Juan José de Aycinena y Piñol

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Juan José de Aycinena y Piñol
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Juan José Aycinena y Piñol vers 1850
Biographie
Naissance
Guatemala
Décès
Guatemala

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Juan José de Aycinena y Piñol, né le à Guatemala et mort le à Guatemala, est un ecclésiastique et intellectuel conservateur centraméricain. Il est président de l'Université pontificale de San Carlos Borromeo de 1825 à 1829 puis de l'Universidad Nacional de 1840 à 1865.

En 1814, il hérite du titre de troisième marquis de Aycinena et devient évêque in partibus Trajanopolis (en) en 1859. Aycinena y Piñol a un intérêt pour le droit, possède des talents oratoires et écrit plus d'une vingtaine d'ouvrages au cours de sa vie[1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Aycinena dans les années 1850.

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Né au Guatemala, Aycinena y Piñol devient chef de famille à l'âge de 22 ans et est ordonné à l'âge de 26 ans. Il semble avoir reçu une éducation spéciale avec des précepteurs, car il ne fréquente pas le séminaire Tridentin. Il étudie ensuite à l'Université pontificale de San Carlos et est diplômé de l'école de droit en 1811. Plus tard, il obtient un doctorat en 1821.

Ecclésiastique[modifier | modifier le code]

En tant que prêtre, il est curé de la cathédrale de Guatemala pendant 4 ans et devient ensuite archevêque du tribunal des procureurs. En 1822, il obtient la paroisse de Sagrario et, bien qu'il soit procureur au tribunal ecclésiastique pendant plusieurs années, il exerce la fonction de juge synodal du Guatemala de 1824 à 1859.

Homme politique[modifier | modifier le code]

Aycinena y Piñol participe aux évènements liés à l'indépendance des colonies espagnoles en Amérique centrale en 1821 aux côtés de son oncle Mariano de Aycinena y Piñol, qui est nommé gouverneur du Guatemala par Manuel José Arce y Fagoaga en 1827. Lorsque le général hondurien Francisco Morazán décide d'envahir le Guatemala en 1829, ce dernier renverse et expulse la famille et l'ensemble des personnes liés aux Aycinena, ainsi que le clergé régulier de l'Église catholique. Aycinena y Piñol s'exile au Panama puis aux États-Unis. Sur place, il écrit la série de livres Toro Amarillo qui critique sévèrement le gouvernement libéral de la République fédérale d'Amérique centrale.

Il retourne au Guatemala en 1837 et travaille avec le gouvernement libéral agonisant afin de rétablir l'ordre dans le pays. Il participe à une Déclaration des droits de l'homme, similaire à celle de la Révolution française. Malheureusement, l'application de cette charte s'avère pratiquement nulle. Aycinena se fait élire représentant du Conseil consultatif intérimaire au Congrès fédéral en 1838 pour la province de Totonicapán. Il est ministre du gouvernement de Mariano Rivera Paz, ainsi que député de l'Assemblée constituante au nom de l'université (1851-1856) et du département de Verapaz (1856-1865). Ses idées, ses décisions, ses écrits reflètent son désir d'avoir une stabilité sociale basée sur les valeurs catholiques[réf. nécessaire].

Gouvernement de Rafael Carrera[modifier | modifier le code]

Capitaine-général Rafael Carrera, président à vie du Guatemala.

Avec bon nombre d'intellectuels de la famille Aycinena, il favorise l'arrivée au pouvoir de Rafael Carrera. Quand ce dernier parvient à consolider son pouvoir, Aycinena est nommé président de l'Universidad Nacional en 1840. Ralph Woodward écrit de lui : « Pendant la présidence de Rafael Carrera, Piñol et sa famille, qui ont des contacts étroits avec l'Église catholique, ont une énorme influence sur la politique et l'éducation au Guatemala »[3].

Il travaille comme représentant guatémaltèque, étant notamment ministre des Affaires ecclésiastiques et membre du conseil d'État (1855-1862). Il favorise également le retour des Jésuites au Guatemala en 1851. Finalement, sous son inspiration et l'action de son frère, Pedro de Aycinena y Piñol, un concordat est signé en le gouvernement guatémaltèque et le Saint-Siège[3].

Diocèse[modifier | modifier le code]

Sous recommandation du président Rafael Carrera, il est nommé évêque in partibus de Trajanopolis.

Famille[modifier | modifier le code]

Historiographie[modifier | modifier le code]

Il est critiqué par les historiens libéraux en raison de sa proximité relationnelle avec plusieurs membres du gouvernement conservateur du général Rafael Carrera et pour avoir contribué à l'élimination de la possibilité de créer une union des nations centraméricaines voulue par les libéraux[4],[5]. Entre 1980 et 2010, sa participation aux décisions du gouvernement est revue de façon plus objective[3],[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Federico Hernández de León, El libro de las efemérides, vol. Tomo III, Guatemala, Tipografía Sánchez y de Guise,
  2. (es) Federico Hernández de León, « El capítulo de las efemérides: Segunda invasión de Morazán », Diario la Hora, Guatemala,‎
  3. a b et c Ralph Lee Jr. Woodward, Rafael Carrera and the Emergence of the Republic of Guatemala, 1821–1871, Athens, GA, University of Georgia Press, , Online edition (ISBN 9780820343600, lire en ligne)
  4. (es) Ramón Rosa, Historia del Benemérito Gral. Don Francisco Morazán, ex Presidente de la República de Centroamérica, Tegucigalpa, Ministerio de Educación Pública, Ediciones Técnicas Centroamericana, (lire en ligne)
  5. (es) Lorenzo Montúfar et Ramón A. Salazar, El centenario del general Francisco Morazán, Guatemala, Tipografía Nacional,
  6. (es) Fernando González Davison, La montaña infinita; Carrera, caudillo de Guatemala, Guatemala, Artemis y Edinter, (ISBN 978-84-89452-81-7)