Les Nègres (opéra)

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Les Nègres
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Les Nègres de Jean Genet par Bob Wilson au Théâtre de l'Odéon
Genre opéra contemporain
Nbre d'actes trois
Musique Michaël Levinas
Langue
originale
français
Sources
littéraires
Les Nègres (1958), Jean Genet
Durée (approx.) 1h45
Dates de
composition
1999-2003
Création 20 avril 2004
Opéra national de Lyon

Les Nègres est un opéra du compositeur français Michaël Levinas depuis un livret écrit par lui-même, créé en 2004 à Lyon. L'histoire est inspirée de la pièce de l'écrivain français Jean Genet, Les Nègres, de 1958.

Historique[modifier | modifier le code]

Les Nègres, troisième opéra de Michaël Levinas, est composée entre 1999 et 2003. Il est une commande conjointe entre l'Opéra national de Lyon et le Grand Théâtre de Genève[1]. Le livret est adapté par le compositeur lui-même, mais il est aidé par Albert Dichy, spécialiste de Jean Genet[2].

L'opéra est créé le à l'Opéra national de Lyon, sous le direction de Bernard Kontarsky et mis en scène par Stanislas Nordey, avec Emannuel Clolus aux décors et Raoul Fernandez aux costumes[3]. La première est montée en coproduction avec le Grand Théâtre de Genève et avec l'IRCAM pour la réalisation musicale, avec l'Orchestre national de Lyon et son Chœur[3]. L'opéra est joué à partir du 19 avril 2004 à Genève pour huit représentations, et y fait l'objet d'un enregistrement, paru chez Sisyphe[1]. Les représentations au Bâtiment des Forces motrices sont applaudies et appréciées par le public[4].

Description[modifier | modifier le code]

Les Nègres est un opéra en trois actes d'une durée d'environ une heure et cinquante minutes, adaptée de l'ouvrage que Jean Genet qualifie de « clownerie »[3]. L'intrigue met en scène des comédiens noirs qui répètent une tragédie classique face à d'autres comédiens noirs jouant des spectateurs blancs masqués ; le déroulement de la pièce raconte un crime et le jugement qui s'ensuit[5]. Le récit de la pièce présente un rituel plaçant ces événements au cœur d'une « dénonciation antiraciste et anticoloniale »[6].

L'ouvrage s'inspire en certains endroits de l'opérette, notamment la musique de Jacques Offenbach, ainsi que le jazz et la musique de film[1]. La partition intègre des claviers électroniques et la présence de sons modulés, et une ouverture que le compositeur met deux années à écrire[3]. Celle-ci est composée de soixante voix réelles enregistrées et diffusées en parallèle des voix des chanteurs arrangées numériquement[5].

Rôles[modifier | modifier le code]

Rôle Voix Créateur[3]
Archibald basse Herbert Perry
La Reine soprano Wendy Lori Brown
Félicité contralto Bonito Hyman
Bobo mezzo-soprano Lori Brown Mirabal
Vertu soprano Maureen Brathwaite
Village baryton Hans Voschezang
Djouf haute-contre Fabricio di Falco
Neige soprano Timuke Olafimihan
Le Missionnaire baryton Mark Coles
Le Valet ténor Colenton Freeman
Le Juge ténor Brian Green
Le Gouverneur ténor David Lee Brewer
Ville de Saint Nazaire baryton Jean-Richard Fleurençois

Orchestration[modifier | modifier le code]

  • Vents : 3 flûtes, 3 clarinettes ;
  • cuivres : 4 cors, 2 trompettes, 1 trombone, 1 tuba ;
  • autre : 4 percussionnistes, 1 guitare électrique, 1 piano, 5 claviers électroniques ;
  • cordes.

Enregistrements[modifier | modifier le code]

  • Sisyphe, 2005, 2 CD, dir. Bernard Kontarsky, enregistré en avril 2004 à Genève[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d David Fournier, « Les Nègres - Levinas - Sisyphe », sur Forum Opéra (consulté le )
  2. Aude Ameille, « 10.5 Les auteurs de livret », dans Hervé Lacombe, Histoire de l'opéra français : de la Belle Epoque au monde globalisé, Fayard, (ISBN 978-2-213-70991-8), p. 598
  3. a b c d et e Michèle Tosi, « Les Nègres de Michaël Levinas, messe noire pour nègres blancs », sur ResMusica, (consulté le )
  4. Julian Sykes, « "Les Nègres" de Levinas inventent le chant hypnotique », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Nicolas Darbon, « Michael Levinas », dans Hervé Lacombe, Histoire de l'opéra français : de la Belle Epoque au monde globalisé, Fayard, (ISBN 978-2-213-70991-8), p. 869-871
  6. « Les voix de la négritude, d'après et après Jean Genet », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]