Gaspillage alimentaire en France
Le gaspillage alimentaire en France est un thème environnemental, économique et social qui est relativement récent.
Histoire
[modifier | modifier le code]Jusque dans les années 50, la préoccupation en France était plutôt de savoir comment s’alimenter.
Les derniers Ticket de rationnement disparaissent en France, le 1er décembre 1949, marquant la fin officielle du système. La Politique Agricole Commune (PAC), officiellement créée en 1962 avec l'adoption du règlement n° 3 du Conseil, a favorisé la productivité de l'agriculture.
Dans les années 1970, les mouvements écologistes et altermondialistes commencent à dénoncer les impacts environnementaux et sociaux du gaspillage alimentaire, notamment dans les pays industrialisés. Par exemple, le WWF a publié, en 1972, un rapport intitulé "The Hungry World" qui a attiré l'attention sur le problème du gaspillage alimentaire et de la faim dans le monde et, en 1979, a lancé une campagne internationale intitulée "Save Food" qui visait à sensibiliser le public au gaspillage alimentaire et à encourager les consommateurs à adopter des habitudes alimentaires plus durables.
Le gaspillage alimentaire en France
[modifier | modifier le code]Les pertes sont estimées à environ 10 millions de tonnes de nourriture jetées ou perdues annuellement en France, ce qui représente entre 12 et 20 milliards d’euros en valeur financière et environ 15,3 millions de tonnes équivalent CO2 et 15 à 20 % de la production agricole totale[1].
Ces 10 millions de tonnes se répartissent en 6,5 pour les foyers, 2,3 par la distribution et 1,5 par la restauration. Ces évaluations ne comprennent pas les pertes des sites de production telles que « les fruits ou légumes présentant des défauts », la mise au standard de certains légumes ou fruit, les fins de production ou les surplus de production qui sont détruits par les producteurs.
Répartition du gaspillage alimentaire de la production à la consommation
[modifier | modifier le code]Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique) : Citation "seuls 19% de nos déchets alimentaires sont dus au gaspillage domestique. Les 81% restants se répartissent ainsi : 32 % sont gaspillés au niveau de la production ; 21 % sont gaspillés au niveau du processus de transformation ; 14 % sont gaspillés lors de la distribution ; 14% sont gaspillés dans des établissements de restauration (collective et commerciale)."[2],[3].
Méthode de lutte contre le gaspillage alimentaire, en France, au niveau de la production
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Méthode de lutte contre le gaspillage alimentaire, en France, au niveau de la distribution
[modifier | modifier le code]- Approche commerciale avec la mise en place du label "Gueules cassées qui vise à faire la promotion commerciale des aliments ne sont pas consommés du fait de leur apparence,
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Méthode de lutte contre le gaspillage alimentaire, en France, au niveau du processus de transformation
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Impact CO2 du gaspillage alimentaire
[modifier | modifier le code]En France, le gaspillage alimentaire représente une production de 15,3 millions de tonnes de CO2. C’est 5 fois plus que les émissions de notre trafic aérien intérieur et un tiers du CO2 émis par l’ensemble des voitures françaises[2].
Impact sur les surfaces agricoles du gaspillage alimentaire
[modifier | modifier le code]Il n'existe pas de données précises sur l'impact sur les surfaces agricoles du gaspillage alimentaire. Cependant, il est possible de faire des estimations approximatives : Selon l'ADEME (Agence de la transition écologique), environ 10 millions de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année en France. Si l'on suppose que cette nourriture est produite sur des terres agricoles françaises, cela représente environ 3 millions d'hectares, soit environ 10% de la surface agricole utile (SAU) en France.
La FAO estime que c'est, au niveau mondial, 1,4 milliard d’hectares de terres, soit 30% des superficies agricoles du monde qui servent annuellement à produire de la nourriture perdue ou gaspillée[4].
Impact sur l'eau du gaspillage alimentaire
[modifier | modifier le code]En 2022, la consommation d'eau douce pour l'agriculture s'est élévée à 58% du total de l'eau douce consommée[5]. Selon l'ADEME (Agence de la transition écologique), le gaspillage alimentaire en France est responsable de la consommation d'environ 56 210 litres d'eau par an par personne. Rapporté à la population française de 65,8 millions d'habitants au recensement de 2023, ce serait 3,434 km3 qui serait donc utilisé chaque année pour produire de la nourriture gaspillée.
La FAO estime que c'est, au niveau mondial, environ 6% des prélèvements d’eau mondial utilisé chaque année pour produire de la nourriture perdue ou gaspillée s’élève à 250 km3[4].
Impact énergétique
[modifier | modifier le code]L'énergie joue un rôle crucial dans la production agricole en France, représentant environ 2,3 % de la consommation finale d'énergie du pays en 2022. Cela se traduit par une consommation d'environ 4,5 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) par an. La consommation d'énergie dans l'agriculture française se répartit comme suit :
- Produits pétroliers: 75% (utilisés comme carburant, comme moyen de chauffage des serrres, pour la production de plastiques agricoles, pour la fabrication d'engrais azotés synthétiques)
- Électricité: 16%
- Gaz: 6%
- Autres sources d'énergie: 3% (dont la biomasse)
En France, le gaspillage alimentaire représente ? en énergie ?
Impact énergétique pour les produits pétroliers
[modifier | modifier le code]Les engrais : selon la FAO, en 2021, l'agriculture française a utilisé 1,839 millions de tonnes d'engrais azotée représentant, sur la base de 3 000 kcal/kg, 5,517 millions de tonnes d'équivalent pétrole (MtP) (en réalité du gaz)[6]. En prenant, l'hypothèse base des 15/20% de la production agricole qui part en gaspillage alimentaire, c'est 0,8 millions de tonnes d'équivalent pétrole (MtP) qui sont perdu.
Le paradoxe social
[modifier | modifier le code]Alors que les pertes sont estimées à environ 10 millions de tonnes de nourriture jetées ou perdues annuellement en France, en 2018, un Français sur cinq est en situation de précarité alimentaire[7].
Les lois françaises contre le Gaspillage alimentaire
[modifier | modifier le code]- Le pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, signé en 2013. C’est la première loi de ce type en France, elle vise à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d'ici 2025.
- En 2016 : la loi Garot du 11 février 2016
- En 2018 : la loi EGalim en 2018. Bien que n'étant pas une loi anti-gaspillage alimentaire à proprement parler, s'inscrit dans une démarche globale de lutte contre le gaspillage en s'attaquant à ses causes profondes et en encourageant des pratiques plus durables.
- En 2020 : Loi AGEC (Anti-Gaspillage et Economie Circulaire) du 10 février 2020 qui renforce les objectifs de la loi Garot en fixant de nouveaux objectifs de réduction du gaspillage alimentaire[8].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]- Gaspillage alimentaire
- Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire
- Pertes post-récolte (légumes)
- Pertes agricoles
Références
[modifier | modifier le code]- « Gaspillage alimentaire : des nouvelles données pour la France », sur Ministère de l'Agriculture et de la… (consulté le ).
- https://presse.ademe.fr/wp-content/uploads/2016/05/DP_Etude-ADEME_-pertes-et-gaspillages-alimentaires.pdf?v1Gh=
- Gawen, « Gaspillage alimentaire en France : chiffres, causes et conséquences », sur lafourche.fr, (consulté le ).
- https://onu-rome.delegfrance.org/Pertes-et-gaspillages-alimentaires
- notre-environnement, « Prélevée ou consommée : comment compter (sur) l'eau ? », sur notre-environnement, (consulté le ).
- https://www.fao.org/faostat/fr/#data/RFN
- « Alimentation : 1 Français sur 5 est en situation de précarité », Le Monde, (lire en ligne)
- « Lutte contre le gaspillage alimentaire : les lois françaises », sur Ministère de l'Agriculture et de la… (consulté le ).