Livre de prières de Maximilien
Le Livre de prières de Maximilien Ier est un ouvrage religieux en latin imprimé à dix exemplaires en 1513 à Augsbourg. Cette impression résultait d'une commande faite soit pour l'usage personnel de l'empereur Maximilien Ier (1459-1519), soit pour l'ordre de Saint-Georges de Carinthie.
La typographie utilisée pour cet ouvrage cherche à donner l'impression qu'on a affaire à un manuscrit traditionnel du Moyen Âge.
Un exemplaire particulièrement célèbre a été illustré par sept artistes allemands, dont Albert Dürer.
Contenu textuel
[modifier | modifier le code]Le livre contient un choix de psaumes et d'hymnes de l'Ancien Testament ; les Évangiles ; des prières en latin.
L'empereur lui-même a sans doute été impliqué dans l'élaboration de cet ouvrage[1].
Choix de la typographie et impression
[modifier | modifier le code]Maximilien voulait[réf. nécessaire] un ouvrage imprimé de façon à ressembler à un manuscrit de copiste.
D'après les modèles de l'empereur et du cabinet[pas clair], le secrétaire Vincent Rockner[pas clair] a conçu un modèle de typographie considérée comme le précurseur de la police Fraktur.
La version imprimée du texte a été complétée par des enluminures à la main, notamment l'initiale des paragraphes.
La ligne de construction en couleur[pas clair], ainsi que l'initiale peinte, donnent effectivement l'impression d'une écriture manuscrite.
L'ouvrage a été imprimé sur parchemin en 1513 par Johann Schönsperger à Augsbourg, à dix exemplaires, dont huit sont conservés[2].
Le destin de l'exemplaire illustré par des artistes allemands
[modifier | modifier le code]Un exemplaire unique a été illustré par sept grands artistes de l'époque, dont Hans Burgkmair, Hans Baldung, Lucas Cranach l'Ancien, Albrecht Altdorfer et Albert Dürer[3].
Après la mort de l'empereur en 1519, cet exemplaire est probablement entré en possession du cardinal Albert de Brandebourg. Un peu plus tard, il a été divisé en deux parties par le comte François de Cantecroix, neveu du cardinal Antoine Perrenot de Granvelle. La partie avec les dessins de Dürer et de Cranach a été emmenée vers 1600 à Munich, où on le trouve mentionné pour la première fois dans un inventaire de 1627-1630 de la Kammergalerie.
La partie de ce livre qui contient les dessins de Dürer et Cranach, est conservée aujourd'hui à la Bayerische Staatsbibliothek de Munich.
L'autre partie, avec les dessins de Baldung, Burgkmair et autres, se trouve à la bibliothèque municipale de Besançon. Le cardinal Antoine Perrenot de Granvelle (1517-1586), qui a été au service de Charles Quint, petit-fils et successeur de Maximilien, puis de Philippe II, était en effet originaire de Besançon, dont il a été nommé archevêque en 1584 (il était aussi archevêque de Malines, siège primatial des Pays-Bas des Habsbourg).
La reliure de la partie de Besançon atteste qu’il était en 1545 dans les mains d’Albert de Brandebourg, un des grands adversaires de Luther[4].
Le rôle de l'empereur Maximilien
[modifier | modifier le code]On ne sait pas si cet ouvrage était pour l'usage personnel de l'empereur Maximilien ou pour l'ordre Saint-Georges, ordre créé en 1469 pour repousser les Turcs. D'une façon générale, Maximilien a favorisé l'imprimerie, en particulier à travers les travaux de l'Arc de triomphe de Maximilien. Outre le Livre de Prières, il a fait réaliser les Weißkunig et les Theuerdank.
Expositions
[modifier | modifier le code]- 1956 : Haus der Kunst, Munich.
- 2014 : Palais Granvelle, Besançon, « La bibliothèque des Granvelle »
- 2015 : Kunsthistorisches Museum, Vienne, « Fantastische Welten Albrecht Altdorfer und das Expressive in der Kunst um 1500 ».
- 2016 : Bibliothèque de Bavière, Munich « Bilderwelten – Buchmalerei zwischen Mittelalter und Neuzeit ».
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Karl-Georg Pfändtner, War das Gebetbuch Kaiser Maximilians I. im Besitz des Kardinals Albrecht von Brandenburg?, « Kunstchronik », février 2016, pp. 87-90.
- Fritz Funke: Buchkunde, Ein Überblick über die Geschichte des Buch- und Schriftwesens, 1969
- Bibliothèque D'État De Bavière.
- Memoirevive Besançon
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Sources
[modifier | modifier le code]- Karl Giehlow (Éd.): Kaiser Maximilians I. Gebetbuch. Mit Zeichnungen von Albrecht Dürer und anderen Künstlern. Faksimiledruck der Kunstanstalt Albert Berger in Wien. Édition À Compte D'Auteur, Vienne / Bruckmann, Munich, 1907.
- Hinrich Sieveking (Éd.): Das Gebetbuch Kaiser Maximilians. Der Münchner Teil mit den Randzeichnungen von A. Dürer und L. Cranach d. Ä. Rekonstruierte Wiedergabe. Prestel, Munich, 1987, (ISBN 3-7913-0823-8).
Ouvrages universitaires
[modifier | modifier le code]- Fritz Funcke: Buchkunde. Ein Überblick über die Geschichte des Buch- und Schriftwesens (= Lehrbücher für den Nachwuchs an wissenschaftlichen Bibliotheken Bd. 3, FICHE ID 984963-4). 3., inchangée Édition. Éditions De La Documentation, De Munich, De Pullach 1969, P. 104-105.
- Jan Dirk Müller: Kaiser Maximilian I. In: Die deutsche Literatur des Mittelalters. Verfasserlexikon Tome 6: Mar – Obe. 2., Édition entièrement remaniée. de Gruyter, Berlin, notamment, 1987, (ISBN 3-11-010754-6), Sp. 204-236
- Stephan Füssel: Kaiser Maximilian und die Medien seiner Zeit. Der Theuerdank von 1517. Eine kulturhistorische Einführung Sacs, Cologne, notamment, 2003, (ISBN 3-8228-2189-6), P. 51-55: livre de Prières.
- Michael Hofbauer: Cranach – Die Zeichnungen, Berlin, 2010, no 137-144 (Einzelbesprechung des Pages de Cranach, Dessins).
- Karl-Georg Pfändtner: War das Gebetbuch Kaiser Maximilians I. im Besitz des Kardinals Albrecht von Brandenburg? Dans: Kunstchronik , Pp. 87-90.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Exemplaire numérisé de la Bayerischen Staatsbibliothek
- sur le site Mémoire vive patrimoine numérisé de Besançon : A la loupe : Le livre de prières de Maximilien
- sur le site Mémoire vive patrimoine numérisé de Besançon : Les images du livre bisontin
- sur le site de la Bibliothèque numérique mondiale : Livre de prières de l'empereur Maximilien Ier
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Gebetbuch Maximilians I. » (voir la liste des auteurs).