L'Homme gribouillé
L'Homme gribouillé | |
Album | |
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Scénario | Serge Lehman |
Dessin | Frederik Peeters |
Couleurs | Frederik Peeters |
Genre(s) | Thriller fantastique[1] |
Personnages principaux | Clara Couvreur, Maud Couvreur, Betty Couvreur[2], Max Corbeau[3] |
Pays | France |
Langue originale | Français |
Éditeur | Delcourt |
Première publication | 2018 |
Nombre de pages | 328 |
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L'Homme gribouillé est un album français de bande dessinée scénarisé par Serge Lehman et dessiné par Frederik Peeters, publié par Delcourt le .
Synopsis
[modifier | modifier le code]Genèse et production
[modifier | modifier le code]Serge Lehman souhaitait depuis les années 90 raconter l'histoire du « dernier ogre d'Europe »[1]. Il pense tout d'abord à en faire un roman puis un film ou une série[4].
Le scénariste rencontre le dessinateur Frederik Peeters par l'intermédiaire de l'éditeur David Chauvel de Delcourt[5]. Ce dernier demande trois ans pour finir sa série Aâma avant de se lancer dans un projet en commun. Lehman lui envoie durant ce temps le lien de l'exposition Wilder Mann de Charles Fréger au Mac Val, consacrée à des photographies de costumes traditionnels païens encore en usage en Europe, influence reprise dans l'album[5],[1].
Delcourt demande à ce que le volume fasse moins de 400 pages[5]. Cet espace restreint permet à Lehman d'éviter la « dilution narrative » avec un récit « riche, mais aussi elliptique et élégant. Une première lecture ne suffit pas à épuiser le livre »[5] :
« Il y a le plaisir du détail, de l'ancrage historique, des micro-histoires, des sous-histoires, un côté borgésien. Un récit labyrinthique. Le vrai travail de créateur consiste à prendre une scène et à la presser jusqu'à ce qu'elle rende un jus incroyablement intense[5]. »
Lehman savait dès le départ que le personnage principal serait une femme contenant certains traits de caractère de sa propre épouse, tels que la peur des chiens et le silence en public[1]. L'action se déroule en partie à Paris et dans le Val-de-Marne, passant notamment par l'aqueduc d'Arcueil[1]. Lehman cherche à mettre en scène les mythes européens, qu'il juge peu représentés par les auteurs français contrairement aux États-Unis notamment[4].
Peeters s'occupe du découpage de la série et choisit le rendu final[5]. Le dessin est produit au pinceau noir sur papier de photocopie 120 grammes, format A3, puis les aplats de gris sont apposés sur le logiciel Photoshop[5]. Les auteurs se décident pour le noir et blanc dès le départ, Peeters désirant faire son « manga à l'européenne »[1] et « marquer la parenté avec l'expressionnisme allemand », tout en se servant de la pluie incessante, « première manifestation visuelle de [la] trame invisible », pour « déclencher chez le lecteur la sensation d'être au seuil non pas de la fin du monde, mais d'un dérèglement »[5].
Le roman graphique sort le .
Publication
[modifier | modifier le code]- L'Homme gribouillé, Delcourt, (ISBN 9782756096254),
Scénario : Serge Lehman - Dessin et couleurs : Frederik Peeters
Distinctions
[modifier | modifier le code]L'album remporte le BDGest'Arts 2018 du meilleur « récit court Europe » décerné par le site spécialisé BD Gest'[6] et est nommé en sélection adulte du festival Du vent dans les BD 2019[7].
Prolongements
[modifier | modifier le code]En octobre 2024, Serge Lehman publie chez Delcourt "Les Navigateurs", un roman graphique dessiné par Stéphane de Caneva appartenant au même univers que "L'homme gribouillé", mais situé cinq ans avant : les deux titres partagent un décor (le siège des éditions du Saule), et Betty, l'héroïne de "L'homme gribouillé", fait dans "Les Navigateurs" deux brèves apparitions (page 51, pages 147-8) ; le personnage d'éditeur incarné par Sébastien Saule est également commun. La continuité entre les deux livres est affirmée par le même usage du noir et blanc rehaussé de gris, par la représentation d'un Grand Paris fantasmé, où la séparation entre la ville et sa banlieue est abolie, et par une intrigue reposant sur un secret vieux de plusieurs milliers d'années.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Stéphane Jarno, « La bédéthèque idéale #182 : “L'Homme gribouillé”, un thriller d'un nouveau genre », sur Télérama, (consulté en )
- Christophe Levent, « Notre sélection BD du mois : «L'Homme gribouillé» et «Cinq Branches de coton noir» », sur Le Parisien, (consulté en )
- Aurélia Vertaldi et Olivier Delcroix, « La Case BD: L'Homme gribouillé ou un golem de conte de fées », sur Le Figaro, (consulté en )
- Philippe Belhache, « Festival de la BD d’Angoulême : L’Homme gribouillé, une histoire de femmes », Sud-Ouest, (lire en ligne )
- Antoine Duplan, « Trois femmes puissantes sous la pluie », sur Le Temps, (consulté en )
- « BDGest'Arts - Le palmarès 2018 », sur BD Gest' (consulté en )
- « Le 6e prix du Vent dans les BD lancé dans le Nord-Finistère », Ouest-France, (lire en ligne).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- L'Homme gribouillé sur le site de l'éditeur Delcourt
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Lucie Servin, « L'angoisse enchantée », Les Cahiers de la bande dessinée, no 3, , p. 175