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Le Mariage de mademoiselle Beulemans

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Le Mariage de mademoiselle Beulemans est une comédie de Fernand Wicheler et Frantz Fonson, créée au théâtre de l'Olympia de Bruxelles le 18 mars 1910 et reprise à Paris, au théâtre de la Renaissance, le 7 juin 1910.

Mêlant le français, le dialecte et la zwanze brusseleer, la pièce connut un franc succès en Belgique et à l'étranger dès sa création. Partie intégrante du folklore bruxellois, elle fait toujours l'objet de reprises régulières. Parmi de nombreux interprètes, Gustave Libeau et Jacques Lippe ont notamment imprimé leur personnalité à cette pièce.

Argument

La pièce se déroule à Bruxelles, où Suzanne Beulemans, fille d'un riche brasseur est promise en mariage à Séraphin Meulemeester, fils d'un brasseur concurrent. Le jeune homme et son père apparaissent l'un et l'autre particulièrement motivés par la dot de la jeune fiancée.

Mais Séraphin a un concurrent en la personne d'Albert Delpierre, un jeune Parisien en stage à la brasserie Beulemans, discrètement épris de la jeune fille. Albert reçoit une confidence de Séraphin qui lui apprend qu'il a une liaison avec une ouvrière avec laquelle il a eu un enfant. Il promet à Séraphin de n'en rien dévoiler à Suzanne, mais celle-ci en est informée par Isabelle, la servante de la maison. Mlle Beulemans rompt alors ses fiançailles avec Séraphin et le convainc de retourner auprès de celle qu'il aime et de son fils. Cette rupture va entrainer celle des deux brasseurs qui vont alors s'affronter pour la présidence d'honneur de la Société mutuelle des employés de brasseries. Au dernier acte, Suzanne et Albert s'ingénient à favoriser l'élection de Beulemans ce qui va remplir ce dernier d'une profonde gratitude vis-à-vis d'Albert.

Distribution et créateurs

  • Lucienne Roger : Mademoiselle Suzanne(ke) Beulemans, fille unique des Beulemans
  • Jacque : Ferdinand Beulemans, brasseur bruxellois, père de Suzanne
  • Vara : Hortense Beulemans, mère de Suzanne
  • Jules Berry : Albert Delpierre, jeune homme parisien, employé de M. Beulemans
  • Frémont : Monsieur Delpierre, commerçant parisien, père d'Albert et relation de M. Beulemans
  • Merin : Séraphin Meulemeester, fiancé de Suzanne
  • Ambreville : M. Meulemeester, père de Séraphin
  • Vitry : Isabelle, bonne des Beulemans[1]
  • Mylo : Mostinckx, président du Comité
  • Marmont : Verduren, secrétaire du Comité
  • Daix : Baron, trésorier du Comité
  • Duro, Delferrière, Nobel, Lennac, Cerrébos : Membres du Comité
  • Cilly : Octavie, serveuse [1]

Autour de l'œuvre

Dans un message dédié en 1960 au public bruxellois pour le cinquantenaire de la pièce Le Mariage de Mlle Beulemans, Marcel Pagnol raconte lui-même la genèse sa Trilogie marseillaise :

« Vers 1925, parce que je me sentais exilé à Paris, je m’aperçus que j’aimais Marseille et je voulus exprimer cette amitié en écrivant une pièce marseillaise.
Des amis et des aînés m’en dissuadèrent : ils me dirent qu’un ouvrage aussi local, qui mettait en scène des personnages affublés d’un accent aussi particulier, ne serait certainement pas compris hors des Bouches-du-Rhône, et qu’à Marseille même, il serait considéré comme un travail d’amateur. Ces raisons me parurent fortes et je renonçai à mon projet : mais en 1926, je vis jouer Le Mariage de Mlle Beulemans ; ce chef-d’œuvre avait déjà 16 ans et son succès avait fait le tour du monde.
Ce soir-là, j’ai compris qu’une œuvre locale, mais profondément sincère et authentique pouvait parfois prendre place dans le patrimoine littéraire d’un pays et plaire dans le monde entier.
J’ai donc essayé de faire pour Marseille ce que Fonson et Wicheler avaient fait pour Bruxelles, et c’est ainsi qu’un brasseur belge est devenu le père de César et que la charmante mademoiselle Beulemans, à l’âge de 17 ans, mit au monde Marius. Il y a aussi un autre personnage qui doit la vie à la comédie bruxelloise : c’est M. Brun qui est assez paradoxalement le fils naturel du parisien Albert Delpierre. J’avais en effet remarqué que son accent faisait un plaisant contraste avec celui de la famille Beulemans et qu’il mettait en valeur la couleur bruxelloise de la pièce. C’est pourquoi, dans le bar marseillais de César, j’ai mis en scène un Lyonnais » (Marcel Pagnol).

Frantz Fonson et Fernand Wicheler donnèrent un prolongement à cette œuvre sous forme d'une opérette : Beulemans marie sa fille. La musique était composée par Arthur Van Oost. Cette opérette, en trois actes et quatre tableaux, fut représentée pour la première fois au Théâtre royal des Galeries à Bruxelles, le 18 octobre 1912. Lors de cette création, les rôles principaux étaient interprétés par :

  • Yvonne Gay : Suzanne Beulemans
  • Alfred Jacque : Ferdinand Beulemans
  • Charmal : Mme Beulemans
  • Georges Foix : Albert Delpierre
  • Mylo : Séraphin Meulemeester
  • Ambreville : Meulemeester père

Adaptations au cinéma et à la télévision

La pièce fut adaptée au cinéma entre autres par Julien Duvivier en 1927 avec Andrée Brabant[2], par Jean Choux en 1932 et par André Cerf en 1950.

À la télévision, plusieurs productions, toutes diffusées sur RTBF, ont mis en scène dans les rôles principaux :

Par testament, le Théâtre royal des Galeries détint longtemps l'exclusivité totale sur la pièce pour la Belgique francophone, tant pour les troupes professionnelles que pour les amateurs[réf. nécessaire]. L'œuvre est tombée dans le domaine public en 2006 (70 ans après la mort de F. Wicheler en 1935).

Notes et références

  1. a et b Au fil du temps, les rôle d'Isabelle et d'Octavie furent fusionnés.
  2. Présentée à tort comme la première interprète de Mlle Beulemans.

Bibliographie

Éditions
  • Frantz Fonson et Fernand Wicheler, Le Mariage de Mlle Beulemans, éd. Paul Lacomblez, Bruxelles, 1910
  • Frantz Fonson et Fernand Wicheler, Le Mariage de Mlle Beulemans, Librairie théâtrale du Nouveau Siècle, Paris, 1910
  • Frantz Fonson et Fernand Wicheler, Le Mariage de Mlle Beulemans, L'Illustration théâtrale no 155, 9 juillet 1910
  • Frantz Fonson et Fernand Wicheler, Le Mariage de Mlle Beulemans, éditions Libro-sciences, 1978 (rééd. anastatique).
  • Frantz Fonson et Fernand Wicheler, Le Mariage de Mlle Beulemans. - Labor, 1991.
  • Frantz Fonson et Fernand Wicheler, Le Mariage de Mlle Beulemans. - Espace Nord, 2015.
Articles de presse
  • Robby, « Renaissance (saison belge) : Le Mariage de Mlle Beulemans », Comœdia no 980, 6 juin 1910
  • Ergaste, « Théâtre de la Renaissance : Le Mariage de Mlle Beulemans », Le Théâtre no 282, septembre 1910
  • Saint-Vallon, « Théâtre des Galeries de Bruxelles : Beulemans marie sa fille », Comœdia no 1845, 20 octobre 1912
Autres documents
  • Arthur Van Oost, Beulemans marie sa fille, édition Max Eschig, Paris, 1913
    Partition musicale de la pièce.
  • Andrée Brabant, Quand j'étais mademoiselle Beulemans, coll. « Nos grandes vedettes et leurs films », Renaissance du livre, 1928

Voir aussi

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