Hambergite

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Hambergite
Catégorie VI : borates[1]
Image illustrative de l’article Hambergite
Cristal d'hambergite sur albite de Paprok, province du Nuristan, Afghanistan, taille : 2,3 × 1,1 × 1 cm
Général
Symbole IMA Hb
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Be2(BO3)(OH)
Identification
Couleur incolore, grisâtre, jaunâtre ; incolore en lumière transmise
Système cristallin orthorhombique
Classe cristalline et groupe d'espace mmm (2/m 2/m 2/m) - dipyramidal

Pbca

Clivage parfait sur {010}, bon sur {100}
Cassure fragile – généralement analogue à celle des verres et de la plupart des minéraux non métalliques.
Habitus Cristaux prismatiques [001], fréquemment aplatis {100}. {100} strié [001] à faces terminales mates et gravées (gros cristaux)
Jumelage plan de jumelage et de composition {110}
Échelle de Mohs 7,5
Trait blanc
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,554 - 1,560, nβ = 1,587 - 1,591, nγ = 1,628 - 1,631

2V = 87° (calculé)

Biréfringence δ = 0,074 - biaxe (+)
Dispersion optique faible r > v
Transparence oui, translucide
Propriétés chimiques
Densité 2,347–2,372 g/cm3 (mesurée), 2,365 g/cm3 (calculée)

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La hambergite (Be2BO3OH) est un minéral constitué de borate de béryllium, nommé en l'honneur de l'explorateur et minéralogiste suédois Axel Hamberg (1863-1933)[2]. Elle est considérée comme une gemme.

Propriétés[modifier | modifier le code]

Le minéral se présente sous forme de cristaux orthorhombiques blancs ou incolores[3],[4],[5] généralement tabulaires, prismatiques ou dipyramidaux, exhibant des faces striées le long de l'axe c. Ces cristaux, d'une brillance vitreuse, peuvent atteindre jusqu'à 30 centimètres de long. On observe également sa présence sous forme d'agrégats minéraux granuleux[5]. Dans sa forme pure, l'hambergite est incolore et transparente. Cependant, en raison de phénomènes de réfraction multiples de la lumière dus à des irrégularités dans la structure cristalline ou à une formation polycristalline, elle peut également présenter une teinte blanche et prendre des nuances de gris-blanc à blanc jaunâtre en raison de l'incorporation d'impuretés qui réduisent sa transparence.

Avec une dureté de 7,5 sur l'échelle de Mohs, l'hambergite fait partie des minéraux durs et, comme le quartz, minéral de référence, elle est capable de rayer le verre[5].

Classification[modifier | modifier le code]

Dans la 8e édition de la systématique minérale de Strunz, la hambergite faisait partie de la classe des « carbonates, nitrates et borates », spécifiquement de la section des « borates d'échafaudage avec [BO2]1− à [B6O10]2− ». Elle formait le « groupe hambergite-rhodizite » avec la rhodizite, identifié sous le numéro de système V/L.02. Dans la 9e édition, en vigueur depuis 2001, la classification de Strunz place la hambergite dans la classe nouvellement définie des « borates », plus précisément dans la division des « monoborates ». Cette branche est subdivisée en fonction du complexe de borate et de la présence d'autres anions, situant la hambergite dans la sous-division « BO3 avec des anions supplémentaires ; 1(Δ) + OH, etc. », où elle constitue le seul membre du groupe, sans nom, 6.AB.05[6].

La classification de Dana, principalement utilisée dans l'espace anglophone, situe la hambergite avec la classification obsolète de Strunz dans la section des « borates anhydres avec hydroxyle ou halogène » et en représente le seul membre du groupe sans nom 25.01.01 au sein de la sous-section du même nom.

Hambergite à double terminaison abritant également un cristal d'elbaïte de 1,4 cm de long (lui-même à double terminaison), du Népal. Taille : 7,5 × 2,0 × 1,2 cm

Structure cristalline[modifier | modifier le code]

La hambergite cristallise de façon orthorhombique dans le groupe d'espace Pbca (groupe spatial n° 61) avec les paramètres de maille, a = 9,76 Å, b = 12,20 Å et c = 4,43 Å ainsi que 8 unités de formule par cellule élémentaire.

La hambergite appartient à la catégorie des borates d'échafaudage, caractérisés par une structure cristalline composée de groupes plats [BO3]3−. Les ions Be sont entourés (coordonnés) par trois ions O2− provenant des groupes [BO3] et un ion (OH) chacun. La structure peut ainsi être visualisée, à travers les ions O2−, comme un treillis tétraédrique similaire aux modifications de SiO2.

Cristal tabulaire de Gem Hill, district de Mesa Grande, comté de San Diego, Californie (taille : 1,5 × 0,8 × 0,5 cm)

Environnement et gisements[modifier | modifier le code]

La hambergite se forme dans les pegmatites granitiques à béryllium comme phase accessoire rare. Cependant, elle peut également résulter de solutions hydrothermales se formant dans les cavités des pegmatites. On la trouve associée au béryl, à la danburite, à l'apatite, au spodumène, au zircon, à la fluorine, au feldspath et au quartz[5].

Elle a été décrite pour la première fois par le minéralogiste et géographe Waldemar C. Brøgger en 1890[7]. Sa localité type est Salbutangen, près de Helgeroa, dans le Langesundsfjord, sur la commune de Larvik, comté de Vestfold, en Norvège, où elle a été trouvée dans un dyke de pegmatite d'environ 10 à 20 centimètres de large de composition syénite néphélinique[3],[8].

Bien que rare, la hambergite est recensée dans 90 gisements par Mindat.org[3]. De plus, le minéral a été découvert à plusieurs endroits sur la commune de Larvik, ainsi que sur la commune de Porsgrunn, en Norvège.

Certains sites notables pour des découvertes exceptionnelles de hambergite comprennent la "Little Three Mine" près de Ramona (Californie), où des cristaux pouvant atteindre 20 centimètres de long ont été trouvés. Des cristaux jusqu'à 11 cm de long ont été découverts près d'Imalo et d'Anjanabonoina dans la région de Vakinankaratra à Madagascar[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. (en) W. C. Brögger, « Die Mineralien der Syentipegmatitgänge der südnorwegischen Augit-und Nephelinsyenite », Geologiska Föreningen i Stockholm Förhandlingar, vol. 13, no 2,‎ , p. 128–131 (ISSN 0016-786X, DOI 10.1080/11035899109446866, lire en ligne, consulté le )
  3. a b et c (en) « Hambergite », sur Mindat.org (consulté le )
  4. (en) « Hambergite Mineral Data », sur Webmineral (consulté le )
  5. a b c et d (en) « Hambergite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  6. (en) Karl Hugo Strunz et Ernest H. Nickel, Strunz mineralogical tables: chemical-structural mineral classification system, Schweizerbart'sche, (ISBN 978-3-510-65188-7)
  7. (no) « hambergitt », dans Anne Marit Godal, Store norske leksikon, Norsk nettleksikon (lire en ligne)
  8. (en) « Salbutangen, Helgeroa, Langesundsfjorden, Larvik, Vestfold og Telemark, Norway », sur Mindat.org (consulté le )
  9. (de) « Mineralienatlas - Fossilienatlas : Hambergit », sur www.mineralienatlas.de (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, Dana's System of Mineralogy, vol. II : Halides, Nitrates, Borates, Carbonates, Sulfates, Phosphates, Arsenates, Tungstates, Molybdates, Etc., New York, John Wiley and Sons, Inc., , p. 370–372.
  • (en) G. D. Gatta, G. J. McIntyre, G. Bromiley, A. Guastoni et Fabrizio Nestola, « A single-crystal neutron diffraction study of hambergite, Be2BO3(OH,F) », American Mineralogist, vol. 97, nos 11-12,‎ , p. 1891–1897 (ISSN 0003-004X, DOI 10.2138/am.2012.4232, lire en ligne [PDF], consulté le )
  • (en) Peter C. Burns, Milan Novák et Frank C. Hawthorne, « Fluorine-hydroxyl variation in hambergite: A crystal-structure study », The Canadian Mineralogist, vol. 33,‎ , p. 1205-1213 (ISSN 0008-4476, lire en ligne [PDF])