Groupe de Beaufort

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le groupe de Beaufort est la troisième des principales subdivisions du supergroupe du Karoo, en Afrique du Sud. Il est composé principalement de grès et de shale, déposés dans le bassin du Karoo entre le Permien (Guadalupien) et le Trias moyen (Anisien).

Dans ce qui est de nos jours la province du Cap-Oriental, le remplissage du bassin du Karoo commence avec les dépôts du groupe de Dwyka, suivis par ceux formant le groupe d'Ecca, le groupe de Beaufort, la formation de Molteno, la formation d'Elliot et la formation de Clarens, appartenant au groupe de Stormberg. Le bassin a suivi l'évolution typique des bassins d'avant-pays, le groupe d'Ecca représentant la composante « flysch », tandis que le groupe de Beaufort, la formation de Molteno et la formation d'Elliot correspondent à des sédiments de molasse fluviale[1],[2].

Géologie[modifier | modifier le code]

Stratigraphie du supergroupe du Karoo
Période Groupe Formation à l'ouest du 24°E Formation à l'est du 24°E Strate
(cénozone)
Jurassique Drakensberg Hiatus Drakensberg
Stormberg Clarens
Trias Elliot
Molteno
Beaufort
Burgersdorp Cynognathus (en)
Katberg Lystrosaurus (en)
Balfour
Permien Dicynodon (en)
Teekloof
Cistecephalus
Middleton
Tropidostoma (en)
Pristerognathus
Abrahams-Kraal Koonap
Tapinocephalus (en)
Eodicynodon (en)
Ecca Waterford Waterford
Tierberg / Fort Brown Fort Brown
Laingsburg / Ripon Ripon
Collingham Collingham
White Hill White Hill
Prince Albert Prince Albert
Carbonifère Dwyka Elandsvlei Elandsvlei
Références : Rubidge 2005[3], Selden et Nudds 2011[4].

Les dépôts sont, dans l'ordre chronologique :

  • le plus ancien est le sous-groupe d'Adélaïde, lui-même composé de :
    • la formation de Koonap : transition de lacustre saumâtre à fluviatil. Grès gris-vert se dégradant en siltites et mudstones à grain fin.
    • la formation de Middleton correspond à un climat semi-aride entretenant une faune et une flore abondantes, ayant prospéré près des méandres des fleuves et des lacs semi-permanents[5]. Dépôts cycliques de composants lenticulaires de grès de type mudstone gris-verdâtre. C'est la plus épaisse des formations, représentant 37 % du groupe de Beaufort et 47 % du sous-groupe d'Adélaïde[6]. La formation présente des lentilles de mudstone rouge dont on pense qu'elles furent déposées dans un contexte fluvial subaérien (en)[7].
    • la formation de Balfour. C'est la partie supérieure du sous-groupe d'Adélaïde et une partie de ce qui fut nommé « bas et moyen Beaufort ».
  • le sous-groupe supérieur de Tarkastad, comprenant :
    • la formation de Katberg, des dépôts aréneux de mudstone rouge et jaune-olive, déposés dans un système fluvial ramifié.
    • la formation de Burgersdorp, dépôts dans un système fluvial aux larges méandres[8].

Paléontologie[modifier | modifier le code]

Les fossiles de tétrapodes, notamment de thérapsides, sont nombreux, et la biostratigraphie des vertébrés a été établie dans le détail, grâce au travail de Robert Broom au début du xxe siècle, poursuivi et révisé de nombreuses fois depuis. On retient aujourd'hui huit biozones, permettant de suivre l'évolution de la vie terrestre du Permien au Trias. Les biozones sont nommées d'après le genre caractéristique servant de fossile stratigraphique.

De la plus ancienne à la plus récente, les strates paléontologiques sont :

Le groupe de Beaufort recèle aussi de nombreux fossiles de plantes et d'insectes.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) M.R. Johnson, « Sandstone petrography, provenance and plate tectonic setting in Gondwana context of the south-eastern Cape Karoo basin », South African Journal of Geology, no 94,‎ , p. 137-154.
  2. (en) O. Catuneanu, « Retroarc foreland systems – evolution through time », Journal of African Earth Sciences, vol. 38,‎ , p. 225-242.
  3. (en) B.S. Rubidge, « Re-uniting lost continents. Fossil reptiles from the ancient Karoo and their wanderlust », South African Journal of Geology, vol. 108, no 1,‎ , p. 135–172 (DOI 10.2113/108.1.135, lire en ligne)
  4. (en) P. Selden et J. Nudds, « Karoo », dans Evolution of Fossil Ecosystems, Manson Publishing, , 2e éd. (ISBN 9781840761603, lire en ligne), p. 104–122
  5. (en) R.M.H. Smith, P.G. Eriksson et W.J. Botha, « A review of the stratigraphy and sedimentary environments of the Karoo-aged basins of Southern Africa », Journal of African Sciences, no 16,‎ , p. 143-169
  6. (en) M.R. Johnson, Stratigraphy and sedimentology of the Cape and Karoo Sequences in the Eastern Cape Province (thèse de doctorat, non publiée), Grahamstown, Rhodes Univ., , 336 p.
  7. Qui est placé au contact direct de la couche inférieure de l'atmosphère. Se dit d'un dépôt formé à l'air libre (dépôts éoliens, éboulis) (dictionnaire Larousse).
  8. (en) J. Neveling, « Stratigraphy and sedimentological investigation of the contact between the Lystrosaurus and the Cynognathus Assemblage Zones (Beaufort Group: Karoo Supergroup) », Council for Geoscience Bulletin, no 137,‎ .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) P. J. John Hancox et B. S. Rubidge, « The role of fossils in interpreting the development of the Karoo basin », Palaeontologica Africana, no 33,‎ , p. 41-54.
  • (en) A. G. Ponomarenko et M. B. Mostovski, « New beetles (Insecta: Coleoptera) from the Late Permian of South Africa », African Invertebrates, no 46,‎ , p. 253-260 (lire en ligne).
  • (en) I. D. Sukatsheva, R. Beattie et M. B. Mostovski, « Permomerope natalensis sp. n. from the Lopingian of South Africa, and a redescription of the type species of Permomerope (Insecta: Trichoptera) », African Invertebrates, vol. 48, no 2,‎ , p. 245-251 (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]