Ferbérite

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Ferbérite
Catégorie IV : oxydes et hydroxydes[1]
Image illustrative de l’article Ferbérite
Ferbérite
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique FeO4W Fe2+WO4
Identification
Masse formulaire[2] 303,68 ± 0,01 uma
Fe 18,39 %, O 21,07 %, W 60,54 %,
Couleur noir de poix à noir métallique
Système cristallin monoclinique
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace Prismatique
P 2/c
Macle par contact sur {100} ou {023}, ou plus rarement sur {001}
Clivage parfait à {010}
Cassure irrégulière
Habitus Cristaux tabulaires, aux faces souvent striées
Échelle de Mohs 4 - 4,5
Trait marron noir
Éclat submétallique, mat, adamantin
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 2,255
nβ = 2,305
nγ = 2,414
Biréfringence Biaxial (+) ; 0,159
2V = 72°
Pléochroïsme aucun
Transparence opaque
Propriétés chimiques
Densité 7,14 - 7,54
Solubilité Décomposé par l'eau régale
Propriétés physiques
Magnétisme oui et paramagnétique
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La ferbérite est une espèce minérale constituée de tungstate de fer de formule Fe2+WO4 avec des traces : Nb, Ta, Sc, Sn. Elle forme le pôle ferreux de la wolframite ; l'hübnérite (pôle manganèse) MnWO4, la proportion d'oxyde de tungstène est toujours comprise entre 76 et 80 % (IMA1962)[3]. Elle peut former des cristaux de près de 15 cm.

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

Décrite par Breithaupt en 1863 et dédié à Moritz Rudolph Ferber (1805-1875) de Gera, minéralogiste allemand, le nom ferbérite est due au minéralogiste Liebe[4].

Topotype[modifier | modifier le code]

Aquiles, Sierra Almagrera, Espagne.

Cristallographie[modifier | modifier le code]

  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 4.76, b = 5.68, c = 4.92, Z = 2; beta = 90.016°, V = 133.02
  • Densité calculée = 7,58

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

Elle forme une série avec l'hübnérite.

Gîtologie[modifier | modifier le code]

Variété[modifier | modifier le code]

  • Reinite (Fritsch 1878) : Variété qui est une pseudomorphose de scheelite en ferbérite[5].
    • Bolivie : Pacuni mine
    • Brésil : Barra Verde Mine
    • France : Puy-les-Vignes, Saint-Léonard-de-Noblat, Haute-Vienne, Limousin[6]
    • Portugal Valdarcas Mine
    • Corée-du-Sud : Ilgwang-myon

Utilité[modifier | modifier le code]

Avec la scheelite (CaWO4), la série des wolframites constitue le plus important minerai de tungstène. Ce métal est très recherché pour la fabrication d'aciers spéciaux.

La découverte du tungstène[modifier | modifier le code]

La présence de tungstène, élément chimique alors inconnu, dans la wolframite a été mise en évidence par Peter Woulfe en 1779.

C'est Axel Frederik Cronstedt qui introduit en 1755 le mot tung-sten (en suédois : pierre lourde) sans pour autant avoir isolé le corps simple W. En 1779, P. Woulfe, examinant le minéral appelé maintenant wolframite, conclut à l'existence d'un nouveau métal alors qu'en 1781, Carl Wilhelm Scheele arrive à la même conclusion à partir du minéral qui allait devenir la scheelite. Ce sont les frères J.J. et F. Elhuyar qui isolèrent l'élément W vers la fin du XVIIIe siècle.

Galerie[modifier | modifier le code]

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Geological Society of America, Memoir 85 (1962)
  4. Liebe (1863) Jb. Min.: 641
  5. Fritsch (1878) Zeitschrift für Naturwissenschaften, Halle: 3: 864
  6. Queneau P. (2001), Un gîte historique: Puy-les-Vignes (Haute-Vienne), Le Cahier des Micromonteurs, n°4, pp: 18-26.
  7. Roland Pierrot, Raymond Pulou, Paul Picot, Inventaire minéralogique de la France n°7 - Aveyron, Éditions du BRGM, 1977, p. 190-191
  8. Roland Pierrot, Louis Chauris, Claude Laforêt, Inventaire minéralogique de la France n°5 - Côtes-du-Nord, Éditions du BRGM, 1975, p. 46-53
  9. Le Règne Minéral, (33), 5-25.
  10. Bull. Minéral., 1984, 107, 703-713.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]