Maladie de Rosai-Dorfman

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Maladie de Rosai-Dorfman
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Adénomégalie cervicale en lien avec une maladie de Rosai-Dorfman ; coloration à l'hématoxyline et à l'éosine d'une biopsie à l'aiguille fine montrant des histiocytes comprenant en leur sein des lymphocytes et plasmocytes intacts (empéripolèse).

Traitement
Spécialité HématologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 D76.3 (ILDS D76.360)
DiseasesDB 31419
MeSH D015618

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La maladie de Rosai-Dorfman, également connue sous les noms d'histiocytose sinusale avec polyadénopathies multiples et parfois de maladie de Destombes-Rosai-Dorfman, est une maladie rare caractérisée par la présence massive d'histiocytes au sein des chaînes ganglionnaires mais également dans d'autres localisations du corps (atteinte extra-nodale). Elle appartient de ce fait à la famille des histiocytoses non langerhansiennes.

Physiopathologie[modifier | modifier le code]

La cause de la maladie demeure inconnue[1]. L'implication de différents agents infectieux dans la pathogénèse a été soulevée par différentes études, qu'il s'agisse de bactéries du genre Klebsiella ou de différents virus (polyomavirus, virus d'Epstein-Barr, parvovirus B19, et HHV-6)[1],[2]. En particulier, l'expression d'antigènes du virus HHV-6 a été notée dans les histiocytes de certains patients[2]. Le virus d'Epstein-Barr a quant à lui été retrouvé dans des lymphocytes phagocytés par les histiocytes[2]. Mais, à l'inverse, d'autres études ont montré par hybridation in situ l'absence d'ARN issu du virus d'Epstein-Barr dans les histiocytes ainsi que l'absence de détection du virus HHV-6 par PCR dans des biopsies de peau de patients atteints de la maladie[1],[3].

Épidémiologie[modifier | modifier le code]

La maladie de Rosai-Dorfman touche principalement l'adolescent et l'adulte jeune avec un pic de fréquence au cours de la seconde et de la troisième décennie[1],[4]. On note également une légère prédominance masculine. Les afro-américains sont plus souvent touchés que les caucasiens[1].

Atteinte ganglionnaire (nodale)[modifier | modifier le code]

L'infiltration des ganglions lymphatiques est responsable d'une augmentation de volume de ces derniers (adénomégalie). Il existe une très nette prédominance cervicale des lésions ganglionnaires (une implication ganglionnaire cervicale étant retrouvée chez 90 % des patients présentant une atteinte ganglionnaire). Les ganglions inguinaux, rétropéritonéaux et médiastinaux peuvent aussi être touchés[5].

Atteinte extra-nodale[modifier | modifier le code]

L'atteinte extra-nodale serait présente dans environ 40 % des cas et s'associe généralement à l'atteinte nodale[5],[1],[4]. Les sites les plus fréquents d'atteinte extra-nodale sont la peau, les sinus de la face, les fosses nasales, l'os, l'orbite, les glandes salivaires, le système nerveux central et le cœur[1],[4]. Les symptômes associés sont donc très variables compte tenu de la diversité de ces localisations.

Atteinte cutanée[modifier | modifier le code]

L'atteinte cutanée est davantage retrouvée chez les patients un peu plus âgés (quatrième décade) et chez les femmes[5]. Elle se caractérise typiquement par des lésions papulo-nodulaires bien que d'autres présentations soient possibles (plaques indurées, masses, lésions acnéiformes, lésions pseudo-xanthomateuses)[5].

Atteinte du système nerveux central[modifier | modifier le code]

L'atteinte du système nerveux central survient dans environ 5 % des cas de maladie de Rosai-Dorfman et apparaît exceptionnellement isolée[4],[5]. Elle se manifeste typiquement par la survenue de masses durales dont l'aspect en imagerie ressemble à celui des méningiomes[4],[6]. Elles apparaissent typiquement en IRM en iso-signal T1 spontané, de signal variable en T2 et intensément rehaussées après injection de produit de contraste[4],[6]. Des formes plus exceptionnelles, sans rattachement dural, ont également été rapportées[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g (en) Samir Dalia, Elizabeth Sagatys, Lubomir Sokol et Timothy Kubal, « Rosai-Dorfman Disease: Tumor Biology, Clinical Features, Pathology, and Treatment », Cancer Control, vol. 21, no 4,‎ , p. 322–327 (ISSN 1073-2748 et 1073-2748, DOI 10.1177/107327481402100408, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c (en) Yanan Cai, Zhangzhen Shi et Yuansong Bai, « Review of Rosai-Dorfman Disease: New Insights into the Pathogenesis of This Rare Disorder », Acta Haematologica, vol. 138, no 1,‎ , p. 14–23 (ISSN 0001-5792 et 1421-9662, DOI 10.1159/000475588, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) N. Ortonne, A. M. Fillet, H. Kosuge et M. Bagot, « Cutaneous Destombes-Rosai-Dorfman disease: absence of detection of HHV-6 and HHV-8 in skin: Three cases of cutaneous sinus histiocytosis », Journal of Cutaneous Pathology, vol. 29, no 2,‎ , p. 113–118 (DOI 10.1034/j.1600-0560.2002.290209.x, lire en ligne, consulté le )
  4. a b c d e f et g (en) Guillaume Friconnet, Mathilde Duchesne, Marcel Gueye et François Caire, « Isolated cerebral Rosai–Dorfman disease presenting as a sole mass protruding into the fourth ventricle: A case report », Radiology Case Reports, vol. 16, no 7,‎ , p. 1613–1617 (ISSN 1930-0433, PMID 33995752, PMCID PMC8105597, DOI 10.1016/j.radcr.2021.04.021, lire en ligne, consulté le )
  5. a b c d et e (en) Cassandra Bruce-Brand, Johann W Schneider et Pawel Schubert, « Rosai-Dorfman disease: an overview », Journal of Clinical Pathology, vol. 73, no 11,‎ , p. 697–705 (ISSN 0021-9746 et 1472-4146, DOI 10.1136/jclinpath-2020-206733, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b Anne G. Osborn, Karen L. Salzman et Miral D. Jhaveri, Diagnostic imaging. Brain, (ISBN 978-0-323-37754-6 et 0-323-37754-8, OCLC 918583115, lire en ligne), chap. 333 (« Miscellaneous Histiocytoses »)