Marseillaise (croiseur cuirassé)

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Marseillaise
illustration de Marseillaise (croiseur cuirassé)
La Marseillaise en 1913.

Type Croiseur cuirassé
Classe Gloire
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Chantier naval Arsenal de Brest
Quille posée
Lancement
Commission 1903
Statut Rayé des listes en 1929
Démoli en 1933.
Équipage
Commandant Berthelot (1920-1921)
Équipage 612 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 139,8 m
Maître-bau 20,2 m
Tirant d'eau 7,7 m
Déplacement 9 534 tonnes
Propulsion
Puissance 20 500 ips
15 300 kW
Vitesse 21 nœuds (39 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage ceinture : 106-170 mm
pont : 45-63 mm
tourelles : 173 mm
château : 152 mm
Armement 2 × 1 canons de 194 mm
8 × 1 canons de 164 mm
6 × 1 canons de 100 mm
18 × 1 canons de 47 mm
2 TLT de 450 mm
Rayon d'action 12 000 milles marins (22 224 km) à 12 nœuds (22 km/h)
Pavillon France

La Marseillaise est un croiseur cuirassé de classe Gloire en service dans la marine française de 1903 à 1929. Il sert en Manche et en Atlantique comme escorteur de convoi lors de la Première Guerre mondiale et de navire d'entraînement au tir entre 1925 et 1929. Il est rayé de la flotte en 1929 et démoli en 1933.

Conception[modifier | modifier le code]

Plan de la classe Gloire.

Les bâtiments de la classe Gloire sont conçus comme des versions agrandies et améliorées des navires de la classe des croiseurs cuirassés Gueydon conçu par Louis-Émile Bertin[1]. La Marseillaise mesure 139,8 mètres de long et 20,2 mètres de large avec un tirant d'eau de 7,7 mètres[2] pour un déplacement de 9 534 tonnes[3]. Son équipage est de 612 officiers et marins[1].

Le bâtiment dispose de trois lignes d'arbre d'hélices, chacune alimentée par une machine à vapeur à triple expansion verticale, développant une puissance totale de 20 500 chevaux (15 300 kW). Son appareil évaporatoire se compose de vingt-quatre chaudières Belleville fournissant la vapeur aux machines. Sa vitesse peut monter à 21 nœuds (39 km/h)[2]. Ses soutes embarquent jusqu'à 1 620 tonnes de charbon, ce qui lui permet de parcourir en théorie jusqu'à 12 000 milles marins (22 224 km) à la vitesse de 12 nœuds (22 km/h)[1].

L'artillerie principale de la Marseillaise est composée de deux canons de 194 millimètres montés en tourelles simples à l'avant et à l'arrière. Son artillerie secondaire est composée de huit canons de 164 mm dont quatre sont montés en tourelles simples sur les côtés du navire et quatre autres en casemates. Pour lutter contre les torpilleurs, le navire dispose de six canons de 100 millimètres en casemates et de dix-huit canons-revolvers de 47 millimètres[1]. Il est également armé de deux tubes lance-torpilles de 450 millimètres[4].

La ceinture blindée des unités de la classe Gloire est épaisse de 170 millimètres au milieu du bateau et de 106 millimètres à l'avant et l'arrière. Au-dessus de la ceinture principale, le navire possède d'une mince virure dont l'épaisseur varie entre de 127 millimètres au centre à 106 mm aux extrémités du navire[5]. Le château dispose de parois blindés de 150 millimètres d'épaisseur. Les principales tourelles sont protégées par 173 millimètres de blindage[2] et les tourelles intermédiaires par 120 millimètres. La partie centrale du pont blindé est de 45 millimètres mais passe à 64 millimètres en approchant des bords du bâtiment[5].

Histoire[modifier | modifier le code]

La Marseillaise en 1911.

La Marseillaise est nommé d'après l'hymne national français[6]. Sa quille est posée à l'Arsenal de Brest en [3]. Il est lancé le et entre en service en 1903[6]. Lorsque la Première Guerre mondiale commence, le croiseur est affecté à la division d'instruction de l'Océan qui est chargée de renforcer la 2e escadre légère à Brest[7]. Il patrouille dans la Manche en 1915, avant qu'il ne soit envoyée aux Caraïbes et dans l'Atlantique afin d'escorter les convois[6]. Il est, en 1918, l'un des trois navires de guerre français affecté à la Cruiser and Transport Force chargé des transports des troupes venant des États-Unis à destination de l'Europe.

En , la Marseillaise escorte avec le yacht armé USS Noma, les destroyers USS Burrows et USS Smith[8],[9], le convoi HB-8 composé des cargos USS West Alsek et USS West Bridge, et de 13 autres cargos à destination de la France[10],[8]. Le convoi est à 500 milles nautiques (900 km) à l'ouest de sa destination Le Verdon-sur-Mer à la fin de la journée le [11],[10]. Au coucher du soleil, peu avant 18 heures, le sous-marin allemand SM U-90 torpille le Montanan[8],[12],[n. 1], qui doit être abandonné[12]. Les 81 survivants sont secourus par le Noma[13],[14]. Peu de temps après cette première attaque, le West Bridge, en avarie de machine, se retrouve à la dérive à la traîne du convoi. Il est alors torpillé par le SM U-107 et doit aussi être abandonné[8]. Une opération de sauvetage des deux navires est engagée, mais seul le West Bridge peut encore naviguer et faire route vers la France, quelques jours plus tard[13],[15],[n. 2]..

En 1920, la Marseillaise est chargé d'escorté le SS Georges Washington (en) qui ramène le président américain Woodrow Wilson aux États-Unis[16]. Le navire est transformé en bâtiment d'entraînement au tir entre 1925 et 1929. Il est rayé des listes de la Flotte en 1929 et démoli en 1933[6],[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le U-90 a déjà coulé l'USS President Lincoln au mois de mai précédent.
  2. Une équipe de sauvetage du destroyer Smith réussit à garder à flot le West Bridge, et quatre remorqueurs venus de Brest prennent en charge le navire en toute sécurité jusqu’au port[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d French Armored Cruiser Sully 1968, p. 324, 326.
  2. a b et c Silverstone 1984, p. 80.
  3. a et b Gardiner 1979, p. 305.
  4. Chesneau et Koleśnik 1979, p. 305.
  5. a et b French Armored Cruiser Sully 1968, p. 326.
  6. a b c et d Silverstone 1984, p. 104.
  7. Moulin 2013.
  8. a b c d et e (en) « West Bridge (Id. No. 2888) », sur DANFS..
  9. (en) « Burrows II (Destroyer No. 29) », sur DANFS..
  10. a et b (en) « West Alsek (Id. No. 3119) », sur DANFS..
  11. (en) « Montanan », sur Miramar Ship Index, R.B.Haworth (consulté le ).
  12. a et b Crowell et Wilson 1921, p. 529–530.
  13. a et b (en) « Montanan », sur DANFS..
  14. (en) « Montanan torpedoed; five men are missing », The Atlanta Constitution,‎ , p. 7.
  15. (en) « Dodged 2 of 3 torpedoes », The Washington Post,‎ , p. 5.
  16. (en) « Gloire Class », battleships-cruisers.co.uk (consulté le )
  17. « Classe Gloire », sur le.fantasque.free.fr (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) « French Armored Cruiser Sully », Naval Records Club, Toledo, Ohio, vol. V, no 4,‎ , p. 324–26 (ISSN 0043-0374).
  • (en) Benedict Crowell et Robert Forrest Wilson, The Road to France : The Transportation of Troops and Military Supplies, 1917–1918, New Haven, Connecticut, Yale University Press, (ISBN 1-143-73956-6, OCLC 18696066). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Roger Chesneau et Eugène M. Koleśnik, Conway's All the World's Fighting Ships (1860-1905), [détail de l’édition].
  • (en) Jean Moulin, To Crown the Waves : The Great Navies of the First World War, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 336 p. (ISBN 978-1-61251-269-3, lire en ligne), « France: La Marine Nationale ».
  • (fr) Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Toulon, Rezotel-Maury Millau, , 1118 p. (ISBN 978-2-9525917-1-3 et 2952591717).
  • (en) Paul H. Silverstone, Directory of the World's Capital Ships, New York, Hippocrene Books, , 491 p. (ISBN 0-88254-979-0).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (en) « Gloire Class », sur battleships-cruisers.co.uk (consulté le )
  • (fr) « Classe Gloire », sur le.fantasque.free.fr (consulté le )