Félix Timmermans

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Félix Timmermans
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Félix Timmermans (à droite), Marieke Janssens (son épouse) et Filip De Pillecyn.
Nom de naissance Leopold Maximiliaan Felix Timmermans
Alias
De Fee
Polleke van Mehr
Naissance
Lierre
Décès (à 60 ans)
Lierre
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture néerlandais
Genres

Œuvres principales

  • Pallieter (1916)
  • Het kindeken Jezus in Vlaanderen (1917)
  • Boerenpsalm (1935)

Félix Timmermans, né le à Lierre et mort dans cette même ville le , est un peintre et écrivain belge d'expression néerlandaise.

Il est l'un des écrivains de langue néerlandaise les plus lus. Ses écrits et pièces sont d'inspiration chrétienne[Note 1]. Il connut le succès grâce au roman Pallieter traduit en quarante langues, et qui fut adapté au cinéma en 1976.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Timmermans est le treizième enfant d'une fratrie comprenant quatorze enfants[1]. Son père Joannes Gummarus est marchand de dentelle itinérant. Félix éprouve des difficultés en orthographie et en syntaxe. Il quitte l'école à 15 ans et décide de suivre des cours du soir dans une école de dessin.

Premières œuvres[modifier | modifier le code]

Âgé de dix-sept ans, Félix Timmermans commence à écrire des poèmes régulièrement. Ils sont publiés dans Lier Vooruit et dans Dietsche Warande en Belfort en 1906, puis regroupés et publiés sous le titre Door de Dagen en 1907[2]. Stimulé par la lecture de Stijn Streuvels, il écrit des œuvres naturalistes.

En 1910, il acquiert la notoriété grâce à Schemeringen van de dood, un recueil de nouvelles mélancoliques créé sous l'influence de son ami peintre Raymond de la Haye (nl) et de son camarade Flor Van Reeth (nl), l'illustrateur et le dédicataire du livre.

Pallieter[modifier | modifier le code]

À la suite d'une fracture, Félix Timmermans est hospitalisé. Il craint de perdre la vie à cause de complications inattendues.[Quand ?]

Juste avant la Première guerre mondiale, il écrit Pallieter, son œuvre la plus connue. Publiée en 1916, elle est traduite et éditée en Allemagne en 1921.

Amitié avec Anton Pieck[modifier | modifier le code]

L'atmosphère flamande et les scènes breugeliennes de Pallieter suscitent l'enthousiasme du peintre néerlandais Anton Pieck : il voudrait commencer un carton avec des dessins inspirés par le roman, mais il n'a encore jamais visité la Flandre. C'est alors que Cox[Qui ?], un marchand d'art haguois, contacte Pieck, demeurant aussi à La Haye : Timmermans est en visite chez lui et a besoin d'aide pour l'impression d'une eau-forte. La solide et longue amitié entre Timmermans et Pieck est née[3].

À l'initiative de Timmermans, l'éditeur Van Kampen demande à Pieck d'illustrer la dixième édition de Pallieter. Timmermans lui fait découvrir les réalités flamandes dans sa correspondance en ajoutant des croquis de costumes traditionnels, de charrettes, de façades de maison ou d"une chapelle avec une statue de la Madone. Les croquis sont souvent des réponses aux questions de Pieck, mais les illustrations de ce dernier diffèrent trop des esquisses de Timmermans pour y voir une influence. La dixième édition paraît en 1921[4].

Le a lieu à Lierre la première mondiale de la comédie musicale Pallieter écrite par Willy Van Couwenberghe. En 1998, cette comédie musicale reçoit le prix culturel de la ville de Lierre de la part de la ministre Marleen Vanderpoorten.[pertinence contestée]

Entre-deux-guerres et Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Félix Timmermans est un activiste. Après la guerre, il s'exile aux Pays-Bas afin d'éviter une condamnation. Il rentre cependant en Belgique sans encombre au début de 1920. En 1922, il reçoit le prix triennal d'État de prose narrative.

En 1936, son cinquantième anniversaire est célébré en Flandre, aux Pays-Bas et en Allemagne.

Durant les premières années de la Seconde Guerre mondiale, Timmermans écrit dans Volk, une revue nationaliste flamand. En 1942, il reçoit le prix Rembrandt (en néerlandais : Rembrandtprijs) à l'université de Hambourg[5]. En tant que nationaliste flamand et écrivain célèbre en Allemagne, il est une figure volontiers estimée parmi les officiers allemands pendant l'occupation. Après la libération de Lierre le , il est accusé de collaboration culturelle et placé en résidence forcée. L'acte d'accusation est abandonné le .

Les réactions du monde littéraire sont diverses. La voix de Toussaint van Boelaere semble la plus forte. Le critique, qui est initialement un admirateur de Timmermans, le rejette en raison du soupçon de collaboration culturelle[6].

Mort[modifier | modifier le code]

Le , Timmermans est frappé par la thrombose d'une artère coronaire (crise cardiaque). Il meurt à Lierre le . Le service funèbre a lieu à l'église Saint-Gommaire où il a été baptisé. Il est enterré au cimetière lierrois de Kloosterheide. Parmi les personnalités présentes aux funérailles, les journaux citent notamment Lode Baekelmans (nl), Gerard Walschap, Maurice Gilliams, Antoon Thiry (nl), Lode Monteyne (nl) et Willem Elsschot[7]. Stijn Streuvels, cité comme un « ami intime » de Timmermans, est retenu chez lui par un mauvais rhume[8].

Monuments commémoratifs[modifier | modifier le code]

En 1997, lors de la commémoration du 50e anniversaire de la mort de Félix Timmermans, un buste en bronze réalisé par la sculptrice Anne-Marie Volders (nl) est dévoilé à Lierre[9].

Famille[modifier | modifier le code]

Le , il épouse Marieke Janssens. Ils ont trois filles – Lia (1920), Clara (1922) et Tonet (1926) – et un garçon – Gommaar (1930). Ceux-ci s'illustrent aussi dans les arts : Lia est écrivain, Tonet (Antoinette) et Gommaar, dit GoT, sont dessinateurs.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Œuvres en langue originale[modifier | modifier le code]

  • 1907 - Door de dagen
  • 1910 - Schemeringen van de dood
  • 1916 - Pallieter
  • 1917 - Het kindeken Jezus in Vlaanderen
  • 1918 - De zeer schone uren van Juffrouw Symforosa, begijntjen
  • 1921 - Karel en Elegast
  • 1922 - Vrome Dagen, Anvers, Éditions Lumière 1922, avec six gravures de Timmermans[10]
  • 1923 - De pastoor uit den bloeyenden wijngaerdt, 1923, illustré par Henri Van Straten[11]
  • 1923 - Driekoningentriptiek
  • 1924 - En waar de ster bleef stille staan
  • 1925 - Schone lier
  • 1928 - Pieter Breughel, zoo heb ik u uit uwe werken geroken
  • 1932 - De harp van Sint Franciscus
  • 1935 - Boerenpsalm
  • 1943 - Minneke poes
  • 1946 - Anne-Marie
  • 1948 - Adriaan Brouwer

Traductions françaises[modifier | modifier le code]

  • L'Enfant Jésus en Flandre, traduction de Neel Doff, Éditions Rieder, 1925
  • Triptyque de Noël (traduit par Camille Melloy), éditions Rex, 1931
  • La Harpe de saint François (traduit par Camille Melloy), Bloud et Gay, 1933
  • Psaumes paysans, illustré par Nicolas Eekman, Art et Sélection, Paris, 1947
  • Adagio, Renaissance du livre, 1973
  • Pallieter, Complexe, 1975, traduction de Bob Claessens ; première édition : Rieder, 1923
  • Un bateau du ciel, Les 400 coups, 1998

Tableaux[modifier | modifier le code]

  • La Prière, bois gravé.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

(nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en néerlandais intitulé « Felix Timmermans » (voir la liste des auteurs).
  1. En 1926, il fonde avec des artistes flamands, dont Frans Delbeke (nl), Anton van de Velde, Gerard Walschap, l'association De Pelgrim qui a pour but « de favoriser l'esprit de la solidarité chrétienne parmi les artistes catholiques et, en s'appuyant mutuellement dans leurs travaux, de relever l'Art catholique flamand et de lui donner dans la vie culturelle la place qui lui revient de droit », La revue d'art, vol. 27, janvier 1926, p. 51 lire en ligne sur Gallica

Références[modifier | modifier le code]

  1. Vercammen 1971, p. 19.
  2. Vercammen 1971, p. 28.
  3. Eysselsteijn 1981, p. 68-69.
  4. Eysselsteijn 1981, p. 72.
  5. Govaerts 2000, p. 15-34.
  6. (nl) « Toussaint van Boelaere en Felix Timmermans », Het Nieuwsblad,‎ , p. 10.
  7. (nl) « Felix Timmermans ten grave gedragen », Het Nieuwsblad,‎ , p. 2.
  8. (nl) « De begrafenis van Timmermans », Het Nieuwsblad,‎ , p. 2.
  9. (nl) Kris Dirix, « Felix Timmermans », sur Standbeelden.be, (consulté le ).
  10. Roger Avermaete, « La gravure sur bois en Belgique », La revue d'art, vol. 27, janvier 1926, p. 6 lire en ligne sur Gallica
  11. Roger Avermaete, « La gravure sur bois en Belgique », La revue d'art, vol. 27, janvier 1926, p. 22 lire en ligne sur Gallica

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (nl) Theo Rutten (en), Felix Timmermans, J.B. Wolters' Uitgevers-Maatschappij, .
  • (nl) Lia Timmermans, Zo was mijn vader, .
  • (nl) Louis Vercammen, Felix Timmermans. De mens : het werk, Uitgeverij Heideland-Orbis N.V., .
  • (nl) Ben van Eysselsteijn (nl), Hans Vogelesang, Anton Pieck. Zijn leven. Zijn werk, Zuid-Hollandsche Uitgeversmaatschappij, (ISBN 90-235-0416-X).
  • (nl) Michel Dupuis, « Timmermans, Felix », dans Gerrit Jan van Bork et Peter Jozias Verkruijsse (dir.), De Nederlandse en Vlaamse auteurs : van middeleeuwen tot heden met inbegrip van de Friese auteurs, Weesp, De Haan, (ISBN 90-228-4565-6, lire en ligne), p. 566.
  • (nl) Gaston Durnez, Felix Timmermans : Een biografie, Tielt, Lannoo, , 820 p. (ISBN 90-209-4112-7).
  • (nl) Bert Govaerts, « “Zoo was Vlaanderen op Duitschlands lippen” : Felix Timmermans en de Rembrandtprijs, 1942 », Wetenschappelijke Tijdingen, vol. 59, no 1,‎ , p. 15-34.
  • Guillaume Toebosch, « Timmermans (Leopoldus-Maximilianus-Felix) », dans Biographie nationale, t. XXXVII, Bruxelles, Établissements Émile Bruylant, (lire en ligne), col. 760-768.
  • Jean-Baptiste Séverac, « Félix Timmermans. Pallieter », Le Populaire,‎ (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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