, Ersékùjvàr, Autriche-Hongrie, ) est un financier et philanthrope français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Petit-fils d'un banquier juif bavarois anobli en 1818 par le roi de Bavière, sous le nom Hirsch auf Gereuth, et fils du 1er baron von Hirsch auf Gereuth, titré en 1869, Maurice de Hirsch entre dans le monde des affaires dès l'âge de 17 ans en jouant son argent de poche à la Bourse des matières premières. Il épouse, à Bruxelles le 28 juin 1855, la fille aînée du banquier Jonathan-Raphaël Bischoffsheim Clara Bischoffsheim (1833-1899), dont naîtront une fille (morte en bas âge) et un fils, Lucien (11 juillet 1856 - 6 avril 1887). À Bruxelles, Maurice de Hirsch est le cofondateur avec son beau-frère Ferdinand Bischoffsheim, de la banque Bischoffsheim de Hirsch, qui, absorbée en 1870 par la Banque de crédit et de dépôt des Pays-Bas, donne naissance en 1872, après fusion avec la Banque de Paris, à la Banque de Paris et des Pays-Bas. En 1873, après le krach de la Bourse de Vienne, il investit avec succès en Autriche. En 1869, il obtient la concession de la Porte ottomane pour la construction du chemin de fer reliant Istanbul au reste de l'Europe. Il fonde alors la Compagnie des chemins de fer d'Orient.

Ses affaires lui valent l'inimitié de Bismarck, mais également celle des banquiers catholiques qui lui prêtent un rôle de première main dans le krach de l'Union générale en 1882. Compromis dans l'aventure boulangiste aux côtés des royalistes, il ne s'intéresse cependant guère à la politique mais se mobilise pour les Juifs de Turquie, finançant des écoles et des dispensaires, puis surtout pour ceux de Russie, soumis depuis l'assassinat du tsar Alexandre II de Russie en 1881 à une vague de pogroms. Il consacre une partie de sa fortune à organiser leur émigration vers l'Amérique, essentiellement l'Argentine, où il donne une somme de 50 millions de francs-or pour fonder la Jewish Colonization Association. Le succès n'est pas à la hauteur des espérances et l'entreprise est combattue par Theodor Herzl, fondateur du sionisme. Les deux hommes s'expliquent en tête à tête en 1895, un an avant la mort de Hirsch mais la discussion tourne court. À la mort de Hirsch, la Jewish Colonization Association, créée en 1891, possédait en Argentine plus de 100 000 hectares, sur lesquels vivront un millier de familles.

À Paris, Maurice de Hirsch habite un hôtel particulier au 2, rue de l’Élysée (construit pour l’impératrice Eugénie, agrandi et englobé dans le no 4 par le baron de Hirsch, aujourd'hui annexe du palais de l'Élysée, ISMH). Il possède également le château de Beauregard à La Celle-Saint-Cloud, acquis en 1872, qu’il fait entièrement restaurer pour lui redonner sa splendeur passée[1].

En Angleterre, il possède une écurie de chevaux qui remportera des courses prestigieuses, notamment grâce à La Flèche, lauréate de la Triple Couronne des pouliches (1000 Guinées, Oaks, St. Leger).

Le baron disparaît le , à l'âge de 65 ans en Hongrie. Sa femme, Clara de Hirsch, continue son œuvre charitable, jusqu'à sa propre mort, le .

Descendance de Maurice de Hirsch[modifier | modifier le code]

Sépulture du baron et de la baronne de Hirsch au cimetière de Montmartre.

Le baron et la baronne de Hirsch adoptent en 1887 Lucienne-Irène Marie Premelic de Hirsch, la fille naturelle de leur fils Lucien [1], déclarée le à la mairie du 8e arrondissement de Paris « de père et de mère non dénommés », et reconnue le , par sa mère Irène-Catherine Premelic. Maurice de Hirsch désigne par testament son beau-frère Georges Montefiore-Levi tuteur de Lucienne, qui grandit au château du Rond-Chêne à Esneux, et sera élevée par sa tante Hortense Montefiore-Bischoffsheim[2].

Le , Clara de Hirsch adoptera également Maurice-Arnold Deforest (né le à Paris, rue Laugier), rebaptisé de Forest-Bischoffsheim (titré en 1899 par l'empereur François-Joseph d'Autriche, baron de Forest-Bischoffsheim, puis en 1936 par le prince souverain François Ier du Liechtenstein, comte de Bendern) et son frère Raymond. Il semble qu'ils seraient les fils naturels du baron Lucien de Hirsch et de l'artiste de cirque Juliette Deforest, née Arnold (1860-1882). Après des études en Angleterre (Eton et Oxford), il embrasse une carrière politique (parlementaire représentant West-Ham dans la banlieue de Londres), tout en assumant son service militaire comme officier. Lors de la Première Guerre mondiale, il est lieutenant-commander dans la Royal Navy. Il acquiert alors le domaine de Bendern au Liechtenstein, où il est naturalisé le , puis reçoit du prince le titre héréditaire de comte de Bendern le . Dans ses différents domaines, il constitue une collection de tableaux d'art où l'on compte des œuvres de Murillo, Titien, Greuze, Breughel et Van Dyck. Le , il lègue à la Ville de Paris le château de Beauregard dont il avait hérité de son père adoptif Maurice de Hirsch, avec des conditions exigeantes concernant les logements sociaux, la pratique sportive pour la jeunesse et le maintien des espaces verts. Maurice-Arnold de Forest meurt à Biarritz le [3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le château, bombardé en 1940, sera démoli en 1956. En 1950, le comte de Bendern, son propriétaire à la mort du baron de Hirsch, l’avait légué à la Ville de Paris sous condition d’y construire des logements pour des familles modestes.
  2. François Stockmans, "Georges Montefiore-Levi", dans Biographie nationale, publiée par l'Académie royale des lettres, des sciences et des beaux-arts de Belgique, tome 38, supplément tome X, fascicule 1er, Bruxelles, Établissements Emile Bruylant, 1973, colonnes 596-616
  3. Philippe Loiseleur des Longchamps, « Une monographie des voies de Beauregard : Le Comte de Bendern », Nationale 311a, no 82,‎ , p. 9-17

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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