La Sorcière (essai)
Pour les articles homonymes, voir La Sorcière.
Cet article est une ébauche concernant la littérature française.
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
| La Sorcière | |
 Composition de Martin Van Maele pour le frontispice de l'édition Jules Chevrel, 1911. Jules Michelet est représenté en médaillon. | |
| Auteur | Jules Michelet |
|---|---|
| Pays |  France
|
| Genre | Essai |
| Lieu de parution | Paris |
| Date de parution | 1862 |
modifier  |
|
La Sorcière est un essai de Jules Michelet publié en 1862 à Paris, qui présente une vision romantique de la sorcière.
Contenu
[modifier | modifier le code]Dans ses précédents ouvrages, l'auteur avait flétri la sorcellerie, qu'il définissait comme « la reprise de l'orgie païenne par le peuple ». Dans ce livre, il considère au contraire la sorcellerie comme la révolte populaire et naïve de la nature humaine contre les épouvantes et les oppressions du Moyen Âge. Il voit une première manifestation moderne de cet esprit de la nature qui avait enfanté le paganisme grec et qui devait produire la Renaissance. Il explique l'origine pathologique de l'hallucination, par laquelle tant de malheureuses s'imaginaient que Satan habitait réellement en elles, et leur prêtait une puissance extraordinaire. Michelet va jusqu'à montrer, dans les bizarres mystères célébrés en l'honneur de Satan sous le nom de messes noires, un des éléments qui ont contribué au réveil des sciences et de la philosophie.
Dans ce livre, Michelet évoque l'Inquisition en utilisant notamment comme sources l’Histoire critique de l'Inquisition d'Espagne de Juan Antonio Llorente (1817-1818) et l’Histoire de l'Inquisition en France d'Étienne-Léon de Lamothe-Langon (1829), deux ouvrages dont l'authenticité historique est remise en cause par les historiens actuels[n 1] comme d'ailleurs le travail de Michelet dans son ensemble.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Voir les articles Juan Antonio Llorente et Histoire de l'Inquisition en France.
Références
[modifier | modifier le code]Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Roland Barthes, « Préface », dans Jules Michelet, La Sorcière, Paris, Le Club français du livre, coll. « Le Club français du livre. Classiques », , XXXVIII-352 p. Repris dans : Roland Barthes, Essais critiques, Paris, Seuil, coll. « Tel Quel », , 273 p., « La Sorcière », p. 112-124.
- Georges Bataille, « Préface », dans Jules Michelet, La Sorcière, Paris, Éditions des Quatre Vents, , 365 p., p. 7-18. Repris dans : Georges Bataille, La Littérature et le Mal : Emily Brontë, Baudelaire, Michelet, Blake, Sade, Proust, Kafka, Genet, Paris, Gallimard, coll. « Idées » (no 128), , 365 p., « Michelet (Le sacrifice. Le maléfice et la messe noire. Le Bien, le Mal, la valeur et la vie de Michelet) », p. 71-85.
- Alain Besançon, « Le premier livre de La Sorcière », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, Paris, Armand Colin, no 1 (26e année), , p. 186-204 (lire en ligne).
- Catherine Clément, « Michelet et Freud : de la sorcière à l'hystérique », Europe, nos 535-536, , p. 111-117 (ISSN 0014-2751).
- Yves Clogenson, « Huysmans et Michelet {La Sorcière) », Bulletin de la Société J.-K. Huysmans, no 69, , p. 14-19 (ISSN 2540-4237).
- Éléonore Devevey et Jacob Lachat, « Les savants et la sorcière : deux lectures de Michelet à la croisée des disciplines », Contextes, no 32 « Anthropologie et études littéraires. Contacts, transferts, imaginaires », (ISSN 1783-094X, DOI 10.4000/contextes.10885, lire en ligne).
- Jeanne Favret-Saada, « Sorcières et Lumières », Critique, no 287, , p. 351-377 (ISSN 0011-1600).
- Salah Khan, « Génie et parthénogenèse : la représentation de la sorcière comme révolutionnaire chez Jules Michelet », Women in French Studies, Women in French Association, vol. 10, , p. 50-60 (ISSN 2166-5486, DOI 10.1353/wfs.2002.0008).
- (en) John J. Michalczyk, « Robbe-Grillet, Michelet, and Barthes : From La Sorcière to Glissements progressifs du plaisir », The French Review, vol. 51, no 2, , p. 233-244 (ISSN 0016-111X, JSTOR 390012).
- Max Milner, « Le Satan romantique dans La Sorcière de Michelet », Romanistische Zeitschrift ßr Literaturgeschichte, vol. IX, nos 1-2, , p. 78-95.
- Nadia Minerva, « Sorcellerie et anthropologie : de Voltaire à Michelet », dans Transhumances culturelles : mélanges, Pise, Libreria Goliardica, coll. « Studi e testi » (no 62), , 1985 p., p. 207-218.
- (en) Linda Orr, « A Sort of History : Michelet's La Sorcière », Yale French Studies, New Haven, Yale University Press, no 59 « Rethinking History : Time, Myth, and Writing », , p. 119-136 (DOI 10.2307/2929818, JSTOR 2929818).
- (it) Marina Paulinich, « Un itinerario della libertà : La Sorcière di Michelet », Saggi e ricerche di letteratura francese, Rome, Bulzoni Editore, vol. XX, , p. 93-125 (ISSN 1123-6043).
- Paule Petitier (dir.), La Sorcière de Jules Michelet : l'envers de l'histoire, Paris, Honoré Champion, coll. « Romantisme et modernités » (no 82), , 270 p. (ISBN 2-7453-1031-3, présentation en ligne).
- Paule Petitier, La pensée sorcière. Michelet 1862, Paris, CNRS Éditions, , 392 p. (EAN 9782271134028).
- Lucien Refort, « Michelet et La Sorcière », Mercure de France, vol. CCC, no 1008, , p. 654-657.
- Jean-Pierre Richard, « La fiancée du vent : commentaire d'une page de Michelet », Poétique. Revue de théorie et d'analyse littéraires, Paris, Seuil, no 20, , p. 416-436 (ISSN 1245-1274).
- Jean-Pierre Richard, « Cristaux, Volcans, Sorcière », Romantisme, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, no 10 « Michelet cent ans après », , p. 85-97 (ISSN 0048-8593, lire en ligne).
- Jean-Pierre Richard, « La Sorcière dedans/dehors », Littérature, Paris, Larousse, no 22 « Lectures symboliques », , p. 3-12 (ISSN 0047-4800, lire en ligne).
- Michel Serres, « La tricorne et l'amour sorcier (La Sorcière) », Critique, no 248, , p. 57-69 (ISSN 0011-1600).
- Anna Maria Scaiola, Percorsi romantici : su una tipologia femminile nella cultura francese dell'Ottocento, Rome, Edizioni di Storia e Letteratura, coll. « Letture di Pensiero e d'Arte » (no 70), , 186 p., « La fata e la strega. Michelet in Italia », p. 151-175.
- Gisèle Séginger, « Fiction et histoire : La Sorcière de Jules Michelet », Romanic Review, Durham (Caroline du Nord), Duke University Press, vol. 100, no 4, , p. 527-544 (ISSN 0035-8118, DOI 10.1215/26885220-100.4.527).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]
- Histoire des représentations de l'Inquisition
- La Belladone de la tristesse, libre adaptation japonaise en film d'animation (1973).
- Canon Episcopi, traité de droit canonique de Reginon de Prüm rédigé autour de 906 et niant la réalité des sorcières
- Vox in Rama (bulle pontificale de 1233)
- Errores Gazariorum de 1430 - 1440 traité de théorisation du vol nocturne avec un balai ou bâton
- Formicarius, traité de Johannes Nider de 1436-38 sur la nécessité d'éradiquer la croyance en la sorcellerie
- Summis desiderantes affectibus (bulle pontificale de 1484)
- Malleus Maleficarum, traité de sorcellerie de 1486 d'Heinrich Institorius, manuel de l'inquisiteur pour chasser et traquer les sorcières.
- De praestigiis daemonum, traité de 1563 de Jean Wier reprenant l'idée du canon Episcopi selon laquelle les sorcières n'existent pas.
- Saducismus triumphatus de 1681 est un livre traitant des sorcières écrit par Joseph Glanvill
- Sorcières, la puissances invaincue des femmes de Mona Chollet, essai qui lie la chasse aux sorcières et la misogynie, puis évoque la transformation de la sorcière en icône du féminisme.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Texte complet (formats variés)
