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Grande révolte arabe de 1936-1939 en Palestine mandataire

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Grande Révolte arabe (1936-1939)
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Insurgés arabes.
Informations générales
Date octobre 1936 - mars 1939
Lieu Palestine mandataire
Issue Révolte matée
Interdiction de l'immigration juive en Palestine
Belligérants
Haut Comité arabe
Divers groupes d'insurgés arabes
Royaume-Uni
Haganah
Commandants
Amin al-Husseini
Jamal al-Husseini
Raghib al-Nashashibi
et autres
Arthur Wauchope
Harold MacMichael
Forces en présence
env. 10 000 env. 20 000
Pertes
5000 200 Britanniques, 400 Juifs

La Grande Révolte arabe désigne la rébellion des Arabes palestiniens pour la création d'un État indépendant en Palestine mandataire. Elle était dirigée contre l'autorité mandataire britannique, les partis arabes la soutenant et contre l'immigration juive. Elle ne doit pas être confondue avec la Révolte arabe de 1916-1918 où les Arabes de la péninsule d'Arabie se révoltèrent contre l'autorité ottomane avec le soutien britannique

Cette révolte est un point culminant dans le combat des nationalistes palestiniens à l'époque du Mandat britannique et ses conséquences sont majeures dans le cadre du conflit israélo-palestinien et de la fondation de l'État d'Israël.

Son échec militaire aboutit au démantèlement des forces paramilitaires arabes et à l'exil de ses leaders. Il provoque le renforcement des forces paramilitaires sionistes, notamment avec le soutien des Britanniques, ainsi qu'une scission en leur sein, l'Irgoun considérant qu'il ne faut plus seulement se défendre contre les attaques arabes mais leur répondre. Au niveau politique, il pousse les leaders arabes envoyés en exil, parmi lesquels Hadj Amin al-Husseini à choisir le camp de l'Allemagne nazie à la veille de la Seconde Guerre mondiale. L'adoption par les britanniques du Livre blanc de 1939, qui impose l'arrêt de l'immigration juive en Palestine, est une victoire politique arabe partielle mais elle augmente encore le ressentiment de la communauté juive, qui sera d'autant plus accentué après l'Holocauste[1].

Les origines

Modèle:Conflit arabo-sioniste en Palestine mandataire

Dès la fin du XIXe siècle, un courant important au sein des communautés juives mondiales, le sionisme revendique l'auto-détermination et la fondation d'un État juif en Palestine. En 1917, les Britanniques, par l'intermédiaire de la Déclaration Balfour annoncent leur soutien officiel au projet sioniste. Ils sont suivis en 1920 par la Société des Nations qui donne aux Britanniques mandat en Palestine pour y favoriser l'immigration juive et la mise en place d'un « foyer national juif ».

La population arabe du pays ainsi que celles des pays voisins s'opposent néanmoins au projet. Des manifestations sont régulièrement organisées dans toute la Palestine dès 1919. En avril 1920, des émeutes font une dizaine de morts et près de 250 blessés à Jérusalem à la veille de la Conférence de San Remo qui doit avaliser le mandat. Après l'échec du roi Fayçal de la prise de contrôle de la Syrie dans lequel la Palestine aurait constitué une province, le nationalisme palestinien prend de l'ampleur. De nouveaux incidents éclatent en 1921 et en en 1929 tandis que les Arabes palestiniens revendiquent leur indépendance et réclament la fin de l'immigration juive dans le pays.

Ni les autorités mandataires, ni les commissions d'enquête envoyées par Londres, ni les conférences et les négations bilatérales ne parviennent à trouver une solution qui satisfasse les Juifs sionistes et les Arabes palestiniens.

La révolte

Un mois après le commencement de la grève, les Palestiniens avaient annoncé qu'ils ne paieraient plus les impôts. Dans le même temps l'insurrection armée était sporadique au tout début, mais elle deviendra nettement plus organisée par la suite.
La cible préférée des rebelles était un pipeline passant de Kirkouk à Haïfa, construit quelques années plus tôt. Ils ont aussi attaqué des lignes de chemin de fer, des trains, mais ils s'en sont aussi pris à des juifs[2]. Il faut ici souligner le travail de sape du pouvoir nazi, récemment arrivé au pouvoir en Allemagne (1933). Hitler encouragea alors la propagande et les exactions (assassinats) commises sur la communauté juive (Yishouv)[réf. nécessaire]. Le mufti Amin al-Husseini participa à ces appels au meurtre[réf. nécessaire]. À la même époque, des émeutes antijuives éclatent dans le monde arabe, mais aussi à Constantine (Algérie française), en 1934 (dizaines de morts, saccages, etc.)[réf. nécessaire]. Tel Aviv est marquée par de violents incidents entre arabes et juifs[3].

De leur côté, les Britanniques font tout pour faire cesser la révolte, avec l'utilisation du couvre-feu et d'assassinats ciblés. Une partie de l'élite politique palestinienne a disparu avec la répression[réf. nécessaire].

La violence a ensuite diminué à partir de 1936, pendant un an environ, suite à la proposition des britanniques de réunir une commission d'enquête, la Commission Peel, pour comprendre la raison de la révolte[4]. Mais cette commission préconisait la création de deux États, un État arabe et un État juif. La proposition est alors acceptée par les sionistes : Chaim Weizmann et David Ben Gourion pensent se servir des gains territoriaux pour conquérir à terme toute la Palestine[4]. Les Arabes, eux, refusent; Awni Abd al-Hadi déclare « Nous lutterons. Nous nous battrons contre le partage du pays et contre l'immigration juive. Nous n'accepterons aucun compromis »[4]. Après ce rejet, la révolte reprend en 1937 , marquée par l'assassinat du commissaire Andrews à Nazareth. L'insurrection continue en 1938 et s'arrête en 1939. Les Britanniques décident de limiter l'immigration juive en Palestine et de limiter l'acquisition des terres par ces derniers[5].

Réponse

Avec la révolte, les Britanniques ont considérablement augmenté leur effectif militaire en Palestine. Pour mâter la révolte, ils décrètent notamment une politique de « détention administrative » (détention sans fait ni preuve) contre les élites politiques ou les personnes soupçonnées de soutien aux insurgés. La torture est utilisée dans les centres d'investigation des Arabes. Les britanniques utilisaient aussi les couvre-feux et une politique de destruction des maisons. Plus de 120 Arabes ont été condamnés à mort pendant la révolte et 40 ont été pendus. Beaucoup de chefs politiques palestiniens ont dû quitter la Palestine pour fuir la répression, c'était par exemple le cas d'Amin al-Husseini.

Les Britanniques ont par ailleurs ponctuellement soutenu la Haganah afin de lutter contre certaines factions arabes insurgées, hostiles autant aux Juifs qu'aux Britanniques. Au même moment, l'Irgoun décide de répondre à chaque attaque arabe par une attaque de même ampleur, voire plus.

Résultat

En dépit des 20 000 soldats britanniques, des 14 500 soldats venus en renfort, et de la Haganah, la révolte arabe s'est poursuivie pendant trois ans. Avant que l'ordre n'ait été rétabli en mars 1939, plus de 5 000 Arabes, 500 juifs et 200 Britanniques ont trouvé la mort. Amin al-Husseini, ayant dû fuir la Palestine en 1937, rejoignit l'Europe et reçut le soutien de l'Allemagne nazie.

Annexes

Notes et références

  1. Tom Segev, Le Septième million. Les Israéliens et le génocide, Paris, L. Levi, « Histoire », 1993.[réf. incomplète]
  2. Encyclopedia Britannica
  3. Benny Morris, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, éditions Complexe, 2003, p.147
  4. a b et c Benny Morris, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, éditions Complexe, 2003, p.157
  5. Voir Livre blanc (Palestine)

Articles connexes

Liens externes