Marguerite Rouvière
Naissance | |
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Décès |
(à 76 ans) |
Nom de naissance |
Marguerite Marie Charlotte Rouvière |
Nationalité | |
Formation |
École normale supérieure (à partir de ) |
Activité | |
Père |
Émile Rouvière (d) |
Mère |
Lucie Maurizot |
Fratrie |
Jeanne Rouvière (d) |
Conjoint |
Jean Rivière (d) (de à ) |
A travaillé pour | |
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Distinctions |
Marguerite Rouvière (1889-1966) est une physicienne et enseignante française.
Première femme admise à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm (1910) et première titulaire féminine de l'agrégation masculine de physique (1913), elle a enseigné en classes préparatoires scientifiques et publié deux traductions.
Biographie
[modifier | modifier le code]Ses parents sont Émile Rouvière, ancien élève de l'École polytechnique (promotion 1879), militaire, et Lucie Maurizot[1]. Marguerite Marie Charlotte Rouvière naît le à Pertuis[2], dans le Vaucluse. Elle est surnommée « Magali » dans sa famille provençale[3].
Admise dans la promotion 1910, elle est la première femme à avoir réussi le concours de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm[4] (ENS). Le Conseil supérieur de l'Instruction publique, chargé de statuer sur son cas, accepte son intégration au sein de l'établissement[5]. Sa sœur cadette Jeanne est, quant à elle, admise au concours de l'ENS en 1912[6],[7], mais y est inscrite sous le seul statut de boursière de licence ; elle ne se verra attribuer le titre d'ancienne élève de l'ENS que rétrospectivement, par un arrêté ministériel de 1927[8]. Toutes deux furent notamment épaulées par leur père polytechnicien, qui voulait montrer que ses filles « valaient bien des garçons »[3].
Elle est moquée dans Femina, où, sur 1204 femmes interrogées dans le cadre d'une enquête intitulée « Normalienne, taupine, bachelière ? », 912 concluent que leurs homologues n'ont pas leur place dans les grandes écoles[5]. À l'École, malgré des réticences initiales (René Girard se rappelle, avec humour, « une tempête dans le bassin des Ernests »), elle suscite vite l'« intérêt » et la « curiosité », se présentant comme « le type de la jeune fille équilibrée et intelligente »[3]. Elle s'attire en particulier le soutien des « talas »[3] (les catholiques pratiquants de l'ENS). Elle est assez mal reçue, également par les enseignants de l'École, et subit en particulier des vexations de la part d'Henri Abraham, professeur de physique[3]. Elle est aidée par son camarade Jean Rivière, qu'elle épousera[3] en 1916[2]. Ils ont une fille et deux fils, dont Jacques, qui entre à son tour à l'École en 1939 mais meurt de maladie dès 1943[3].
Elle est également la première femme reçue à l'agrégation masculine de physique en 1913[9]. Après cela, elle enseigne la physique comme déléguée au lycée Carnot (1915-1930) à Paris, avant d'être titularisée en 1930. Elle est professeur de classes préparatoires scientifiques, aux lycées Fénelon (1936-1942, puis 1943), d'Aix-en-Provence (1942-1943), et Victor-Duruy (1943-1947)[2]. Elle est admise à la retraite en 1947[2].
Elle meurt le [2], à 76 ans[Où ?].
Décorations
[modifier | modifier le code]- Officier de l'Instruction publique en décembre 1946[2]
- Chevalière de la Légion d'honneur par décret du 6 février 1948[2]
Traductions
[modifier | modifier le code]- William Henry Bragg et William Lawrence Bragg (trad. de l'anglais), Rayons X et structure cristalline [« X-Rays and Crystal Structure »], Paris, Gauthier-Villars, , VII + 211 (BNF 31864520).
- Theodore Lyman (trad. de l'anglais, préf. Charles Fabry), L'Ultra-Violet, Paris, Félix Alcan, coll. « Nouvelle collection scientifique », , XXXI + 227 (BNF 30849586).
Références
[modifier | modifier le code]- « Cote LH/2392/69 », base Léonore, ministère français de la Culture.
- « Cote 19800035/707/80638 », base Léonore, ministère français de la Culture.
- Girard 1994.
- « Rouvière Marguerite », sur publimath.irem.univ-mrs.fr (consulté le )
- Évelyne Barbin, « L'enseignement des mathématiques aux jeunes filles et les stéréotypes de genre (1880-1960) », Repères IREM, no 97, , p. 76-77 (lire en ligne).
- Loukia Efthymiou, « Le genre des concours », Clio, no 18, , p. 91-112 (lire en ligne), n. 10.
- Saliou Touré, « Cote d'Ivoire: les femmes et la science en cote d'ivoire », sur fr.allafrica.com.
- Roland Brasseur, « Liouba Bortniker », Gazette des mathématiciens, no 129, , p. 52 (lire en ligne), n. 7.
- « Marguerite Rouviere », sur www.ens.fr (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- René Girard, « La « première venue » à l'École », dans Alain Peyrefitte et al., Rue d'Ulm : chroniques de la vie normalienne, Paris, Fayard, (ISBN 2-213-03075-8, lire en ligne) — édition augmentée de l'ouvrage de Peyrefitte à l'occasion du bicentenaire de l'École.
- Roland Brasseur, "Liouba Bortniker, Marguerite Rouvière, Madeleine Chaumont", Bulletin de l'Union des professeurs de spéciales, n°234, , p.11-26. En ligne.
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- Physicienne française
- Physicien français du XXe siècle
- Pionnière en éducation
- Pionnière en science
- Chevalier de la Légion d'honneur décoré en 1948
- Élève de l'École normale supérieure
- Enseignant au lycée Carnot
- Enseignant au lycée Victor-Duruy
- Officier de l'Instruction publique
- Naissance en juin 1889
- Naissance à Pertuis (Vaucluse)
- Décès en janvier 1966
- Décès à 76 ans