Jean-Robert Petit

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Jean-Robert Petit
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Jean-Robert Petit, né en 1947 ou 1948, est un glaciologue français, directeur de recherche au Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement de Grenoble. Il est l'un des membres des expéditions polaires de Claude Lorius, qui ont permis de reconstituer les climats passés de la Terre sur plusieurs centaines de milliers d'années grâce à l'analyse de carottes de glace.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Robert Petit naît en 1947[1] ou 1948[2]. En 1972, il effectue son service militaire comme hivernant en Terre Adélie, dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF)[1]. Détenteur d'un brevet de technicien agricole et d'un DEA de géophysique, il est recruté en 1975 dans l'équipe de Claude Lorius, qui dirige les Expéditions polaires françaises, et accompagne celui-ci à la base antarctique Vostok[2]. Il participe dès lors à l'analyse des bulles d'air emprisonnées dans les carottes de glace, qui vont permettre à partir des années 1980 de reconstituer les climats passés de la Terre ; il cosigne en 1987 — avec notamment Claude Lorius et Jean Jouzel — un article[3] resté célèbre qui établit l'évolution des températures (obtenue par analyse isotopique des bulles d'air) et de la teneur atmosphérique en dioxyde de carbone (CO2) sur 160 000 ans (soit un cycle glaciaire complet)[1]. Les courbes parallèles de ces deux valeurs contribuent à prouver à l'aide de données empiriques l'effet de serre et apportent indirectement des éléments de preuve du changement climatique d'origine anthropique[4].

Directeur de recherche au Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement de Grenoble, il poursuit ses hivernages à la base Vostok, où il participe à un nouveau forage dans les années 1990 ; il est l'auteur principal d'un article publié en 1999[5] qui prolonge la reconstitution des climats passés sur 420 000 ans[1].

Le chercheur publie en 2013 un ouvrage intitulé Vostok, le dernier secret de l'Antarctique (éditions Paulsen), consacré à l'histoire de la base Vostok[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Sylvestre Huet, « Chasseur de trésors scientifiques en Antarctique », Libération,‎ (lire en ligne).
  2. a et b Julie Lasterade, « Jean-Robert Petit, 51 ans, glaciologue à Grenoble, part chaque année creuser l'Antarctique à la recherche d'esquimaux géants vieux de milliers d'années. Le goût de la carotte. », Libération,‎ (lire en ligne).
  3. (en) Claude Lorius, Jean Jouzel, Jean-Robert Petit, Christophe Genthon, N. I. Barkov, V. M. Kotlyakov et V. M. Petrov, « Vostok ice core: a continuous isotope temperature record over the last climatic cycle (160,000 years) », Nature, vol. 329,‎ , p. 403-408 (DOI 10.1038/329403a0).
  4. Sylvestre Huet et Gilles Ramstein, Le Climat en 100 questions, Éditions Tallandier, , p. 91-94.
  5. (en) Jean-Robert Petit, Jean Jouzel, Dominique Raynaud, N. I. Barkov, J.-M. Barnola, I. Basile, M. Bender, J. Chappellaz, M. Davis, G. Delaygue et al., « Climate and atmospheric history of the past 420,000 years from the Vostok ice core, Antarctica », Nature, vol. 399,‎ (DOI 10.1038/20859).
  6. Hervé Morin, « Aventures dans les glaces antarctiques », Le Monde,‎ (lire en ligne).