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Lucien Lejeune

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Lucien Lejeune
Lucien Lejeune (photographie publiée dans le no 44 de la deuxième année du journal Le Cri de Liège du ).
Fonction
Enseignant
Académie royale des beaux-arts de Liège
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Lucien Henri LejeuneVoir et modifier les données sur Wikidata
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signature de Lucien Lejeune
Signature

Lucien Lejeune, né en 1870 à Liège et décédé en 1953 dans sa ville natale, est un peintre, graveur et dessinateur belge. Il est également professeur de dessin à l'Académie royale des beaux-arts de Liège de 1902 à 1936.

Biographie[modifier | modifier le code]

Lucien Henri Lejeune est né à Liège le 26 décembre 1870[1]. Il étudie à l'Académie royale des beaux-arts de Liège[2] où il a pour professeurs Adrien de Witte, Émile Delperée et Prosper Drion[3],[4],[5].

Sander Pierron détaille dans son ouvrage L'École de Gravure de Liège comment Lucien Lejeune apprend la gravure[6], en grande partie comme autodidacte :

« Adrien de Witte lui enseigna le dessin à l'académie ; comme un jour l'élève demandait au professeur de vouloir lui enseigner les premières notions de la gravure, l'aîné lui répondit que lui-même n'avait eu de maître que sa volonté, qu'il avait trouvé la clef de tous les secrets de la technique dans une méthode élémentaire, et que si son disciple possédait vraiment la vocation, il n'avait qu'à suivre son propre exemple. Le travail et l'expérience personnelle ferait le reste... Et il apporta la précieuse brochure à l'adolescent[7]. »

Lucien Lejeune se procure ensuite les outils nécessaires grâce à Armand Rassenfosse et commence son apprentissage, « gâtant beaucoup de plaques, jusqu'au jour où la réussite couronna ses persévérants efforts... »[8]. Sander Pierron poursuit et explique que c'est François Maréchal qui l'aide, par lettre, à résoudre certains problèmes plus difficiles qu'il rencontre et conclut : « Ce qui fait que ce graveur [...] n'a jamais vu graver ni imprimer qui que ce soit ; c'est lui-même qui tire ses épreuves[8]. »

Il se rend à Paris en 1893-1894 pour parfaire ses connaissances[3],[5] puis suit des cours à l'École des Arts décoratifs à Bruxelles en 1896-1897[3],[5]. Il réside ensuite à Liège, peignant pendant 25 ans en atelier avant de s'orienter vers la peinture en plein air[4],[5],[9]. Il est professeur de dessin à l'Académie royale des beaux-arts de Liège de 1902 à 1936[5],[9],[10], puis à l'École moyenne[4],[5],[9].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Style et techniques artistiques[modifier | modifier le code]

Lucien Lejeune est un peintre de paysages, de figures et de scènes intimistes[2], se centrant particulièrement sur les effets de lumière puis sur le paysage industriel de la région liégeoise comme le décrit avec justesse Jules Bosmant[10] :

« Lucien Lejeune, d'abord attiré par les crépuscules citadins troués de lumières clignotantes, est devenu peu à peu le chantre des « terrils » qui sur nos paysages industriels dessinent les cônes volcaniques d'une orographie artificielle. Ce que ces montagnes schématiques représentent d'efforts, de douleur, de nature effacée et vaincue, ce qu'elles suggèrent aussi de civilisation puissante et inhumaine a été compris et souvent traduit avec bonheur par cet artiste d'inspiration très locale[11]. »

Sander Pierron, de son côté, estime que la ville de Liège et ses habitants sont la principale source d'inspiration de l'artiste : « Il n'est pas d'artiste plus complètement liégeois que Lucien Lejeune, liégeois par son tempérament, liégeois par ses affinités, liégeois par les motifs et la signification de ses œuvres. [...] toutes ses eaux-fortes et ses pointes sèches sont inspirées par les choses et les gens de son pays, c'est-à-dire de sa cité natale et de sa proche banlieue industrielle[12]. »

Catalogue et musées[modifier | modifier le code]

Des œuvres de Lucien Lejeune sont présentes dans les collections du Musée de l'Art wallon (La Boverie)[5],[13],[14] et du Musée de la Vie wallonne[15].

En 1923, Sander Pierron dénombre 22 gravures de Lucien Lejeune[8], réalisées à l'eau-forte ou la pointe sèche : place du théâtre[12], Haute Sauvenière[12], évêché[12], pont des Arches[16], passerelle[17], pont Maghin[17], coulée[18], embarquement de houille[19], changement d'équipes[19], hors du gouffre[19], fainéant[19], long du fleuve[19] et enfin sa série des terrils[20]. Plusieurs critiques louent particulièrement cette dernière série de gravures[11],[21],[22]. Il a également réalisé des illustrations pour une série de cartes postales intitulée Souvenir du pays de Liège et commercialisée début du XXe siècle[15].

Galerie[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

Le collier de scarabées, 1916 (huile sur toile ; 60 × 73 cm ; photographie de 2004 d'Hervé Pigeolet du KIK-IRPA), Liège, musée de l'Art wallon[23].

Il expose au Cercle royal des Beaux-Arts de Liège de 1892 à 1942[4],[5],[9].

  • 1914 : Salon des peintres liégeois, juin, Palais des Beaux-Arts, Liège[24].
  • 1933 : Le Visage de Liège, du 23 septembre au 23 octobre, Palais des Beaux-Arts, Liège[25].
  • 1939 : Exposition de la gravure liégeoise, Musée des Beaux-Arts, Liège[26].
  • 1964 : 125e anniversaire de l'Académie royale des Beaux‑Arts, du 11 avril au 10 mai, Musée des Beaux-Arts, Liège[26].
  • 1992 : Le Cercle royal des Beaux-Arts de Liège 1892-1992, du 18 septembre au 20 avril 1993, Cercle royal des Beaux-Arts, Liège (Le collier de scarabées est la toile exposée de Lucien Lejeune)[23].
  • 2013 : Les Spadois à... Spa, du 4 août au 1er septembre, Rue Royale, Spa[27].

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Lucien Lejeune est lauréat de plusieurs médailles durant ses études à l'Académie royale des beaux-arts de Liège et du prix Donnay[28] de peinture[21].

Réception critique[modifier | modifier le code]

« [...] car il y a de la vigueur, de la nervosité dans la remarquable série des terrils ; ceux-ci sont vraiment l'œuvre d'un artiste qui a compris la grandeur des spectacles qu'il désirait décrire, et les a rendus avec une puissance de relief et de coloris pleins d'accents et de contrastes heureux et de valeurs profondes, grâce à une facture qui, ce coup, suit le sens des choses positives ou impondérables... Lucien Lejeune est vraiment un chantre intelligent, enthousiaste et scrupuleux du pays des houillères, dont le tragique a éveillé en son esprit curieux une sympathie, voire une pitié qui met sa trace dans la majeure partie des cuivres qu'il a gravés. »

— Sander Pierron au sujet des gravures de terrils de Lucien Lejeune[22]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. openarchives, « Lucien Henri Lejeune, born on December 26, 1870 in Liège », sur openarch.nl.
  2. a et b Pacco 1995, p. LEJEUNE, Lucien.
  3. a b et c Somville, Depouhon et Depouhon 1992, p. 72.
  4. a b c et d « Lucien Lejeune (Les collections du Musée de la Vie wallonne) », sur collections.viewallonne.be (consulté le ).
  5. a b c d e f g et h Piron 2003-2006, p. 54.
  6. À l'époque, la gravure ne s'enseigne pas à l'Académie royale des beaux-arts de Liège. Le premier cours de gravure n'y sera créé qu'en 1921 par François Maréchal.
  7. Pierron 1923, p. 49-50.
  8. a b et c Pierron 1923, p. 50.
  9. a b c et d Somville, Depouhon et Depouhon 1992, p. 73.
  10. a et b Goijen 2014, p. 399.
  11. a et b Bosmant 1930, p. 275.
  12. a b c et d Pierron 1923, p. 51.
  13. « Lejeune, Lucien - See Photo Library results (BALaT KIK-IRPA) », sur balat.kikirpa.be (consulté le )
  14. Ville de Liège, Musée des beaux-arts : catalogue, Liège, Imprimerie Bénard, , 137 p. (OCLC 27249817, lire en ligne), p. 48 (Lejeune, Lucien)
  15. a et b « Search results : Lucien Lejeune (Les collections du Musée de la Vie wallonne) », sur collections.viewallonne.be (consulté le ).
  16. Pierron 1923, p. 51-52.
  17. a et b Pierron 1923, p. 52.
  18. Pierron 1923, p. 54.
  19. a b c d et e Pierron 1923, p. 55.
  20. Pierron 1923, p. 52-54, 56-57.
  21. a et b Hansly, Flament et Lance 1913, p. 1.
  22. a et b Pierron 1923, p. 56-57.
  23. a et b Somville, Depouhon et Depouhon 1992, p. 103.
  24. Roger Bontemps (rédaction de l'article), Julien Flament (rédacteur en chef) et Alfred Lance (directeur), « Au Palais des beaux-arts : Les peintres liégeois », Le Cri de Liège : tribune d'art, libre et indépendant, Liège, no 26 (troisième année),‎ , p. 1 (lire en ligne)
  25. Art-info.be, « Biographie développée d'Edmond Delsa », sur art-info.be, p. 7.
  26. a et b Marc Renwart (Art-info.be), « Biographie développée d'Adrien de Witte », sur art-info.be, p. 14 (Exposition de la gravure liégeoise), 17-18 (125e anniversaire de l'Académie royale des Beaux‑Arts).
  27. « Les Spadois à... Spa - L'école liégeoise du paysage », sur ecole-liegeoise-du-paysage.net (consulté le ).
  28. Le Prix Donnay a été fondé par un commerçant liégeois établi à Paris et nommé Léopold Donnay, qui a légué en 1887 un capital à la ville de Liège pour la création d'un prix annuel de peinture à décerner par concours et ce, afin de permettre à de jeunes artistes de voyager.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

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