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Lumps & Bumps

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Lumps & Bumps est le surnom d'une collection emblématique de Rei Kawakubo pour sa marque Comme des Garçons. Défilé prêt-à-porter printemps-été 1997, présenté fin 1996, son nom officiel est Body Meets Dress, Dress Meets Body. Celui-ci marque l'histoire de la mode.

La collection Body Meets Dress, Dress Meets Body[1] est présentée à Paris, totalement en silence[2]. Elle est composée de jupes et robes ainsi que des vestes vichy à base de silhouettes désordonnées aux formes proéminentes et asymétriques[3] ; elle renverse la balance, avec ses rembourrages amovibles sous des vêtements en nylon extensible, « des masses grumeleuses qui ressemblaient un peu à des injections de collagène devenues folles ».

La majeure partie de la presse ne comprend rien à cette démarche créative, même pour les critiques de mode habitués au style de Kawakubo[4],[5].

Créations exposées dans un musée sur mannequins.
Comme des Garçons, exposition au MET en 2017. Collection Lumps & Bumps 1997.

Le surnom de « style Quasimodo » lui est donné par un photographe hurlant ce nom durant le défilé[2], pensant à des tumeurs[4],[6],[7]. Lumps & Bumps (littéralement « Enflures et protubérances » en français) reste « un surnom qui suggère un corps malade, déformé ou monstrueux » explique la journaliste Rosemary Feitelberg du Los Angeles Times[8]. La respectée journaliste Cathy Horyn écrit, après la présentation : « De profil, les modèles ressemblaient à des bossus ou à des chameaux renversés sur le flanc. Il y avait de plus petites masses en forme de rein sur les épaules et les bras. » Tandis que sa collègue Amy Spindler parle de « toutes nouvelles difformités pour les femmes »[4]. La présentation souhaite, en déformant les corps, questionner sur les canons de la beauté[2]. La collection comporte pourtant « de jolies robes dans le défilé, tout aussi conceptuelles qu'importables »[5].

Les avis alternant entre « scandale » ou « génie »[2], le défilé trouve un écho pratiquement équivalent à sa toute première collection parisienne de 1981. Les applaudissements en fin de défilé durent sept minutes[9]. Cette collection marque durablement la mode[2],[10],[11],[12],[13]. « L'objectif de Kawakubo n'était pas de déformer le corps féminin mais plutôt d'exprimer une pensée. » tente d'expliquer Cathy Horyn, a posteriori[4].

Expositions

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Articles connexes

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Références

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  1. (en) « Comme des Garçons - Spring 1997 Ready-To-Wear », sur vogue.com, (consulté le )
  2. a b c d et e Vicky Chahine, « 1997, année stylistique », Le Point, no 2640,‎ , p. 110-111 (ISSN 0242-6005)
  3. (en) Roberta Smith, « The Met's Rei Kawakubo Show, Dressed for Defiance », sur The New York Times
  4. a b c et d (en) Cathy Horyn, « Gang of Four », sur nytimes.com, The New York Times,
  5. a et b (en) Amy M. Spindler, « Is it new and fresh or merely strange ? », The New York Times,‎ , p. 18 (ISSN 0362-4331)
  6. Linda Watson (trad. de l'anglais), Vogue - La mode du siècle : Le style de chaque décennie, 100 ans de créateurs [« Vogue Twentieth Century Fashion - 100 years of style by decade and designer »], Paris, Éditions Hors collection, , 255 p. (ISBN 2-258-05491-5), « Comme des Garçons », p. 118
  7. (en) Lynn Yaeger, « On the Eve of the Comme des Garçons Retrospective, the Notoriously Reclusive Rei Kawakubo Speaks Out », sur Vogue, (consulté le )
  8. (en) Rosemary Feitelberg, « 'Rei Kawakubo / Commes des Garçons: Art of the In-Between' debuts at the Met in New York », sur Los Angeles Times,
  9. Gabrielle de Montmorin, « Rei Kawakubo : La dissidente du « no fashion » », Capital, no 8 F,‎ décembre 2015 - janvier - février 2016, p. 26 à 27 (ISSN 1162-6704)
  10. Jonathan Metcalf (dir.) et al., Fashion : la mode à travers l'histoire [« Fashion. The Ultimate Book of Costume and Style »], Londres, DK, , 480 p. (ISBN 978-2-8104-0426-1), « Rei Kawakubo », p. 402 à 403
  11. Noël Palomo-Lovinski (trad. de l'anglais par Lise-Éliane Pomier), Les plus grands créateurs de mode : de Coco Chanel à Jean Paul Gaultier, Paris, Eyrolles, , 192 p. (ISBN 978-2-212-55178-5), « Rei Kawakubo », p. 169
  12. Yann Kerlau, Les secrets de la mode, Paris, Éditions Perrin, , 438 p. (ISBN 978-2-262-03923-3), « Noire tempête : Rei Kawakubo », p. 437
  13. Gérard Lefort, Anne Boulay, « Défilés du Prêt-à porter printemps-été 1997 : Issey Miyake, signes de plaisir Le créateur japonais va à l'essentiel, Kawakubo réfléchit trop, Bergère est serein-chic. », sur Libération, « Pourtant promptes à éditorialiser dès le premier passage des mannequins, les rédactrices sont restées congelées du Mont-Blanc pendant un bon quart d'heure. Il faut dire qu'exceptionnellement, on partageait leur doute existentiel quant à la pertinence de la démarche de la créatrice. »
  14. Anna Topaloff, « Le crush : 97, année stylistique », L'Obs, no 3048,‎ , p. 87 (ISSN 0029-4713).