Grace Frick

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Grace Frick
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 76 ans)
Northeast Harbor (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Grace Marion FrickVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Connecticut College (en)
Hartford College for Women (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Grace Frick () est une enseignante d'anglais, chercheuse et traductrice de Marguerite Yourcenar et qui devient rapidement sa compagne après leurs premières rencontres. Elle est la seconde doyenne du collège de Hartford.

Biographie[modifier | modifier le code]

Grace Marion Frick est née à Toledo dans l'Ohio le . Sa famille emménage par la suite à Kansas City[1],[2],[3].

Elle sort diplômée du Wellesley College en 1925. En 1927, elle obtient un master à Wellesley. Elle commence une thèse à l'université Yale en 1937, l'année même où elle rencontre Marguerite Yourcenar à Paris, et la poursuit sans la terminer à l'université du Kansas[4],[5].

Carrière[modifier | modifier le code]

Grace Frick est surtout célèbre pour sa traduction en anglais des Mémoires d'Hadrien, de L'Œuvre au noir et du Coup de grâce de Marguerite Yourcenar. Jusqu'à la mort de Grace Frick, Marguerite Yourcenar n'accepte aucune autre traductrice de ses œuvres.

Elle enseigne au Stephens Junior College for Women (devenu Stephens College (en)) à Columbia, et au Barnard College à New York. Après l'arrivée de Marguerite Yourcenar en 1940, Grace Frick devient la seconde doyenne du collège de Hartford (devenu plus tard le Hartford College for Women (en)[3],[2]) et y reste en poste jusqu'en 1943.

À côté de ses fonctions administratives, elle enseigne aussi l'anglais, d'abord à Hartford, puis au Connecticut College for Women (devenu Connecticut College (en)) à New London (Connecticut).

Alors qu'elles habitent à Hartford, Grace Frick et Marguerite Yourcenar s'investissent dans une communauté d'art située près du musée Wadsworth Atheneum, dirigée par Arthur Everett Austin Jr. (en).

Vie privée[modifier | modifier le code]

Elle rencontre Marguerite Yourcenar en à l'hôtel Wagram de Paris. Elles tombent amoureuses l'une de l'autre et, en 1939, Grace invite Marguerite à venir vivre avec elle aux États-Unis, lui permettant ainsi d'échapper à la guerre imminente en Europe. Elle est alors professeur de littérature britannique à New York[6] et elles vivent à West Hartford (au 549, Prospect Avenue).

Elle renonce à sa carrière universitaire, soutient financièrement et psychologiquement Marguerite Yourcenar, et devient la traductrice de son œuvre en anglais[7]. Elles s'installent à partir de 1950 sur l'île des Monts Déserts, dans le Maine, qu'elles avaient découverte en 1942, et nomment leur maison « Petite-Plaisance ». Elles y passeront le reste de leur vie.

Grace Frick organise leur vie, ne se plaint pas après son ablation du sein en 1958, et doit rassurer sa compagne hypocondriaque et sujette à la dépression[8]. Les deux femmes vivent ensemble jusqu'à la mort de Grace Frick d'un cancer du sein en 1979[9].

En 1987, Marguerite Yourcenar est enterrée au côté de sa compagne, au cimetière de Brookside à Mount Desert. À côté d'elles se trouve une plaque à la mémoire de Jerry Wilson, le dernier compagnon de Marguerite Yourcenar, mort du sida en 1986[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « The New York Times: Book Review Search Article », sur archive.nytimes.com (consulté le )
  2. a et b University Of Hartford Archives: Hartford College For Women And The Welfund, « University of Hartford Archives Blog: Early Hartford College for Women History », sur University of Hartford Archives Blog, (consulté le )
  3. a et b (en) « Clipping from Hartford Courant », sur Newspapers.com (consulté le )
  4. (en) « Becoming the Emperor : How Marguerite Yourcenar reinvented the past », sur The New Yorker, The New Yorker
  5. Élaine Audet, « Marguerite Yourcenar et l’amour viril », sur sisyphe.org (consulté le )
  6. Proches et amis de Marguerite Yourcenar sur le site du Centre international de documentation sur Marguerite Yourcenar
  7. Josyane Savigneau, Marguerite Yourcenar : l'invention d'une vie, Gallimard, coll. « Biographies », , 541 p. (ISBN 2070387380), p. 327
  8. (en) George Sebastian Rousseau, Yourcenar, Haus, , p. 9
  9. (en) Bérengère Deprez, Marguerite Yourcenar and the USA. From Prophecy to Protest, Peter Lang, , p. 129
  10. (en) Judy Barrett Litoff et Judith McDonnell, European Immigrant Women in the United States : A Biographical Dictionary, Taylor & Francis, (lire en ligne), p. 320.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Joan E. Howard, We Met in Paris : Grace Frick and Her Life with Marguerite Yourcenar, Columbia, University of Missouri, , 468 p. (ISBN 978-0-8262-2155-1)

Liens externes[modifier | modifier le code]