Esquerdes de Rotjà
Esquerdes de Rotjà | |||
Vue depuis la Collada Fonda, au sud. | |||
Géographie | |||
---|---|---|---|
Altitude | 2 418 m[1] | ||
Massif | Pyrénées | ||
Coordonnées | 42° 25′ 48″ nord, 2° 20′ 24″ est[1] | ||
Administration | |||
Pays | France | ||
Région | Occitanie | ||
Département | Pyrénées-Orientales | ||
Géologie | |||
Âge | Permien | ||
Roches | Granite | ||
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Orientales
| |||
modifier |
Les Esquerdes de Rotjà sont une barre rocheuse située dans les Pyrénées-Orientales, en France. Elles constituent un corridor biologique entre le massif du Canigou et le reste des Pyrénées.
Les Esquerdes de Rotjà (littéralement « fissures de Rotjà » en catalan) forment la limite entre les communes de Py et Prats-de-Mollo-la-Preste, soit entre les régions naturelles et historiques de Conflent et Vallespir.
Longues d'environ 5 km, elles sont délimitées à l'ouest par la portella de Rotjà (2 374 m), où se trouve un refuge, et à l'est par la Collada de Roques Blanques (2 252 m), sans dépasser les 2 400 m d'altitude, à l'exception d'un sommet (2 418 m situé proche de la portella de Rotjà).
Cette barre rocheuse se trouve le long de la ligne de partage des eaux entre les vallées de la Rotjà et du Tech.
Les Esquerdes sont constituées d'un filon de quartz, large de 20 à 30 mètres, qui a été mis en place en profondeur dans le granite de Costabonne (Hercynien)[2]. Il a été estimé que le quartz a précipité à partir d'un fluide hydrothermal à une température de 280 degrés ou plus, à une profondeur de 4 kilomètres ou plus[3].
Il s'agit du plus important des filons de quartz qui traversent approximativement d'est en ouest le vaste massif du Canigou-Carança (un massif de gneiss et granite hercynien)[4],[5]. Comme beaucoup de ces autres filons de quartz, il suit le tracé d'une faille normale[6]. Cependant, la relation exacte entre la ligne de faille et la mise en place du quartz reste à établir fermement, tout comme la date de la mise en place. Pour l'instant, une date du Permien inférieur (c. 290 Ma, vers la fin de l'orogenèse hercynienne) semble être l'hypothèse la plus privilégiée[7].
Le quartz et le granite environnant ont depuis été soulevés par des forces tectoniques et mis à nu par l'érosion. Le quartz, un minéral extrêmement dur, est encore plus résistant à l'érosion que le granite, et il se détache donc de ce dernier.
-
Les Esquerdes de Rotjà, côté nord ; au fond à droite : les sources de la Rotjà.
-
Les Esquerdes de Rotjà, côté sud, depuis le pic de Costabonne. Au fond : le pic du Canigou.
-
La barre rocheuse de quartz des Esquerdes de Rotjà ; au premier plan, au sol : des blocs de granite.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (ca) Carles Ayora et Josep Maria Casas Tuset, « Estudi microtermomètric dels filons de quars de les Esquerdes de Rojà, Massís del Canigó, Pirineu Oriental », Acta Geologica Hispanica, vol. 18, no 1, , p. 35-46 (lire en ligne)
- B. Laumonier et al., Notice explicative de la feuille Prats-de-Mollo-La-preste (1099) à 1/50 000, Orléans, BRGM Éditions, (lire en ligne)
- (en) Eloi González-Esvertit et al., « Compiling regional structures in geological databases: The giant quartz veins of the Pyrenees as a case study », Journal of Structural Geology, vol. 163, (lire en ligne)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Carte IGN classique » sur Géoportail.
- Laumonier et al. 2015, p. 185.
- Ayora et Casas Tuset 1983, p. 43.
- Laumonier et al. 2015, p. 104.
- González-Esvertit et al. 2022, p. 9. « The largest and widest giant quartz veins of the Pyrenees are found in the Canigó Massif. » (« Les filons de quartz géants les plus grands et les plus larges des Pyrénées se trouvent dans le massif du Canigó. ») Les Esquerdes de Rotja présentent le plus impressionnant de ces affleurements de filons de quartz dans le massif. On pourrait donc raisonnablement dire qu'il s'agit également de l'affleurement d'un filon de quartz le plus frappant des Pyrénées.
- Laumonier et al. 2015, p. 101.
- Laumonier et al. 2015, p. 59.